Dans le passé, Shevonne me faisait perdre la tête. J’étais prête à tout pour être avec elle mais avec la récente tension qui est montée entre nous surtout avec ce qu’elle a eu à dire sur ma grossesse, je commence à me douter de sa sincérité.
La voir aujourd’hui dans ma maison sans y être invitée et en présence de mon mari, elle n’est pas du tout la bienvenue ici. Sans gêne, c’est avec assurance qu’elle m’a invité à la suivre dans ma propre maison pour faire un coucou à mon mari.
James qui ne se doute de rien, il voit en Shevonne la meilleure copine de sa femme. Il l’accompagne dans les échanges et les rires, j’y prends part mais je ne suis pas du tout enchantée. Je veux qu’elle s’en aille mais madame est bien assise sur le fauteuil que Linda m’a envoyé tout en appréciant le confort.
Le temps passe, James nous a faussé compagnie un instant, il vient de décrocher un appel et il s’est rendu sur la terrasse. Je me retrouve seule avec Shevonne qui semble ne pas se rendre compte de la peur qui m’anime en ce moment même.
Moi : Shevonne, je ne suis pas trop à l’aise avec tout ça, s’il te plaît, tu peux demander à partir ? Je viendrai te voir si c’est ce que tu veux.
Shevonne : Pourquoi ce changement tout à coup ? De quoi as-tu peur chérie ?
Moi : James risque de se rendre compte de quelque chose et…
Shevonne : Seulement si tu lui donne l’occasion. Détend-toi et fais comme si….
Le retour de James nous a interrompu, c’est là que j’ai su que Shevonne ne me lâchera pas aussi facilement. J’ai bien peur qu’elle va m’obliger à continuer cette relation et rien ne va l’empêcher de me demander de faire l’amour avec elle dans mon état.
Après une bonne vingtaine de minutes, madame demande enfin à partir. Je l’accompagne jusqu'à sa voiture, juste au moment où elle s’apprête à monter, c’est avec un petit sourire qu’elle touche mon ventre.
Shevonne : Il est fort possible qu’il soit un petit garçon et on va l’élever ensemble. J’ai hâte que tu passes à la maison chérie.
Ce sont les paroles de Shevonne la main étant sur mon ventre. Un peu surprise par son geste, je n’ai pas pu retirer sa main, faire le pas en arrière, je n’ai même pas su quoi répondre. Tout ce que je veux qu’elle parte d’ici.
Son départ a été un grand soulagement, elle est bien partie mais que sera la suite de tout ce que vous savez déjà ? Mon retour dans le salon, James n’a pas compris ma réaction lorsque ma copine était là.
Je semblais ne pas être contente de la voir, il ne sait pas si quelque chose s’est passée ou se passe entre nous. Ne demande pas trop James, je ne peux donner suite à tes questions si ce n’est pas qu’il ne s’est rien passé.
Tout à l’heure, pour que Shevonne parte de ma maison, je l’ai promis que je passerai la voir. Ai-je le choix que de faire ce que j’ai dit ? Si je ne veux pas la revoir chez moi de sitôt, mieux vaut que j’honore ma parole.
Le projet de ma propre boutique, les voyages à l’étranger, je pense un peu à la belle vie, la sensation que j’avais avec elle. Dans ma tête, tout ce qui était prévu avec Shevonne, commence à tomber dans l’eau.
Si me rendre chez elle et coucher avec elle peut sauver la mise, pourquoi ne pas le faire ? La situation ne semble pas être aussi grave que ça mais je suis prête à tout pour préserver mon foyer et avoir cet enfant avec James.
Je ne me suis pas faite prier ni attendre longtemps avant d’appeler celle que j’appelais toujours chérie. Elle à envie de me voir, je viens chez elle dans la soirée une fois que je quitterai le boulot et c’est ce que j’ai fait.
Le plaisir a toujours été partagé chaque fois qu’on couchait ensemble. Je prenais vraiment du plaisir avec elle mais là ce qu’on vient de faire a été dur pour moi. Bien que j’ai participé en me laissant aller mais je me suis sentie violée. Dégoutant.
Pendant que Shevonne tripotait mon corps, je craignais déjà pour mon bébé. C’est une femme expérimentée dans ce domaine, avec toutes les fois qu’on a eu à couché ensemble, bien sure qu’elle à su que je l’ai fait malgré moi.
Après chaque ébat, on se retrouvait corps à corps et place à la petite conversation coquine. Là maintenant, rien de tout ça ne me tente, je suis dégoutée par ce qui vient de se passer.
Le bras de Shevonne autour de ma poitrine, elle semble satisfaite. Je ne me précipite pas pour quitter le lit mais tout mon être me demande de sortir et de partir loin d’ici. Entre nous, tout a été parfaite dans cette maison et sur ce même lit mais là, je ne suis plus à ma place.
Shevonne : Tu n’as pas aimé, n’est-ce pas ?
Moi : Ce n’est pas le plus important Shevonne, si toi tu es satisfaite, c’est ce qui compte.
Shevonne : Non Jodie, je ne veux pas que tu te sentes obliger de coucher avec moi rien que pour me faire plaisir et pas toi. Peux-tu répondre à une seule question ?
Moi : Si je veux qu’on arrête la relation.
Shevonne : Oui, C’est bien ma question.
Moi : Pas que je veux qu’on arrête mais laisse moi le temps de mener ma grossesse à terme et que j’accouche. Après on pourra se voir au temps de fois qu’on veut comme on le faisait avant.
Shevonne : Et pendant ce temps moi je fais comment ? Tu sais combien je me suis engagée dans cette aventure avec toi ?
Moi : Shevonne…
Shevonne : Tu sais quoi, ne nous emballons pas. Tu es enceinte, on va se calmer, chacune va mettre un peu d’eau dans son vin.
Calme, mais je suis bien calme moi. La preuve, je sors tranquillement du lit après avoir subit une succession de bisous qu’elle m’a posés sur les lèvres sans résistance. Seulement je ne crois plus pouvoir continuer dans cette relation. En tout cas pas maintenant.
Je rentre chez moi toute retournée, mon mari est rentré me trouver perdue dans mes pensées. À cette allure il ne mettra pas du temps à soupçonner quelque chose. Je fais bonne mine pour l’accueillir et détromper sa vigilance.
Sur le lit aux côtés de mon mari, ce n’est pas tout de suite que je vais trouver le sommeil. Mon cerveau me ramène dans mon passé, je me revois avec Shevonne le premier jour qu’on a couché ensemble sur sa terrasse.
Comment j’ai pu me retrouver entre les jambes d’une autre femme que je ne connaissais pas bien et allée jusqu'à me confier à elle que j’ai fait deux avortements ? Qu’est-ce qui me manquait et qu’est-ce que mon James ne faisait pas pour moi ?
Seule dans la tourmente, je ne sais pas à qui me confier. Les paroles de Linda me reviennent aussi en tête. Elle ma toujours mise en garde contre cette amitié avec Shevonne, comment vais-je revenir vers elle pour lui dire qu’elle avait raison ?
Contrairement à moi qui vis sous l’exigence de Shevonne, tout se passe en merveille dans la vie de ma copine du côté du Canada. Je n’ai pas seulement eu la photo que j’ai demandée, Linda m’a fait la surpris avec un appel vidéo lorsqu’ils étaient ensemble, c’est un gars mignon.
Après quelques sorties, les choses se sont évoluées de façon naturelle entre eux, d’où la décision de se mettre ensemble. Vous savez comment elle est cette Linda, ils avancent tout doucement donc pas de sexe avant le mariage.
Quatrième mois que je traine mon petit ventre qui commence à s’arrondir. J’ai été surprise et même étonnée le jour que Shevonne a commencé à s’intéresser à ma grossesse. Elle est comme revenue à de bons sentiments.
Au début, j’ai même cru à une moquerie mais madame regrette les propos qu’elle a eu à tenir le jour que je lui ai annoncé la nouvelle. Elle a été mère avant moi, elle sait combien c’est difficile de traverser une période de neuf mois avec un petit être dans le ventre.
Plus les jours passent et plus Shevonne est devenue attentive que ce soit dans ses appels, ses actes, je peux désormais compter sur elle. Depuis que j’avais des doutes jusqu’à ce que je commence à voir ce brusque changement comme une opportunité de vivre sans pression.
J’ai bouclé mon cinquième mois, tout semble aller pour le mieux dans ma vie. J’ai même commencé à apprécié le cadeau que Dieu a mis dans mon ventre chose que je n’avais pas eu l’occasion de faire depuis le début.
Une journée de travail sans encombre, ce soir je rentre du boulot la tête moins fatiguée. Je me mets en tenue de cuisine, à peine commencé, j’ai senti des douleurs dans la hanche. C’est peut-être parce que je suis restée debout un petit moment.
Je me force à tenir ma position mais mes gestes rendent la douleur plus intense. Je n’avais jamais senti ça, c’est la première fois que ça m’arrive. Je quitte la cuisine en confiant le reste à la bonne, je vais m’allonger un peu dans le salon.
Ma position allongée sur ne canapé n’a rien enlevé du mal que je ressens dans la hanche si ça n’a même pas aggravé. Je me retourne à plusieurs reprises croyant trouver la bonne position mais la douleur se fait sentir non seulement sur le long de mon dos mais aussi dans mon bas-ventre.
Je descends sur le tapis, recoquillée sur moi-même, je tiens mon ventre en me tordant de douleur. Il faut que j’appelle James mais mon téléphone est dans la cuisine. J’essaie d’élever la voix pour appeler la bonne pour qu’elle me l’amène mais je ne peux parler fort.
J’ai eu le reflexe de faire tomber la vase en verre qui se trouvait sur la table. J’ai mal, très mal, je n’ai pas vu la bonne sortir de la cuisine seulement sa voix qui m’appelle sans cesse et sa main sur mon épaule.
Moi : T-é-l-é-p-h-o-n-e
Son retour de la cuisine avec le téléphone qu’elle avait sûrement vu là-bas, c’est dans toutes les difficultés que j’ai pris l’appareil des mains de ma bonne. Il faut le déverrouiller, faire sortir le numéro de mon mari et lancer l’appel.
Une succession de gestes très simple à faire lorsque tout va bien, ce qui n’est pas le cas lorsqu’on commence à ne plus sentir ses membres. Les deux coudes sur le canapé, l’écran à je ne sais combien de centimètres de mon visage, si je ne fais rien c’est ici que je risque de mourir.
Les dents serrées, j’ai surmonté la douleur en lançant l’appel vers le numéro de mon mari. Je n’écoute pas ce qu’il a à dire, « J’ai mal, j’ai mal au ventre. » C’est tout ce qui a pu franchir mes lèvres avant que le téléphone ne tombe sur le canapé.
C’est la bonne qui a coupé l’appel, attendre mon mari sera peut-être trop tard. De la main je lui fais le geste avec un seul mot dans la bouche. « Taxi, taxi » La bonne cour hors de la maison.
Une partie de mon corps sur le canapé, l’autre partie qui juge sur le tapis, c’est là que j’ai vu l’ombre du petit entre les fauteuils qui me regarde sans rien comprendre. Bien que j’aie mal, je lève la main que je tends vers lui.
Il s’est approché, je passe mon bras autour de son petit corps et le serre fort contre mon épaule. Je sais qu’il sait que je souffre mais ne comprend pas ce qui se passe et moi aussi. Sa présence et son petit corps contre le mien me soulage, je ne suis pas seule, il est là avec moi.
La bonne a eu l’idée d’alerter une de nos voisines qui est venue en courant et me trouver ainsi que le petit collé à mon épaule. Le taxi est là, James n’est toujours pas arrivé. Aidée par les deux dames, j’ai pu me tenir sur mes pieds et faire les pas jusqu’au taxi. Je monte avec la dame et direction la clinique.
Dans le taxi, le mal s’est déjà rependu dans tout mon ventre qui est comme retourné de l’intérieur. Je ne sais pas ce qui m’arrive, j’ai toujours suivi les consignes de mon gynéco, je n’ai rien mangé d’anormal qui pourrait être à l’origine de se mal.
Je suis prête à subir le double et même le triple de ce qui je traverse à ce moment seulement que rien n’arrive à mon bébé. C’est moi qui suis en faute, Dieu ne va pas me punir en ôtant la vie à un petit innocent qui n’y est pour rien du Chemin Périlleux que j’ai emprunté.
À Suivre..........