Les mysteres du Bois Willow

By ManouFawuay

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« Ne pas franchir », « Danger » C'est ce qui est écrit sur chacun des écriteaux plaqués sur les barrières de... More

Chapitre 1 - Les disparus de Crow Hill
Chapitre 2 - Une journée "banale"
Chapitre 3 - Lettre à Abril
Chapitre 4 - Virée nocturne
Chapitre 5 - Le secret de M.Perkins
Chapitre 6 - Philys, tu m'entends ?
Chapitre 7 - Whisper House
Chapitre 8 - Complices
Chapitre 9 - La fugue
Chapitre 10 - Les âmes perdues
Chapitre 11 - Dial l'énigmatique
Chapitre 12 - Un lugubre repère
Chapitre 13 - Le maléfice
Chapitre 14 - Rappel à l'ordre
Chapitre 15 - Un affreux dilemme
Chapitre 16 - L'effondrement
Chapitre 17 - Traquée
Chapitre 18 - La... fin ?
Chapitre 19 - Au bout du chemin
Chapitre 20 - L'interrogatoire
Chapitre 21 - Un brin de folie
Chapitre 23 - Première tentative
Chapitre 24 - Seconde tentative
Chapitre 25 - Un nouveau souffle
Chapitre 26 - Talisman

Chapitre 22 - Au ralenti

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By ManouFawuay

          L'eau recouvrait peu à peu le sol de la salle de bain mais Haru ne trouvait pas la force de se relever. Les ombres qui s'étaient esquissées derrière son reflet l'avaient terrifié. Il s'agissait de l'une de ses plus anciennes peurs : les silhouettes dessinées dans l'ombre. Quand elle était plus jeune, Haru se souvenait qu'avec son amie Abril, elle jouait souvent au jeu qu'aime tant Philys : Le cache-cache. Cependant il arrivait régulièrement que l'activité soit interrompue à cause de la peur d'Haru. À chaque fois qu'elle décidait de se cacher dans un endroit quelque peu sombre, elle finissait par se tétaniser de peur à la vue d'une silhouette s'apparentant à un homme. Abril lui répétait que ce n'était que les objets dans le noir qui formaient ces ombres terrifiantes mais depuis, la jeune femme a gardé cette peur au plus profond de son être.

          L'eau qui se répandait sur le sol finit par passer sous la porte de la pièce...

          Haru restait assise, sa tête posée entre ses bras. Les silhouettes qui étaient apparues dans le miroir lui étaient familières. Elle pensait les avoir reconnus mais cela n'empêchait pas sa peur de se manifester...

          Quelques minutes s'écoulèrent avant que la jeune femme ne redresse enfin sa tête. L'eau de la baignoire recouvrait l'intégralité du sol de la salle de bain et allait même au de-là. Haru réagit et se leva pour stopper la catastrophe mais dès lors où son regard croisa son reflet dans l'eau... Les deux silhouettes refirent leur apparition et la pétrifièrent. Elles étaient là, fixes et livides, presque dénuées de vie. On pouvait distinguer leurs yeux par des zones lumineuses. Haru respirait bruyamment et approcha lentement sa main du robinet pour couper l'écoulement. Son regard ne lâchait pas les deux personnes qui semblaient se trouver derrière elle. Son souffle devint plus lent, plus silencieux. Puis, c'est tout en gardant ses yeux ouverts qu'elle fit d'un geste rapide apparaître sa faux avant de se retourner dans le même élan pour faucher les deux intrus. Le vide fut la seule victime de son arme...

          Haru souffla d'incompréhension et éleva sa voix : « Montrez-vous ! ». Son regard parcouru timidement la pièce. Elle s'avança lentement près du miroir, ses pieds créant des ondes dans l'eau à chaque fois qu'ils se posaient doucement sur le sol. L'une de ses mains se plaça sur le rebord du lavabo tandis que l'autre gardait bien fermement sa faux. Lentement, Haru redressa sa tête et affronta le regard des deux silhouettes qui la guettaient, juste derrière elle... Un soupir s'échappa de sa bouche puis elle fit disparaître sa faux lorsqu'elle comprit qu'il s'agissait bel et bien des deux âmes qui l'habitaient. Visiblement ici, elles ne pouvaient se manifester que de cette manière.

          La jeune femme les dévisageait, maintenant qu'elle ne les craignait plus. Elle tenta de comprendre ce que leur présence voulait signifier mais en vain. Celles-ci restaient immobiles telles des statues.

Elle fut soudainement déconcentrée lorsqu'elle entendit toquer à la porte :

— Haru ?! Tout va bien ??? La moquette est trempée ! paniqua la mère.

— Oui oui tout va bien ne t'en fait pas ! Je nettoierais ! répondit-elle, gênée.

La mère repartie en soufflant tandis qu'Haru baissa son regard vers le sol et y bougea légèrement ses pieds. Il y avait presque deux centimètres d'eau qui recouvraient le sol.

          La jeune femme soupira tristement avant de sortir de la salle de bain pour voir les dégâts dans sa chambre. La moquette était imbibée d'eau... Haru rejoignit le couloir pour aller chercher un balais serpillère dans le placard et une fois de retour dans sa chambre, elle essaya de retirer l'eau du sol. Elle y parvint partiellement.

          C'est bon ! Elle pouvait enfin profiter de son bain. Elle posa le balai dans un seau et entra dans la salle de bain. Calmement, Haru verrouilla la porte et retira ses vêtements sales et abîmés qu'elle posa par la suite sur l'un des petits meubles en bois de la pièce. Elle sortit une serviette puis après avoir retiré un peu d'eau de la baignoire, elle s'y installa confortablement. Au contact de l'eau tiède avec sa blessure, la jeune femme avait senti de légers picotements mais quelques minutes avaient suffi pour qu'elle ne sente plus cette petite douleur. Elle ferma alors ses yeux et pensais fortement à sa petite sœur, toujours endormie. Le temps passait lentement, l'eau de la baignoire s'était troublée et certaines bougies s'éteignaient. La jeune femme avait gardé ses yeux fermés, appréciant ce moment. Cependant, le sourire qui s'était dessiné sur son visage disparu soudainement lorsque la jeune femme ouvrit grand ses yeux : Mais pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ! se dit-elle. Haru se leva et retira l'eau de la baignoire avant de rapidement se laver cheveux et corps à l'aide du pommeau de douche.

          Par la suite, elle quitta sa salle de bain, enveloppée de sa serviette avant de se sécher pour s'habiller dans la même rapidité. Elle sortie de sa chambre, se dirigeant droit vers la celle de Philys mais une fois devant la porte, son père arriva :

— Haru qu'est-ce que tu fais là ? Tu dois te reposer. Retourne dans ta chambre.

— J'aimerai voir Philys papa...

— Demain ma fille. Va te reposer maintenant, ordonna-t-il d'un ton sévère.

— C'est vraiment important... !

— Philys est ausculté par un médecin, nous ne devons pas le déranger.

— Mais papa ! J'ai peut-être de quoi la guérir ! Laisse-moi la voir, s'il te plaît...

— Haru c'est non ! Ta petite sœur est gravement malade, ce ne sont pas tes inepties qui vont la sauver. Maintenant retourne dans ta chambre, nous en reparlerons demain.

La jeune femme n'osa pas insister et elle retourna dans sa chambre, tête basse. En arrivant, elle soupira et s'allongea sur son lit, déçue. Elle qui avait peut-être trouvé une solution pour Philys ne pouvait rien faire. En tout cas, pas ce soir... Elle ferma ses yeux et se tourna un peu sur le côté puis après quelques bouchées d'air, elle rejoignit les bras de morphée.

          Elle commença à rêver mais au bout d'un moment, elle se rendit compte qu'elle se trouvait de nouveau dans l'une des dimensions du Bois Willow...

— Haru ? Que... Comment as-tu fait pour venir ici sans que je ne t'y invite... ?

— Je n'en ai pas la moindre idée Dial. J'étais juste fatiguée alors je me suis endormie je suppose. Je n'ai plus envie de chercher à comprendre. Je n'en peux plus.

— Il faut que tu persévères Haru. Tu dois sauver ta petite sœur.

— Plutôt ironique venant de la personne qui voulait notre mort pour se sauver.

— J'ai pu faire des mauvais choix c'est vrai, mais tu dois la sauver. Il le faut.

— Qu'est-ce que ça peut te faire au juste ? Tu es mort.

— Les personnes qui périssent dans le Bois Willow ne quittent jamais réellement ces terres. J'ai beau être mort, je ne suis pas pour autant partit Haru.

— Je ne te comprends pas Dial. De ton vivant tu ne pensais qu'à toi et ce n'est qu'une fois mort que tu te décides de commencer à réellement m'aider ?

— Qui sait, et puis rien ne te dit que je suis réel... dit-il doucement avant de disparaître.

          Soudain Haru se réveilla, n'ayant pas réussi à dormir plus de vingt minutes. Elle se tourna de l'autre côté et dévisagea la poignée de sa porte. Elle savait parfaitement que si elle rejoignait le couloir, son père allait encore lui dire d'aller se reposer. Elle prit alors sa couette entre ses mains et se blottie dessous, n'ayant comme seul souhait : passer une nuit tranquille. Demain, elle soignera Philys.

          Allongée confortablement, elle regagnait les bras de morphée.

         Durant la nuit, les êtres qui normalement se manifestent une fois son aura en action restèrent en lévitation au-dessus de son corps comme s'ils veillaient sur elle. Sa chambre entière en était éclairée. La lune elle, était couverte par les nuages et le tout Crow Hill se trouvait dans le noir. Néanmoins, outre la lumière bleutée qui s'échappait des fenêtres de la chambre d'Haru, une maison plus loin était habillée d'un éclairage orangé : Whisper House. Garett restait éveillé, penché étant autant impliqué que la jeune femme pour trouver de quoi soigner Philys. Il avait étudié les maintes et maintes recherches de sa défunte aïeule, persuadé que quelque chose puisse l'aiguiller sur ce dont la fillette souffre. Pour lui, faire appel à des médecins était totalement illogique de la part des parents des deux filles. Philys est entrée dans le Bois Willow en bonne santé et en a été libérée, malade. L'origine de son état était forcément liée au Bois Willow d'après l'homme.

          Whisper house était aussi calme que le Bois de nuit, étant à la lisière de ce dernier. Autour de la maison, une brise légère agitait les buissons et les arbustes tandis que la lumière qui émanait de l'intérieur, glissait sur l'herbe, formant des rectangles lumineux. Le rez de chaussé était plongé dans l'obscurité, le premier étage et le deuxième étage étaient entièrement éclairés... Garett se trouvait dans le bureau au premier. Le canapé en cuir ainsi que la table basse, le sol et quelques étagères étaient recouverts de multiples carnets, journaux et feuilles volantes. Des lanternes éclairaient la pièce et maintenaient l'homme éveillé. Le bureau était totalement en vrac alors il travaillait sur sa table basse, accompagné d'un café. Il bailla légèrement et ouvrit un énième journal datant d'il y a une vingtaine d'années. Il était précisément sorti dans l'année qui a connu les disparitions des enfants de Crow Hill. Garett était parvenu à l'obtenir à la bibliothèque du village. Il était dit que les corps retrouvés dans le Bois à l'époque n'avaient pas de séquelles... Si Philys venait à mourir, ce que bien sûr Garett redoutait, elle serait probablement dans le même état que les premiers enfants à avoir disparu, pensait-il. Cependant l'homme avait beaucoup d'éléments inconnus dans ses recherches et surtout il ignorait la présence de la gardienne... Néanmoins il restait quasiment certain que Philys était victime d'un maléfice du Bois Willow.

         Il jeta le journal au sol, agacé puis il reprit l'un des carnets qu'il avait étudié. Celui-ci était au sujet de la dévoreuse. D'après son aïeule, ce montre ne tuait pas les enfants mais... En y repensant, cela fait maintenant presque trente ans que Suzanne Agatha Perkins a disparu et que ce n'est que dix ans plus tard que le village a commencé à s'inquiéter étant donné qu'il s'agissait d'enfants. Garett arriva sur différentes hypothèses grâce à ses nouvelles recherches et heureusement car aujourd'hui, un officier de police lui a rendu visite afin de lui annoncer l'abandon des charges à son égard ainsi que la libération d'Haru alors demain il lui rendra visite.

          Étude après étude, l'impression de se perdre ou de s'emmêler était bien plus grande. L'accumulation d'informations finissait par créer un gigantesque labyrinthe irrésolu et peut-être même sans issue... Garett avait peur d'indiquer le mauvais chemin à Haru pour la guider mais ça ne l'arrêtait pas pour autant. Le Bois Willow était probablement le lieu le plus illogique qu'il avait pu rencontrer au cours de sa vie.

          Pendant ce temps, Haru avait fini par trouver un sommeil lourd et tranquille dénué de mauvaises images comme les deux derniers sommes qu'elle avait pu faire...

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