(un peu court selon les faits)
Il s'agit bien de ma vie, j'ai choisi de suivre un chemin avec Shevonne mais là je ne peux accepter sa proposition. J'ai déjà une voiture, en ce qui concerne le magasin, jamais Linda ne me lâchera. Il faut souvent savoir faire le bon choix pour ne pas perdre la personne qui compte le plus pour toi.
Shevonne : Tu ne veux plus de la boutique ? Et pour la voiture c'est non aussi ?
Moi : J'ai déjà une voiture, mon mari m'a laissé la sienne.
Shevonne : Ah ok, je ne le savais pas et tu en es sûre que tu ne veux plus avoir ta propre boutique ?
Moi : Pas que je ne le veux plus mais je trouve que c'est un peu trop tôt. Je ne sais pas ce que James dira de tout ça mais j'aimerais qu'on aille doucement.
Shevonne : C'est comme tu veux chérie, c'est juste pour t'aider à te prendre en main et tu le sais très bien. En plus je me suis dit que ça nous rapprocherai encore plus.
Moi : Oui je sais tout ça Shevonne, je te demande de me laisser le temps de bien réfléchir, je te dirais.
Non Shevonne, je n'ai besoin d'aucun temps, si ça tenait qu'à moi, je n'aurais même pas besoin de réfléchir, il y a longtemps que je suis dans tes bras mais quelqu'un quelque part qui porte le prénom Linda m'empêche de sauter sur l'occasion.
Ce ne sont pas les barres de chocolat que je vais refuser, j'ai vite rangé ça dans mon sac. Au moment de sortir, on a pris un peu de temps devant la porte à s'amouracher mais je ne suis pas trop enchantée.
Une fois dans les escaliers, je m'arrête un instant, j'essuie ma bouche. On ne sait jamais si elle y a laissé du rouge à lèvres. Je descends la dernière marche des escaliers, des clients ainsi que les filles de l'accueil sont toujours là y compris Nancy.
Nancy, la dernière recrue de Shevonne vous vous souvenez ? C'est elle que Shevonne a engagée lorsque j'ai décliné son offre pour aller travail comme interprète. Cette fille est d'une arrogance sans nom, je ne sais pas ce que j'ai pu bien fait à cette fille pour qu'elle me déteste de la sorte.
Je fais un petit bye aux filles, seules les deux autres ont répondu. Cette Nancy a cloué son bec en faisant semblant d'être occupée, elle fait comme si elle ne m'avait même pas vu à plus forte raison m'entendre.
Les mois passent, depuis l'épisode avec James à propos de la mère de son fils, je ne me mêle plus de leur vie. Je prends soin de l'enfant, chaque deux semaines, mon mari amène le petit dans sa famille et c'est là que sa maman vient le chercher pour le week-end.
Avec Shevonne c'est des hauts et des bas, on fait souvent de petites sorties au resto entre filles. Si elle n'est pas de voyage, c'est chez elle qu'on passe la plupart de notre temps à se faire plaisir. Il arrive même que James ou Linda m'appelle et me trouve dans les bras de Shevonne.
Elle m'a rappelé une ou deux fois de l'ouverture de ma boutique mais comme elle sait que je ne suis pas trop partante, elle à décidé de ne plus en parler. On peut bien être ensemble comme ça, après tout je suis une femme mariée, qui va se douter du chemin que j'ai emprunté ?
J'essaie de faire ce que Linda m'a demandé mais je n'arrive pas à me concentrer lorsque je prends la Bible pour lire. Je l'ai toujours fait croire que c'est ce que je fais chaque nuit. Lorsqu'on est en appel vidéo, je lui montre des pages de la Bible que je suis entrain de lire.
Elle m'encourage dans ce sens, tous les dimanches elle me réveille et me force à aller dans l'église de son père. « Non pas aujourd'hui Linda, je suis fatiguée, j'irai le dimanche prochain, s'il te plaît je veux profiter de ma matinée »
Il suffit que je refuse sans aucune raison, elle appelle James ou son papa qui me rappelle, c'est forcé que j'y aille. Cette vie ne me convient pas trop, il m'arrive même de somnoler à l'église pendant que le Pasteur prêche la bonne nouvelle.
Il n'y a pas que Linda qui m'impose une sorte de vie, ma belle-mère s'en mêle aussi et ça depuis le sixième mois de mon mariage. Depuis elle m'a parlé de consulter un gynéco, elle a déjà évoqué le sujet avec son fils mais lui il semble ne pas prendre les choses au sérieux.
Mais de quoi elle se mêle ? Elle va jusqu'à penser que je suis malade et même que je ne fais pas ce qu'il faut pour. J'ai été une fois enceinte de son fils si seulement elle savait ça. Qu'elle parle de quelque chose qu'elle sait.
Je ne sais même pas ce qui m'a amené chez elle, je suis sortie de sa maison toute furieuse. Que cette vieille arrête de me casser les tympans avec son histoire de petit-fils. Sinon moi aussi je me donne à 100% pour avoir ce bébé.
Souvent les paroles de ma belle-mère me font passer des nuits blanches à me poser un tas de questions. Est-ce que ce n'est pas Dieu qui est en train de me punir pour tout ce que j'ai eu à faire par le passé ?
Bien que James n'en parle presque jamais seulement si je soulève le sujet avec lui mais je sais qu'il désir un enfant. Ce matin, pendant qu'on prenait le petit déjeuner, il me sort presque les mêmes propos de sa mère.
Il veut qu'on aille voir un gynéco et si possible commencer un traitement. Je déteste quand James me parle de quelque chose qu'il a eu à discuter avec sa mère et il le sait très bien. Pourquoi ils se doutent de ma santé ? Des personnes de si peu de foi.
Ils ont la chance que je ne puisse pas leur balancer la vérité au visage. Si c'est ce qu'il veut, prenons rendez-vous dans une clinique. Je suis prête à faire les examens et à suivre un traitement si le gynéco trouve une anomalie dans mon appareil reproducteur.
Avec tout ce fait ci, fait ça, je suis sous pression, je me sens comme si on me dicte ma vie et j'ai horreur de ça. Je n'ai même pas passé une bonne journée au boulot, je vais faire un tour dans l'immeuble de Shevonne avant de rentrer.
Je viens me garer dans le parking, j'ai le moral à zéro. Depuis que je suis entrée à l'accueil, j'ai lancé un bonsoir général comme d'habitude et ce sont les deux autres filles qui m'ont répondu avec le sourire.
Il a fallu que je prenne Nancy par son nom pour qu'elle me réponde. Comme elle a été la dernière à qui je me suis adressé, j'ai demandé à voir Shevonne, la fille impolie me demande de m'assoir et d'attendre.
Mais elle plaisante ou quoi ? Moi qui viens ici chaque fois et elle me dit d'attendre ? C'est fille doit avoir un sérieux problème. Ma journée a été déjà mauvaise depuis le matin, si elle me cherche elle va bien me trouver. Je sors mon phone devant elle et appelle Shevonne.
Moi : Elle sait que je suis là, elle m'attend.
Nancy : Attendez qu'on vous annonce.
Moi : J'ai dit qu'elle m'attend, c''est quoi tu ne comprends pas ?
Nancy : Si vous voulez la voir, vous patientez qu'on vous annonce. C'est la procure.
Que je calcule cette fille malheureuse ? Je me retourne et m'avance vers l'escalier. Le temps que je pose le pas sur la première marche, j'entends Nancy marmotter des mots derrière moi. Elle me gonfle cette fille, je pivote sur moi-même et reviens me mettre à son niveau.
Moi : Qu'est-ce que tu dis ?
Nancy : Et parce que tu as entendu quelque chose ?
Moi : On dirait que toi tu ne te connais pas hein. Au lieu d'être jalouse de moi tu devrais me remercier et si tu ne le sais pas je vais te le dire. Si tu es derrière ce comptoir c'est parce que je n'ai pas voulu de ce travail, je vaux mieux que ça. Est-ce que tu m'as bien compris ?
Nancy : Moi au moins je gagne mon salaire dignement et à la sueur de mon front.
Moi : Excuse-moi !! Qu'est-ce que tu viens de dire ?
Nancy : Tu m'as bien compris.
L'autre fille : Arrête Nancy, vous pouvez monter madame Jodie.
Moi : Non laisse là, répète ce que tu viens de dire.
Nancy : Que je suis un perroquet pour me répéter ?
Moi : Salle garce, fallait encore l'ouvrir pour voir.
Nancy : Sinon des garces portent aussi des prénoms, des prostituées dans ton genre qui se croient tout permis et se connai...
Je ne la laisse pas terminer sa phrase, de toutes mes forces, je lui balance mon sac à main. Il n'a pas eu le temps d'esquiver, c'est sur son vilain visage que mon sac a rebondi avant de tomber sur le comptoir.
Le temps qu'elle réalise, c'est la clé de ma voiture qui s'envole sur elle. Je m'apprête à bondir sur elle derrière son comptoir, je me suis senti dans les airs. Mes pieds ne touchent plus le sol, de gros bras m'entourent la hanche.
Inutile de me débattre, c'est Bruce le garde qui vient de me soulever et m'a empêché de défigurer cette pétasse. En plus je parle, elle parle aussi, on échange les injures, elle a du sang sur le visage, celle-là je ne l'ai pas ratée.
Bruce ne me redépose pas, je n'ai même pas vu Shevonne apparaitre dans la salle. Je l'ai juste entendu dire « amène-là en haut » Pendant que je suis dans les bras de Bruce qui monte les escaliers, j'entends la voix de Shavonne qui donne des directives.
Devant le bureau, j'ai demandé à Bruce de me déposer, il ne l'a pas fait. D'une main il a ouvert la porte, c'est dans le bureau que je me suis retrouvée sur mes pieds. J'ai encore envie de redescendre pour finir avec cette pute mais le garde ne me laissera plus franchir la porte.
Plus de deux minutes que je tourne en rond dans le bureau de Shevonne qui n'est pas encore remontée. Je suis en rogne, je forme des coups de poing que je déforme, je n'avais même pas remarqué l'épaule de ma robe qui est déchirée.
C'est enfin la voix de Shevonne que j'entends, elle parle avec Bruce qui était arrêté devant la porte. D'un coup sec, elle ouvre la porte de son bureau qu'elle rabat en la claquant. Elle passe devant moi sans même me regarder.
Moi : Mais putain ta Nancy se prend pour qui ?
Elle se retourne brusquement pour me faire face. Elle a les yeux rouges, les mouvements de sa poitrine due à sa respiration, madame est peut-être fâchée.
Shevonne : Assis.
Moi : Mais quoi ? Depuis j'essaie de l'évit...
Et PAP !!! C'est la chaise qui a empêché ma chute. J'ai une forte douleur sur la joue, mon oreille bourdonne. Je me redresse tout en tenant le côté de ma tête, Shevonne vient de me foutre une bonne gifle.
Shevonne : Qu'est-ce que je viens de dire ?
Moi : Shevonne, est-ce que tu as entendu comment elle m'a parlé ? Elle m'a traité de pute et devan...
Et un deuxième PAP !! Sur le même côté balayant tout sur son passage. Cette fois c'est toute ma tête qui a pris le coup, je crois qu'une de mes dents n'y est plus, je commence à voir des têtards dans le sombre.
Shevonne : Tu poses tes fesses sur cette chaise et tout de suite.
Je suis aveuglée par les deux gifles, la douleur descend tout le long de ma colonne vertébrale. Je ne vois presque rien, d'une main baladeuse, je cherche rapidement la chaise et me plonge dedans tout en tenant ma joue qui est en feu.
À Suivre ..........