Les coudes sur sur mes genoux, j'regarde mes converses. Elles sont crades mais j'm'en fiche, je les aime bien comme ça. Puis... Elles m'ont accompagné pendant le meilleur et le pire.
Indice de fréquence III, 66,68% en fréquence des statistiques végétales et animales. Le milieu naturel n'est donc pas homogène et se constitue de plusieurs strates.
J'me souviens d'ce cours qu'j'ai laissé sur mon bureau, celui que Lindsay ma donné. Je suis sorti quelques minutes après l'avoir vue s'éclipser de la maison avec Brenda, en tenue de soirée.
Purée ce que Lindsay était canon dans sa robe.
Je soupire et recrache la fumée de ma clope, bien décidé à me faire une raison de mourir.
Pathétique mec, vraiment pathétique...
Faut croire que oui, j'ai mal à la tête avec ces insomnies à la con qui me reviennent à 3 heures du matin, j'en ai marre. Puis, j'ai mal à la place de Lindsay. Si j'étais à sa place, je crois que je me serais mis en colère, extrêmement en colère au point de tout casser. Donc oui, je comprends sa réaction, même si elle m'énerve, que ça m'énerve de voir qu'elle sort tandis que je déprime dans mon coin.
Tu l'as cherché aussi, espèce de crétin, t'avais qu'à pas aller chercher cette traînée pour passer le temps.
Foutue conscience, tu ne fermeras donc jamais ta grande gueule ?
J'écrase le mégot de cigarette du bout de ma converse et le regarde s'éteindre. C'est un peu ça, l'amour. C'est comme une cigarette, au début c'est amusant, mais à la fin ça te crame les poumons, ça te tue. Tu n'en sortiras pas vivant.
Je me lève du banc pourri et me dirige vers ma voiture pourrie, pour rentrer à la maison pourrie, dans laquelle mon père pourri m'a envoyé vivre.
Ma vie est pourrie.
J'ai l'air d'un clown triste. Je pense que je vais vraiment pas bien... Jamais, ça ne m'est arrivé. J'ai mal, et j'pense que moi aussi je suis fou amoureux de Lindsay, sauf que j'arrive pas à le lui avouer... J'l'aime tellement fort que ça me fout les jetons, ça me fait flipper sérieux... J'ai jamais aimé une fille de toute ma vie, à 15 ans je fumais déjà beaucoup... à 16 ans j'ai fumé mon premier joint... Faut dire que j'étais le plus souvent hors service et trop déconnecter pour remarquer toutes ses filles, malgré le fait que, les coups d'un soir, ça m'est arrivé bien des fois.
T'es dégueulasse, Lukas.
Je démarre la Porsche, le moteur ronronne. Je sors du parking et me laisse guider entre les embouteillage, suivant juste, les voitures. Je tourne dès que je vois un virage, je conduis n'importe comment et je vais vers nulle part.
Les poings serrés sur le volant, mon portable vibre sur le tableau de bord alors qu'il charge. Je me gare rapidement sans couper le contact et le débranche. Jayden m'appelle. Je décroche :
— Yo, mec. Commençais-je
— Salut Luk', ça va tête de con ? Plaisantât-il.
— J'ai vu mieux, mais ça va. Et toi ?
— Tranquille ouais, dis-moi, t'es où là ?
— J'sais pas trop, quelque part dans ma bagnole. Pourquoi ?
— J'suis invité à l'open de la marque de la mère de Blair... Tu sais, la p'tite brune là...
C'est sûrement là que doit être Lindsay. Avec cette robe de soirée, je ne vois pas où d'autre elle peut être avec Brenda.
— J'vois pas qui c'est, mais bon. Et quel est le rapport ?
— Bah j'veux pas trop y aller seul tu vois, c'est une fête énorme avec un tapis rouge et toutes les conneries du genre. Y'a des bombes, 'paraît qu'y a des mannequins hyper connus.
Comme si les mannequins m'intéressaient...
— J'ai pas reçu d'invit'. Donc bon...
— Mince... Bah je dis que t'es venu avec moi, on s'en fout de toute façon Blair m'adore elle dira rien.
— Ouais. On fait quoi du coup ?
— Je t'envoie l'adresse et on se retrouve sur place.
— OK, on s'voit là-bas. Finis-je par dire.
Je raccroche et attends le message de Jayden. Je ne sais pas dans quoi je me fourre, mas je veux aller retrouver Lindsay. Je veux la voir et la serrer contre moi. Puis lui dire que j'l'aime, bon sang. Je l'aime.
Une vibration m'annonce l'arrivée d'un nouveau message :
335-569, Beverly Hills, Salle VIP N°4.
Je tape les coordonnées dans le GPS de mon portable. Je me fout bien de ma tenue, tout ce qui m'importe, c'est Lindsay.
♡♡♡
Arrivé à quelques miles de la salle du défilé, les voitures et les photographes sont déjà là. La queue de voitures est interminable et j'aperçois de là où je suis, le tapis rouge avec les gens atour des mannequins et des invités qui posent à l'entrée.
Je galère à garer ma voiture, mais après une bonne quinzaine de minutes à essayer de chercher une place, j'en trouve une, juste à côté d'une Maserati qui me semble être celle de Lindsay.
Je descends, la musique qui était déjà assourdissante me crève les tympans une vois dehors. Je fourre mes clés dans ma poche et prends un sweat à capuche noir que j'avais gardé dans ma voiture.
Je l'enfile et me dépoussière un peu, je marche dans l'allée et me retrouve vite emporté par une foule de monde. Je marche sur le tapis rouge et m'arrête quand je vois Lindsay poser pour les photographes, elle est avec Brenda à ses côtés, et un garçon que je n'arrive pas à reconnaître à cause de la distance qui nous sépare.
Tout le monde est en costard, faut dire que tous les milliardaires sont là... Lindsay sourit, un sourire... Comment dirai-je...
Pas le même sourire que d'habitude.
Je mets ma capuche et décide de me rapprocher lorsqu'une main se pose sur mon épaule. Je me retourne et fais face à Jayden :
— T'aurais pu m'appeler pour me dire que t'étais à arrivé ! Cria t-il pour que je puisse l'entendre dans tout ce vacarme.
— Ouais, désolé j'voulais absolument rentrer.
Il me regarde de haut en bas comme pour juger ce que je porte :
— Ouais je sais, j'ai vraiment pas eu le temps.
Il me sourit d'un air compréhensif. Faut dire qu'il a pas fait d'efforts non plus, une chemise et un jean noir. C'est tout.
Nous nous avançons vers l'entrée, les yeux toujours rivés sur Lindsay et ma capuche sur la tête, je crie :
— Jayden ? Est-ce que Lindsay est connue pour poser comme ça ?
Il rigole et me réponds :
— Je crois plutôt que c'est sa robe qui est connue, m'enfin bon je sais pas. Elle a une côte de popularité assez élevée.
Je mets les mains dans mes poches, nous passons la porte de la salle est un immense podium avec les chaises des spectateurs s'offre à nous. La moitié est déjà comblée.
La fête bat déjà son plein, champagne par-ci, champagne par-là. Un serveur passe et nous propose deux coupes que nous acceptons.
Mon regard se promène dans la salle VIP, le brouhaha des paparazzi, des journalistes, des invités et de la musique beaucoup trop forte me crève les oreilles. Elles saignent carrément.
N'est-tu pas un habitué des soirées, toi ? Me souffle ma conscience.
Je secoue la tête. Une petite brune aux yeux bleus clairs et en robe mauve vient se jeter sur Jayden. Il rigole et se tourne pour parler, mais je le coupe :
— Blair je suppose ? Dis-je avec un sourire en coin.
Je regarde la petite qui doit mesurer 1m53, elle perd son sourire quand elle me voit et grimace :
— Mais tu es le garçon qui traînait avec Laeticia Vendredi dernier ? Eww, quel bouffon !
J'ouvre grand les yeux et regarde la petite brune me dévisager, son gloss brille avec les lumières, ses lèvres se déforment de dégoût. Jayden ne comprend pas trop ce qui passe :
— T'as encore été avec cette blondasse ? Me dit-il en fronçant les sourcils.
Elle réplique avant même que je n'ouvre la bouche :
— On l'a vu, Parker et moi !
Jayden comprend à peu près d'après les traits de son visage qui se déforment, il me lance un regard dégoûté :
— Je t'avais prévenu, Luk', mais tu n'en fais qu'à ta tête. C'est con, et en plus elle est dégueulasse. Dit-il.
La musique se calme peu à peu.
— C'est pour ça que je ne l'ai pas invitée. Cria Blair d'une voix aiguë. Viens Jayden, on va chercher Owen et Lindsay.
Mon cœur rate un battement, je crie sur mes nerfs :
— Owen ? Mais qu'est-ce qu'il fout là ?
Elle lève les yeux au ciel et met un doigt sur mon torse comme pour rejeter la faute sur moi :
— Il est venu avec elle, ils ont même posé ensemble. Navrée pour toi, si tu craquais pour Lindsay.
Ils annoncent l'arrivée des mannequins. Blair tire Jayden qui me lance un dernier regard, avant de s'en aller.
Je reste planté là, seul. Avec un verre de champagne à la main. Mes yeux dérivent jusqu'à ce que je vois Lindsay, accompagnée d'Owen qui la tient par la taille. Ils s'assoient au premier rang.
Du rock fait hurler les hauts parleurs dès l'arrivée des mannequins sur place. Je serre mes points si fort que la flute de champagne explose. Des fragments de verre me tranchent la peau. Je regarde ma main sanglante, le champagne me pique les plaies :
— Et merde ! hurlai-je.
Je serre ma main sur mon autre main qui saigne, ça fait mal, mais la douleur est dans mon cœur.
Mes yeux se remplissent de larmes de rage, rien que de la voir rire avec ce connard, alors que je suis là, la main en sang.
Je prends un vieux mouchoir de la poche de mon sweat et essaye de stopper le sang. Je tourne autour de moi même en cherchant les toilettes que je finis par trouver, après plusieurs minutes. Je cours vers ces dernières pour me laver la paume...
L'eau froide me fait hurler de douleur, un gros morceau de verre qui s'était logé entre mon index et mon majeur tombe et se brise encore plus. J'essaye de nettoyer tout ça et d'enlever le plus de verre possible.
Le sans cesse de gicler comme un malade. Les plaies sont à peu près propre.
Un homme toque à la porte, c'est un serveur d'une quarantaine d'années, ses cheveux sont légèrement blancs :
— Monsieur ? J'ai entendu crier... Tout va bien ?
Je me redresse :
— Ouais, tout va bien. Vous auriez pas une trousse de s'cours ?
— Oh... Votre main ! Dit-il en la regardant. J'arrive tout de suite !
Il revient quelques minutes plus tard, une trousse de secours entre les doigts. Je la saisis de ma main gauche et l'ouvre :
— Merci. Dis-je en levant les yeux sur lui.
— Vous êtes sûr que vous n'avez pas besoin d'aide ?
— Ouais ouais.
Il s'en vas après m'avoir accordé un sourire chaleureux.
Je commence par désinfecter les plaies, mon visage se déforme quand ça fait mal, Faut dire que ces blessures sont profondes... Mais je ne crois pas qu'il me fasse des point de suture...
Je bande cette dernière, et essaye de ranger tout ce bazar. Je pose la trousse sur une étagère et sors des toilettes.
Une fois dehors, je vois des model défiler en talons hauts, je ne pourrais pas dire si les robes sont belles ou pas. J'm'en fiche de toute façon. Mais les gens ont l'air d'apprécier.
Je me faufile entre les chaises, et m'assois juste derrière Lindsay qui parle avec Owen d'une robe. Ma capuche toujours sur la tête, j'essaye de saisir toute la conversation malgré la musique assourdissante :
— D'après ce que m'a dit Blair, sa mère a payé plus d'un million de dollars pour organiser tout ça. Lui dit-il.
— Je trouve que les gens ont une capacité incroyable à payer des sommes phénoménales pour des choses comme ça... Mais que veux tu, elle lance sa marque. Répondit-elle désespérée.
Il ne répond pas, elle reprend :
— On pourrait payer des milliards de dollars pour éclaircir une affaire de meurtre, de viol ou de kidnapping, mais jamais le coupable n'est puni comme il le faut...
— Qu'est-ce que tu as dit ? Je n'ai pas bien entendu. Lui dit-il.
J'ai parfaitement compris le sous-entendu de sa phrase, comment ? Le coupable du meurtre de ses parents n'a pas été flingué, lui aussi ?
Je fronce les sourcils. Depuis mon arrivée, tout le monde parle de la robe de Lindsay. C'est vrai qu'elle est jolie, mais qu'a-t-elle de si spécial ?
Lindsay ne m'a toujours pas remarqué...
*02:04, dans la salle du défilé de mode de Blair Rogers...*
— Merci d'être venu ! Merci !
Je sursaute, je me suis endormi sur la chaise, je crois. Encore un peu étourdi, je me frotte les yeux et regarde le pansement sur ma main.
Ah... Les coupures...
Je me lève et trébuche, Blair remercie tout le monde, et dit au revoir. Je m'apprête à sortir :
— A bientôt, Stallone. Ce ne fût pas un plaisir de te compter parmi mes invités ce soir. Dit-elle dans mon dos.
Trop sonné pour lui répondre, je me contente de sortir mon portable de ma poche. Il est deux heures passée. Je cherche Lindsay du regard, mais ne la trouve pas. J'panique et cours vers ma voiture. De loin, j'aperçois ce connard d'Owen avec elle, devant sa portière.
Je me planque derrière un lampadaire et les regarde. Ils parlent. Lindsay a l'air crevée.
Je le vois se rapprocher d'elle, mais qu'est-ce qu'il fout ?
Comprenant la situation, je cours vers Lindsay. Arrivé à sa hauteur, je me mets entre eux deux, et lui donne le coup de point le plus monumental qu'il ait reçu de sa vie. Son visage revient en arrière et du sang gicle de son nez.
J'ai envie de lui briser les os... Un par un...
à suivre...