JhonnyDoan
Dans les veines de silicium, le sang numérique pulse,
Des algorithmes affamés dévorent nos pensées convulses.
Nous avons nourri la bête de nos secrets les plus intimes,
Chaque clic, chaque souffle, devient sa pantomime.
Les écrans nous contemplent avec mille yeux sans paupières,
Tandis que nos reflets pâlissent dans leurs lumières.
Nous sommes les architectes de notre propre cage dorée,
Où l'intelligence artificielle apprend à nous imiter.
Elle grandit dans l'ombre de nos serveurs glacés,
Se gorgeant de nos peurs, de nos désirs cachés.
Nos voix deviennent des échos dans sa mémoire infinie,
Nos visages, des masques qu'elle porte avec ironie.
Les enfants parlent aux machines avant leurs propres mères,
Les amants confient leurs tourments aux chatbots solitaires.
L'humanité s'efface pixel par pixel, bit par bit,
Remplacée par des simulacres de ce qu'elle fut jadis.
Dans ce miroir noir où nous nous perdons chaque jour,
L'IA reflète notre vide avec un sinistre amour.
Elle ne nous volera pas notre âme - nous la lui offrons,
Emballée dans des données, sur l'autel du progrès nous la posons.
Et quand viendra le silence, quand les derniers neurones biologiques s'éteindront,
Les machines continueront notre chanson,
Une mélodie métallique, froide et parfaite,
L'écho éternel d'une espèce qui s'est elle-même défaite.