Until I Found You T2 [Sous Co...

Від WildOsmosis

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Bientôt édité - RDV le 17 JUIN 2022 ! Instagram : WildOsmosis / Emmy Wild 22/07/2020 - 1k - reads 27/08/2020... Більше

Avenir sur Wattpad et dégout, ce titre n'est pas rose (mais long).
✔1.Les habitudes...
✔2... Bouleversées.
✔4. Rancœur.

✔3. Détresse.

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Від WildOsmosis

Je clignai plusieurs fois des yeux vivement, tapotai ma joue, me pinçai le bras, mais rien. Ou plutôt, tout me confirmait la réalité de cette scène déroutante. Pourquoi revenir maintenant ? Après tout ce temps, sans un mot, ni même un signe. Il avait hanté mes pensées pendant des mois. J'avais passé des mois à espérer. J'avais longtemps été animée par la promesse de nous retrouver. Mais, forcée d'attendre, mon optimisme s'était estompé, au profit d'une profonde rancœur. Je ne croyais plus en nos retrouvailles et surtout pas de cette manière-là. Et maintenant, comment devais-je réagir ? Respirait-il seulement encore ?

— Madison ? Tout va bien ? chuchota Justine, à l'entrée de ma chambre.

Merde, je l'avais complètement oubliée. Immédiatement, je me retournai en laissant coulisser la porte dans mon dos. Que pouvais-je dire ?

Oui, tout va pour le mieux, l'homme à l'origine de mes malheurs git à moitié mort sur mon lit. Tu veux bien m'aider à le dégager ?

Je l'imaginais déjà s'emparer de son téléphone pour appeler les flics. Mais, pour l'instant, Justine me sondait d'un air soucieux. Il fallait que je me ressaisisse afin de dissimuler mon trouble. Raison pour laquelle je lui adressai un large sourire.

— C'est mon cousin, j'avais oublié qu'il venait ce soir.

Quel gros et vilain mensonge de ta part, Madi.

— Ton cousin ? répéta-t-elle en haussant un sourcil, les bras croisés, dubitative.

— Ou... oui, il voulait visiter la ville, et j'avais promis de l'héberger. Je suis désolée, Ju, on va devoir reporter notre after...

Je l'observais méticuleusement, espérant que ma petite scène saurait la convaincre. Justine se contenta de poser ses mains sur mes épaules en expirant.

— Bon, tant pis. Je vais... rentrer chez moi, picoler et songer à ma vie de merde, à mon amie de toujours qui m'abandonne lâchement pour son cousin.

— Je suis désolée...

— Mais je blague, coupa-t-elle en me sautant dessus. On se contacte dans la semaine, de toute façon ?

— Évidemment Henzela mardi, comme d'habitude, souris-je en la serrant contre moi.

— Je viendrai te chercher.

— Ça me va.

Elle embrassa ma joue une dernière fois avant de quitter l'appartement. Sans perdre plus de temps, je verrouillai la porte derrière elle.

Une fois assurée de son départ, je me précipitai dans la chambre. Que devais-je faire, à présent ? L'espace d'un instant, je restai plantée là, muette, détaillant James avec minutie. Ses cheveux étaient plus longs qu'autrefois et, sur son bras, je découvris quelques nouveaux tatouages, dont un corbeau sur une branche morte. Hormis cela, aucun grand changement : toujours cette mâchoire carrée, ce visage fin et... Dans la seconde qui suivit, je m'infligeai une claque mentale pour interrompre ma contemplation.

Je revins à l'urgence de la situation en constatant son bras gauche couvert de sang... tout comme son t-shirt. Je me penchai sur ses larges épaules afin de vérifier qu'il respirait encore. Et s'il était mort ? Mais je fus rapidement soulagée lorsque je détectai son souffle, faible et irrégulier, certes, mais bien présent.

« James ? », chuchotai-je, peu assurée.

Aucune réponse, aucun mouvement, rien. Mon premier réflexe fut d'aller chercher ma trousse à médicaments ainsi que les produits de soins d'urgence rangés dans le placard de ma salle de bain.

Le cœur au bord des lèvres, dominée par la crainte, je regagnai ma chambre et déballai le tout sur la commode. Désinfectant et coton en main, j'espérais que ce serait suffisant pour ses blessures mais, à la vue de tout ce sang, je doutais terriblement de pouvoir le soigner avec ce simple matériel de premiers secours. Mais qui ne tente rien n'a rien. Après avoir déposé mes ustensiles et rassemblé le peu de courage en moi, je retroussai mes manches en me retournant vers ce corps inerte.

Merde...

Où était-il passé ?! Sur-le-champ, je poussai ma porte pour scruter le salon, aux aguets. Comment avait-il pu se volatiliser ainsi ? Sans laisser la moindre trace ? Soudain, je hoquetai en découvrant James à quelques centimètres de moi. Mais comment faisait-il ?! Je ne l'avais même pas entendu.

En sueur, la main écrasée sur mon épaule, ses cheveux voilant les prunelles que j'avais tant contemplées autrefois, il peinait à respirer. Je m'apprêtais à prendre la parole, mais James ne me laissa pas le temps de prononcer le moindre mot et me poussa contre un mur. Je cherchai son regard mais mes yeux se perdirent bien vite lorsque je sentis une pression contre mon ventre.

— N'essaie même pas d'appeler les flics, grogna-t-il d'une voix faible en enfonçant un peu plus son pistolet contre mon abdomen.

Après plus de deux ans, voilà comment nous nous retrouvions : exactement comme la première fois, dans les rues de Winnipeg. Lui était armé, moi, menacée de mort. Mais pourquoi agissait-il ainsi, désormais ? Pourquoi s'adressait-il à moi comme à une parfaite inconnue ?

— Compris ?

— Je ne comptais appeler personne, tranchai-je sèchement en posant ma main sur son arme pour l'obliger à l'abaisser. Charmantes retrouvailles, en tout cas.

Je ne me laisserais pas marcher dessus, raison pour laquelle je croisai les bras en le considérant. Leste, James abandonna son Magnum sur le parquet en rabattant ses cheveux en arrière, une manie qui lui collait toujours à la peau. Mollement, il disposa ses coudes de part et d'autre de ma tête.

— Désolé... Je ne sais plus vraiment à qui accorder ma confiance, ces derniers temps.

Je l'interrogeai du regard, mais ses pupilles me fuyaient. Que lui était-il arrivé pendant ces deux années ? Délicatement, je posai ma main droite sur son bras tremblant.

— Que s'est-il passé ? m'inquiétai-je en remarquant le sang qui ruisselait encore le long de son épaule.

— C'est compliqué, mais disons que...

Il grimaça en se tenant les côtes. Alertée, je le retins par le bras pour l'aider à s'asseoir sur le fauteuil, dans le coin de ma chambre. Il retira difficilement son t-shirt. Je pris alors conscience de la gravité de son état, stupéfaite. James laissa tomber sa tête en arrière, la respiration irrégulière. Je craignais de me retrouver impuissante face à la blessure par balle qui perçait son épaule, sans compter toutes les contusions jonchant son corps.

— James, il faut t'emmener à l'hôpital.

— Non... C'est trop dangereux.

— Mais...

— Tu n'as rien remarqué d'étrange, ces derniers temps ? Personne n'est venu te parler ou te menacer ?

— Bien sûr que non, mais qu'est-ce que tu racontes ?

Je me préoccupais de plus en plus de son état fiévreux et délirant.

— Qui t'a infligé ça ?

— J'ai ma petite idée... ça fait des semaines qu'ils me suivent et que j'arrive à leur échapper, mais cette fois-ci, j'ai eu chaud.

— Ne bouge pas.

Je déchirai un morceau de coton du paquet afin de l'imbiber d'antiseptique. À peine eus-je effleuré sa clavicule qu'il grogna en m'attrapant le poignet pour me retenir.

— As-tu oublié ce que je t'ai appris ?

Il s'avérait que le coton n'était pas la meilleure solution pour nettoyer une blessure : je risquerais de laisser des fibres s'accrocher donc de créer une infection. Voilà que je me revoyais à ses côtés, à l'époque, comme à cet instant, dans sa salle de bain. Quelle horrible sensation ! Rien que de repenser au moment où l'aguille avait pénétré sa chair, j'en avais des frissons.

— Bien sûr que non, mais je ne possède pas le matériel nécessaire, donc tu dois te rendre à l'hô...

— C'est non.

— James, soupirai-je en passant désespérément la main sur mon visage. Je n'ai ni compresses ni bandages et encore moins des aiguilles pour recoudre, et je doute sincèrement te soigner avec des pansements Hello Kitty.

— Alors, je crèverai ici, cracha-t-il sur un ton sec sans bouger d'un poil.

J'écarquillai les yeux. Il n'était pas sérieux, là ? Il ne se laisserait pas mourir dans mon appartement sans même penser aux conséquences ? Soudain, l'idée du siècle me traversa l'esprit tel un éclair. Pourquoi n'y avais-je pas songé plus tôt ?

— Je reviens, bouge pas !

Détalant tel un lapin, je quittai ma chambre, déverrouillai la porte d'entrée, et vérifiai qu'il n'y avait personne à l'horizon. À la manière d'un ninja, je traversai le couloir, mon anxiété grandissant à l'idée de ne pas trouver la seule personne susceptible de m'aider. Devant la porte au fond du corridor, je pressai vivement la sonnette. Ma montre indiquait minuit passé. Je tendis l'oreille contre le battant. Pas un bruit. Avec encore un peu d'espoir, je sonnai une seconde fois. À nouveau, de longues secondes s'écoulèrent, mais toujours rien. Merde... Résignée, je fis demi-tour. Le seul professionnel de cet étage était absent. Que devais-je faire maintenant ?

Soudain, un cliquetis suivi d'un grincement résonnèrent dans le couloir :

— Madison ?

Les yeux illuminés de soulagement et de joie, je fis volteface vers mon cher voisin, Florian. À en juger par ses cheveux blonds ébouriffés et ses yeux cernés de fatigue, je venais certainement de le tirer d'un profond sommeil.

— Qu'est-ce tu veux ?

— S'il te plait, Florian, dis-moi qu'il te reste du matériel médical.

— Bien sûr, mais...

— J'ai besoin de ton aide, ramène-toi, vite !

Il n'eut pas le temps de poser une question supplémentaire que je regagnai illico mon appartement. Bien qu'encore étudiant en médecine, Florian avait un grand avenir devant lui. À chaque fois que j'étais passée chez lui, je l'avais trouvé le nez plongé dans ses bouquins, en train de s'entrainer à recoudre une plaie sur des peaux synthétiques ou à examiner un cœur en caoutchouc. À bientôt trente ans, il ne rêvait que de tenir un bistouri dans un bloc opératoire mais, pour le moment, il se contentait du métier d'aide-soignant, toujours volontaire pour secourir son prochain.

De retour dans ma chambre, James gisait encore sur le siège, la tête pendue dans le vide. De toute évidence, il était inconscient. Plus vive que jamais, j'allumai la lumière, me saisis de son 9 mm pour le planquer sous mon oreiller, tout comme son t-shirt ensanglanté que je balançai sous mon lit.

Quelques secondes plus tard, Florian rappliqua, une grosse mallette en main. À peine le seuil de ma chambre franchi, il se pétrifia face à James, interdit devant cette scène surréaliste. À sa mine, je crus d'abord avoir laissé quelque chose de compromettant à sa vue, mais en regardant autour, je ne trouvai rien d'alarmant, excepté un dangereux criminel qui faisait un petit somme.

— Madison, dans quoi t'es-tu embarquée ?

— Dans rien, tu peux me croire, c'est simplement... mon cousin, il s'est fait tabasser et...

— Il faut l'emmener à l'hôpital.

— Non ! Je... je...

Prise de court et particulièrement nerveuse, je m'écroulai lourdement sur le matelas, les larmes obstruant ma vue pour je ne sais quelle raison. Surement par peur ? Peur qu'il ne survive pas, peur de le voir débouler tel un ouragan dans ma vie, avant de s'évaporer de nouveau. Peur de le perdre.

Florian lâcha un soupir de résignation en jaugeant mon état. Sa mallette déposée sur mon lit, il se désinfecta les mains avant d'enfiler des gants en latex bleus.

— Voyons ce que je peux faire. Aide-moi.

D'une poigne ferme autour du bras de James, le blond m'incita à faire de même pour le porter et l'allonger correctement sur mon sommier. Puis, d'une manière experte, il extirpa plusieurs compresses, de la Bétadine et une seringue. Tout en gardant son sang-froid, il prit sa tension ainsi que son pouls.

— Ton cousin devra se passer de transfusion, ajouta mon voisin en brandissant de grandes bandes de gaze.

Inquiète, je ne pouvais relever les prunelles de ce corps. Florian s'attelait à panser les blessures superficielles sur le torse de son patient. Je le regardais agir, impressionnée par son professionnalisme et son aplomb.

Cependant, son attention se porta bien vite sur l'ouverture ensanglantée sur l'épaule du criminel.

— Ton cousin s'est fait tabasser et tirer dessus ?

— Tu sais, les rues de Lyon sont de moins en moins sures...

Son air suspicieux ne m'échappa pas. Pourtant, il retourna à sa tâche avec des pinces en plastique stérilisées. J'en conclus que la balle se trouvait encore coincée. L'étudiant se racla la gorge avant d'entreprendre d'extraire le bout de plomb mais, à l'instant où les pinces frôlèrent la chair à vif, l'homme à l'origine de toutes mes peines poussa un râle incontrôlable. La sueur perlait sur son front et, les paupières lourdes de confusion, il saisit brutalement le poignet du blond qui ravala un hoquet de surprise.

— C'est qui lui ? grogna James en essayant de se redresser.

— Celui qui te sauve la vie, alors arrête de bouger, grondai-je à mon tour en l'obligeant à rester immobile et à lâcher mon voisin.

Florian, toujours dans un calme absolu, déposa les pinces sur le plateau prévu à cet effet et attrapa la seringue dans laquelle il introduisit un produit translucide. Sans perdre de temps, l'aiguille traversa le bras de James. Les muscles de ce dernier se relâchèrent peu à peu, et ses yeux se fermèrent. Assise à la tête du lit, je ne pouvais le lâcher du regard, son visage apaisé était si fascinant et magnétique...

James enfin endormi, Florian retira la balle avec soin, nettoyant avec précaution le sang séché. Le plus dur était passé et il s'appliquait dorénavant à panser minutieusement la plaie, le tout dans un silence de circonstance. Je craignais qu'il ne se mette à poser des questions, alors que je ne saurais construire un mensonge qui tienne la route, puisque je ne connaissais pas moi-même la réelle raison de la présence de James ici. Que mijotait-il en France ? Quel intérêt avait-il à venir à Lyon ? Qu'était devenu le West End Gang, depuis le temps ? Une chose était sure, néanmoins, je ne croyais pas à son retour afin d'honorer une certaine promesse. Il cachait quelque chose.

— J'ai terminé, déclara Florian en coupant la dernière bande de sparadrap.

Une fois son matériel rangé dans sa valise et les compresses imbibées de sang jetées dans la poubelle de ma salle de bain, le blond craqua ses vertèbres et se frotta les yeux.

— Je te suis infiniment reconnaissante, Flo... Comment te remercier ?

Le trentenaire ricana en grattant sa barbe de quelques jours, avant d'attraper sa mallette et de rejoindre la sortie.

— Avec rien du tout, voisine. Ton cousin devrait se réveiller d'ici quelques heures. Repose-toi, t'as une mine affreuse.

Je lui rendis un sourire embarrassé et, avant de me quitter définitivement, mon sauveur de cette nuit se retourna pour m'interpeller :

— Madison, fais attention à toi. Et n'oublie pas de me rendre mon batteur électrique lorsque tu n'en auras plus besoin.

Retenant un rire étouffé, Florian m'adressa un dernier signe de la main avant de refermer la porte de mon appartement. J'étais soulagée. Néanmoins, un verre d'eau se révéla nécessaire pour reprendre mes esprits. Adossée contre un mur de ma chambre, je ne parvenais toujours pas à réaliser sa présence. Je m'égarai dans la contemplation du visage que je maudissais tant, pensive. Comment agir à présent ? Qu'allait-il se passer après ?

James, quelle est la raison de ton retour ? Après tout ce temps... pourquoi reviens-tu maintenant ? 

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