Chronosaurus - Minchan

By chinifolle

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Chan ne vit pas dans notre monde. Non, Chan vit dans un monde où la Vie est une entité suprême qui connaît to... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13 (spécial)
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20 (spécial)
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Remerciements

Chapitre Final

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By chinifolle

Minho laissa son regard traîner sur la rue qui faisait face à sa chambre. Personne n'était dehors malgré le soleil brillant et le vent frais qui faisait bouger doucement les feuilles des arbres. Il soupira de lassitude, il était épuisé. De grandes cernes prenaient place sous ses yeux encore rouges de ses récents pleurs. Dans sa main droite, qu'il avait posé sur son genou, reposait la seule photo qu'il avait pris de Chan. Le blond ne l'avait jamais su, il avait réussi à sortir son appareil et à le prendre sans qu'il ne le voie. C'était son trésor. Sur la photo, le garçon était de profil, un sourire sur les lèvres, et regardait par la fenêtre à l'endroit même où Minho s'était assis.

Les doigts de sa main gauche vinrent effleurer la figure immobile de celui qu'il aimait. Chan lui manquait, plus que n'importe qui. Il serrait les dents chaque nuit pour ne pas l'appeler. Il s'était promis de le laisser en paix, de s'effacer de sa vie pour toujours. Ainsi, Chan n'aurait plus jamais à craindre pour sa vie. Jamais plus il n'irait à l'hôpital pour un état aussi grave que celui dans lequel il avait été, deux semaines auparavant.

Ses yeux se remplirent de nouveau de larmes lorsque l'image du corps sans réaction du blond lui revint en mémoire. Il n'avait cessé de pleurer depuis qu'il était sorti de l'hôpital. Il n'avait pu se retentir alors qu'une brulure nouvelle prenait place en lui. En rentrant chez lui, il avait pris la décision de ne plus jamais blessé quelqu'un. Il s'était promis que plus personne ne serait affecter par sa condition. Il avait alors verrouillé sa porte et n'avait pas répondu lorsque son cousin était venu y toquer pour comprendre sa fuite soudaine.

Minho ne dormait plus depuis ce jour-là. Lorsqu'il n'était pas attentif aux allées et venues de Changbin dans la maison, il ressassait sans cesse tous les souvenirs qu'il avait avec Chan. Il ne les épuisait jamais et, lorsqu'il avait marre de les imaginés encore et encore, il prenait la photo du blond pour la contempler. Peut- être devenait-il fou, ainsi obsédé par une seule et même personne, ainsi heurté par une absence qu'il ne connaissait pas quelques mois plus tôt. Il se rendait compte, plus que jamais, à quel point Chan avait marqué sa vie. Son absence était plus intenable que les supplications de son cousin.

En pensant à ce dernier, son estomac se serra. Son petit-ami – il ne pouvait pas l'appeler autrement, pas encore – pouvait passer à autre chose, il en était persuadé. Mais cela allait être plus difficile pour Changbin. Ils habitaient ensemble. Il pourrait demander à sa tante de l'emmener avec elle et de le laisser dans un autre pays, une autre ville.

Mais il ne voulait pas. Il ne voulait rien de tout cela et c'était ce qui lui faisait le plus mal. Minho voulait continuer à voir Changbin, il voulait embrasser Chan encore et encore pendant que le blond le rassurerait sur tout. Il voulait rester à l'abris, dans la maison qu'il avait toujours connue, avec les rares personnes qui ne voulaient pas le fuir. Mais il voulait aussi qu'elles soient en bonne santé, tout le temps. Et ce dilemme tournait dans sa tête depuis des jours.

Il ne pouvait s'empêcher d'être heureux de l'apercevoir, lorsque le blond essayait de venir le voir. Il se tenait toujours devant la maison, à découvert, le visage haut et la posture droite. Minho se mettait alors loin de la fenêtre, assez pour ne pas être vu mais tout de même assez proche pour pouvoir l'admirer. Dans ces moments-là, l'ombre d'un sourire disparu apparaissait sur son visage fatigué.

Mais Chan n'était pas venu depuis des jours, confortant Minho dans sa résolution de ne pas l'approcher. Le blond commençait à passer à autre chose. Il commençait à avancer et à comprendre qu'il ne pourrait plus s'approcher du noiraud. Pourtant, cela ne lui réjouit pas. Au contraire, son cœur sembla se serra si fort qu'il crut pouvoir en mourir.

Il étouffa un sanglot, totalement détruit par l'absence du garçon qu'il aimait, lorsque des coups se firent entendre à sa porte. Il tourna la tête vers cette dernière, se doutant bien de la personne qui se trouvait derrière. Quelques secondes plus tard, et sans une once de surprise, la voix de Changbin retentit faiblement dans la pièce.

« Minho... tu ne peux pas m'interdire de te voir. Tu ne peux pas nous interdire de te voir. S'il-te-plaît... Ouvre la porte. »

Il avait l'air tout aussi épuisé que Minho l'était. Ce dernier sentit un pincement sur son cœur déjà meurtri. Après avoir compris qu'il ne récolterait que le silence, Changbin continua à parler seul, dans l'espoir que son cousin l'écouterait enfin.

« Vient manger un bout au moins... Tu n'es pas venu de la journée hier, tu dois être affamé... Je vais partir cet après-midi, tu serras tout seul. J'ai laissé les restes d'hier dans le frigo, prends-les... Je t'aime Min. »

Le noiraud attendit, l'oreille contre la porte, d'entendre la porte d'entrée claquée derrière son cousin avant de sortir et de descendre. Il fit attention de ne croiser personne avant de se rendre compte, en jetant un coup d'œil dans le jardin, que c'était le jour de repos des employés. Il avait quelque peu perdu la notion du temps, ainsi fatigué et troublé.

Il ouvrit le réfrigérateur et attrapa les petites boites que son cousin avait laissé pour lui. Il avait l'impression de mourir de faim malgré son ventre silencieux. Il n'avait rien avalé en deux jours, trop occupé à se cacher. Il attrapa rapidement une paire de baguettes et une grosse cuillère avant d'entamer le repas froid. Il n'avait pas le temps de le faire chauffer, il avait bien trop faim et il ne voulait pas prendre le risque de croiser Changbin en perdant quelques minutes.

En cinq minutes, la nourriture disparut des boites. Il les lava en vitesse avant de remonter et de s'enfermer de nouveau dans sa chambre. Il ne regarda pas la porte de la bibliothèque en passant devant. Il n'y était allé que rarement depuis l'hôpital. La pièce, plus encore que sa chambre, était emplie du souvenir de Chan. La blessure était encore fraiche dans le cœur du noiraud pour qu'il puisse y retourner sans se poser de questions.

Il passa le reste de sa journée comme il l'avait commencé. Il réussit à s'assoupir pendant quelques heures, bercer par le silence de la maison. Mais cette petite sieste ne l'aida pas à réduire son taux de fatigue bien trop présent. Il passa le reste de son temps à s'imaginer comment aurait été sa vie s'il n'était pas né ainsi, s'il avait pu rester avec Chan tout ce temps.

Il se fit couper dans ses pensées sombres par un tambourinement contre la porte d'entrée. Curieux et quelques peu paniqué par le souvenir de son oncle qui refit surface à ce son, il passa une tête dans le couloir pour entendre la voix de Changbin venir de l'extérieur. Il traversa sa chambre en quelques pas pour essayer de l'apercevoir dans la rue.

Changbin se tenait à l'endroit où il pouvait le voir malgré l'obscurité extérieure qui était tombée peu à peu. Son cousin lui faisait signe de venir, de descendre. Toujours méfiant mais toujours curieux, Minho s'exécuta. Arrivé au rez-de-chaussée, il put entendre distinctement les paroles de son cousin.

« Min, je suis coincé dehors ! J'ai oublié mes clefs chez Hyunjin... Tu peux m'ouvrir s'il-te-plaît ? »

Sa voix était pressée, le temps devait commencer à se rafraîchir à l'extérieur. Le noiraud ne prit pas le temps de penser avant d'attraper sa clef, posée sur le meuble d'entrée. Alors qu'il déverrouillait la porte et que cette dernière s'ouvrait, il entendit la voix de son cousin lui demander pardon. Il ne comprit pas le sens de ses paroles avant que son regard ne se pose sur la personne qui avait ouvert la porte.

« Minho... »

Son cœur battit si fort qu'il l'entendit dans ses tempes. Il battit si vite qu'il le sentait dans sa cage thoracique. Ses sens étaient tous sur le garçon qui lui faisait face. Les cheveux blonds qu'il voyait lui avait tant maqué qu'il dû se retenir pour ne pas les toucher. Il se força à rester immobile, pourtant impatient d'enlacer le garçon qu'il aimait.

Chan avait réussi à entrer malgré toutes les barrières qu'il avait mis pour ne plus le voir. Il ne l'avait pas oublié, il n'avait pas arrêté d'essayer. Il ne prêta pas attention à la mère du blond qui était juste derrière lui ni à Changbin qui alla poser ses clefs 'oubliées' sur le meuble.

Tout ce qu'il pouvait voir était Chan. Tout ce qu'il pouvait sentir étaient ses barrières tomber une à une, ses résolutions partir. Maintenant que le blond était devant lui, il était encore plus difficile pour lui de l'obligé à ne plus l'approcher. Parce que Minho voulait qu'il l'approche, il voulait qu'il le touche, qu'il l'enlace, qu'il l'embrasse, qu'il le rassure, qu'il lui parle, qu'il lui murmure ses secrets, qu'il lui dise qu'il l'aimait, il voulait que Chan reprenne sa place peu importe les conséquences. Il voulait redevenir égoïste.

Il voulait lui dire de rester près de lui et de ne plus jamais le lâcher. Il voulait lui dire de partir et de vivre heureux, de vivre en sécurité loin du danger qu'il représentait pour lui. Il voulait lui dire à quel point cela avait été dur pour lui de s'en aller de l'hôpital. Il voulait lui raconter tout ce qu'il s'était passé, sa fatigue et sa tristesse. Il voulait lui parler de la photo posée sur sa table de chevet qu'il avait tant pris dans ses mains pour la contempler, pour le contempler. Il voulait lui parler de toutes les visites qu'il avait vu et de tous les moments où il avait eu envie de le rejoindre, de l'appeler. Il voulait lui dire tant de chose mais sa bouche resta close.

Chan avança d'un pas, il entra dans la maison, puis d'un autre et il l'enlaça. Il l'enlaça si fort que Minho en pleura. Si fort qu'il sentit toutes les émotions qui traversaient le blond. Il sentait qu'il avait besoin de lui, qu'il lui avait manqué et qu'il ne voulait plus qu'il le laisse. Plus que tout, Minho se sentait à sa place, il se sentait bien pour la première fois depuis qu'il avait vu les chiffres glissés sur le bras de Chan pour la première fois, quelques semaines auparavant.

Le souffle du blond vint se glisser contre son oreille alors qu'il lui disait, d'une traite, ce qu'il avait dû préparer pendant plusieurs jours, ou seulement plusieurs minutes.

« Là... Je pourrais partir. Je pourrais m'en aller et ne plus jamais venir. Je pourrais ne plus te revoir et garder mes chiffres comme ils sont. Je pourrais me trouver quelqu'un avec qui vivre le reste de ma vie qui se promet longue. Je pourrais chercher des projets à faire sur le long terme aux côtés de quelqu'un d'autre que toi. Je pourrais vivre paisiblement en attendant une mort dont je connais la date, avec quelqu'un que j'aimerai moins que toi. »

Il se détacha de lui et leurs yeux brillants se rencontrèrent à nouveau. Minho buvait ses paroles et son souffle était difficile alors qu'il attendait la suite.

« Ou alors je reste avec toi, que j'aime plus que tout, qui m'a sauvé de bien plus qu'une simple mort. Je vis ma vie avec toi comme si elle était précieuse et je vis chaque jour comme le dernier. On crée des projets ensemble et on s'imagine un avenir, sans se dire qu'il y a une date limite. On vit notre vie comme elle doit être vécue, dans la joie et dans l'amour et non dans l'attente de mourir. »

Il passa une main sur sa joue humide. Un sourire plus que brillant apparu petit à petit sur les lèvres de Chan alors que, dans un souffle presque inaudible, il lui confia juste avant de prendre possession de ses lèvres :

« Je ne sais pas ce que tu préfères, mais moi j'ai déjà choisi. »

Peut être que les choses étaient mieux ainsi. Peut être que le moine de la légende avait eu tort. Il n'était pas bon de connaître sa fin, mieux vaux commencer à écrire son histoire et son déroulement avant de s'intéresser à son dénouement.

Chan l'avait compris le jour où Minho l'avait sauvé. Hyunjin l'avait compris en tombant amoureux de Changbin. Changbin l'avait compris le jour du départ de son père. Minho, lui, venait tout juste de le comprendre.

~~~~~~~~~~

Il aura mis du temps mais il est là ! Le dernier chapitre de Chronosaurus !

Honnêtement, je pense que c'est mon chapitre préféré de cette fiction et je crois même que c'est ma fin préférée de toutes mes fictions confondues. 

Je vous retrouve dans quelques minutes pour les remerciements ❤

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