Octobre
2015.
Daniella Pirosky.
- Sah pourquoi tu stresses là ? me demande Moh.
Je faisais les cents pas de l'appartement à la recherche de mes Doc Martens que je ne trouvais pas.
- WAllah daniella à croire que t'as pas d'autres chaussures à mettre ?
- Mais bon sang ferme la si tu ne veux pas m'aider ! je veux ces chaussures point final, je dis en soufflant.
- Ma parole t'es ravagée, vas-y, tu les as perdues où tes pompes ? me demande t-il.
Je me stoppais et me retournais vers mon amis, je lui offrais un regard noir.
- T'as quoi maintenant ?
- C'est la question la plus stupide qui puisse exister, je ne chercherais pas ces chaussures si je savais où je les avaient perdues !
Mohamed se mit à rigoler ce qui très vite entraînait mon rire.
- C'est bon Dan mets des chaussures basiques, on va juste tema des voitures.
Je me résignais et partais chercher dans le placard de l'entrée une autre paire de chaussures.
- Je ne pas contente, mon outfit ne rend plus aussi bien, je boude.
- T'es tout le temps chefrai, fait pas l'exigeante.
- Dépêchons nous, on va être en retard.
J'enfilais ma veste et récupérais mon sac à main dans lequel je n'oubliais pas d'y mettre mon gel désinfectant ainsi que mes clés et mon téléphone.
[...]
Vingt minutes plus tard, nous étions arrivés chez Land Rover où plusieurs voitures étaient garées et servaient de modèles d'exposition.
- Mais tema celle-là, comment elle bombe là ! s'extasie Mohamed.
Pour ma part, je zieutais attentivement chaque véhicule, j'avais enfin décidée d'acheter une voiture, mes stages à l'hôpital étant de plus en plus lointains, les transports me paraissaient interminables plus les mois passaient.
- Bonjour madame, puis-je vous aider ? me demande un homme en costard cravate.
Je lui souriais poliment.
- Bon bonjour, j'aimerai être renseignée vis à vis d'une Range Rover.
- Suivez moi, très bon choix madame, vous avez de très bons goûts, parfait pour une charmante dame.
Le vendeur partait et je le suivais non très loin.
- Il veut quoi lui à faire son numéro de charme là, il te cheb fort, tchipait Moh.
- Il fait son travail, c'est une technique de vente je pense.
Mohamed et moi nous asseyons sur les chaises du petit bureau et nous commencions les recherches concernant ma nouvelle voiture, trente bonnes minutes plus tard, j'avais finalement choisis mon modèle.
- Je peux vous proposer un crédit en cinq ans qui vous permettra de régler plus facilement votre véhicule, me dit il.
- Non merci, je préfère régler la totalité dès l'achat.
Le vendeur me regardait d'un air surpris.
- Excusez moi, peut être cela est indiscret mais n'est-ce pas discret à un si jeune âge de ne pas faire de crédit ?
- C'est indiscret, je réponds. Je n'achèterais pas une telle voiture à mon âge si je n'en avais pas les moyens, une autre question ?
Le vendeur se taisait et finalisais la transaction.
- Votre véhicule sera prêt sous quinze jours, nous vous contacterons d'ici là, agréable journée.
Je le remerciais et nous repartions.
[...]
Arrivée à l'appartement, Mohamed était quant à lui repartie au studio, pour ma part, j'avais cours dans trois heures et je partais directement réviser étant déjà prête, Ken était introuvable mais je ne m'en faisais pas, j'étais habituée.
Je m'installais sur mon bureau puis enfilais mes écouteurs et très vite mes révisions me plongeaient dans un état second dans lequel j'étais si noyée que je ne sentais pas la présence de Ken qui m'embrassait le cou. Je sursautais.
- Jure tu m'as pas entendu arrivé ? dit il.
- Non, désolé j'étais à fond. Il est quelle heure ?
- Bientôt quinze heure pourquoi ?
Je sautais de ma chaise en un bond si fort que cette dernière tombait.
- Je suis en retard ! je crie.
Je me pressais de fermer mon ordinateur et de le mettre dans mon sac et filais sans prêter attention au grec, j'avais cours dans trente minutes et le trajet de métro me prenaient quarante minutes, j'étais foutue.
[...]
Quarante cinq minutes passées, j'entrais dans l'amphithéâtre complètement essoufflée, le professeur n'était toujours pas présent, je soufflais exaspérée d'avoir autant couru.
- Tu en as une de ces têtes, se moque ella.
- Je pensais être en retard, j'ai courue à en perdre les poumons.
- C'est techniquement impossible, elle me taquine.
Je sortais mes affaires et reprenais mon souffle.
Ella débutait ses potins comme habituellement que je n'écoutais qu'à moitié. Le professeur arrivait avec vingt-cinq minutes de retard mais très vite, la cadence reprenait.
- Je ne comprendrais jamais cette manie de se presser alors qu'il est celui qui était en retard ! je n'ai plus de doigts, se plaint Ella.
- Il me faut un café avant le prochain cours, tu me suis ? je demande.
- Je ne peux pas, j'ai cours maintenant, je ne suis pas dans ton groupe cette après midi.
J'hochais la tête et laissais mon amie partir tandis que je partais en direction de la cafétéria afin de prendre un café.
- Daniella ? quelqu'un m'appelle.
Mon café à la main, je me retournais et croisais nez à nez Hugo, mon ex.
- Hugo ?
- Ouais, salut, me dit il.
- Salut, ça fait longtemps, je dis.
- Pas mal ouai, tu vas bien ? T'aurais deux minutes à m'accorder ?
- Ça dépend pourquoi, je pouffe.
Il ébouriffait ses cheveux, geste qui me rappelait qu'il faisait souvent ça lorsqu'il était gêné.
- J'ai appris que ken et toi étiez en couple.
Je fronçais les sourcils. Il parlait d'un sujet dont il n'était pas concerné, qu'il ne connaissait pas et en plus il parlait de Ken. Ça ne m'allait pas.
- Tu es venu pour me parler de ken ? Quelle est l'utilité ?
- Réponds moi.
- En quel honneur ? Je ne vois pas où est l'obligation à ça, je réponds en partant.
Hugo rattrapait mon bras, je me retournais agacée.
- C'est pour ça que t'étais aussi insensible quand on s'est séparé ?
- Rectification, lorsque je t'ai quitté car tu m'as trompé.
- Peu importe, regarde au final, t'es avec ken, ton soit disant coloc ! T'as couché avec lui !
- Mais quel est ton problème Hugo ? Ça fait des mois que l'on ne s'est pas vu et la seule chose que tu arrives à me dire c'est ça ?
- Je me sens trahie.
Je pouffais amèrement.
- Je n'ai aucun compte à te rendre, tu ne fais plus partie de ma vie comme je ne fais plus partie de la tienne.
- Alors c'est vrai ? Nicolas m'a dit vrai ?
- Mais ça ne te regarde pas ! Et puis qui est ce nicolas ?! Cesse d'être tant intrusif et curieux, c'est
malsain.
Je réalisais dès l'instant où ma phrase sortait de ma bouche que le Nicolas était le fameux Nicolas de la soirée. Celui qui avait couché avec Amélie et que Ken n'appréciait pas. Quelle coïncidence qu'il soit amis avec un homme tel qu'Hugo, ce n'est tellement pas étonnant vu leurs profils.
- Tu connais nicolas ?
- Bien sûr que oui, il m'a bien dit que toi et Ken à la soirée ça avait été chaud, t'as été bruyante parfois, crache t-il.
J'entrouvrais la bouche. Choquée de ses paroles.
Nous avait-il écouté aux portes ? N'était-il pas fou ce garçon d'écouter deux personnes faire l'amour dans une pièce isolée ?
- Vas te faire foutre hugo, au passage, tu iras expliquer à ton Nicolas quelle est la notion d'intimité et de respect.
Je partais brusquement, ne voulant plus discuter une minute de plus avec ce garçon qui m'avait l'air d'avoir perdu quelques neurones ces derniers mois, malheureux pour un futur médecin.
Je finissais ma journée de cours très perturbée par l'annonce d'Hugo, me demandant combien de personnes avaient bien pu nous entendre Ken et moi malgré la musique.
Je rentrais dans les alentours de vingt et une heure, je posais mes affaires et partais boire un grand verre d'eau, les garçons étaient à la maison.
- Tema le zombie est rentrée, dort un peu ma sœur hein, tes cernes plus profondes que le grand canyon, me dit Doum's.
- C'est bon, foutez moi la paix ou rentrez chez vous, je lâche.
- Oula, la tipeu est remontée.
- Tu veux en parler ? me demande ken.
- Non, j'ai simplement croisée Hugo et cet idiot n'a pas fini d'en être un en tout cas, je vais à la douche.
Je longeais le couloir et partais dans ma chambre afin de me débarrasser, Ken entrait.
- Comment ça t'as croisée hugo ?
- Ça n'est pas assez clair ? Pourtant c'est français.
- Commence pas à faire la meuf avec moi, il t'as dit quoi ?
- Rien de spécial mise à part qu'il était très remonté à l'idée que je puisse te fréquenter, je dis en prenant mon pyjamas.
- Hein ?
- Bon sang mais t'es un vrai trou du cul ou tu le fais exprès ?
- Mais exprime toi mieux ! il dit.
- Nicolas nous a entendu dans la salle de bain ! Et il se pourrait qu'il ne soit donc pas le seul et que de plus il l'ait répété à hugo.
- On s'en branle ? T'es mal pour ça ?
- Je ne veux pas que ma vie privée soit rendue publique, ma famille me donne déjà assez de publicité.
- T'as honte ou quoi ?
- Ne commence pas ken.
- Je commence r, t'as honte d'être avec moi ?
Je fronçais les sourcils et le fixais.
- Depuis quand je suis avec toi Ken ?
Son regard se figeait, apparement, nous n'avions pas étés des experts en communication.
—
Kleonye.