Chapitre 8-1

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— Où nous emmenez-vous ? Demanda Elana, dès que nous fumes sorties et hors de vue du directeur.

Voyant que personne ne lui répondaient. Elle s'arrêta brusquement et sans prévenir au beau milieu du couloir, forçant le garde qui la suivait de près à une manœuvre compliquée pour ne pas lui rentrer dedans.

— Je n'irais nulle part, proclama-t-elle d'une voix décidée. Je ne comprends rien à cette histoire et j'exige de savoir où vous voulez nous emmener comme ça !

— Voyez-vous ça ! La pimbêche se rebelle, railla Quint méchamment. Bien que cela soit très divertissant, ça ne sert à rien, continua-t-il en rigolant doucement. Vous irez où  l'on vous dira d'aller, comme d'habitude.

Voyant l'air outré d'Elana et sa bouche qui s'ouvrait pour répliquer, il fit un signe de tête aux deux gardes. Aussitôt ceux-ci  sortirent leurs armes, nous les plaquèrent dans le dos et d'une secousse sans équivoque nous signifièrent qu'il était temps d'avancer.

— Vous voulez vraiment me faire croire que vous nous tireriez dessus...ici ?! S'exclama Elana en refusant toujours de bouger, malgré le canon de l'arme qui semblait lui meurtrir le dos.

Malgré son ton ferme et assuré, les infimes tremblements de sa voix ainsi que de ses mains, la trahissaient. Elle n'en menait pas plus large que moi, mais son courage forçait le respect, il fallait bien l'avouer.

— Eh bien moi je parie que non et je ne bougerais pas d'ici.

— Eh bien laissez-moi vous dire que vous avez tort ! La singea-t-il, tout en tirant à son tour une arme de derrière son dos. Qu'il vint ensuite braquer, avec une lenteur délibérée, au milieu de son front.

Ses yeux s'écarquillèrent et sa respiration devint heurtée et saccadée, mais ce furent les seuls signes de peur qu'elle ne put masquer. Moi en revanche j'étais terrifiée pour elle. Mais bon sang à quoi elle jouait ?! Il en était parfaitement capable. Ça se voyait dans son regard, et je vis au teint brusquement cireux d'Elana, qu'elle venait elle-même de s'en rendre compte.

— Alors, vous m'en penser toujours incapable ? Lui demanda-t-il, en lui souriant froidement.

— Non...mais pourquoi le feriez-vous, lui répondit-elle d'une petite voix tremblante. Nous sommes des pensionnaires ordinaires, nous...

— Ordinaires...vraiment ?! Je n'arrive pas à savoir si vous êtes vraiment ignorantes ou si vous vous foutez de moi dans les grandes largeurs, finit-il par lui hurler à quelques centimètres de son visage, le flingue à présent braqué sur sa tempe.

Il était hors de lui et semblait avoir de grandes difficultés à se contrôler. Ses yeux, qu'ils braquaient dans ceux d'Elana, semblaient avoir changés de couleur sous l'effet de sa colère et paraissaient fou. On voyait à son sourire tordu qu'il était à deux doigts de basculer...Elana était en larmes et tremblait de tous ses membres. Je n'avais qu'une idée en tête, me ruer sur lui pour l'arrêter et peu importe les gardes, les armes et tout le reste. Mais j'étais comme...pétrifiée...plantée là, impuissante, incapable d'effectuer le moindre mouvement et cela me rendait honteuse et folle de rage.

Brusquement il baissa son arme et recula de quelques pas, sans pour autant la quitter des yeux ni se départir de son sourire. Elana commença alors à s'affaisser lentement vers le sol comme si ses jambes refusaient de la porter plus longtemps. Est-ce cela ou le fait que l'arme avait disparue, mais je retrouvais soudain le contrôle de mon corps et me ruais vers elle pour la soutenir avant qu'elle ne tombe. Elle s'appuya machinalement sur moi mais ne me regarda pas, elle devait surement m'en vouloir de ne pas être intervenue. Je l'aidais à se redresser et sentant qu'elle était toujours chancelante, je restais près d'elle pour qu'elle puisse continuer à s'appuyer sur moi. Au moment où je relevais la tête, je vis Quint commencer à nous tourner autour comme un requin qui à reniflé l'odeur du sang.

— Tu n'as pourtant pas développé de signes avant-coureur, dit-il comme si il se parlait à lui-même. Es-tu juste incroyablement stupide et bornée ou caches-tu seulement très bien ton jeu ? De toute manière nous allons être très vite fixé n'est-ce pas ? Demanda-t-il en s'approchant à nouveau de manière menaçante.

Sauf que cette fois je n'attendis pas bêtement que ça se passe et osai m'interposer entre Elana et lui.

— Ça suffit ! Foutez-lui la paix, lui dis-je d'une voix que j'espérais autoritaire tout en le fixant dans les yeux. 

— Toi la changeante, ferme là ! Si c'était moi qui était aux commandes je vous exterminerais tous dès les premiers signes, plutôt que de vous reprogrammer.

— Monsieur vous ne devriez pas...intervint un des gardes d'une voix hésitante.

— Qu'est-ce que ça peut faire ? Dans quelques minutes elles auront tout oublié et redeviendront des moutons dociles comme les autres. Maintenant avancez. La première qui s'arrête ou qui l'ouvre...je la descends.

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Je sais que divisé, ce chapitre parait très court ! Mais il sera étoffé par la suite :)

Merci de me lire ^.^ Biz !

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