Anissa : Hey. Je suis vraiment désolée pour ce qu'il a fait à cette fille Jamilla... j'aurais voulu qu'on puisse empêcher ça.
Moi : Ce qui est fait est fait, dis-je simplement.
Anissa : Tu ne penses pas qu'il serait préférable qu'on recommence à se voir chez toi comme au départ ? Ces petits rendez-vous en voiture donnent l'impression qu'on fait des transactions bizarres... et je ne voudrais pas attirer leur attention de ce point de vu là.
Moi : J'héberge des amis pour l'instant donc je préfère éviter, mentais-je.
Elle me regardait d'un air déçue,
Avant de soupirer.
Anissa : Je croyais qu'on devait être honnêtes l'une envers l'autre ? Tu m'en veux pour ce qui c'est passé ?
Quel est le rapport en fait ?
Moi : Pourquoi je t'en voudrais ? Ce n'est pas de ta faute, que je saches.
Anissa : Donc tu te méfies toujours de moi, dans ce cas. Parce que je ne suis pas dupe, je sais que tu me cache des choses... Pourquoi tu refuse de croire que je suis sincère ?
Moi : Si c'était le cas tu ne serais pas assise dans ma voiture à l'heure qu'il est, Anissa. Je ne te cache rien, ajoutais-je.
Anissa : Elle est chez toi, n'est-ce pas ?
Je la fixais droit dans les yeux,
Avant de froncer les sourcils,
Tout en tentant du mieux possible de garder mon calme.
Anissa : C'est toi qui la fait venir...
Moi : Je peux savoir d'où tu sors ça ?
Anissa : Ahmed m'a demandé de me renseigner pour lui, et j'ai tout de suite capté que si elle était aux Etats-Unis ça venait forcément de toi. C'est pour ça que tu ne veux plus que je vienne chez toi.
Moi : Si jamais tu lui dis quoi que ce soit, je te jure que je te tue Anissa.
Anissa : Tu n'as pas besoin de me menacer, Jamilla. Je te rappelle par que je suis de ton côté, ce qui veut dire que je veux la même chose que toi. Mais si on ne se fait pas confiance ça ne peut mener à rien.
On se connait à peine elle et moi,
Qu'elle ne croit pas non plus qu'on est intimes hein,
La confiance ça se mérite et ça prend du temps.
Surtout avec moi.
Seulement là je veux qu'elle croit que c'est le cas donc je vais bluffer.
Moi : Je comptais te le dire, reprenais-je calmement. J'attendais le bon moment.
Elle semblait soudainement très émue.
Anissa : Est-ce qu'elle va... bien ?
Moi : Sa grand-mère lui manque, avouais-je. Mais elle est forte, ça devrait aller.
Anissa : La dernière fois que je l'ai vu elle venait à peine de naître... Ça fait tellement bizarre.
Je ne pus m'empêcher de froncer les sourcils.
Moi : Euh... What ? Tu l'as déjà vu ?
Anissa : Quand Noor a accouché, elle a paniqué et elle est venue me voir. C'est moi qui l'ai aidé à faire partir le bébé avant qu'ils ne l'apprennent. Je lui ai fais promettre de ne jamais révéler que je l'avais aidé. Savoir que cette petite a survécu et est là, pas loin, ça me fait quelque chose. Tu crois que je pourrais avoir l'occasion de la voir un de ces quatre ? Juste un petit moment...
En vrai même si j'essaye de douter et tout,
Je sens bien qu'Anissa est quelqu'un de réglo,
Donc je pense que je devrais me fier un peu plus à elle.
Moi : Je crois que je peux arranger ça. Je te préviendrai.
Anissa : Merci beaucoup Jamilla. De mon côté te promet de tout faire pour détourner leur attention au maximum, quitte à leur faire croire que je t'ai entendu dire qu'elle a quitté le pays après ce qui c'est passé. Mais toi, assures-moi seulement que tu ne laisseras rien de mal lui arriver.
Moi : C'est promis. Il va falloir que j'y aille.
Anissa : D'accord. Bye.
Elle quittait ma voiture,
Alors que je soupirais longuement.
Je suis juste épuisée.
J'ai pas mal réfléchis,
Et si Ahmed a su pour Samia,
C'est qu'il y'a forcément une taupe quelque part.
Il n'aurait pas pu avoir ce genre d'information autrement.
Je dois trouver qui c'est.
Moi : Dis Jo ?
Jo : Oui ?
Moi : Tu pourrais me trouver une dizaine de gars costauds, discrets et plutôt rodés en interventions musclées en terrain inconnu ? Avec une expérience dans l'armée aussi ce serait parfait!
Jo : Pardon ?
Il se tournait vers moi vu que j'étais assise à l'arrière.
Vous auriez vu sa tête...
Jo : Qu'est-ce que tu veux faire, toi encore ?
Moi : Juste trouves moi ça, d'accord ? Je te laisse du temps mais fais vite quand même s'il te plait.
Jo : Je peux au moins savoir pourquoi ?
Moi : Argh. tu poses trop de questions.
Il secouait désespérément la tête,
Et moi j'enfilais rapidement mes AirPods,
Tout en commençant à fixer le paysage à travers la vitre.
Je ne tardais pas à me perdre dans mes pensées.
Ces dernières années,
La mort a tellement envahi ma vie que je ne sais même plus si ça me fait encore quelque chose. Noor, Nate, Mehdi, oncle Abdul, le bébé incestueux et maintenant Alexis...
Le pire c'est que j'étais plus ou moins liée à chacun d'entre eux.
Ils sont pratiquement tous morts devant mes yeux sauf le bébé.
L'histoire de ma vie.
Jusqu'à quand ça va continuer ?
Qui sera le prochain ?
Ça ne peut plus durer les gars,
Il faut que je fasse quelque chose.
Je dois l'affronter avant qu'il ne parvienne à ses fins.
Je n'ai plus le choix à ce stade.
Je dois protéger mon fils, Samia...
Et j'en ai ma claque de jouer au chat et à la souris.
Je dois les arrêter avant qu'ils ne finissent par vraiment foutre ma vie en l'air.
Arrivée à destination,
Je m'empressais de descendre de la voiture pour entrer dans la maison familiale.
Amir : JamJam !
Il me sautait presque au cou.
Moi : Ça va poussin ?
Amir : Oui mais tu viens plus trop nous voir.
Amani : Chicago m'a raconté ce qui c'est passé avec l'ex de son frère... c'est horrible. J'imagine pas à quel point tu dois être affectée par tout ça.
Moi : Je ne veux surtout pas que vous soyez mêlés à ça, avertis-je sérieusement. Restez en dehors s'il vous plait.
Amani : Jam ? Tu me promet que tu fais vraiment attention à toi ? Parce que j'ai entendu les parents en parler au téléphone et je sais que toute cette situation est grave. Très grave même. Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.
Moi : Ne t'en fais pas pour moi, soufflais-je. Je vais bien.
Nadeem : Pour l'instant oui, mais qu'est-ce qu'on fait s'ils réussissent à kidnapper Eden ? Où s'ils s'en prennent directement à toi?
Moi : Arrêtons de parler de ça, d'accord ? Ça va. Je gère, murmurais-je.
Amani : Promis JamJam ?
Elle me lança un regard de chien battu inquiet,
Avant de se blottir contre moi.
Moi : Mmh. D'ailleurs, elle est où maman ? C'est elle que je venais voir.
Nadeem : Sympa. Et nous alors ?
Amani : Personne ne t'aime frérot. T'avais pas encore capté ?
Nadeem : Quoi qu'il en soit, la dernière fois que je l'ai vu elle était vers le bungalow.
Moi : Thanks.
Je ne perdis pas de temps pour aller à l'arrière de la maison.
Rakim et maman fumaient au calme en écoutant de la musique.
Ces deux là croient trop qu'ils ont mon âge en vrai.
Maman : Tu as des cernes horribles mon bébé. Tu n'arrives toujours pas à dormir ?
À l'aide de ses mains elle me fit signe de les rejoindre,
Chose que je fis en m'appuyant contre elle.
Depuis quatre jours je dors très peu.
C'est comme s'ils venaient tous me hanter d'un coup,
Et ça me crispe totalement.
Je n'arrête pas de me demander qu'elle va être le next move.
À vouloir anticiper j'ai peur de devenir parano.
Moi : Pas vraiment non.
Maman : Tu veux que je te fasse prescrire quelque chose ?
Moi : Au point où j'en suis, je veux bien oui. Oh. Coucou Rakim.
Rakim : Ah. Ça fait plaisir de voir que je ne suis pas invisible. N'empêche je vais vous laisser entre vous.
Il me fit la bise avant de s'éclipser.
Maman : Maintenant que tu as vu à quel point avoir cette petite ici est risquée, qu'est-ce que tu compte faire ?
Moi : Je ne peux pas la faire partir comme ça maman, rétorquais-je. Et encore moins maintenant.
Maman : Je peux comprendre mais tu es ma fille, et mon rôle est de te protéger. Elle te met en danger, Jamilla. L'avoir sous ton toit était la pire idée que tu aies eu.
Moi : Cette enfant est seule au monde et je ne peux pas lui tourner le dos comme ça. Elle n'a plus que moi.
Maman : Alors maintenant tu veux faire partie de sa vie ?
Moi : Ce n'est pas ce que j'ai dis.
Maman : Mais c'est ce que tu as insinué. Tu as déjà Eden, chérie. Crois-moi, tu n'es pas prête à t'occuper de deux enfants en même temps.
Ça je le sais très bien,
Mais pour l'instant je fais comme je peux.
Moi : Je vais trouver une solution.
Sachant de quoi elle est capable,
Il vaut mieux éviter qu'elle s'en mêle.
Je suis dans une putain d'impasse là.
Mon téléphone sonna.
Appel entrant : SW
Moi : Je dois répondre, signalais-je.
************* Phone Call *************
Moi : Hey.
Saint : Jam. T'es occupée là ?
Moi : Si on veut, mais je peux parler vite fais.
Saint : Ils ont envoyé sa dépouille à sa famille en se servant d'un avion privé pour ne pas se faire repérer. Sa tante vient de m'appeler pour me le dire. Ils ont même eu le culot de laisser un mot stipulant qu'on devrait les remercier de nous permettre de pouvoir l'inhumés.
Moi : Où est la dépouille à l'heure qu'il est ?
Saint : Avec une équipe médico-légale pour confirmer son identité et voir ce qu'ils peuvent en tirer. Sa tante dit qu'elle est méconnaissable parce que les balles ont déchiqueté son visage.
Moi : Je ne sais pas quoi dire à part que je suis vraiment désolée. Je me sens tellement mal d'être la cause de tout ça.
Saint : Arrêtes. Tu n'as ni choisi ton géniteur, ni sa famille. Ça te tombe dessus de la même façon que nous tous.
Moi : Est-ce qu'il y'a quoi que ce soit que je puisse faire pour vous ?
Saint : Non merci, babe.
Moi : Je vois. Tu as mangé aujourd'hui ? Ou tu n'as toujours pas d'appétit ?
Saint : À chaque fois que j'essaye, je revois la scène et ça me donne envie de gerber.
Moi : Forces toi un peu, s'il te plait Sainty.
Saint : Je dois te laisser. On se rappelle.
Moi : D'accord.
************* Call Ended ************
Saint et moi on s'est juste revu une seule fois depuis les évènement,
Mais on se parle par téléphone tous les jours.
J'essaye d'être là pour lui parce que c'est quand même la moindre des choses.
Maman : Tout va bien ? Tu as parlé de dépouille...
Je lui racontais vite fais.
Elle n'ont plus ne savait plus où se mettre.
Je sais qu'indirectement elle se sent responsable de tout ça aussi.
Elle n'a pas arrêté de me dire à quel point elle aurait aimé changer le passé et tout m'avouer plus tôt, afin d'éviter qu'on en arrive là.
Maintenant que j'ai Eden je vois la vie différemment.
Je crois que je commence à comprendre tout ce qu'une mère est capable de faire par amour pour son enfant, et je n'en veux plus du tout à ma mère de m'avoir menti.
Elle l'a fait pour mon bien.
Elle voulait juste me protéger et me donner une chance dans la vie.
C'est moi qui ai tout gâché en cherchant la petit bête.
L'ironie c'est que je l'ai bien trouvé.
Avec ma mère on a encore parlé une bonne demi-heure,
Jusqu'à ce que je quitte les lieux direction chez moi.
La gouvernante m'a rapidement fais savoir que j'avais de la visite,
Et je fus surprise de voir Kris Jenner assise dans le salon d'invité.
Moi : Bonjour. Excusez-moi, j'ignorais que vous deviez passer. Ça fait longtemps que vous êtes là?
Kris : Un quart d'heure environs. Ta gouvernante m'a ouvert et installé.
Moi : C'est la première fois que vous venez chez moi donc je suppose que c'est important, déclarais-je en prenant place.
Kris : Tu as tout bon, en effet. Il faut qu'on parle Jamilla. Et sérieusement.
Moi : Bien. Je vous écoutes.
Kris : Tu sais, tu es une jeune fille que j'apprécie beaucoup. Mais vois-tu... mon plus grand défaut est probablement le fait que je sois une maman ours.
Je fronçais aussitôt les sourcils.
Où veut-elle en venir exactement ?
Moi : Vous pouvez être plus claire s'il vous plait ?
Kris : J'ai tendance à surprotéger les miens, et après ce qui est arrivée à Alexis... je pense qu'il serait peut-être mieux que tu évites de voir Eden un moment. Juste le temps que ça se calme un peu. L'atmosphère autour de toi est trop négatif pour lui en ce moment, et je ne veux surtout pas prendre de risques.
Moi : Je vous demande pardon ?
Kris : La petite fille pour laquelle ils ont tué Alexis se trouve chez toi, et je ne veux pas qu'elle soit en contact avec mon arrière petit-fils. C'est bien trop dangereux pour lui. Je ne le veux pas dans un tel univers. J'ignore combien de temps exactement tu compte l'héberger, mais tant qu'elle est là, tu ne verras plus Eden.
Moi : Vous vous rendez compte de ce que vous êtes en train de me dire ?
Kris : Oui Jamilla. Et je n'hésiterai pas à employer les grands moyens pour garder ma famille en sécurité. Je déteste le faire avec les gens à qui je tiens mais là tu ne me laisse pas le choix. Si tu veux revoir Eden, ne l'expose plus jamais à cette enfant qu'on ne connais ni d'Adam, ni d'Ève. C'est un conseil. Dans le cas contraire, tampis pour toi ma chérie. Ce serait juste dommage d'en arriver là.
Moi : J'étais tranquille dans mon coin, vous êtes venue me voir pour m'apprendre que j'ai un fils tout en connaissant très bien les contours et aboutissements, je m'y attache et maintenant vous voulez me faire du chantage affectif ? M'écriais-je en riant nerveusement. Chez moi ?
Elle écarquillait les yeux,
Stupéfaite de ma réponse.
Moi : Écoutez Kris, je vous respecte beaucoup trop pour continuer à écouter vos absurdités. Rien ni personne ne peut m'éloigner d'Eden. Même pas vous, avertis-je. Je vous conseille donc de rentrer chez vous vous détendre un peu parce qu'à mon avis, vous divaguez.