Nuit 2

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00h02

Après ce qu'il s'est passé la nuit dernière, j'ai décidé de garder la caméra de Papa avec moi, pour filmer si il se passe quelque chose, et prouver à tout le monde que les monstres existent vraiment.
J'imagine que je devrais avoir peur, mais bizarrement, j'ai l'impression que je vais exploser d'excitation. J'ai presque hâte qu'ils arrivent.

01h56

Je commence à fermer les yeux de moi-même. Je n'ai pas beaucoup dormi la nuit dernière, j'imagine que c'est normal. Mais si je m'assoupis, je risque de ne pas voir les monstres. Ne pas m'endormir. Ne pas m'endormir. Ne pas m'endormir. Ne pas

03h48

Je suis réveillé par un grand bruit sourd. Zut. Je dormais.

Je lève la lampe torche et regarde autour de moi, le cœur battant la chamade, la respiration presque deux fois plus rapide. Je ne vois rien d'anormal et commence à me demander ce que c'était en me réinstallant, me calmant peu à peu. Soudain, un petit craquement arrive à mes oreilles. Je cherche sa provenance.

Ma porte s'ouvre doucement. Tout doucement.

Je me jette sur la caméra et l'allume à la hâte, manquant de la faire tomber. Je vais tout filmer. Tout.

04h02

J'attend toujours, les yeux rivés sur l'entrée de ma chambre, ma lampe torche tendue, ne respirant presque plus. La porte s'est ouverte, et voilà. Pourquoi il ne se passe rien de plus ? C'est étrange. Je fixe ma porte sans broncher. Si à 4 heure 15, il ne s'est rien passé, j'éteins la caméra et je me couche.

04h12

Je suis persuadé que ce n'était pas là avant. Je suis prêt à le parier : cette petite tâche rouge à côté de ma porte n'était pas là la veille. Je viens de la remarquer. Était-elle là quand la porte s'est ouverte ? Je ne saurais pas dire ça, par contre.

Tout à coup, quelque chose bouge au ras du sol, dans l'entrebâillement. Je ne vois pas ce que c'est, malgré la lumière de ma lampe torche.
On dirait juste une ombre, qui rentre petit à petit dans ma chambre. J'avoue : je tremble. J'ai peur, et pas qu'un peu.

Soudain, ça rentre. Ça va au milieu de ma chambre. Je hurle. Il est là. Il est énorme. Il va me tuer. À l'aide. Aidez-moi. Je ne veux pas mourir. Pitié. Pitié. Pitié.

Il saute sur mon lit. Je me jette en arrière en pleurant. Je

05h53

Je reprend doucement connaissance. Je suis allongé sur mon lit, la tête sur le coussin, la lampe est tombée par terre.
Je ne bouge pas. J'ai peur que ce soit encore là. Je retiens mes larmes et tente de ne pas faire de bruit en respirant.

Pitié. Pitié. Faite qu'il ne soit plus là. Faite qu'il soit parti. Je ne veux pas mourir. Pas maintenant.

Je baisse les yeux discrètement, en prenant soin de ne pas bouger le reste du mon corps. Si c'est encore là, je ferais le mort jusqu'à ce qu'il parte.

Heureusement, je ne le vois pas dans le noir. Il a quitté ma chambre. Doucement, je me relève sur mon lit en regardant autour de moi. Je ne vois pas grand chose à cause de l'obscurité, mais je ne sens pas sa présence. Je me penche pour attraper ma lampe et la rallume.

Je me glace de la tête aux pied. Sur mon mur, en face de moi, sont écrites au sang ces 5 lettres : SLEEP

SLEEPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant