𝐹𝑎𝑦𝑦𝑒𝑑 - « 𝐿𝑒 𝐶ℎ𝑎𝑟...

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Fayyed "minot" des quartiers Nord de Marseille qui essaye tant bien que mal et au fil des années, de sauver s... More

𝑈𝑛
𝐷𝑒𝑢𝑥
𝑇𝑟𝑜𝑖𝑠
𝑄𝑢𝑎𝑡𝑟𝑒
𝐶𝑖𝑛𝑞
𝑆𝑖𝑥
𝑆𝑒𝑝𝑡
𝐻𝑢𝑖𝑡
𝑁𝑒𝑢𝑓
𝐷𝑖𝑥
𝑂𝑛𝑧𝑒
𝐷𝑜𝑢𝑧𝑒
𝑄𝑢𝑎𝑡𝑜𝑟𝑧𝑒
𝑄𝑢𝑖𝑛𝑧𝑒
𝑆𝑒𝑖𝑧𝑒
𝐷𝑖𝑥-𝑠𝑒𝑝𝑡
𝐷𝑖𝑥-ℎ𝑢𝑖𝑡
𝐷𝑖𝑥-𝑛𝑒𝑢𝑓
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡 𝑒𝑡 𝑢𝑛
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-𝑑𝑒𝑢𝑥
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-𝑡𝑟𝑜𝑖𝑠
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-𝑞𝑢𝑎𝑡𝑟𝑒
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-𝑐𝑖𝑛𝑞
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-𝑠𝑖𝑥
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-𝑠𝑒𝑝𝑡
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-ℎ𝑢𝑖𝑡
𝑉𝑖𝑛𝑔𝑡-𝑛𝑒𝑢𝑓
𝑇𝑟𝑒𝑛𝑡𝑒
𝑇𝑟𝑒𝑛𝑡𝑒-𝑒𝑡-𝑢𝑛
𝑇𝑟𝑒𝑛𝑡𝑒-𝑑𝑒𝑢𝑥
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𝐶𝑖𝑛𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑒 𝑡𝑟𝑜𝑖𝑠

𝑇𝑟𝑒𝑖𝑧𝑒

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By Azg__K

YOUSRA

Marseille, Font Vert,
19h18, 17 février 2008

-

C'est une blague j'espère ? Mais pour qui il se prend !?

- : Pardon ?

Fayyed : T'a très bien entendu ! Pourquoi tu t'est faite remarquer comme ça ?

- : Fayyed. J'espère que tu fait exprès ?! Déjà y'avait trois jeunes dans le snack c'est pas comme si y'avait tout font vert ! Et puis c'est pas le moment de revenir dans ma vie maintenant et encore moins de cette façon alors, lâche moi !

Il me regardait les yeux remplis de colère, il avait même rajouté une pression sur mon poignet, ça me faisait mal mais je devait pas le montrer. On se regardait méchamment, je vais sûrement pas me rabaisser face à lui, sûrement pas lui.

Fayyed : Yoursa, w'Allah commence même pas a m'énerver comme ça. Tu fait quoi ici seule maintenant ?

- : J'ai rien à te dire ! Je suis plus rien pour toi t'est plus rien pour moi, lâche moi !

Fayyed : Yousra.

Il avait pris ce ton que je connaissait par cœur. Bon je vais quand même esquiver une plausible crise de nerfs quand même faut pas abuser de mon courage. Je souffle et relève la tête vers lui ennuyée.
Il veut que j'aille ou avec des sacs remplis de légumes. Quel zouave.

- : Je venais pour Mehdi il m'a demandé de passer au snack...

Fayyed : Bah voila t'a vu quand tu veut !

Il me lâche le poignet et recule d'un pas avant de croiser les bras sur son torse un sourire en coin sur les lèvres. Vraiment bipolaire ce mec.

- : T'est bipolaire comme mec, va te faire soigner.

Il souffle un rire. Il est tellement beau, il a vraiment embelli déjà qu'il était pas mal, là j'imagine même pas toutes les filles qui devraient être à ses pieds.
Le revoir après aussi longtemps m'a quand même fait quelque chose, je ne saurait dire quoi, mais ça ne me laissait pas indifférente.

Je le regardait silencieusement. Quand il avait repris son sérieux il commençait aussi à me fixer d'un regard étrange. Ses yeux me troublent tellement, on n'y voit que douleur et tristesse. Je sais pas si tout le monde peut le percevoir dans son regard mais j'ai l'impression que je voit que ça quand je le regarde. La douleur.
Pourtant il était tout costaud, bien sûr de lui. Comme quoi, ça ne voulais rien dire.

- : Qu'est-ce que tu fait la Fayyed.

C'était la question qui me trottait en tête depuis que j'ai croisé son regard dans l'alimentation. Pourquoi revenir maintenant surtout après ce jour...

Fayyed : Je reviens aux sources. Faut pas oublier d'où on viens.

- : Tu m'étonnes. Faut pas oublier. J'espère que t'a pris de nouvelles résolutions...

Fayyed : Pourquoi ?

- : Non non pour rien. Bon je vais rentrer tant pis pour Mehdi.

Fayyed : Viens j'te raccompagne.

- : Non merci, je préfère rentrer seule.

Fayyed : Il fait nuit viens j'te dit. T'a vu j'suis gentil et tu me remballe.

- : Moi j'te dit non. Et garde ta gentillesse, j'en ai pas besoin. Ciao !

Bon je suis un peu méchante mais c'est la rancoeur qui parle. Il m'a tellement fait de mal, je pense qu'il en est pas conscient. Quand je le regardais je pensait à ce jour où il m'avait complètement brisé le cœur.

Fayyed : Alala, Yousra t'est pas passé à autre chose? T'a pas tourné la page ?

Je fronce les sourcils et me rapproche un peu. Pleure pas Yousra pleure pas.

- : Parce que toi t'a réussi à tourner la page ?

Fayyed : Moi j'ai carrément changer de livre tu devrai faire pareil.

- : Tu me dégoûte !

Je le fusille du regard avant de lui tourner le dos. Quel ingrat ! Il est égoïste, arrogant, il a changé du tout au tout. Je marche rapidement jusque chez moi en essuyant avec rage des larmes qui avaient réussis à couler. J'ai trop pleuré pour lui. Pour ce qu'il m'avait dit ce fameux jour, pour son comportement. Maintenant je veut plus.

FLASH-BACK TROIS ANS PLUS TÔT.

Il était quinze heure de l'après-midi et Fayyed ne travaillait pas aujourd'hui. Yassine lui avait laisser un jour pour qu'il respire et qu'il se repose. Ce jour là Fayyed était seul à la maison d'Awadi, ce denier était à son poste et sa mère était sortie.

Seul dans l'appartement il décida de se poser devant un jeu vidéo. Mais ça l'avait vite l'ennuyer. Il était donc sorti pour une fois afin de se poser dans son quartier.

Il s'essaya donc sur un banc de la cité. Pas n'importe lequel. L'image de Yousra lui était venu en tête mais il avait secoué la tête les sourcils froncés pour penser à autre chose.

Sabri : Fayyed !

Ce dernier tourna la tête vers le jeune qui l'avait appelé. C'était Sabri.

Fayyed : Qu'est-ce qui a ?

Sabri : S'te plait Fayyed, remplace moi aujourd'hui, je sais que t'est libre moi j'ai un truc à faire.

Fayyed : Non, j'suis libre laisse moi et débrouille toi.

Sabri : Oh qu'est-ce t'a mon frère j'te demande un truc tranquille tu veut pas !

Fayyed : Ouais j'veut pas. Dégage.

Sabri : Toi depuis que t'est monté tu te prend pas pour une merde hein !

Fayyed : Sabri w'Allah j'suis ko me casse pas les couilles.

Sabri : T'a changé Fayyed !

Fayyed : J'ai changé et j'te baise.

Sabri : Tu te sens bien la ? Tu crois ta mère elle serait fière de voir son fils dans des merdes pareilles ?

Fayyed : Parle pas de ma mère Sabri si tu veut pas que j'm'enerve.

Sabri : Beh si j'en parle j'en parle parce que t'est un petit con, j'te demande un service à croire j'ai demander à baiser ta meuf.

Se fut de trop pour Fayyed qui se leva du banc pour faute face à Sabri et le pousser en retenant sa force. C'était son ami et il ne voulais pas se battre avec lui. En ce moment Fayyed était très perturbé et assez tourmenté par ce qui se passait dans sa vie.

Sabri : Tu m'dégoûte.

Sur ces mots Sabri le fusilla du regard pour ensuite le laisser Fayyed seul, toujours la respiration saccadée à cause de son rapide changement d'humeur. Ce dernier finit par s'asseoir sur ce même banc en prenant sa tête entre ses mains.

Que devenais t'il ? Oui il se dégoûtait lui même comme l'avait dit Sabri. Si Nouria le verrais comme ça... Fayyed continua à se rabaisser mentalement en pensant à tout et a n'importe quoi.

Yousra : Fayyed !!

Il se redressa a peine en entendant la douce voix. Il avait besoin d'être seul et surtout en ce moment. Il pouvait dire des choses et commettre des actes sans penser au conséquences. Sabri en avait fait les frais.

Yousra : Fayyed je te cherche depuis tellement longtemps, regarde je t'ai ramené...Euh ça va ? T'a l'air pas bien.

Fayyed : Je vais bien.

Yousra : Non je voit bien que t'est mal, qu'est-ce qui se passe.

Fayyed : Y'a rien j'te dit, force pas.

Yousra : Mais tu...tu peut tout me dire si t'a un problème je...

Fayyed : Tu va faire quoi ? Tu pense régler mes problèmes? Tu pense que c'est facile? Je vit pas dans un monde de bisounours comme toi ! On a pas les mêmes problèmes ! Tu va faire quoi pour m'aider même ? Tu va ressusciter ma mère ? Tu va ressusciter mon père pour que je prenne le plaisir de le tuer une deuxième fois ?

Yousra : Fayyed mais qu'est-ce que tu racontes la ? Je veut juste t'aider, je...je sais que c'est compliqué pour toi alors je veut t'aider.

Fayyed : C'est ça le problème t'est pas mon assistante sociale j'en ai déjà une alors j'ai pas besoin qu'une deuxième personne me casse les couilles.

Yousra : Fayyed ! Tu te rend compte de ce que tu...

Fayyed : J'en ai rien à foutre, je comprend même pas pourquoi t'est encore là. J'ai pas besoin de toi ni de ta pité ni de ta gentillesse. J'veut rien de toi, reste loin de moi c'est mieux pour nous deux. Mais laissez moi tranquille ! Zebi je demande que ça.

Yousra sentit comme un pic sur son cœur. Ses yeux se remplirent de larmes, elle lui jetta la raison de sa venue sur ce banc maudit puis ne perdit pas une seconde pour lui tourner le dos afin de renter cher elle. Blessée.

Fayyed fronça les sourcils et ramassa la simplette chaîne en argent que Yousra avait jeter sur le banc. Il il l'a garda entre son pouce et son index en l'examinant le regard vide. Malgré tout il l'enfila le cœur serré en pensant qu'il venait de perdre la seule personne qui se souciait vraiment de lui. La seule qu'il estimait le plus. C'était pas plus mal songea t'il. Il était mauvais pour elle, sa vie était peinte de problèmes, il était hors que question que la sensible et fragile Yousra en ai à cause de lui.

Il enfila cette chaîne en argent sous son tee-shirt avant de se relever les épaules affaissées. Il marcha vers le bâtiment où il découpait la marchandise, quand il était monté Yassine le questionna du regard, Fayyed le pris même pas le temps de regarder son aîné et s'assied sur une chaise devant la table de découpe. Il commença à déballer les kilos de résine de cannabis.

Yassine remarqua ses yeux rouges et ne manqua pas d'entendre des reniflements. Il avait de l'espoir pour ce jeune. Malgré le fait que la vie ne l'épargnait pas, il a toujours su garder la tête sur les épaules en omettant quelques dérapages. Mais la tristesse lisible sur son visage commençait petit à petit à se transformer en haine.

FIN DU FLASH-BACK

Comment ne pas oublier ses paroles, son regard ou bien même la sensation que j'ai ressentie a ce moment là. Peu être que je me blesse pour rien ou que je suis trop sensible. Peu m'importe. Revenir comme si il n'avait jamais déserté en tenant ses propos et s'étonner du fait que je ne tourne pas la page ! Il n'avait définitivement pas les trous en face des yeux. Son indifférence c'était ce qui m'avait le plus fait mal aujourd'hui.

En entrant chez moi, je dépose les courses pour ma mère, je donne le paquet de cigarettes à papa puis regagne la chambre. Sur mon visage on pouvais lire que j'étais troublé, mes parents ne l'ont pas remarqué. Ça m'étonne pas trop d'eux. Je m'affale en soufflant sur mon lit et fixe le plafond. J'entendais au loin Djamila parler au téléphone mais je ne faisait même pas attention à elle.

Djamila : T'a pris mes chips ?

- : Dans la cuisine.

Djamila : Qu'est-ce t'a ?

- : Rien.

Djamila : Beh on dirait pas. T'a une tête de déterrée.

- : Mêle toi de tes affaires.

Djamila : Tu t'est faite briser le cœur ?

- : De quoi tu parles, laisse moi tranquille s'il te plaît.

Djamila : T'est nul.

Je l'ignore et continue ma contemplation du vide. Bon faut que je me concentre et que je continue mes révisions. De toute façon j'ai que ça à faire pour m'occuper.
Je prend mes affaires de cours et les étale sur mon lit comme d'habitude quand j'étudie.

Quelques minutes plus tard j'entends la porte de la chambre s'ouvrir à la volée.
Djamila sursaute en raccrochant puis en cachant son téléphone sous son oreiller.
J'avoue ça m'a fait sourire de la voir s'affoler comme ça. Finalement c'était Mehdi l'auteur de la frayeur de ma soeur.

Djamila : Mehdi putain toque avant d'entrer. C'est pas la chambre a ton père !

Mehdi : Si c'est la chambre à mon père et même si j'veut la démolir la porte j'le fait y'a un problème ?

Djamila : Tu fait trop le Zampa, va y dégage.

Mehdi : Ferme ta bouche je viens pas pour ta gueule. Je veut parler à ma sœur.

Djamila : Tu fait quoi encore ici wallah à la place de papa je t'aurai jeté à la rue.

Mehdi : Ferme ta gueule tu sais même pas faire cuire du lait tu me parle. J'aurais été lui j't'aurais envoyer au bled sa mère sans billet retour.

Djamila : T'est au chômage mon frérot.

Mehdi : Eh mais toi j'vais te mettre un cinq franc dans le crâne tu va te retrouver à la jonque. Grosse cave.

- : Eh ! Arrêtez vous êtes en train de me déconcentrer et vous parlez comme des attardées !

Djamila : Mais c'est lui il c'est cru chez son père.

- : Il est chez son père Djam.

Mehdi : Trou du cul.

Djamila : Va te faire foutre.

- : Bon.

Je me lève donc de mon lit et attrape Mehdi par le bras pour le faire sortir de la chambre avant que ça tourne mal. Les deux ils s'entendent vraiment vraiment pas. C'est impossible de les laisser seuls dans une pièce sans dégâts. Une fois moi maman et papa on était partis en Algérie pour l'été et on avait fait l'erreur de laisser Mehdi et Djamila seuls a la maison. Comment vous dire qu'après à peine une journée Mehdi m'avait appelé en pleine crise de nerfs en me disant mots pour mots ; « Venez la chercher ou sur Allah je vais la tuer pour de vrai. »

Sympa. On a donc du revenir mais seulement avec papa. Ce jour là je l'ai vu perdre tout son sang froid. Je préfère épargner les détails mais j'aurais pas aimé être à leurs place.

En le faisant sortir Djamila continuait à le provoquer. C'est ça son problème elle est vraiment trop provocatrice. Le jour où elle va tomber sur quelqu'un qui va la remettre en place j'aimerais bien être présente pour voir le spectacle.

Djamila : Voila ! C'est ça bon chien !

- : Djamila ! Arrête de le provoquer !

Mehdi : Ah ouais, si moi j'suis un chien toi t'est une grosse pu....

Avant même qui finisse sa phrase je lui colle mes mains sur les lèvres en me mettant sur la pointe des pieds. Misère si les parents auraient entendus ça. J'imagine pas ce qui aurait pu se passer.

- : T'est fou ou quoi t'a vu comment tu lui parle en plus on est dans le couloir ils peuvent t'entendre !!!En chuchotant.

Mehdi : Je m'en bat les couilles. Elle fait trop la mac c'est abusé !

- : Bon viens s'il te plaît Mehdi.

Il me suit en silence jusqu'à sa chambre puis saute dans son lit en prenant sa manette.

- : Qu'est-ce qui t'a pris ?

Mehdi : Je la crains sur Allah on dirait s'est faite quiller par un bus elle fait la belle comme ça. Cette handicapée de la vie.

- : Mais dit pas ça ! C'est ta soeur à toi aussi, parle bien !

Mehdi : Yousra toi aussi m'énerve pas.

- : Bon okay okay... je t'ai ramener de bonbons !

Mehdi : Ils sont où ?

- : Tiens. En les sortant de ma poche.

Mehdi : Tu gère petite. Mais je t'ai pas demander de me ramener un snack ?

- : Oui mais en fait ça a mal tourné.

Mehdi : Encore Edwin le fils de pute ?

- : Oui.

Mehdi : Lui faut monter un commando pour niquer son snack.

Je pouffe de rire avant de reprendre mon sérieux. J'étais assise sur une chaise en bois à côté de son lit pendent qu'il y était affalé. Son regard était concentré sur la télé même si il écoutait ce que je dit.

- : Tu...tu savait qu'il allait revenir ?

Mehdi : Qui ?

- : Fayyed.

Mehdi tourne la tête vers moi en fronçant les sourcils. J'ai peur de ce qui va me répondre !

Mehdi : Tu l'a vu ?

- : Ouais. Il était dans le snack.

Mehdi : Il t'a parler ?

- : Non.

Je décide finalement de ne pas lui en parler pour l'instant. Mon frère était très présent pour moi. On s'aime d'une force phénoménale, il est très compréhensif avec moi , il n'est pas violent. Je savait très bien qu'avoir un frère comme le mien c'était assez rare, notre relation fusionnelle, notre capacité à se comprendre au regard. Sincèrement je remerciait Dieu pour ça. Mais pour l'instant je ne voulais pas lui faire part de ce qui c'est réellement passé ce soir. En fait je trouve que ça sert à rien de lui dire. Je veut dire je suis certaine de plus le croiser, ou du moins lui parler.

C'est ça. Je trouve ça inutile. Surtout que Mehdi n'était pas au courant de notre dernière conversation qui remonte déjà à trois ans.

"J'ai pas besoin de toi ni de ta pité ni de ta gentillesse. J'veut rien de toi, reste loin de moi c'est mieux pour nous deux."

C'était tellement douloureux que je me rappele à quel point mon cœur c'était resserré. Alors comme ça je ne comptait pas pour lui? Cette nuit là je me rappelle avoir pleuré longtemps, j'étais plus dans mon assiette. Je me pensait fautive dans l'histoire mais maintenant je me rend compte que pas du tout ! C'est lui l'égoïste, je voulais juste l'aider. Il comptait énormément pour moi.

J'ai été trop gentille quand j'y repense.
J'espère que je suis plus comme ça quand même ! En tout cas ce que je retiens c'est qu'il avait brisé mon petit cœur.
Le fait de le revoir m'a rappelé tellement de souvenirs. Mon enfance avec lui, nos rires, nos peurs. Qui aurait cru que Fayyed et Yousra, les deux inséparables seraient maintenant devenus de parfaits inconnus.

Je sais même pas si lui ça lui a fait quelque chose quand il m'a vue. C'est vrai que j'ai quelque peu changé, j'ai plus mon appareil, mon acné c'est considérablement calmé. Enfin je veut dire que... orgh qu'est-ce qu'il était beau.

Sa nouvelle coupe courte, il avait grandi je devait lui arriver a l'épaule, un peu moins même. Et puis ses dents blanches et alignées, sa fossette, sa peau...

Mehdi : Moi aussi je l'ai vu. 

Je fait les gros yeux et tourne la tête vers lui en mettant un terme à ces pensées douteuses. Mehdi fixait la télé le regard fatigué. Il dort jamais en même temps.
Je me racle la gorge pour pas laisser mes émotions se faire sentir à travers ma voix.

- : Ah bon. T'a parlé avec lui ?

Mehdi : Ouais ça fait héla longtemps je l'ai pas vu j'étais content de le voir. Je l'ai vu devant le city.

- : Ah oui ahah, c'est vrai ça fait longtemps.

Il me jette un regard avant de se re concentrer sur la télévision. Bon okay peut être que je suis pas très bonne actrice.

Mehdi : Après il m'a dit qu'il c'était taillé dans un autre pays.

- : Et après ?

Mehdi : Et après ? Il m'a dit qu'il avait croisé des gens d'avant, ça lui a fait plaisir. Et voila !

- : Oh...

Mehdi : Et il m'a aussi demandé si t'allait bien.

-

Ça dit quoi les meufs

Alors ce chapitre ? Vos intuitions pour le chapitre suivant ?

J'ai bien aimé l'écrire j'espère que vous avez kiffer!

Gros bisous je vous aime à la prochaine hihi.

❤️

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