"Heartbreaker" - OS concours

By LeaIwaizumi

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Certaines personnes ont besoin de faire des erreurs pour avancer. Mon erreur est simplement celle de profiter... More

Avant-propos

"Heartbreaker"

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By LeaIwaizumi

La jeunesse est une chose éphémère.

Tout le monde avait sa propre façon de la vivre, optant pour tel ou tel choix afin d'avancer vers ce que l'on appelait « le temps tranquille ».

Et comme n'importe quel être humain, je vivais mes jeunes années à ma façon.

Selon beaucoup d'avis, je le faisais mal. Mais d'autres avis m'encourageaient à vivre comme je l'entendais. Et c'était ce que je faisais. Tout était trop court, trop intense, trop bon pour que je ne profite pas au maximum de ma philosophie de vie. J'étais jeune et idiote, cependant je le savais et je voulais vivre ainsi le plus longtemps possible.

Rule number one, is that you gotta have fun
But baby when you're done, you gotta be the first to run

Règle numéro une, il faut y prendre du plaisir
Mais chérie une fois que t'as terminé, tu dois être la première à courir

Samedi soir était synonyme de fête. Et ce soir ne dérogeait pas à la règle. Vêtue de ma robe rouge sang qui faisait ressortir le hâle de ma peau dorée, je me dirigeais vers la maison de ma meilleure amie qui nous avait invité à une autre de ses petites soirées. Cette semaine c'était son tour de régaler après tout.

Un grand sourire se dessina sur mes lèvres peintes en rouges lorsque la grande blonde m'ouvrit après que j'eus toqué, la jeune femme se jetant sur moi. Je le serrai dans mes bras également, heureuse de la voir après cette semaine dure en termes de devoirs et cours. L'université ce n'était pas de la tarte, et c'était bien pour ça que j'avais besoin de me relâcher en weekend.

« Eh bien, t'es une sacrée bombe ce soir, dis-moi ! J'en connais une qui veut faire tourner les têtes ! Me taquina Lucy, m'adressant un clin d'œil complice.

- Tu peux parler miss magnifique. Lui répliquai-je en pouffant, levant les yeux au ciel.

- Rah, j'ai déjà mal au cœur pour celui que tu vas abandonner sur l'oreiller demain matin ! S'exclama dramatiquement ma meilleure amie, posant une main sur son cœur pour illustrer ses propos.

- Tais toi et fais moi rentrer au lieu de raconter des conneries plus grosses que toi ! Pouffai-je en la poussant légèrement sous son éclat de rire. »

La jolie blonde me fit rentrer au sein de sa maison, la musique puissante des basses me submergeant dès le pas de la porte franchi. Dans le salon, des jeunes de notre âge se déhanchaient sur la piste danse, des corps s'entremêlant ensemble tout en se perdant dans cette drogue qu'est la musique. Des personnes dansaient collées l'une à l'autre, une tension sexuelle plus que présente entre les concernés, qui se fondaient en harmonie au rythme endiablé de la musique.

Je souris face à ce spectacle. J'avais bien envie de me lâcher ainsi également ce soir. La briseuse de cœurs allait sûrement entrer en scène.

Alors que je me dirigeais vers le bar pour me servir un petit verre de rhum-coca, je sentis la main de ma meilleure amie emprisonner mon poignet, cette dernière s'approchant de moi pour me chuchoter quelque chose à l'oreille.

Rule number two, just don't get attached to
Somebody you could lose
So le-let me tell you

Règle numéro deux, ne pas s'attacher
À quelqu'un qu'on pourrait perdre
Alors laisse-moi te dire...

« Tu sais qu'un certain « Dieu » est là ce soir..., M'indiqua l'étudiante en photographie, comme je l'avais deviné. »

Mes yeux vert émeraude s'écarquillèrent à ses mots, devinant directement de qui elle parlait sans même avoir à chercher. Je tournai mes prunelles jades vers elle, cherchant à savoir si elle me taquinait ou non, mais la lueur concernée dans son regard me montrait clairement le contraire.

Bien évidemment, il était là. Comment ai-je pu croire que je le fuirais toute ma vie ?

« Et il est où ? Lui demandai-je en tournant mes iris vers la foule de personnes présentes dans le salon, mon estomac se tordant malgré moi dans un sentiment de joie intense.

- Dans la cuisine, il discute avec Capucine... Alors si tu veux ravoir ta chance, fonce. »

Ni une ni deux, je la remerciai puis fonçai dans la cuisine, déterminée. Mon cœur battait la chamade au fur et à mesure que je m'approchais de la pièce en question, sachant très bien qu'une fois mes yeux dans les siens, je perdrai tous mes moyens. Et le pire, c'est que j'allais adorer ça.

J'entrai dans la cuisine le plus tranquillement possible, faisant mine de ne totalement pas avoir conscience de ce que je faisais. Et pourtant, j'étais l'initiatrice de ce petit hasard qui suivrait.

Appuyé contre le frigo, un verre dans la main droite, le garçon qui n'avait jamais voulu de mon amour discutait avec une jeune femme à la chevelure de feu. Un petit sentiment de frustration se saisit de ma poitrine en voyant ça, mais je l'ignorai, m'avançant jusqu'à eux silencieusement.

« Excuse-moi, tu pourrais te pou... Oh, Théo ? M'enquis-je, feignant la surprise. »

Le regard marron du jeune homme se tourna vers moi, la surprise prenant place sur ses traits en reconnaissant ma voix. Les yeux du châtain me parcoururent de haut en bas, sûrement pour constater tout ce qui avait changé en moi six ans. Après le passage de la puberté, qui m'avait donné des formes en trop, c'était certain qu'il devait à peine me reconnaitre, puisque la dernière fois qu'il m'avait vu on m'appelait encore "la planche à pain ». Depuis, j'étais légèrement ronde sur les bords à cause des hormones qui m'avaient éclatées au visage d'un coup, mais c'était une sorte de vengeance contre ces idiots, qui avaient la bêtise de croire les filles plates laides.

« Wow, Sophia ? T'es méconnaissable. Déclara alors Théo, se décollant du frigo pour se tourner face à moi. »

Je souris amèrement, ayant honte de me sentir si heureuse d'entendre sa voix rauque. Il avait aussi beaucoup grandi depuis la dernière fois, ayant pris en carrure et en hauteur malgré le fait que déjà au collège il était un géant.

« C'est fou, t'as gardé tes deux petites mèches de cheveux pour encadrer ton visage ! Ajouta-t-il en rigolant, ses iris parcourant mon visage comme s'il me redécouvrait.

- Et toi t'as gardé ta franchise, on dirait. Indiquai-je en croisant les bras sous ma poitrine, lui envoyant une œillade amusée.

- Tu me connais, j'suis le premier à te dire les choses.

- Oh oui, je m'en rappelle de ça... »

À mes mots, le regard de Théo s'assombrit quelque peu, les souvenirs lui revenant sûrement. Il se massa la nuque, détournant son regard du mien.

« Hum, je vais vous laisser, je crois que vous avez des choses à vous dire. Déclara soudainement la rousse à côté de nous, observant notre échange depuis tout à l'heure. »

Nous ouvrâmes nos bouches simultanément, moi prête à m'excuser et lui sûrement à nier, comme d'habitude, mais Capucine était déjà loin.

Je soupirai, puis me tournai vers le jeune homme. Tout ceci était du passé. Et même si mes émotions tournaient encore à plein régime rien qu'au fait de le revoir, je ne devais pas déterrer la hache de guerre afin de la lui enfoncer dans le torse.

« Ne t'en fais pas Théo, je ne t'en ai jamais voulu pour le râteau. Lui soufflai-je, d'une voix bien plus douce que je ne le souhaitais. »

Mon premier amour plongea à nouveau son regard dans le mien, sa manie de me regarder silencieusement sans rien dire le reprenant. Il détourna ses prunelles chocolatées en se mordant la lèvre inférieure, puis retourna la tête dans ma direction, une lueur indescriptible brillant dans son regard noisette. Je fronçai les sourcils face à son comportement, surprise, mais je n'eus pas le temps de le questionner.

« Ça te dit d'aller danser et boire en se rappelant les bons moments du collège ensemble ? Me proposa-t-il de son sourire adorable qui me faisait fondre.

- Hum, laisse-moi réfléchir...

- Allez, j'te promets que tu vas passer le meilleur moment de toute ta vie ! Ria le jeune homme devant ma fausse moue hésitante.

- Mouais ok, mais seulement parce que c'est toi, bg. Acceptai-je finalement avec un grand sourire, lui adressant un petit clin d'œil charmeur avant de me détourner. »

Théo arqua un sourcil face à ça, surpris face à mon attitude de charmeuse qu'il n'avait jamais vu. Auparavant, j'étais une frêle idiote qui se faisait toujours entrainer par le groupe, n'ayant pas de réelle opinion.

Mais maintenant j'étais Sophia la charmeuse qui profitait au maximum, sans avoir honte de ses envies. Jamais le châtain n'aurait pensé que je puisse devenir ainsi. Et cela me grisait de voir son étonnement face à la nouvelle fille que j'étais.

This is how to be a heartbreaker
Boys they like a little danger
We'll get him falling for a stranger
A player, singing I lo-lo-love you
How to be a heartbreaker
Boys they like the look of danger
We'll get him falling for a stranger
A player, singing I lo-lo-love you
At least I think I do

C'est ça, être une briseuse de coeur
Les hommes, ils aiment le danger
On va le faire s'éprendre d'une inconnue
D'une sirène qui lui chantera des "Je t'aime"
Être une briseuse de coeur
Les hommes, ils aiment l'apparence du danger
On va le faire s'éprendre d'une inconnue
D'une sirène qui lui chantera des "Je t'aime"
Enfin, je crois que c'est ce que je fais moi

Je ne savais comment nous en étions arrivés là. À vrai dire, je me souviens seulement de nos rires, de l'alcool, de son corps contre le mien pendant que nous dansions, puis son souffle qui effleurait ma peau.

Mes désirs avaient pris le dessus sur moi par la suite, seule la boule au creux de mon ventre existait, et me faisait tourner la tête. J'avais enroulé mes bras autour de sa nuque, suivant les envies que cette délicieuse sensation me poussaient à suivre pour les assouvir.

À présent, le froid du mur derrière moi rendait ma peau encore plus brûlante, et les lèvres de Théo sur mon cou m'enivraient. Je soupirai doucement à cela, passant mes doigts dans sa chevelure châtain en me rapprochant de lui le plus possible.

« Théo..., Murmurai-je, tentant malgré moi de rester lucide. Tu sais que t'es le pire des connards ?

- Je pensais pas que t'étais vulgaire même dans ces moments, Sophia. Ricana le jeune homme, relevant ses yeux pour les planter dans les miens, ses mains accentuant leur emprise sur ma taille.

- Si tu veux, je peux être encore plus vulgaire. Rétorquai-je d'une voix de velours, le provoquant délibérément.

- On verra si tu peux être vulgaire avec les lèvres occupées. »

Vif et agile, l'animal bondit sur mes lèvres, et il m'embrassa alors une nouvelle fois, mouvant ses lèvres contre les miennes d'un geste affamé. Je soupirai de désir à nouveau, la boule dans mon ventre s'accentuant à son geste passionné. Ses dents mordillèrent légèrement ma lèvre inférieure, me faisant comprendre qu'il voulait accéder à ma bouche.

Je plantai un peu plus fort mes doigts entre ses mèches de cheveux, me collant contre son torse fort tout en lui permettant de jouer avec ma langue de la sienne en entrouvrant mes lèvres. Notre différence de taille ne semblait même pas l'agacer, mon premier amour me surélevant légèrement en me pressant contre le mur pour m'embrasser plus facilement. La tension montait entre nous, et je savais vouloir la relâcher.

Alors je l'entrainai dans sa chambre, prenant le contrôle. Mes mains le caressèrent, le touchèrent, le mirent à l'agonie. Les siennes me parcoururent également, son corps me faisant voir des étoiles plus que n'importe qui encore auparavant.

Je ne savais pas si c'était sa passion qui me rendait aussi faible, ou bien mon amour pour lui, mais je n'avais jamais autant aimé coucher avec quelqu'un. Les baisers de Théo, sa voix, son souffle, ses mots, son sourire, tout me rendait fébrile et pantelante. Je le haïssais pour tout ce qu'il me faisait éprouver même après six ans, mais je l'adorais en même temps.

Cependant, c'était trop facile.

Le lendemain, lorsque je me réveillai entre ses bras, une amertume puissante éreintait malgré tout ma gorge.

« Sophia, t'es cool, mais t'es pas une fille pour moi... »

Ces mots prononcés six ans plus tôt par les mêmes lèvres qui m'avaient embrassées la veille, ne faisaient que résonner dans mon esprit. Je ne pouvais pas être aussi faible. Je ne le serais plus.

Si Théo me voulait vraiment après tout ça, alors ce serait à lui de me courir après.

Silencieusement, je m'étais levée, le laissant seul et endormi sur son lit, mon regard nostalgique mais déterminé dardé sur lui un court instant avant que je sorte de sa chambre. Je pris alors une feuille et un stylo, décidant de le remercier pour cela, sans montrer que j'avais voulu et que je voulais plus avec lui. C'était fini. Je n'étais plus celle qui courait après les gens.

J'étais celle qui leur brisait le cœur.

Rule number three, wear your heart on your cheek
But never on your sleeve, unless you wanna taste defeat
Rule number four, gotta be looking pure
Kiss him goodbye at the door, and leave him wanting more, more

Règle numéro trois, inscris ton coeur sur la joue,
Mais ne l'ai jamais sur la main, sauf si tu aimes le goût de la défaite

« T'étais cool hier soir, merci. J'aurais aimé rester un peu plus, mais je ne suis pas une fille pour toi. À une prochaine peut-être Théo ;) »

Peut-être étais-je juste méchante, ou bien rancunière. Mais je faisais ça pour son bien, pour le mien. Si nous avions à vivre plus tous les deux, la vie nous mettrait à nouveau sur les mêmes chemins, que ce soit dans dix ans ou dans deux jours, qui savait. Mais pour l'instant, je voulais simplement continuer à profiter, puis évoluer. Et ce, juste parce que je l'aimais.

Cause I lo-lo-lo-love you

Parce-que je t'aime

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