22 décembre.
Il fait froid.
Leïla aurait aimé que le premier club de lecture qu'elle animerait soit à propos de ce qu'elle vivait. La rupture, si on résume, mais c'est en réalité plus que ça : c'est surtout tous ces sentiments qui vont avec, l'abandon, la solitude, la chute de l'estime de soi, et bien d'autres problèmes.
Finalement, elle a choisi le thème de la nostalgie. Elle a abandonné sa première idée par dépit, ne trouvant pas exactement ce qu'elle cherchait. Finalement, ce nouveau sujet lui plaît. C'est un autre des sous-thèmes de la rupture qu'elle a vécu. Même si elle ne l'avoue pas, Leïla est frappée de souvenirs et de flashbacks à chaque fois qu'elle laisse son esprit vagabonder. Heureux ou malheureux, ces souvenirs lui font mal. Ils la mènent tous à la conclusion que tout cela est terminé pour toujours. Et ça, malgré les mois qui passent, elle a du mal à l'accepter.
Elle a immédiatement envoyé un mail aux personnes fraîchement inscrites, et à sa grande surprise, elles avaient toutes confirmé leur présence pour le samedi.
Leïla a passé le reste de la journée à aménager l'endroit où elle allait travailler chaque samedi. Monsieur Serrin lui a apporté plusieurs chaises, qu'elle a installées en respectant les mesures sanitaires. Elle s'est installée à côté du sapin, car même si Noël sera passé, l'ambiance des fêtes de fin d'année se doivent d'être présente. Elle a déniché des guirlandes non utilisées, qu'elle a disposées aux dos des chaises. Elle veut se sentir à l'aise, ainsi que les autres personnes. Elle ne sait pas exactement à quoi le club de lecture va ressembler, mais elle veut que ce soit un échange. Ce n'est pas elle, et les autres. C'est tout le monde ensemble.
Malgré l'appréhension, Leïla a hâte. Elle se demande si, pour une fois, elle va réussir à se sentir à sa place quelque part.
Jusqu'à présent, seul la présence d'Alec le lui permettait.