Éblouissante [gxg]

By MaeveOBreen

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Anja Marenger a tout pour plaire. Elle est riche, célèbre et d'une beauté à tomber. Dès leur première rencont... More

un - acte un
deux
quatre
cinq
six
sept (1)
sept (2)
huit
neuf
dix
onze
douze
treize
quatorze (1)
quatorze (2)
quinze
seize
dix-sept (1)
dix-sept (2)
dix-huit (1)
dix-huit (2)
dix-neuf
vingt
vingt-et-un
vingt-deux (1)
vingt-deux (2)
vingt-trois
vingt-quatre
vingt-cinq
vingt-six (1)
vingt-six (2)
vingt-sept
vingt-huit
vingt-neuf
trente
trente-et-un (1) - entracte
trente-et-un (2) - entracte
trente-deux - acte deux
trente-trois
trente-quatre
trente-cinq (1)
trente-cinq (2)
trente-six
trente-sept
trente-huit
trente-neuf (1)
trente-neuf (2)
quarante
quarante-et-un (1)
quarante-et-un (2)
quarante-deux (1)
quarante-deux (2)
quarante-trois
quarante-quatre
quarante-cinq
quarante-six
quarante-sept (1)
quarante-sept (2)
quarante-huit
quarante-neuf (1)
quarante-neuf (2)
cinquante
cinquante-et-un
cinquante-deux (1)
cinquante-deux (2)
cinquante-trois
cinquante-quatre
cinquante-cinq - épilogue
Remerciements

trois

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By MaeveOBreen

- Où est-ce que t'étais passée ? l'apostropha Thomas dès que Leigh eut remis un pied dans le salon. Maman te cherche partout depuis un quart d'heure, elle répète que tu t'es envolée en une fraction de secondes...

- Je suis juste sortie sur la terrasse pour prendre l'air quelques minutes, maintenant ça va mieux, répondit-elle en souriant.

Thomas et Leigh étaient ensemble depuis suffisamment longtemps pour qu'il se rende compte que son sourire n'était pas sincère, ou en tout cas ne l'était pas pleinement. Il la regarda dans les yeux en attendant qu'elle s'explique mais elle ne daignait pas ouvrir la bouche, alors il la saisit par le bras et l'entraîna à l'écart.

-Qu'est-ce qu'il y a ? s'enquit-il avec douceur.

- Rien, je suis juste fatiguée, j'ai pas l'habitude de ce genre de fêtes où il faut rester sur ses gardes en permanence et faire semblant d'être quelqu'un que l'on n'est pas.

- C'est ma mère le problème ? Elle t'a fait te sentir mal-à-l'aise ? Je peux lui en toucher un mot si tu veux.

- Non pour une fois ça n'a rien à voir avec ta mère, c'est... Ces gens sont loin d'être tous des amis de tes parents, et pourtant ils sont là. Comment veux-tu que je sois sereine entourée par ce genre de personnes ?

Thomas hochait lentement la tête. Il faisait de son mieux mais Leigh savait parfaitement qu'il ne pouvait pas comprendre en profondeur ce qu'elle lui disait. C'était le milieu dans lequel il était né et avait grandi, ça lui paraissait naturel.

- Tu connais le proverbe, reprit-il, garde tes amis près de toi, tes ennemis encore plus près.

- Laisse tomber, je suis ridicule. Je vais sourire, et puis d'ici deux heures on sera rentrés et tout ira mieux. Je peux faire ça pour nous.

Leigh était bien consciente de la nécessité pour elle de faire bonne figure si elle voulait être acceptée par sa belle-famille et leurs relations. Alors elle figea un sourire de convenance sur son visage et interpella Nicole Chesnay lorsqu'elle l'aperçut de l'autre côté du couloir.

- Nicole, il paraît que vous me cherchiez !

- Ah vous êtes là ! Il a suffi que je me retourne trois petites secondes et vous aviez disparu. Cette maison est vraiment trop grande décidément !

Sa belle-mère ne semblait pas lui en vouloir outre-mesure de lui avoir faussé compagnie, et quoi qu'elle puisse l'agacer quelquefois, Leigh devait admettre que Nicole Chesnay était plutôt bienveillante à son égard.

Leigh laissa Nicole l'entraîner de nouveau vers le salon en lançant un regard désespéré à Thomas qui ne put s'empêcher de pouffer derrière elle.

******

Après avoir rencontré, enfin, chacune des amies très proches de sa future belle-mère, Leigh s'était légèrement mise en retrait du petit groupe typique d'un club de bridge du troisième âge. Elle hochait distraitement la tête en écoutant la conversation d'à-côté, sentant qu'elle allait tomber dans les pommes à force de répondre que non, elle n'avait pas encore choisi dans quelle église elle comptait épouser Thomas.

- Alors je lui ai dit qu'on allait sûrement signer le contrat quand même malgré la foulure parce que ça se remet, ce genre de blessures. La propriétaire nous dit que d'autres personnes sont sur la liste, et ça ne m'étonne pas, c'est un cheval de qualité...

C'était la discussion d'à-côté qu'elle épiait sans vraiment le vouloir. Avant même de s'en rendre compte, Leigh répondit à voix haute :

- Ma petite sœur était passionnée d'équitation, et je peux vous dire qu'une foulure ce n'est pas rien. Pour peu qu'elle ait été prise trop tard ou qu'elle devienne chronique, les performances du cheval peuvent en être vraiment impactées, surtout si c'est pour de la course ou de la compétition...

Bertrand Chesnay lui lança un regard interrogateur.

- Pardon, je n'aurais pas du intervenir, reprit-elle, j'écoutais votre conversation et je vous prie de m'excuser, c'était déplacé.

Bertrand la regarda avec attention avant de lui sourire doucement et de lui mettre une petite tape dans le bras comme il l'aurait fait avec un ami.

- Ne vous excusez pas, c'était très pertinent au contraire. Terminez ce que vous étiez en train de dire, je vous en prie.

Leigh sentit son cœur ralentir et l'adrénaline redescendre. Elle n'avait pas commis de gaffe irréparable. Ça avait bien failli pourtant.

******

- Qu'est-ce que tu fais ? chuchota Thomas d'un air sévère.

Il n'avait pas l'air satisfait du tout de voir sa fiancée papoter avec les magnats de la finance depuis déjà cinq bonnes minutes. Leigh fit un pas de côté pour lui répondre discrètement.

- Tu vois bien, j'essaie de m'intégrer parmi les amis de tes parents. C'est ce que tu m'as demandé...

- Je ne t'ai jamais dit de parler de courses de chevaux et de placements en bourse avec mon père, tu vas te ridiculiser.

- Détrompe-toi, ton père apprécie mes interventions.

- Il est simplement poli... Pourquoi ne pas être restée avec...

- Avec ta mère ? le coupa Leigh avec agacement. Ta mère me tape sur le système Thomas, on ne parle que de mariage et rien d'autre. J'ai 22 ans, je fais des études de droit, du dessin, je m'intéresse à l'art, au cinéma et à l'économie, mais non ! Quels sujets de conversation stupides, parlons plutôt crinolines et froufrous, c'est vrai que toutes les dames de ce monde adorent ça.

- En attendant tu n'as pas à te mêler aux amis de mon père, ça fait très mauvais genre.

- Mauvais genre ? On est au 19ème siècle ici ? 

C'était probablement la première fois que Leigh se limitait à chuchoter pendant une dispute de couple et la frustration de ne pouvoir exprimer pleinement sa colère était à son comble, néanmoins elle continua de sauver les apparences.

- Je ne comprends pas, ça ne te gêne jamais que je parle à des hommes de sujets réputés pour les hommes, la dernière fois qu'on a dîné avec ton frère on discutait des meilleures bières et tu ne trouvais pas ça mauvais genre... Et pourtant c'était bien moins classe que ce dont je parle actuellement.

- Sauf qu'ici on n'est pas dans un bar avec mon frère !

Il avait dit à voix haute la fin de sa phrase si bien que quelques têtes se levèrent et sa mère fronça les sourcils. Son visage se redétendit aussitôt et il fit un petit sourire à l'assemblée avant de se tourner de nouveau vers Leigh, qui fit la moue.

- Bon écoute, reprit-elle. Je finis cette discussion avec ton père et ensuite je m'éclipse poliment. Et on rentre.

- C'est pas ce que je...

- Mais moi oui. Il est plus de minuit, j'ai du travail demain et j'en ai plus qu'assez de cette soirée où tout le monde me parle comme si j'étais une petite fille. Va chercher ma veste dans le dressing, j'arrive.

******

Dans la voiture ils ne s'adressèrent pas la parole du trajet, Leigh restant obstinément fixé sur le fil d'actualités de son téléphone. Elle se contenta de le remercier de l'avoir raccompagnée avant de claquer la portière et de rentrer chez elle sans un regard en arrière.

Lorsque Leigh referma la porte de l'appartement derrière elle et posa son sac à main sur le banc de l'entrée, elle se sentit instantanément en sécurité. Cela faisait des années qu'elle vivait là avec sa mère et ses sœurs et elle n'avait jamais eu envie d'en partir.

Les autres adolescents mourraient tous d'envie de fuir le cocon familial, ses amies n'avaient eu de cesse que de lui parler de leurs futures études dans une fac lointaine ou même à l'étranger alors qu'elles étaient au lycée. Mais Leigh n'avait jamais voulu les imiter.

Elle se sentait bien au milieu de sa famille, et puis il fallait quelqu'un pour veiller sur ses sœurs lorsque sa mère s'absentait de longues semaines pour le travail.

Sa mère, faisant passer le bien-être de sa fille avant le sien, lui avait proposé de renoncer à son travail pour que Leigh puisse s'éloigner, mais finalement la situation avait perduré et personne dans la famille ne songeait plus à la remettre en cause.

C'était d'ailleurs un de ses sujets de discorde avec Thomas, qui avait voulu après seulement quelques mois qu'elle emménage avec lui. Bien sûr rien de tout cela n'était arrivé, et fiancés depuis quelques semaines, ils commençaient à peine à chercher un appartement pour leur vie d'après, celle après le mariage et l'éloignement des familles respectives.

« Vous pensez que vous serez heureuse avec ce mariage ? »

La question tournait en boucle dans sa tête depuis qu'ils avaient quitté le manoir des Chesnay. Leigh jeta un œil à son téléphone, où l'attendait un SMS de Thomas. « Je t'aime, bonne nuit. », comme chaque soir depuis maintenant deux longues années.

Bien sûr qu'elle sera heureuse, se dit-elle. Deux ans d'une relation saine et épanouie, avec un homme qu'elle aimait. Ils s'aimaient après tout, et aucun obstacle ne pourrait se mettre en eux. Tout leur entourage s'extasiait constamment sur leur formidable relation sans nuages, surmontant les petites brouilles et avançant main dans la main.

Ce soir-là, elle n'arrivait plus à voir cette relation qu'à la troisième personne, elle avait besoin de mettre un peu de distance avec tout ça. Après s'être changée et démaquillée, Leigh entra sur la pointe des pieds dans la chambre qu'elle partageait avec les filles et ferma doucement la porte avant de s'allonger dans son lit. La lueur de la rue se glissait entre les volets, juste assez pour que la jeune femme puisse distinguer les meubles de la pièce. Leigh fixa le plafond immaculé quelques instants.

Thomas et elle allaient se marier et être ensemble pour le meilleur et pour le pire, à jamais. Et elle serait heureuse. Point final. Sur cette pensée elle ferma les yeux et attendit patiemment que le sommeil lui fasse oublier cette folle soirée. Oui, elle serait heureuse.

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