Bus therapy

Salamandre

Une fine écorce de bonheur
Recouvrant un être d'envie, de défauts et de chagrins
Personne ne remarque à quel point je cherche ma place
Car tout le monde pense que je l'aie déjà trouvée
Espèce d'aveugle, tu vois pas que je suis debout
Tu penses que c'est un choix ?
Quelle blague : qui décide volontairement d'avoir des crampes ?
Alors on se rassure, on s'offre des massages, on change de chaussures
Mais on en reste pas moins levé
Si tu savais combien j'ai besoin de toi et combien c'est vrai
Mais tu sais que je peux pas te perdre
Je sais que je les déçois
Je sais que j'ai des fantaisies que je regarde un peu trop longtemps
Leurs couleurs vives s'impriment dans ma rétine
Je ne vois plus qu'avec elles
Mais comme personne d'autre ne les voit
Vous me dites qu'elles n'existent pas
Pourquoi moi j'y aurai pas droit ?
Parce que je suis différent ?
Me démarquer de vos préjugés en vous prouvant que je suis normal
Ça, ça va vous surprendre
Mais ça va surtout m'apprendre
Que j'en suis incapable
Car les murs de mon mental sont trop opaques
Je n'ai aucune chance d'apercevoir le groupe
Seulement quelques bruits qui m'en parviennent
Parfois je me colle si fort aux parois que j'ai l'illusion de fusionner avec
Je me sens nouveau et intégré
Mais j'ai juste intégré le rempart et perdu mon intégrité
La plupart des gens ne voient pas leurs propres murs
Peut-être que leur joie est factice mais au moins ils y croient
Mais quand ton espoir est fondé sur l'éphémère
À n'importe quel instant, tu peux tomber plus bas que terre
Car la vie est parfaite pour ton âme mais pas pour ton esprit
Alors quand tu rencontres un creux, tu y tombes tête la première
Tes sommets s'élèvent haut mais le terrain est souvent plat
Et puis t'as rencontré cet oiseau qui t'as pris sur son dos
Il t'a fait survoler des monts inconnus
Dès lors inscrits au début de ta grande liste
Des montagnes à gravir, des paysages à applaudir
Marcher t'ennuies tant, voler est si enivrant
Nager t'as épuisé et brûler est fatal
Mais c'est ça qui t'exalte
Sentir ton corps se consumer délicieusement
Être carbonisé ne t'effraie pas
Le souffle du dragon ne te fait point reculer
Je dirais même que tu cherches à flamber
Daenerys savait
Alors je t'en supplie fais-moi ta cendre
Laisse-moi devenir cette flamboyante salamandre

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Complément : Dans ce texte pour le moins flamboyant, je parle de la fragilité de mon bonheur, du fait que je sois perdu et que personne ne semble comprendre mes obsessions, que je me sente toujours à part et que je commence à vouloir être « normal » pour me sentir mieux. Après j'évoque mon ex (quand j'ai écrit ça, c'était encore mon copain) et je le « supplie » en quelque sorte de me faire vivre des choses passionnantes.