Une Question de Justice : Jou...

By Scarlet_Hawk

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Récit principal : https://my.w.tt/4Ni5aXCMT5 Voici un recueil d'OS directement lié à ma fanfiction Une Questi... More

Explications du recueil
L'Escouade /canon/
Le maître et l'élève /One Piece Z ; non-canon/
Duel au Soleil /non-canon/
Ma reine... (Défi Dofiris 2ème partie )
Dressrosa en danger (Défi Dofiris 3ème partie)
Ange ou Démon ? (Défi Dofiris 4ème partie)
Le rideau tombe (Défi Dofiris 5ème partie)
La Chute du Flamant Rose (Défi Dofiris 6ème partie)
Le combat commence. (Défi Dofiris dernière partie)
L'embrasement des volontés part. 1 /non-canon/

Le Démon Céleste (défi Dofiris 1ère partie)

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By Scarlet_Hawk

Hey-lo ! Voici un OS un peu spécial, il s'agit d'un défi que m'a lancé Aranel07 de faire une romance entre Doflamingo et Isiris !
Par soucis de développement, je répondrai à ce défi en plusieurs parties. Voici donc la première partie, en espérant que ça plaise à la commanditaire et que ça vous plaise à vous autant que le reste !

Si ce genre d'OS vous plaît, vous pouvez vous-aussi me lancer des défis ! Par exemple : si Isiris avait été la fille d'Akainu, si elle avait été recueillie par Barbe-Blanche à la place de Shanks ...

Les prochains chapitres du récit principal contiendront des personnages originaux (que j'ai crée moi-même), vous pourrez donc également me lancer des défis sur eux si ils vous plaisent !
Petite précision : tous les défis seront non-canon, pour que je puisse me focaliser sur une seule trame narrative !
Voilà ! Donc si vous avez un défi à me soumettre, n'hésitez pas à venir m'en parler en commentaires ou en pv 😉

Fin des nouvelles informations, je vous laisse avec la première partie du défi Dofiris et je vous souhaite une bonne lecture !

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Sur l’île de Marineford s’était levé ce jour-ci un ciel lourd, menaçant d’exploser d’un moment à l’autre, mais ce mauvais temps n’empêchait pas les soldats de la Marine d’accomplir leur devoir. Malgré la météo pesante, l’atmosphère sérieuse régnait toujours sans qu’il n’y est d’hésitation ou de déprime. Ils avaient tous connu assez d’orages et de tempêtes pour rester indifférent face à ce qui s’annonçait.

Isiris, alors capitaine de la Marine, avait été surprise d’être dérangée en plein entraînement de son équipage par son supérieur-référent, le vice-amiral Momonga, et elle avait été encore plus surprise d’apprendre que l’amiral-en-chef les convoquait tous les deux. Après avoir passé le relais d’entraîneur à son bras droit, une jeune fille nommée Layla et commandant de la Marine, elle avait immédiatement suivi Momonga jusqu’au bureau de Sengoku.

La première chose qu’elle remarqua en entrant dans la pièce, c’était cette petite chèvre installée dans un coin, en train de mâchouiller des morceaux de papier. Elle ne put retenir un sourire attendri mais rapidement, elle reprit contenance et se mit au garde-à-vous, jusqu’à ce que le haut-gradé lui indique le repos. Alors que Momonga restait debout à l’entrée de la salle, elle eût une invitation à s’asseoir. La capitaine resta silencieuse, curieuse quant à sa présence ici, et comme elle s’y attendait, Sengoku alla droit au but.

- Le vice-amiral Momonga t’a recommandé à moi pour une mission qu’il ne pouvait pas mener faute de temps.
- Une mission ? En quoi consiste-t-elle ?
- Une assemblée des Shichibukai aura bientôt lieu ici. Toi et ton équipage allez escorter le Shichibukai Donquixote Doflamingo depuis Dressrosa.
- ... Dressrosa ? Dans le Shin Sekai ?

La capitaine ouvrit des yeux emplis d’horreur. Elle se leva immédiatement et posa ses poings sur le bureau, derrière lequel Sengoku la fixait d’un regard presque lassé, ce qui l’irritait d’autant plus.

- Vous n’êtes pas sérieux. Mes hommes ne sont pas prêts à affronter les dangers du Nouveau Monde, ils vont se faire tuer !

Elle n’avait jamais mâché ses mots, même envers ses supérieurs. Elle n’avait pas peur de dire ce qu’il en était.
Elle ne redoutait pas le Nouveau Monde et se pensait assez forte pour y affronter les pirates qui pourraient venir l’aborder, mais elle savait parfaitement que son équipage ne tiendrait pas le rythme. Personne ne connaissait mieux leur force qu’elle, et même pour remplir une aussi importante mission, elle refusait de mettre leur vie en danger à ce point.

Sengoku fronça les sourcils. Il se leva également de sa chaise et fit face à la jeune femme en la regardant droit dans les yeux d’un air sévère.

- La plupart des gradés sont déjà occupés et tu sembles, d’après ton référent, la plus à même de remplir parfaitement cette mission.
- Avec tout le respect que je vous dois, c’est du suicide. Je ne vais pas mener mes hommes à l’abattoir simplement pour un pirate.
- C’est un ordre, capitaine !

Quelques répliques avaient suffit pour que le ton monte et que la tension se tende. Isiris serra les dents sans détourner le regard. Sengoku avait beau être son supérieur, elle ne ressentait que du mépris à son égard en ce moment précis. Il savait comme elle que ça allait être catastrophique, qu’est ce qu’il attendait alors pour confier cette mission à un équipage plus adapté ou à lui fournir des renforts ?
Avec amertume, Isiris finit par baisser les yeux.

- Bien monsieur.

Sans attendre davantage et sans se remettre au garde-à-vous, la jeune femme quitta la pièce. Les poings serrés, elle marchait dans le couloir à vive allure en passant devant les bureaux des amiraux.

- Hm, Isiris ?

S’entendant interpellée, la capitaine se stoppa immédiatement. Sa fureur était légèrement partie, un peu apaisée par la voix traînante et chaleureuse d’Aokiji. Sans se faire prier, elle entra dans le bureau de l’amiral, d’où elle avait entendu la voix. Elle y trouva son père, avachi à moitié sur sa chaise de bureau avec un journal en main. Cette vue la mit à l’aise, bien qu’elle soit intriguée qu’il l’ait appelé.

- Papa ?
- Tu veux t’asseoir ? J’ai du café.
- Non merci, c’est gentil.
- Comme tu voudras.

Elle croisa les bras en riant légèrement. Son père avait le don de faire envoler toute tension qu’elle avait, et elle ne put s’empêcher de sourire lorsque lui-même lui offrit un sourire.

- J’ai entendu dire que tu allais escorter Doflamingo.
- Quelqu’un te l’a dit ou tu nous as entendu crier ?
- Vous n’étiez pas vraiment discrets, cela dit…

Il haussa les épaules, le regard pétillant de malice, mais rapidement il reprit ce mélange de paresse et de sérieux dont lui seul avait le secret.

- J’imagine que tu n’as pas vraiment le choix. Mais avant que tu partes, il faut que je te dise, Doflamingo est… uh… Comment dire…

Il se gratta le sommet du crâne, un sourcil arqué en signe de réflexion. La capitaine se rapprocha un peu de son père. Elle avait l’habitude de le voir dans cet état.

- Ignoble ?
- C’est pas vraiment le mot… Plutôt imprévisible. Et malin. En un mot, fais attention à toi.
- Je fais attention.
- Plus que d’habitude, cette fois-ci. Soit sur tes gardes.

Isiris regarda son père avec étonnement. Il n’était pas du genre à lui dire d’être prudente lorsqu’elle partait en mission et qu’il le fasse aujourd’hui lui faisait comprendre qu’il y avait une certaine gravité, comme si elle était en danger. Ne voulant pas plus inquiéter son père, elle retrouva son sourire et elle lui promit d’être prudente.

En sortant du bureau, elle partit directement rejoindre ses hommes dans la salle d’entraînement, et elle avait à peine eu le temps d’entrer dans la salle que Layla avait accouru vers elle, la fixant avec de grands yeux curieux et un sourire empli d’entrain. La commandante saisit la capitaine par le bras et ne lui laissa pas le temps d’être surprise avant de prendre la parole.

-Alors ? Qu’est ce qu’il voulait ? Tu vas monter en grade ? Raconte-moi tout, allez !

Isiris rit de bon coeur. Layla avait beau être son bras droit, c’était avant tout son amie, elles n’avaient aucun secret l’une pour l’autre et se racontaient tout.

- Si tu me saute à la gorge de cette façon, je pourrai pas vraiment te dire grand-chose.
- Allez ! Crache le morceau !

Layla secoua doucement son interlocutrice. Isiris resta souriante face à cette attitude impatiente, bien qu’elle-même ne soit pas vraiment joyeuse et aie plutôt la mort dans l’âme depuis sa conversation avec Sengoku. Ne voulant pas alerter ses hommes, elle resta faussement joyeuse et cria à la cantonade :

- Faites préparer le navire, on part dans le Nouveau Monde !

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L’aller s’était passé sans accroc. Aucun pavillon noir n’avait été aperçu durant leur périple et les soldats avaient gardé leur entrain malgré la longueur du voyage. La crainte d’Isiris s’était quelque peu apaisée. Peut être que tout allait se passer paisiblement, finalement.

Leur navire avait atteint Dressrosa depuis peu de temps, et pourtant, plusieurs fois la capitaine dût rabrouer ses hommes, qui semblait un peu trop contents de se trouver ici. D’un certain côté, elle les comprenait. Cette île, connue comme étant l’île des passions, semblait avoir de quoi plaire, mais ils étaient en mission et ne devaient pas baisser leur garde. Elle gardait en tête la mise en garde de son père et dès lors qu'elle eût posé le pied à terre, elle avait toujours veillé à garder ses saï à portée de main.

Alors que Layla restait avec le reste de l’équipage à bord, Isiris avait pris avec elle un petit groupe de soldats et était allée avec eux jusqu’au palais, sachant parfaitement qu’elle y trouverait Doflamingo. Il était le roi de Dressrosa, après tout.

Une fois aux portes du palais, elle fût accueillie par une jeune femme brune disant se nommer Violette. Après s’être présentée à son tour, la capitaine fit signe à ses hommes de la suivre, mais Violette les stoppa d’un signe de la main, une mine désolée sur le visage.

- Je vous prie de m’excuser, mais seule vous capitaine avez le droit d’entrer dans le palais.

Isiris haussa un sourcil, suspicieuse.

Elle connaissait Doflamingo seulement de réputation. Il s’agissait apparemment d’un homme très étrange, très sarcastique mais également très cruel et comment Kuzan l’avait évoqué, très imprévisible.
Elle ne comprenait toujours pas pourquoi c’était elle que Sengoku avait envoyée, et seule avec son équipage qui plus est, mais elle décida de ne pas sous-estimer le Shichibukai.
Elle n’aimait pas la perspective de se retrouver seule dans un terrain inconnu, mais elle préférait ne courir aucun risque.

Elle se tourna vers ses hommes et leur demanda de rester devant l’entrée, puis elle suivit Violette à l’intérieur du palais.

Son guide la conduisit rapidement dans une pièce qui parût étrange aux yeux de la marine. C’était une pièce sombre, seulement éclairée par la lumière du jour qui passait à travers la fenêtre. Elle fit quelques pas en regardant autour d’elle, mais elle se figea et fit volte-face en entendant un bruit sourd provenant de la porte.
Violette était partie, et elle avait fermée la porte derrière elle, la laissant seule.

Isiris se retourna. Elle avait un mauvais pressentiment au plus profond de son âme. Elle ne se sentait pas en sécurité, et par prudence, elle empoigna l’un de ses saï et se concentra sur son Haki de l’observation, prête à combattre si il le fallait.

- Fufufufufufu ! Est-ce que tu aurais peur, par hasard ?

La marine se sentit parcourue d’un frisson en entendant un tel rire. Restant sur ses gardes, elle resserra sa prise autour de son arme et regarda attentivement dans tous les coins de la salle.

Un homme de grande taille était là, adossé à la fenêtre et reconnaissable à son manteau de plumes roses.

Isiris se figea et le contempla.
Et il y avait de quoi être déstabilisé face à ce sourire carnassier et sadique et ses yeux, cachés par des lunettes aux verres violets, qui semblaient la transpercer, mais elle resta impassible. Par cette entrée si théâtrale du pirate, elle avait rapidement compris qu’il souhaitait se servir de la surprise et peut être même de la peur qu’elle pourrait ressentir pour mener la danse, mais malheureusement pour lui, elle avait vu clair dans son jeu et elle n’allait pas autant lui faciliter les choses.

Le roi de Dressrosa resta un moment à la regarder avant de se rapprocher. Un bref instant, il perdit son sourire. Ses traits se tendirent et ses sourcils s'arquèrent, comme si il était troublé. Rapidement, il retrouva son sourire. Une fois assez proche, il saisit la main de la jeune femme et avant que celle-ci ait pu réagir ou être surprise, il avait déposé un rapide baiser sur le dos de sa main.

Isiris écarquilla les yeux face à un tel acte. Elle ne comprenait pas pourquoi il agissait ainsi, mais l’avertissement d’Aokiji lui restait en tête. Elle fronça les sourcils et dégagea sa main de la sienne, son autre main plus que jamais serrée autour de son saï.

Le Shichibukai eût un rire guttural, malsain. Il semblait presque avoir de l’amusement à voir son interlocutrice réagir ainsi, et pourtant ce fût avec un ton presque poli qu’il lui adressa la parole.

- Mon capitaine. C’est un plaisir d’enfin vous rencontrer.

Cette attitude soudainement polie fût traduite dans l’esprit de la jeune femme par du mépris. Elle serra les dents, mais elle n’allait pas répondre à cela. Elle avait d’autres choses à faire bien plus importantes que de discuter avec un tel énergumène.

- Donquixote Doflamingo. Je suis envoyée par le QG de la Marine pour vous escorter jusqu’à l’île de Marineford. Veuillez me suivre, s’il vous plaît.

Étrangement, le pirate coopéra plutôt facilement, ce qui ne manqua pas de la surprendre. Elle se serait attendue à des complications, voir à un combat mais il n’en fût rien, et ce fût à peine quelques dizaines de minutes plus tard que son équipage levait les voiles à bord de leur navire, accompagné de Doflamingo.

La capitaine, en même temps qu’elle avait rejoint ses hommes et son amie après cette situation très étrange au palais de Dressrosa, retrouva également son optimisme et son entrain. Finalement, tout semblait se passer pour le mieux, sans effusion de sang. Elle se détendit et participa à l’ambiance légère du navire. Ses hommes ne semblaient pas trop intimidés par le Shichibukai, d’autant plus que celui-ci restait dans sa cabine toute la journée. Elle n’avait pas à s’en faire. Tout allait bien et tout ira bien.

Enfin, c’est ce qu’elle s’était dit.

La nuit était tombée depuis peu, et alors que le navire se rapprochait de plus en plus de Red Line et de Mary-Geoise, une tempête éclata. Les soldats furent tous occupés sur le pont, à maintenir le bateau en bon état et avec le bon cap, et aucun ne vit venir au loin un navire arborant un pavillon noir.

La tempête servit les pirates, au grand désespoir des marines. Rapidement, ils furent abordés, et beaucoup étaient déjà au sol lorsque la cloche d’alerte fut sonnée.

En entendant la sonnerie, Isiris sortit en trombe de sa cabine, où elle étudiait leur cap, et ce fût avec horreur qu’elle vit plusieurs de ses soldats baigner dans leur sang. Un rictus fendit son visage tandis qu’un sentiment de colère l’envahit. Elle dégaina ses saï et se jeta directement au combat. Elle se battait du mieux qu’elle le pouvait, mais elle savait qu’elle ne pourrait pas longtemps continuer comme ça. Elle ne pouvait pas défendre ses hommes tout en attaquant les pirates.

Plus les secondes passaient, plus des bruits sourds de corps touchant le sol et des cris de douleur parvenaient à ses oreilles. À chaque fois qu’elle voyait un soldat touché, son coeur se fendait un peu plus. Des larmes commençaient à affluer dans ses yeux, lui obstruant la vue. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle était paniquée.

D’un revers de la main, elle sécha ses larmes. Elle était trempée jusqu’aux os par la pluie et ses vêtements étaient tâchés d’un mélange du sang de ses ennemis et de celui de ses subordonnés. Elle s’était battue de toutes ses forces, mais ça n’avait pas suffit. Autour d’elle, elle ne voyait presque que les cadavres de ses protégés.

Alors qu’elle ravalait ses larmes, un gémissement de douleur attira son attention. Elle tourna la tête, alors que le corps ensanglanté de Layla heurtait violemment le sol.

Ses yeux s’écarquillèrent. Ses traits se tendirent. Elle ouvrit la bouche et poussa un cri d’épouvante, alors que les larmes creusaient à présent librement ses joues.

- LAYLA !!

Un pirate riait tout en essuyant son sabre. C’était lui qui avait achevé Layla.

La capitaine vit rouge. Elle fit quelques moulinets avec ses saï, et après avoir hurlé un cri d’attaque, elle se jeta sur le pirate. Sous le coup de la surprise, il ne réagit pas tout de suite, et Isiris ne lui laissa pas le temps de se défendre. Elle le transperça avec son saï et le poussa au sol. Rapidement, un autre pirate arriva, reprenant le relais de son camarade. Isiris se battit également contre lui, mais d’autres pirates le rejoignirent. Elle se battait du mieux qu’elle pouvait, mais elle était encerclée, assaillie de toutes parts, et finalement, elle lâcha ses saï en s’effondrant au sol.

Une toux incontrôlable la prit. En restant à même le sol, elle posa une main sur son abdomen. Au contact de sa main, une violente douleur la traversa, la faisant pousser un couinement. Un liquide chaud recouvrait sa main petit à petit. Elle serra les dents, pour ne pas crier.

- Imbécile ! Tu l’as tué !
- Je l’ai juste un peu coupé, c’est elle qui est trop fragile !

Une main glissante attrapa le menton de la marine, la forçant à lever la tête. Un pirate, celui qui semblait être le capitaine, la contemplait en souriant sournoisement.

- Dommage que la Marine ait une si belle plante que pour elle, pas vrai les gars ?

Le reste de l’équipage pirate laissa échapper des gloussements et des sifflements, faisant ressentir un profond sentiment de dégoût à la capitaine. Mais elle ne pouvait détourner la tête, le pirate la maintenait trop fort. Celui-ci rapprocha son visage de celui de la marine, et il lui susurra à l’oreille.

- Si tu me prête allégeance, je t’épargnerai. Qui sait, je pourrai même faire de toi ma femme…

C’en fût trop. Isiris, dans sa fierté, regarda le pirate droit dans les yeux et lui cracha au visage. Il sursauta, surpris. Elle eût un sourire en coin, et bredouilla.

- Plutôt crever.
- Chienne !!

Le pirate la jeta brutalement au sol. Elle retomba lourdement et poussa un gémissement de souffrance. Un filet de sang coula au coin de ses lèvres. Elle essaya de se redresser et de se relever, mais elle retomba immédiatement au sol. Par sa blessure à l’abdomen, elle se vidait petit à petit de son sang. Elle devenait de plus en plus faible, elle ne put même pas empêcher le capitaine pirate de la saisir par le col en lui collant une lame tranchante contre le cou.

- Je vais te saigner, traînée…

Il se stoppa dans ses paroles, ouvrant des yeux ronds en poussant un cri de douleur. Isiris eût un bref sourire, et lâcha le saï qu’elle venait de planter dans le corps de son adversaire. Au moins, elle mourrait en ayant pu résister encore un petit moment.

La lame s’enfonça un peu dans sa gorge, elle pouvait sentir le sang perler. Elle ferma les yeux, s’apprêtant à ressentir une vive douleur.

Un gémissement de surprise et de douleur se fit entendre. Isiris se sentit brusquement lâchée et elle retomba au sol. Autour d’elle, elle pouvait entendre une certaine agitation chez les pirates et un certain élan de panique.

- F-fuyez, vite !!
- Au secours !
- Il va nous tuer !
- Épargnez-nous ! Pitié !
- Tu as fait couler son sang. Tu l’as insulté. Tu crois vraiment que je vais te laisser la vie sauve ?

Un rire très caractéristique retentit. Plusieurs hurlements paniqués et désespérés résonnèrent alors, et le bruit sourd caractéristique d’un corps touchant le sol atteint les oreilles de la capitaine, sauf que ce bruit était plus puissant, plus écœurant.

La marine tourna la tête, et se força à ouvrir les yeux. Le tonnerre tonna et la pluie tomba avec plus de force. La seule chose qu’elle vit fût un manteau en plumes roses. Elle se redressa légèrement.

Doflamingo. Doflamingo était debout. Le bas de son manteau était tâché de sang. Son sourire l’avait quitté, les veines de son front étaient ressorties. Il semblait être une bête, un monstre qui ne rêvait que de sang. Dans une de ses mains, il tenait le corps décapité du capitaine pirate. À ses pieds étaient le reste des ennemis. Décapités eux-aussi, et gisants dans une flaque de sang presque infinie.

Elle était écœurée, paniquée, affolée. Mais surtout, soulagée. Les pirates étaient morts, c’était fini.
Mais déjà, sa vision se voilait et son esprit s’embrumait. Sa blessure avait raison d’elle. Sa tête retomba lourdement sur le sol, elle laissa échapper un soupir étranglé alors que le sang dans sa bouche l’empêchait de respirer. Elle ferma les yeux et se laissa sombrer, en ayant pour dernière pensée un souhait : qu’il y aie des survivants parmi ses hommes, qu’ils ne soient pas tous morts.

--------------------------

La première chose dont elle se rendit compte, c’est qu’elle n’était pas morte. Puis, qu’elle n’était plus mouillée, qu’elle arrivait à respirer et qu’elle ne se sentait plus vidée de son sang.

Elle resta un moment les yeux fermés, à profiter. Elle se sentait bien. Elle était bien. Elle aura pour toujours voulu rester avec cette sensation, mais elle savait que ce n’était pas faisable. Elle devait faire face à la réalité.

Elle finit par ouvrir les yeux. Au-dessus d’elle, elle pouvait voir un plafond blanc. Elle bougea légèrement. Elle était allongée sur un matelas, avec un oreiller sous la tête et une couverture par-dessus son corps. Elle avait du mal à cerner où elle était, mais de toute évidence, ses blessures avaient été pansées et elle-même ne se sentait plus aussi faible.

Elle s’appuya sur ses avants-bras et se tortilla, cherchant à se redresser.

- Capitaine ! Non non, vous devez rester allongé.

Un homme en blouse blanche arborant l'insigne de la Marine s’approcha vivement et d’une main ferme posée sur son épaule, il la força à se rallonger. En se rallongeant aussi rapidement, elle ressentit une vive douleur à l’abdomen et serra les dents. Elle n’était peut être pas aussi guérie qu’elle le pensait, finalement.

Un éclair de lucidité la prit. Elle se redressa à nouveau, et avant que l’homme puisse protester, elle prit la parole :

- Où sont mes hommes ?

L’homme se figea. Il resta bouche-bée, à ne pas savoir quoi dire, ou plutôt il balbutiait et ne prononçait que des paroles inintelligibles, mais une voix sûre d’elle répondit à sa place.

- Ils sont morts.

Le coeur de la jeune femme se fendit. Elle tourna la tête vers le propriétaire de cette voix si détachée de la tragédie qu’elle lui annonçait. Lorsqu’elle se rendit compte qu’il s’agissait de Doflamingo, elle s’immobilisa.

Le Shichibukai, paré de son éternel sourire, s’approchait de son lit, malgré les protestations du personnel soignant selon qui ce n’était pas l’heure des visites. Doflamingo se laissa tomber sur la chaise positionnée à côté du lit de la marine.  

- Enfin, la plupart, certains sont encore en vie.

Isiris fronça les sourcils, un sentiment de dégoût l’envahissant face à l’attitude si insensible de son interlocuteur.

- Comment pouvez-vous annoncer une telle nouvelle de la sorte ?
- Je vous résume simplement les faits, mon capitaine.

Elle resta un moment sans parler, à soutenir le regard que le pirate lui lançait à travers ses lunettes. Elle avait l’impression que son âme se brisait en mille morceaux. Elle avait envie de pleurer, mais elle ne le ferait pas. Ce serait déshonorer ses soldats qui se sont battus jusqu’à leur dernier souffle.

Elle prit une grande inspiration. Il fallait voir le bon côté des choses. Certains étaient encore en vie, semblait-il. Et si c’était le cas, c’était grâce à Doflamingo. Il les avait sauvé, il l’avait sauvé elle. Elle eût un soupir. Avoir une dette envers un pirate n’était pas la meilleure chose au monde, mais sans lui il n’y aurait eu aucun survivant. Elle eût un léger sourire, essayant de s’ouvrir un peu plus à lui et de paraître plus sympathique et surtout, reconnaissante.

- Je vous dois la vie, il semblerait.
- Ce n’est rien, très chère. Prenez ça comme… un geste de courtoisie.

Il avait comme sifflé la fin de sa phrase sans détacher ses yeux d'elle et sans quitter son imperturbable sourire. La capitaine baissa un instant les yeux, plutôt mal à l'aise face à une telle réaction.

- Je crois que je ne me suis pas présentée comme il le faut. Je suis le capitaine Isiris.
- La fougueuse fille d'Aokiji. Oui, je suis au courant.

Le sourire du Shichibukai s’était agrandit et cette fois-ci, il ne semblait pas méprisant comme à Dressrosa. Il semblait presque... Franc. Enfin, c’est ainsi que Isiris l’interpréta, et alors qu'elle lui rendait son sourire, elle se dit que peut être il n'était pas aussi horrible qu'on voulait bien le prétendre. Il lui avait après tout sauvé la vie.

----- Fin de la Première Partie ------

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