Chapitre 6

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Totalement sous le joug de l'épouvante, mon regard passait de la commandante au capitaine, s'attardant quelques fois sur Tran, immobile et sur les autres survivants, dont  les visages étaient figés dans une expression d'horreur.

Un nouveau rugissement retentit, et faillit m'arracher les tympans. Au-dessus de moi, je sentais un liquide visqueux tomber sur mes cheveux. Mon coeur bondissait dans ma poitrine, prêt à s'enfuir. Pantelante, je me retournais doucement, et levait la tête, passant par quatre grosses pâtes recouvertes d'écailles noirâtres, un corps immense et allongé, étrangement velu d'une épaisse couche de poils, et par une tête, immobilisée dans un rictus hargneux, d'où deux yeux globuleux sortaient, duquel deux rangées de dents pointues se chevauchaient maladroitement, d'où un épais filet de bave coulait.

Mon cri de terreur fut recouvert par son sombre et sonore grognement. Je me sentis brusquement tirée en arrière, et atterit lourdement sur le sol, lorsque sa gueule se referma juste devant mon visage, me projettant son haleine putride et suffisamment de salive pour remplir une piscine dans la face

Sa grosse patte martela le sol à une dizaine de centimètres de ma jambe. Paniquée, je me relevais maladroitement, aidée par Aslanov et Katanov. Nous nous enfuîmes au galop, notre course rythmée par les coups de feu et les balles fusant que tiraient au hasard les deux russes.

"Là ! hurla Aslanov en désignant de son point fermé ce qui semblait être une ruine causée par plusieurs éboulements. Here now! "

Mon coeur martelait ma poitrine et mes jambes me supportaient difficilement tandis que, l'un après l'autre, nous sautâmes dans le trou, suffisemment béant pour laisser passer les plus en chair de nous, mais pas suffisemment pour l'animal qui nous traquait.

Katanov, le dernier à pénétrer l'antre qui, nous l'espérions, garantirait notre protection, évita de justesse la bête qui meugla férocement en essayant, en vain, d'entrer. Nous attendions quelques instants silencieux, comme si notre chasseur oublierait sa proie qui se réfugiait dans ce trou.

Après de longues minutes, qui paraissaient aussi longues que plusieurs heures, Tran, que l'on n'avait pas entendu de tout le trajet ordonna que l'on sorte d'ici.

"Elle va pas nous bouffer la bestiole ! Elle doit déjà être partie. Il est hors de question que je meurre ici !"

Sans écouter nos protestations, il sortit. Aussitôt, nous nous élançâmes pour le retenir, mais la bête, claquant ses pates contre le sol sec, faisant élabousser le sang qui y traînait, nous immobilisa. Terrifiés, nombreux d'entre nous reculèrent, moi y compris, et seuls Aslanov et Katanov restèrent devant la cavité.

Sans que l'on puisse intervenir, l'animal approcha sa tête du chef, ouvrit grand sa bouche qui pouvait contenir un enfant debout entier, et, inexplicablement, s'arrêta devant Tran. Le reniflant bruyamment, le monstre rugit, avant de s'en aller.

Petit à petit, mon rythme cardiaque ralentit, et les grosses larmes salées qui dégoulinaient sous mon masque se calmèrent. On entendit les murmures étonnés des plus âgés comme des plus jeunes, avant que l'imprudent ne nous sorte de notre torpeur :

"Ben vous voyez, elle a eu peur la bestiole. Dépêchez-vous avant qu'on ne pourisse ici  !"

Encore stupéfaite, je suivis les autres au dehors. Mes jambes tremblaient encore, et mon corps semblait comme brisé. Le capitaine et la commandante semblaient, eux aussi, encore sous le choc.

"Euh, commença Katanov, on va aller par là."

Sans discuter, nous le suivions.

"On est encore loin ? demanda l'un des survivants.
-Non, mais les éboulements et l'attaque nous ont ralenti, et il faut presser le pas, répondit le capitaine.
-Qu'est-ce que c'était comme monstre ? questionna une fillette de sa voix aiguë, un cheveux sur la langue.
-Nous n'en avons aucune idée ma chérie, mais nous ne la recroiserons plus, promit Aslanov en souriant.
-Pourquoi, pourquoi elle l'a pas mangé tout cru ? reprit naïvement la petite en faisant de grands signes devant son visage.
-T'aurais aimé hein ? s'emporta Tran. Vous entendez ça vous autres, la gamine aurait voulu me voir crever !
-Tran ! Stop now, she has just four years old, soupira Katanov en anglais."

Hai finito le parti pubblicate.

⏰ Ultimo aggiornamento: Apr 13, 2017 ⏰

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