Until I Found You T2 [Sous Co...

By WildOsmosis

432K 3.5K 1.6K

Bientôt édité - RDV le 17 JUIN 2022 ! Instagram : WildOsmosis / Emmy Wild 22/07/2020 - 1k - reads 27/08/2020... More

Avenir sur Wattpad et dégout, ce titre n'est pas rose (mais long).
✔1.Les habitudes...
✔2... Bouleversées.
✔3. Détresse.

✔4. Rancœur.

11.5K 770 333
By WildOsmosis

Le soleil, déjà haut dans le ciel, me réveilla. Écroulée sur le canapé, l'épuisement m'avait emportée quelques heures plus tôt. À mes genoux, Anubis. Je lui offris quelques caresses et il s'étira de toute sa longueur en ronronnant. Quelle rude soirée...

J'attrapai une bouteille de jus de fruits dans le frigo ainsi qu'un pain au lait. Mes yeux louchèrent sur mon téléphone, au petit déjeuner : il était midi passé. Quelques messages de Justine, de Roxanne aussi et, sans grand étonnement, de Yoan. Je soupirai en espérant qu'il ne passerait pas aujourd'hui. Mettre les points sur les i ne se révélait guère d'une grande efficacité face à lui.

Craquant douloureusement ma colonne, je poussai un soupir de satiété, décidant de me confronter aux soucis qui faisaient de nouveau irruption dans ma vie. Ainsi, je remontai les volets de ma chambre, d'où James n'avait toujours pas bougé. M'asseyant à ses côtés, je prenais conscience de sa présence, encore incrédule. Son visage d'ange m'avait manqué, sa voix aussi, ses mains, ses bras. En revanche, pas son côté grognon mais ça, je m'y réhabituerais. Je secouai vivement la tête. Le passé restait le passé. Il m'avait manqué, certes, mais jusqu'ici, j'avais très bien réussi à vivre sans lui. Alors, hors de question que je tombe de nouveau pour ses beaux yeux. S'il avait besoin d'aide, je l'aiderais, mais ça n'irait pas plus loin, je me le jurais.

Me débarrassant de toutes mes pensées obsolètes, je filai sous la douche. L'eau brulante me relaxait et j'en avais grand besoin. Je la laissai ruisseler le long de mes épaules en soupirant de soulagement, la nuque penchée en arrière. J'aurais pu y rester des heures... mais la facture montait très vite. Malgré mon job fantastique, me permettant de lire à volonté et de faire découvrir de nouveaux auteurs aux clients, il fallait avouer qu'un SMIC ne suffisait pas à payer mon loyer et toutes les taxes, sans compter les assurances. Et maintenant, c'était James qui me tombait dessus...

Résignée, je m'enroulai dans une serviette, avant d'entrer de nouveau dans ma chambre. Dans l'idée de ne pas le réveiller, j'avançai jusqu'à ma commode pour en sortir un t-shirt large ainsi que des sous-vêtements. Quelle ne fut pas ma surprise, en me retournant, de découvrir le lit vide. Je m'habillai en quatrième vitesse, espérant sincèrement qu'il n'avait pas quitté l'appartement. Vu son état, je pensais qu'il serait resté dans les vapes plus longtemps.

L'angoisse me noua l'estomac. J'appréhendais déjà la prochaine confrontation entre nous : et s'il n'était plus le même qu'autrefois ? Le James que j'avais connu, que j'avais aimé, n'existait surement plus, en témoignait la façon dont il m'avait « saluée » cette nuit. Depuis le temps, nous nous étions oubliés, nous avions refait notre vie. Plus rien n'existait entre nous.

Finalement et avec grand soulagement, je le retrouvai dans ma cuisine, appuyé tant bien que mal au comptoir, un verre d'eau entre les mains. Je m'adossai contre le mur du salon, bras croisés.

— Tu n'aurais pas dû te lever.

James releva ses iris glacials, fatigués, désespérés... Il ne semblait pas surpris de ma soudaine apparition. Au contraire, un faible sourire étira ses lèvres, ses prunelles me détaillant de haut en bas, avant de s'attarder sur mes jambes dénudées. Je haussai un sourcil en serrant plus fermement les bras, en rien gênée, encore moins étonnée, simplement froissée par ce comportement. Il dévia le regard en direction de son verre. L'appartement baignait dans un silence profond et troublant.

— Je ne peux pas rester ici plus longtemps, soupira-t-il en avalant une nouvelle gorgée d'eau. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils me retrouvent...

— Alors, c'est comme ça ?

Il sourcilla face à ma remarque.

— Après deux ans sans nouvelles, sans rien, tu débarques à moitié mort, et maintenant que tu es remis, tu m'annonces ton départ, sans même une explication ou un merci ?!

James sembla surpris par mon assurance, mais j'avais moi aussi changé, depuis Montréal. Et s'il s'attendait à ce que je l'écoute et que j'obtempère sagement, il se fourrait le doigt dans l'œil.

Alors qu'il se redressa pour s'avancer péniblement jusqu'à moi, mon regard intransigeant planté dans le sien, je décidai de me montrer sans scrupules. D'un calme imperturbable, James approcha sa main de ma joue mais, avant même qu'il me touche, j'envoyai balader son bras d'un coup sec. Que s'imaginait-il ? Qu'après presque trois longues années, j'allais lui sauter dans les bras pour l'embrasser ? Lui déclarer ô combien il m'avait manqué et que je l'aimais toujours à la folie jusqu'à pleurer de joie ? Hors de question !

— Madis...

— J'ai attendu, plus de deux ans, espérant tous les jours apercevoir un signe de ta part, mais rien. Pendant des mois, tu as hanté mes pensées, mes rêves, mes souvenirs. James, je te déteste.

Face à mes propos tranchants, clairs et nets, la mine de James se dégrada, comme s'il se confrontait seulement maintenant à la dure réalité. Je le repoussais, comme au début. À la différence que, cette fois-ci, ce n'était pas sa gueule d'ange qui me ferait chavirer. Avec le temps, j'avais fini par oublier les bons moments, pour ne garder que les mauvais, et finalement faire face à l'unique évidence : j'étais tombée dans le panneau.

— Si tu penses une seconde que tout redeviendra comme avant, tu te trompes lourdement. Je ne suis plus ton otage, je ne reçois plus d'ordres, et tu n'as plus aucun droit sur moi. Aucun !

L'ambiance était plombée. Son regard plongé dans le mien, il ne cilla pas. Qu'il le prenne bien ou mal, je m'en foutais, j'étais déterminée à ne plus me laisser faire. Tenant à peine sur ses jambes, James rompit le contact visuel en s'affalant sur mon sofa. Fébrile, il plongea la tête entre ses mains pour rabattre ses cheveux en arrière. Un tic encore bien ancré dans ma mémoire, prouvant à cet instant son mal-être. Mais, contre toute attente, je l'entendis rire. Je haussai les sourcils face à cette réaction pour le moins étonnante.

— Tu as bien changé, trésor.

Encore ce mot...

Touchée de le voir ainsi, je soupirai en prenant place sur le siège face à lui et, doucement, il releva les yeux. Jamais je ne l'avais vu dans un tel état, aussi désespéré et affaibli.

— Je pense que nous avons tous les deux changé, James. Je ne sais pas exactement quel genre d'ennuis tu as, mais s'il le faut, je t'aiderai, malgré tout.

Un rire nerveux s'échappa de ses lèvres.

— Non, tu ne peux pas m'aider plus que ce que tu ne l'as déjà fait et je ne peux pas rester plus longtemps. S'ils me retrouvent...

Il marqua une pause en soufflant.

— ... je ne veux pas que tu sois mêlée à tout ça.

— C'est un peu tard, James, tu ne crois pas ?

— Désolé, je n'aurais pas dû revenir.

Résigné, le brun se dirigea vers ma chambre. Il récupéra son t-shirt ensanglanté, que j'avais remis sur la chaise après le départ de Florian Soudain, il fronça légèrement les sourcils et, après avoir soulevé les oreillers du lit ainsi que la couette, et avoir même regardé sous le sommier, il se redressa en grognant. Puis, il me fixa, tandis que je le contemplais d'un air bourré d'innocence.

— Madison, où est mon flingue ?

Je lui adressai un sourire triomphant.

— Caché.

— Donne-le-moi.

— Non.

Qu'oserait-il faire, de toute façon ? Impossible de partir sans son arme et, vu son état, je pourrais aisément le mettre à terre. Fière, je me relevai pour m'adosser dans de ma chambre.

— Je te le rendrai quand tu seras un tantinet rétabli. Je ne veux pas avoir ta mort sur la conscience.

Celles de William et de tous les autres me pesaient déjà trop.

L'étrange sentiment d'avoir inversé les rôles me gagna. J'étais en position de force. James ne pouvait que céder, selon moi. Chose qui, étant donné sa mine, ne lui plaisait pas. Mais, forcé de constater les faits, il se laissa mollement tomber sur le lit en soupirant.

— Tu sais, ne crois pas que je t'ai oubliée, ces dernières années.

Dubitative face à sa confession, je le dévisageai, le poussant à m'en dire plus.

— Je t'ai promis que nous nous retrouverions. Et, crois-moi, j'aurais aimé revenir plus tôt, mais de nombreux problèmes me sont tombés dessus. De Marzo, entre autres. Son influence s'étend de plus en plus sur Montréal, il se présente même aux prochaines élections municipales, alors ça ne s'arrangera pas avec le temps.

Ces justifications sonnaient dans mon esprit comme de piètres excuses. Mais qui étais-je pour le juger ? Je ne connaissais son existence qu'en surface.

— Et tu n'aurais pas pu m'envoyer un message, par hasard ? Ce n'est pas comme si tu avais gardé mon téléphone avec un accès à tous mes réseaux sociaux !

Il pouffa avant de grimacer sous la douleur. De la poche de son pantalon, il extirpa un appareil blanc avec une coque en mandala. Je devinai qu'il s'agissait de mon ancien portable, toujours intact. James le posa sur ma table de chevet, démarche agréable de sa part, même si je n'en voyais plus l'utilité.

— Oh ! J'ai aussi ça.

Je me renfrognai en découvrant un trousseau de clés qu'il déposa également sur la table.

— S'agirait-il de mon double ? Inutile de me questionner plus longtemps sur la manière dont tu es entré, hier.

— Fais changer ta serrure.

Désespérée, je m'assis à ses côtés, tout en plongeant ma tête au creux de mes mains.

— Je t'ai attendu, je t'ai cherché, pendant des mois, mais rien.

— Je sais, j'aurais dû revenir plus tôt.

— Tu ne peux pas imaginer ce que j'ai enduré.

Ces personnes qui me posaient sans arrêt des questions déplacées, qui me ramenaient constamment à lui, à ce que j'avais vécu. Encore aujourd'hui. Ces appareils photo braqués sur mon visage meurtri, comme si je ne représentais qu'une bête de foire qu'il fallait exposer au grand public. Les passants dans la rue, ceux qui me dévisageaient en lorgnant ma cicatrice. Emmitouflée dans mes mensonges, je répétais sans relâche la même réponse : « Il ne s'est rien passé ». Ou encore : « Je vais bien, ne t'inquiète pas ».

Mes yeux s'embuèrent sans que j'en prenne conscience et, comme s'il lisait dans mes pensées, James passa son bras sur mes épaules pour me consoler.

— Le pire, ce sont les images qui me pourchassent sans cesse, me rappelant encore et toujours cette maudite nuit. William. Je l'ai tué. Et malgré tout ce temps, il me hante toujours, je le vois tout le temps, avec son visage ensanglanté. Et personne ne le sait. Personne ne peut comprendre.

Incapable de me contenir plus longtemps, j'éclatai en sanglots, me remémorant le regard méprisant de Will, le sentant encore entailler lentement ma peau de son couteau, vicieux. Par instants, j'hallucinais en imaginant son cadavre au croisement d'une rue, son orbite trouée, d'où une substance noirâtre s'échappait, mêlée à l'odeur de putréfaction du cadavre de Lincoln.

Dans une accalmie favorable, James me serra dans ses bras. Épuisée, je laissai ma tête s'échouer contre son épaule. Il releva délicatement mon menton, effleurant de son pouce la cicatrice qui barrait mon visage. J'entrevoyais le regret qui l'habitait depuis cette nuit fatidique.

— Moi, je sais, et je comprends, Madison.

— Je l'ai tué, James, répétai-je, abattue.

Pour la première fois, je me confessais, et un profond soulagement me gagnait.

— Malheureusement, ces souvenirs continueront à te hanter si tu persistes à les garder en toi. Comme je te l'ai dit un jour,

Il me serra un peu plus dans ses bras tremblants. Mes sanglots redoublèrent. Me livrer enfin, après avoir retenu tous ces sentiments pendant si longtemps, me procura un sentiment de libération. Les paroles de James vibraient en moi, et je me remémorai la première fois qu'il avait partagé ces mots, dans le chalet. Mais je n'étais pas lui et je ne trouverais jamais le courage de vivre en pleine conscience de mes actes. Ces souvenirs demeuraient gravés nettement, comme si c'était hier. Je n'avais rien oublié.

Je resserrai mes doigts autour de son bras. Le visage dissimulé sous mes longues ondulations brunes, j'effaçai une larme du revers de la main.

— Madison, ce que j'ai fait cette nuit-là est inexcusable, je n'aurais pas dû...

— Me menotter à la portière ? grognai-je, rancunière, en me décollant de lui. Pour m'empêcher de te suivre ?

— Tu étais blessée.

— Je comprends, tu ne pouvais plus continuer à trainer le boulet que je représentais !

— Mais non...

— Me faire une promesse, alors ?

— Je...

Vivement, je me relevai en rabattant mes cheveux en arrière.

— Je te pensais mort. Pas un signe, aucune photo, rien aux infos : j'ai compris qu'aux yeux du monde, tu n'existais pas. Alors à force, j'ai abandonné l'idée de te revoir un jour.

Il se leva à son tour. Je lui tournai le dos en me pinçant l'arête du nez, afin de contenir tout ce flot d'émotions qui ne demandait qu'à s'échapper. Je sentais sa présence dans mon dos, sa respiration frôlant ma nuque me procurant un agréable frisson. Ses doigts, sur mes épaules, descendirent le long de mes bras. Son corps me surplombant de quelques centimètres, il vint lentement se coller à moi.

— Pardonne-moi, susurra-t-il en caressant ma joue tandis que je gardais les yeux clos pour ne pas craquer.

— Pourquoi ?

— Pour tout, mais aussi pour ça.

Le temps de me contourner, ses mains passèrent dans mon cou pour m'obliger à relever le regard vers lui et, à peine eus-je le temps d'ouvrir les paupières, qu'il posa ses lèvres sur les miennes pour m'embrasser fougueusement. Une sensation que je n'avais pas oubliée. Mais hors de question de me laisser faire alors, aussitôt, je me détachai de lui.

— Non ! protestai-je d'un ton ferme.

Pourtant, il me retint, m'empêchant de lui tourner une seconde fois le dos. Je sentais son corps trembler de douleur. Il luttait pour tenir debout.

— James, je ne peux pas. Pas après tout ce temps...

— Alors, ose me le dire.

Ses bras descendirent le long de ma taille pour me serrer un peu plus. Je posai les mains sur son torse afin de me dégager, mais sans succès.

— Vas-y, regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu ne ressens plus rien.

Les paupières fermées, je tentai de résister en me débarrassant de chaque image qui me revenait en tête : toutes les fois où il m'avait embrassée, toutes les fois où mon cœur s'était emballé, toutes les fois où il avait posé les mains sur moi, son toucher brulant... Traitre de corps ! Malgré tout ce temps, cette osmose étrange qui nous liait deux ans plus tôt me consumait de nouveau aujourd'hui.

— Je te déteste, murmurai-je, pour autant incapable de me séparer de lui.

— Tu mens très mal, trésor, nargua-t-il.

Il captura une seconde fois ma mâchoire, m'étreignit et me plaqua dos au mur. Je me laissai faire, les bras ballants, savourant son odeur enivrante, ses mains chaudes sur ma peau, ses lèvres possessives, sa respiration haletante.

J'avais l'impression d'être ensorcelée encore une fois, de ne plus être apte à réfléchir. J'oubliai le passé et l'avenir. Seul l'instant présent comptait, plus rien n'existait.

Alors j'ai toujours un doute sur ce terme, embrasure ou encadrure ?

Embrasure = ouverture faite dans un mur pour recevoir une porte, une fenêtre/Espace vide compris entre les parois du mur : l'embrasure de la porte.

Encadrure = (je ne l'ai trouvé ni dans le Larousse ni dans le Robert) selon le TLFi : Synonyme. de « encadrement » (ce qui entoure une ouverture (porte, fenêtre) : l'encadrement de la porte

→ on peut employer, au choix, « embrasure », « encadrement » ou « encadrure » (qui est plus rare).

Ok bah autant ne pas prendre de risque et garder les mots que l'on connait.

Continue Reading

You'll Also Like

37.7K 1.5K 27
Elle. C'est Stecy. La détenue n°8563. C'était une personne ordinaire en apparence mais avec des pensée extraordinaires. Elle ne vit pas dans un mond...
1.1M 48.8K 92
Dans les bras d'un autre, je me demande, est-ce que tu m'oublies ?
Aubrey By emma

Teen Fiction

570K 30.7K 15
Quand elle découvre un morceau de papier dissimulé sous un banc public, Aubrey, jeune fille anorexique à la vie difficile, décide d'y répondre. C'est...
2M 21K 28
Moi c'est Zaineb, j'ai 16 ans et 3 gardes du corps, euh.. non j'voulais dire 3 frères.. Mon père est en prison depuis mes 5 ans, c'est donc ma mère...