1# - Tes beaux yeux

1K 60 507
                                    

Toi, ma beauté, ma tendrement aimée, sais-tu ce que j'aimerais faire avec toi, à cet instant ?  Si j'avais temps et moyen, courage et sadisme, sais-tu ce que je te ferai connaître comme plaisirs ?


Je t'emmènerai dans une petite clairière à la nuit tombée, dont moi seule connaîtrait l'emplacement. Je te prendrai la main, savourant ta peau sur la mienne. Je jubilerai comme une folle en peinant à dissimuler mon excitation. Toi, naïve que tu es, tu me suivrais docilement, sans deviner un seul instant ce qui t'attend. Plus innocent est le mouton, meilleure est la viande. Alors j'esquisserai un sourire victorieux. Enfin, mon plus grand fantasme allait devenir réalité !

Le clair de lune baignerait la clairière déserte. Tu trouverais ça romantique, et je rirai intérieurement. Un rire amer, empreint de vengeance, et d'amour, malgré tout. Tu ne te douterais de rien, pas même quand je te posterai devant moi, les mains sur tes épaules frêles, et qu'un sourire navré fleurira sur mes lèvres. Je plongerai mon regard dans tes yeux, que j'ai tant désirés, tes yeux d'une délicieuse teinte cuivrée. Je brûlerai d'impatience de les éventrer, d'explorer leur cavité dans les moindres recoins. Je poserai délicatement les mains sur tes joues fraîches et les ferai remonter jusqu'à tes tempes. Je sentirai la douce pulsation sous mes doigts. Tu retiendrais ton souffle. Tu croirais que je m'apprêtais à t'embrasser.

Je regarderai tes yeux une dernière fois avant d'enfoncer mes ongles dedans.

Ils perceraient la fine membrane et plongeraient au travers, creusant tout ce qu'ils trouvaient. En proie à une excitation intense, j'arracherai tes cils et les morceaux déchirés encore collés au bord de l'œil et regarderai le sang ruisseler entre mes doigts. Tu hurlerai en tentant de toucher tes prunelles crevées, mais j'intercepterai ta main et en briserai les os, lentement, en savourant l'alléchant craquement de tes doigts. Ta douleur serait telle que tu n'aurais plus la force de crier. Tu te laisserais tomber au sol, sur le flanc, haletante, tes orbites vides et noires vomissant toujours du liquide. Je lècherai mes doigts pleins de fragments d'œil, enivrée par leur odeur fantastique.

Je me pencherai alors sur toi et te contemplerai. Tu serais encore en vie, bien sûr, mais immobile, à l'exception de ton thorax qui se soulevait rapidement.

J'inspirerai avec délice le parfum de ta terreur.

Tes cheveux éparpillés autour de ton crâne te donneraient une allure de folle, tout comme les gémissements pitoyables qui sortiraient de tes lèvres englossées. Je les essuierai avec dégoût. Il fallait que tu sois parfaite pour mourir, sans aucun artifice. C'est pourquoi je t'ôterai tes vêtements et que je les jetterai au loin. Tes joues blafardes ruissèleraient de sang, comme si tu en pleurerais. Quel magnifique spectacle !

Tu serais donc nue comme un ver, ta peau parfaitement épilée et barbouillée d'auto-bronzant frissonnant sous le vent d'automne. Tu halèterai en tendant ta main valide, en me suppliant silencieusement de te rhabiller. Mais je me contenterai de sourire nonchalamment et entreprendrai de briser tes autres doigts comme s'il s'agissait de brindilles. Tu abandonneras alors et ta tête retomberait sur ton épaule. Je m'agenouillerai alors devant ce futur cadavre parfait et te chuchoterai à l'oreille :

《 Ce sera plus dur pour toi de t'amuser avec mon frère, hein, petite infidèle ? 》

Tu hoquèterais en te demandant sûrement comment je le savais, mais je n'en dirai pas plus. Tu n'avais qu'à être plus discrète. Puis, après avoir jeté un dernier regard émerveillé pour ce que j'avais fait - c'était magnifique, ce corps aveugle luisant sous la lune - , je partirai.

Te laissant seule avec ta peur.

Te laissant plus vulnérable qu'un oisillon.

Te laissant souffrir atrocement.

Tu ne t'éteindrais qu'après plusieurs jours vécus dans une douleur affreuse.

Et tu comprendrais enfin ce que ça m'a fait à l'intérieur.

Tortures & SupplicesWhere stories live. Discover now