Chapitre 2

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Huit mois plus tôt, dans les premiers jours d'avril, Mylène venait de perdre son meilleur ami à la suite d'une leucémie foudroyante. Avec lui, avec Loïc, c'était une partie de son enfance et toute son adolescence qui avaient fichu le camp. Et puis, il y avait cette espèce de chagrin d'amour qui ne voulait pas la quitter. Un peu comme un vieux rhume dont elle ne se sortait pas –ça en devenait chronique à la longue...

Enfin, tout cela c'était pour dire qu'à l'époque, Mylène avait « d'autres chats à fouetter –pauvres bêtes ! » (Clin d'œil) que les mails « d'admirateurs » qu'elle recevait tous les jours comme s'il en pleuvait, et pareillement pour les « bons mots » que ce « fan inconnu », nouveau lecteur, lui déposait en bas des chroniques qu'elle publiait quotidiennement sur son blog. Oui comme ça qu'il signait le mec : « un fan inconnu »...  Quand bien même, ce que ce dernier pondait, devait lui sembler à lui, beau comme du Marc Levy, rien ne permet de croire que Mylène s'y soit attardée, ne serait-ce qu'une fois. En tout cas, Lydia et Cathy n'en avait pas eu vent, alors qu'il n'y avait jamais eu le moindre secret entre elles.

Sauf que, toujours à cette même époque, le monsieur en question, que le démon de midi titillait jusqu'aux trous de nez, lui et sa cinquantaine avancée, s'employait à faire venir en France « tous frais payés » une jeune femme native d'une île du  bout du monde, qu'il avait également repérée sur le Net. « Je suis amoureux de deux femmes » claironnait-il à qui voulait l'entendre, dans son entourage... « Quel cœur d'artichaut, tu fais ! » lui rétorquaient ses amis. Les mêmes auxquels il affirmera en juillet : « Mylène, je la connais, maintenant, je suis allé la rejoindre sur son lieu de vacances, en Auvergne* ». Ah oui ?! Eh ben première nouvelle ! S'exclamera Mylène, quand elle l'apprendra beaucoup plus tard. Evidemment trop tard, comme toujours...

Voilà, en gros, c'est comme ça que cette histoire foireuse a commencé : sur une tromperie et le cortège de mensonges qui va avec... Comme une blague qui sentait grave la boule puante. Bref une blague de bien mauvais gout. Et pas drôle du tout. Quoi que... ne dit-on pas « rira bien qui rira le dernier » ?

Le salaud romantiqueWhere stories live. Discover now