Elementum {Tome 5}

By Alice_univers

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Quand le Tournoi des Trois Sorciers sonne la mort de Cedric Diggory, c'est tout l'univers de Mélody qui se bo... More

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XXXIII
XXXIV
Annonce et remerciements

V

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By Alice_univers

- Test numéro 56, entendis-je de loin.

Mais je ne préoccupe pas de ce qu'il dit. Je suis comme une morte assise dans un long fauteuil hospitalier où mes mains, mes chevilles, mon front et mes abdominaux sont retenus par d'épaisses sangles en fer. Si ça aurait été plusieurs mois auparavant, je crois que j'aurai gémi de douleurs, pleurée à en perdre connaissance. Mais aujourd'hui, mise à part une migraine affreuse, je ne ressens qu'un soupçon d'espérance, même si je sais que cela ne sert strictement à rien ; je perds de plus en plus l'espoir qu'on me sorte d'ici. Après tout, on m'a bien abandonné une fois, pourquoi serait-ce différent avec d'autres ? Ils m'ont promis... Ils m'ont dit qu'ils m'aimaient... Mais n'était-ce pas un piège pour me rendre émotive ? Parce que s'il y a un point que j'ai retenu, et je crois - je pourrais m'en faire vomir de penser ça - que Dolores Ombrage avait finalement raison, c'est que les sentiments, le genre de choses qu'on peut ressentir... Ça ne fait que deux choses : soit nous rendre pleinement heureux, soit nous faire demeurer à jamais dans la souffrance et la culpabilité. De mon côté, c'est la seconde possibilité. Car j'ai vite compris... j'ai vite appris... qu'en réalité, les émotions, bien qu'elles nous fassent encore sentir Humain, qu'elles nous raccrochent à notre Âme et souvent à notre Ego, ne sont qu'une démonstration de ce qui est inutile si on est dans une condition comme la mienne, séquestrée dans les souterrains d'un ministère de la Magie voulant me transformer en machine à tuer. Je ne sais même pas combien de temps j'ai pu attendre, à espérer qu'on vienne me sauver... mais au final, personne ne vient jamais nous sauver. On doit se débrouiller seul.
C'est à ce moment-là que je doute fortement, plus qu'auparavant, que la vision de David dans cette pièce enflammée était la Réalité. Qu'est-ce que la Réalité, d'ailleurs ? Est-ce dans les rêves ou dans le monde physique, où asservissement et douleur, incompréhension et dépression, sont les principales sensations ? J'avais fait une promesse moi aussi, ou peut-être qu'une simple parole en l'air, je ne sais plus... que je resterais fidèle à moi-même, que je ne les laisserai pas me faire devenir un pantin écervelé pour anéantir et asservir un peuple Magique et Moldu... Et je ne l'ai pas tenu. Du moins, j'ai essayé. Tellement essayé d'être forte et courageuse. Mais je n'en ai plus la force. Je n'en ai plus l'envie. Après tout, à en entendre Éléona, ma mère adoptive qui m'a toujours aimé... Tout arrive pour une bonne raison. Et si je dois devenir une arme, autant en finir maintenant, bien que je m'en refuse encore. J'ai même perdu l'espoir de revoir un jour George. Ha ! On s'était jurés de rester forts, que tout irait bien tant qu'on était tous les deux, tant qu'on était ensembles. Mais ce n'était que vaines paroles. Aujourd'hui, ce n'est même qu'une partie d'illusion.
Je sens l'aiguille me traverser le bras, mais comme la douleur qui m'y parvient, je n'en fais rien. Je ne ressens que l'amertume et la haine, l'envie destructrice de tous les tuer pour ce qu'ils réussissent jour pour jour à faire de moi.

- Guerre - quatre. Asservissement, joie - trois. Ordres...

J'ai l'impression que mon sang bouille en moi, que mon cerveau est en train d'exploser, mais j'encaisse en serrant les dents, résistant mentalement.

- ... calamité - deux. Souris, vipère - un.

Plusieurs voix résonnent dans ma tête. Plusieurs sortes de murmures qui me répètent sans s'arrêter les mots que Rodriguez vient d'épeler. J'hurle mentalement pour les faire taire, les yeux crispés, les mains et les pieds engourdis... Je résiste. Je ne cesse de me concentrer sur une seule chose : je suis une guerrière, je ne me laisserai pas faire. Je crie par-dessus les voix, je les ratatine comme si qu'elles ne sont, comme moi, que de fragments éphémères.
Ma concentration me donne du fil à retordre à cause de l'Endoloris qu'on me lance sans arrêter de me répéter les onze mots à l'oral.

- Guerre - quatre. Asservissement, joie - trois. Ordres, calamité - deux. Souris, vipère - un.

Ma tête semble vouloir exploser, mes os se disloquer, mes veines s'entailler... Je ne peux plus durer. J'hurle comme une aliénée, alors que mes yeux ont l'air de faire trois sauts arrières dans leurs orbites, bien que mes paupières restent closent.
J'entends plusieurs cris de surprise, et un de douleur, me laissant penser que mes mains sont devenus un feu tout puissant, brûlant un médicomage sans que je m'en rende compte. Un nouvel Endoloris me fait tressaillir pour me déconcentrer et ces mêmes lames chauffées à blanc rentrent à l'intérieur de mes tempes, m'anéantissant en douleurs, refroidissant en congélation tout ce qui se trouve autour de moi. Mais cela s'arrête aussi vite que mon hurlement.
Je tremble... tout mon corps donne l'impression d'être une torture à lui seul, me lançant comme de l'électricité qui ne parvient jamais à mon cœur, mais qui me fait toujours souffrir abondamment, de la même façon que si j'étais sur des épines en asphalte brûlant sous le soleil de midi, dans le désert de Sonora.
Je tente de me rafraichir, de calmer ma tension avec mon don, mais n'y arrive pas ; mes mains givrés et moites sont aussi en sueur que mon dos, tel une chaufferie à sa pleine puissance en été.

- Ouvrez les yeux, entendis-je.

Je les garde fermés en levant mon majeur, la main plaquée contre le fauteuil, désapprouvant le fait qu'on me donne des ordres.

- Ce n'est toujours pas assez puissant, constate Cornelius Fudge avec agacement.

- Vous l'avez profond, hein ? me moquai-je, le souffle court.

La seule bonne chose est que je n'ai pas perdu l'usage de la parole, même si ma voix est entièrement enrouée.

- Ouais, ce n'est pas assez puissant, approuve Rodriguez.

Les patches posés sur mes bras, mon buste et mes tempes me font soudain serrer les dents par la dose d'électrochocs qu'ils viennent de m'envoyer. Ma langue semble vouloir rentrer dans ma gorge par la douleur.

- Ces inventions moldues ne servent à rien, alors ! rétorque Fudge alors que la douleur s'arrête.

- Oh si, c'est ce qu'ils utilisent pour soigner les gens atteints de folie, ainsi que pour former leurs soldats les plus hauts gradés. Après, si vous voulez autre chose de plus puissant, je peux vous conseiller...

Mais je n'entends pas la suite. Mon regard, bien que fermé, s'assombrit. Kristine est là. C'est elle qui vient de parler. C'est elle qui leur a fourni le matériel nécessaire !
Ne pouvant pour autant pas esquisser un mouvement, je lui lance :

- Alors maintenant, tu passes à la vieille méthode moldue, c'est ça ?

Je parviens à ouvrir les yeux, les dents durement serrées, la mâchoire aussi crispée que le reste de mon corps, mais même dans ma vue floue, j'aperçois son sourire malsain.

- Je te l'avais dit que tu finirais en une arme.

- Même quand j'avais six ans, il faut croire, dis-je en la maudissant.

Je la vois s'approcher de moi et sortir une aiguille qu'elle donne au médicomage. Celui-ci la consulte du regard et Kristine répond :

- Quand je vous ferai signe, administrez-le lui.

- Qu'est-ce que c'est ? demandai-je.

Elle se penche vers moi en me surplombant de toute sa hauteur avant de retirer mes patches à mes tempes pour les remplacer pas d'autres pourvues de pointes métalliques qui me font grimacer lorsque je les sens pénétrer dans ma peau.

- Dans une autre Dimension Mortelle, sur la Terre 199999, me chuchote-t-elle ; ces patches sont normalement reliés à une Machine de Suppression Mémorielle. Mais comme on a la magie de notre côté, et non la technologie Moldue comme tous les Gouvernements le font avec le projet MK ultra - en enlevant des personnes triées sur le volet, prétextant à des terroristes -, ce ne sera qu'un moyen beaucoup plus simple de te conditionner, avec une partie d'effaçage de mémoire. Comme ça, tu te souviendras d'absolument toutes nos tortures, mais pas de ta famille déprimante. Quand tu les reverras, tu n'auras qu'un objectif en tête c'est de les tuer.

- Jamais je ne les reverrai, répondis-je. Et que tu sois allée chercher ça dans une autre Dimension par un Haricot Magique, je te préviens d'avance que jamais tu n'arriveras à obtenir ce que tu souhaites.

- Pourtant, j'ai déjà eu ce que je voulais.

- Non, tu voulais me tuer.

- Seulement t'anéantir physiquement.

Elle se redresse en ricanement, me laissant commencer à paniquer. Je tente de me débattre, mais suis trop fermement attachée et les liens de fer me ponctionnent suffisamment d'énergie pour s'en assurer. Kristine est bien des choses, mais tout ce qu'elle dit se produit toujours.

- Guerre - quatre.

Ces simples mots provoquent une réaction dans mes tempes semblables à des bestioles qui m'attaquent petit à petit le cerveau pour le contrôler.

- Kristine, arrête ça ! m'écriai-je.

- J'aime quand tu me supplies... minaude-t-elle dans un souffle sensuel qui me donne envie de vomir.

Elle ricane et passe sa langue scindée en deux sur ses lèvres pulpeuses avant de commencer à prononcer les mêmes mots que j'entends depuis je ne sais combien de jour.

- Asservissement, joie - trois.

Des décharges électriques me traversent le corps, me faisant tressaillir alors que je me fais force à garder mon Occlumancie.

- Non ! grognai-je en me rendant compte que je n'y arrive pas.

- Ordres, calamité - deux.

Je me débats en hurlant aussi fort que je le peux, espérant que quelqu'un arrête ce cauchemar. Je ne peux pas devenir... Je ne peux pas... J'ai promis à David !

- Souris...

Je perds soudain tout contrôle de mes pensées, où je vois défiler devant mes yeux un chaos montant ; des hommes et des femmes en pleurs, des éclairs verts les tuant, des reptiliens humanoïdes levant leurs têtes écailleuses vers moi, une pluie battante, mes mains couvertes d'électricité, enchainées au sol de marbre ; mais pourquoi ai-je autant l'impression que ça ne déplais pas tant que ça ?

- Vipère - un.

Soudain, c'est le trou noir. J'ouvre soudainement les yeux, essoufflée et le crâne bouillonnant. Je regarde autour de moi, perdue mais avec une seule évidence dans l'esprit : obéir.

- Soldat ?

Je lance un regard à cette femme aux cheveux noirs bouclés et au visage pourvue d'une méchanceté que je me fiche éperdument.

- Te souviens-tu de moi ?

- Kristine Astor.

- Sais-tu qui tu es ?

À ses mots, en voyant la lueur d'émerveillement chez ces autres personnes du ministère de la Magie, c'est une soudaine confusion qui s'éprend de moi. Pourquoi ai-je l'impression qu'il vient de se passer quelque chose que je ne veux pas ?

- Soldat, réponds-moi ! ordonne Kristine Astor.

Je la dévisage avant qu'un flash-back me fasse souvenir subitement. Elle n'a pas osé... Elle n'a pas... Elle allait réussir. Mais je suis plus forte qu'elle, plus forte que ces trucs de pacotille ! Je lui adresse alors un regard assassin.

- Je ne suis pas un soldat, répondis-je froidement.

- Dans ce cas, qui es-tu ?

- Une guerrière.

Elle a l'air de se refroidir aussitôt.

- Je suis Nhemmaria, mais ici, on m'appelle Mélody Rogue, continuai-je. Et personne ne réussira à me faire devenir une machine à tuer ! Ton plan vient de se bousiller à la minute près.

Kristine plisse les yeux avec fureur, mais se garde bien de le dire.

- Peut-être, mais vous alliez obéir, intervient Fudge. Il nous reste du temps pour vous conditionner, mais on y parviendra.

- Avec ce matériel Moldu ? me moquai-je. Bonne chance, Corni.

Ombrage dégaine sa baguette magique mais par ma télékinésie, je l'éjecte de sa main. D'ailleurs, l'autre n'a plus de bande médical, dommage...

- Ne parlez pas au Ministre de la Magie de cette manière ! s'écrie-t-elle.

- Holà, dis-je, m'enhardissant de minute en minute. Doucement, l'Ancêtre, calmez-vous un peu. Vous êtes à deux doigts de la crise cardiaque.

Lâcher ce sarcasme m'a fait du bien.

- On aurait pu croire que ce mois de tortures t'apprendraient à fermer ta grande bouche, dit Rodriguez alors qu'Ombrage récupère sa baguette. Mais tu m'as l'air plus insolente que jamais.

- Ce cas particulier... Il parait que ça touche une femme sur cinq.

Mais Kristine ne semble pas voir cela du bon œil.

- On recommence !

Pourtant, ce soir-là, en étant ramenée à ma chambre, je ne peux m'empêcher d'éprouver un creux vide au fond de mon esprit. Comme si que mes émotions se sont encore plus éteintes qu'avant... Et les jours qui suivent, peut-être les semaines, ne sont que moultes répétitions de leurs tentatives de conditionnement. À chaque fois, c'est constamment plus long pour que je me souvienne de ce qui s'est passé, pour que je me détache de ce sentiment de vouloir nuire, tuer tout ce qui fait barrage aux ordres donnés. Mais je reviens toujours à moi, pour la grande haine de Kristine et du Ministre de la Magie. Dans ces moments, je me répète difficilement que ça va rester ainsi... Pourtant, j'angoisse énormément. J'ai plus peur que jamais. S'ils y arrivent un jour et que ce jour ne soit celui de trop, qui pourrait m'aider à m'en sortir ? Qui, à part moi-même, aurait assez de conscience pour me faire revenir à celle que je suis ? Le seul point que je ne retire pas est cette même pensée : même si les autres ne viendront jamais me chercher, qu'ils ne sont pour moi rien de plus qu'une illusion parmi celles lancées par Ombrage pour me faire douter, je ne peux pas m'empêcher de me répéter d'être forte. Je suis une battante et l'ai toujours été ! Je reste une guerrière avant tout qui n'a peur de rien, ou presque, car le conditionnement m'effraie au plus haut point... Mais je n'ai jamais eu besoin de personne et je garderai la tête haute même si je dois en mourir !

- Décidemment, tu es téméraire ! persiffle Rodriguez.

- Et... je continuerai... à l'être... grognai-je de douleur en crachant le sang qui m'est remonté dans la gorge.

La chose que je ne douterai jamais c'est de la lâcheté dont le ministère de la Magie fait preuve. J'ai déjà les côtes endolories et Rodriguez en rajoute une couche ; ce matin, en dépit de me faire devenir une machine à tuer, lui et ses petits abrutis de gardes m'ont amené dans une pièce où on m'a attaché les poignets de force à une corde en fer pendante au plafond. Et là, pour voir une nouvelle fois mon endurance à la douleur, Rodriguez a commencé à me frapper avec ses poings, comme si que j'étais un sac de punchingball. J'ai l'impression que mes os, principalement mes côtes, sont cassées de par et d'autre mais je fais abstraction de la douleur en ne visant qu'une seule chose : les guerrières ne se reposent pas.

- Tu n'es qu'un lâche, crachai-je.

Je crie de douleur en sentant qu'il vise toujours le même point.

- Tu veux que j'arrête ? dit-il. Alors cesse de tenir tête aux plus puissants.

Un nouveau coup me fait tourner la tête alors que je me fais force à rester consciente, attendant le moment venu.

- C'est dans ma nature... grognai-je.

- Sauf que ta nature... dit-il lentement dans un ricanement sombre. Ta nature n'est pas humaine... Toi-même, dans ce petit corps frêle mais attractif naturel, tu ne l'es pas...

  Sa main longe doucement ma carotide pour descendre à ma clavicule, me la caressant. Ma respiration s'accélère. La panique me gagne.

- Sauf que ce corps frêle résistera à tous tes coups ! dis-je aussitôt.

  Il ricane en me regardant dans le blanc des yeux, laissant sa main parcourir mon buste dans un geste qui me rappelle d'horribles souvenirs. Non... Pas ça ! Il ne va pas... Il ne ferait pas ça !

- Tu as peur... dit Rodriguez avec un sourire malsain. N'est ce pas ? Mais... peur de quoi ?

  Il prend le haut de ma chemise tachée de sang entre ses doigts, y craquant les premiers boutons alors que les larmes me montent et que je ferme les yeux pour les retenir, la mâchoire contractée de dégoût, suppliant l'Univers tout entier qu'il ne me viole pas comme il a tenté de le faire la dernière fois.

- Tututute... Ne commence pas à pleurer, c'est tout ce que tu mériterais, sussure-t-il dans un murmure rauque tout près de mon oreille.

  J'en ai des frissons d'horreur et de dégoût.

- Ne fais pas ça ! m'écriai-je quand il commence à me déshabiller de mon haut.

  Son regard de porc tombe sur mes côtes endolories, rougies. Puis il remonte à ma poitrine dont la respiration est aussi rapide que le galop d'un cheval. Il s'y attarde un long moment en se léchant les lèvres.

- Oh... N'es crainte... Je ne le ferais pas maintenant... Ou en tout cas, pas comme ça. Pas avant que tu n'aies reçu ta dose matinale d'expériences. Et là, et seulement là, après que tu m'aies supplié d'arrêter, je m'occuperais de toi comme il le faut. Après tout... le Conditionnement nous sert aussi pour t'avoir comme un jouet.

  Il m'assène un brusque poing dans l'estomac, me tordant de douleur mais pourtant, je remercie ma bonne étoile qu'il ne me viole pas. Rodriguez se retourne aussitôt pour prendre un électrochoc. Je prends alors cette opportunité pour enfin me débarrasser de lui.
Les pieds nus joints, les jambes tendues, je les balance avec les forces qu'il me reste et les lie brutalement autour de son cou en tenant la position. Il tente de me donner un coup mais je redouble d'effort en criant de rage, avant de forcer sur mon don et mes émotions. En un instant, il se met à hurler comme un diable en sentant sa peau brûler alors que je contracte autant que possible mes abdominaux, ignorant mes côtes douloureuses, le soulevant petit à petit de terre pour ramener mes jambes vers moi. Sa langue sort de sa bouche tellement il étouffe, sa peau devient d'un bleu cyanosé... Assurée d'avoir son oreille près de ma bouche, je crache :

- J'emmerde ta pitié !

... et dans un « Crac » brutal, je lui brise la nuque sans culpabilité.
Plus aucun bruit ne survient pendant quelques instants où je garde cette position, histoire d'être sûre de bien le voir pendre comme une piñata comme il me l'a longtemps fait subir. Puis je relâche mes jambes, le laissant tomber au sol dans un fracas, mort. Je l'observe avec un certain regard méprisant. Je ne sais pas si c'est mon manque crucial d'émotions depuis que j'ai atterri ici, mais j'ai une satisfaction personnelle : pour toutes les crasses qu'il m'a faite, pour toutes les tortures et le plaisir qu'il y a apporté, pour la tentative de viole sur moi, je ne retiens pas mon sourire sadique à le voir mort. Jamais auparavant je n'aurai imaginé achever sa vie aussi facilement, mais je n'ai aucun remord qui puisse me tordre de culpabilité. Il le méritait. Comme ceux que j'ai brûlé dans mes flammes, lorsque j'avais six ans.
Avec mon pouvoir de télékinésie, je me concentre à fond et envoie une volute de fumée blanche dans les liens en fer, imaginant en former la clé. Au même moment où je me réceptionne difficilement au sol, la porte s'ouvre dans un claquement bruyant. Je fais ainsi face à une ribambelle de gardes, puis à Dolores Ombrage et enfin Cornelius Fudge. Kristine n'est pas là, ce n'est pas étonnant. Elle a déjà dû anéantir son Illusion d'elle-même et repartir d'où elle est venue.
J'ai un sourire au regard presque psychopathe qui s'étale sur mes lèvres en voyant leurs états de choc face au visage calciné d'un Rodriguez mort, étalé au sol. Je reboutonne ma chemise d'un geste sec.

- Je crois qu'il va falloir trouver un nouveau chef des Aurors, dis-je avec toute l'arrogance que pourrait avoir Estella, la cousine de Daniel.

Je me surprends à ne montrer aucune compassion pour certains des gardes qui semblent accablés de tristesse et d'amertume. Mais mon épuisement total me fait tituber en arrière. Je me retiens de justesse à un des murs, une main à mes côtes.

- Emmenez-la immédiatement, ordonne Fudge.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Ne pouvant pas me défendre par manque d'énergie, je les laisse m'emmener. De toute façon, quoiqu'il arrive, ils trouveront un moyen pour m'obliger à les suivre. Je lance un dernier regard au corps sans vie de Rodriguez, avant d'être escortée jusqu'au Billard à injections, là où ils essaient sans cesse de me faire devenir une machine à tuer. Je trouve quand même la force de me débattre mais on m'y installe déjà. Le fer me fait grimacer de douleur mais je laisse bien vite tomber l'idée de gesticuler ; il me faut toute la concentration nécessaire pour contrer leur lavage de cerveau.

Quelques heures plus tard, je me fais balancer dans ma cellule comme une vulgaire poupée de chiffon, atterrissant en roulades douloureuses auxquelles je ne tiens pas compte car je foudroie du regard les deux gardes ; mais ces idiots sont déjà partis, refermant à triple-tours la porte. Je me relève difficilement, les côtes si endolories que mes jambes cèdent avant que je me rattrape au premier mur face à moi. Particulièrement essoufflée, je me mets à soudain tousser et remarque que je viens de cracher du sang dans ma main. Je fronce les sourcils, me demandant si ça a à voir avec ce qu'il vient de se passer.
J'ai vraiment cru qu'ils allaient réussir une bonne fois pour toutes à me conditionner, cette fois-ci pour de vrai.
Lorsque Ombrage a fini de prononcer les mots, et qu'elle m'a demandé qui j'étais, je lui ai simplement demandé ce que j'étais sensée être à ses yeux. Elle m'a sourit avec un regard acidulé de satisfaction avant de me pointer du doigt un Auror qui ne m'avait jamais rien fait et qui passait par-là. Elle m'a ordonné de le tuer avec mes pouvoirs, mais ma raison émotive m'a fait résonner autrement : il était innocent. Tout m'est donc revenu à ce moment-là en tête, mais pendant un instant j'ai cru vraiment vouloir le tuer, comme si qu'une force invisible m'y obligeait et que j'y consentais bêtement, aveuglée par une envie extrême de suivre les ordres. Cette simple pensée m'effraie moi-même et ne cesse de m'angoisser. Ils vont y arriver un jour, je le sais. Et je n'en ai pas envie. Juste après ça, lorsque j'ai montré que le conditionnement n'avait pas fonctionné, Ombrage m'a fait revivre une fois de plus ses simulations. Croyant que George était réel cette fois-ci, je lui ai avoué mes craintes sur ce que je craignais être vrai... Mais finalement, ce n'était pas à lui que je disais tout, mais à Ombrage et Fudge. Maintenant, je panique réellement.
Lorsqu'on connait les faiblesses de quelqu'un, on est capables de l'atteindre dix fois pires. Et dans mon cas, cela pourrait être clairement catastrophique.
La main où j'ai craché le sang à mes côtes dont l'une saigne aussi, je regarde le collier que Daniel m'a donné, coincé dans le creux de ma paume gauche.
Il m'a dit que ça m'aiderait si j'étais perdue, que ça me ramènerait toujours à la maison, au manoir ou même chez lui et Tantine... et que si j'étais dans le besoin, je n'avais qu'à lui faire une demande.

- Je veux simplement qu'on me sorte d'ici... murmurai-je.

Je referme ma main autour du collier au pendentif en cristal, fermant mes yeux et soupirant. Je me sens si épuisée, si énervée, si émotive... J'ai l'envie inlassable de tout laisser tomber, comme ses larmes qui commencent à rouler toutes seules sur mes joues. Une douleur atroce m'éprend le cœur. M'ont-ils finalement vraiment abandonné ? Si oui, comment ont-ils pu ? Comment ont-il pu faire comme si que je n'étais plus rien ? Ils m'ont dit que jamais ils ne m'abandonneraient, mais comment espèrent-ils que je m'en sorte sans eux ?
Je fonds en larmes, tombant à genoux au sol qui se couvre de verglas. Celui-ci vient couvrir les murs et la porte, m'enfermant dans un cyclone d'émotions qui m'emportent tellement de douleurs que je ne peux qu'hurler silencieusement. Le ministère m'aura vraiment tout prix ; George, ma vie, ma liberté, mes Artefacts... Et bientôt, ils feront taire l'Humanité que j'ai en moi. La seule flamme qui fait celle que je suis.

- Sauvez-moi... murmurai-je, le cœur brisé de douleurs.

[...]

Point de vue George

« Sauvez-moi ! »
C'est un hurlement qui me réveille en sursaut. Mais pas n'importe quel hurlement ; je l'ai peut-être entendu dans ma tête, dans mon cauchemar où je la revoyais encore se faire éloigner de moi, mais je sais que c'est Mélody. Je ne sais pas ce que ces ordures lui ont fait, je ne sais pas comment je peux l'entendre, mais j'ai l'envie de tout détruire pour la voir, ne serait-ce que la serrer dans mes bras. Mais je ne peux pas ! Je suis là, enfermé depuis je ne sais combien de temps, à ne trouver que très peu de fois le sommeil, et c'est bien assez suffisant pour que j'hurle au type qui m'amène mon plateau repas où elle se trouve, ce qu'ils lui ont fait. Mais je n'ai jamais de réponse, jamais ne serait-ce qu'un indice qui m'assurerait qu'elle va bien. Évidemment, je sais que c'est faux, qu'ils doivent la torturer. Et cette simple pensée me fait hurler de rage en frappant le mur avec force. Mes phalanges en saignent mais je n'en fais pas attention. Dans ma tête, ses hurlements déchirants ne cessent de résonner. Comment c'est possible que je les entende, je l'ignore, et je me demande encore ce que je peux faire de mon côté.

- Putain, mais qu'est-ce que vous lui faites ? dis-je tout haut.

Dès le moment où j'ai su par mon père que le ministère de la Magie recherchait les personnes comme elle, j'ai paniqué intérieurement en ayant la fureur qui menaçait d'éclater au grand jour. Personne n'a droit de lui faire du mal ! Elle est la personne la plus gentille, la plus douce, la plus incroyable que j'ai jamais rencontré dans ma vie et il faut qu'un simple groupe de personnes détestant la différence veuille lui faire du mal ! Pourquoi ? Pourquoi la vie s'acharne-t-elle sur elle à ce point ? Parce que je sais pertinemment, même si elle ne me l'a jamais dit, qu'elle a eu une enfance extrêmement difficile. L'apparition de Kristine et les explications qui en ont suivi suffisent à le prouver.
Je me souviens encore du jour où on nous a emmené de force. J'avais promis à Mélody qu'en restant ensembles, tout irait bien, que je la protégerais toujours... Mais j'ai juste l'impression de lui avoir menti, de l'avoir abandonné. C'est un sentiment que Fred, le connaissant, doit ressentir aussi ; tout comme pour Mélody, lui et moi détestons être loin l'un de l'autre. Et tout ça, évidemment, c'est en grande partie de ma faute. Si seulement j'avais été plus fort, j'aurai pu la protéger. J'aurai dû la protéger ! Comment pourrais-je prétendre l'aimer si je ne suis pas capable de la protéger ? La question ne se pose même plus : j'ai toujours prétendu, j'ai toujours promis qu'elle ne risquait rien avec moi, et pourtant, nous en sommes là. C'est pour ça que j'ai persisté à vouloir que Mélody m'apprenne ses techniques de combat, pour que je sois certain de la protéger comme il se doit ! Mais au lieu de ça... On est dans la merde jusqu'au coude et on est séparés, qui plus est. Alors franchement, je me dis que je suis vraiment nul dans cette histoire et que je ne fais rien de ce que je devrais normalement faire. Bordel !
Et je me demande comment doivent se sentir les autres... Connaissant Maman, cette dernière doit être folle d'inquiétude. Papa essaie sûrement de trouver un moyen avec Éléona et Daniel pour nous sortir d'ici. Je suis certain que Fudge et sa fidèle connasse nommée Dolores Ombrage font tout pour qu'on reste enfermés ici.

J'entends alors un sorte de grésillement étrange et redresse avec épuisement ma tête - au préalable entre mes mains - vers la droite, avant de sursauter.
D'abord petit, un cercle d'un bleu scintillant se dessine en commençant à briller de plus en plus fortement, s'agrandissant jusqu'à former un espèce de portail prenant toute la grandeur du mur.

- Vous êtes sûr que c'est là ? demande une voix.

- Cette fois-ci je n'en doute pas, répond une autre.

Je fronce les sourcils en reconnaissant ces voix et suis hébété en voyant cinq silhouettes sortirent du portail. Tout d'abord des ombres, elles finissent par devenir Fred, Papa, Éléona, Daniel et Professeur Lupin.

- Oh... putain... murmurai-je, estomaqué.

- Langage ! chantonne Daniel avec amusement.

Je regarde derrière le portail pour m'assurer que je n'ai pas halluciné, mais rien. Mais avant que j'ai eu le temps de dire quoique ce soit, c'est Fred qui vient me serrer dans ses bras avec une force surprenante. Je resserre l'étreinte, le cœur battant la chamade, les larmes aux yeux. Ce n'est pas une hallucination, ils sont bien là... Ils sont bien là !

- Co... Comment vous...

Mais le portail se referme déjà, comme si qu'il n'avait jamais existé.

- Fiston ! s'exclame Papa en venant m'étreindre avec une force qui faillit d'abord m'étrangler.

- Papa ! soufflai-je, soulagée.

- Putain, tu ne sais pas comment tu m'as manqué ! s'enquit Fred.

On se relâche Papa et moi et je serre à nouveau mon frère dans mes bras, ne savant quoi dire par leur apparition soudaine.

- Je le savais que vous alliez finir par nous sortir de là !

- Finir, oui, mais on a eu énormément d'embûches pour vous retrouver, répond Éléona avec inquiétude.

Je me tourne vers elle. J'ai toujours l'impression de voir une seconde Mélody, avec ses longs cheveux blancs et ses yeux turquoises, mais en plus âgé et plus grande... Pourtant, là-dessus, Daniel me donnera toujours les jetons avec son imposante carrure digne d'un catcheur américain. Seulement, leurs cernes de six pieds de long et leurs airs inquiets font barrage à l'habituel prestance que je leur connais, c'est même stupéfiant.

- Comment ça ? demandai-je, me faisant maintenant à l'idée que Mélody et moi allons enfin sortir de cet endroit maudit.

- Fudge savait qu'on tenterait de vous sortir d'ici, explique Daniel avec une lueur de colère effrayante dans le regard ; il avait donc tout prévu pour nous en empêcher en créant un champ de force autour du ministère.

- Je ne sais toujours pas comment il a réussi à faire une chose pareille, mais je n'avais jamais vu ça, ajoute Éléona.

- Ce n'était pas de ta faute, lui dit Lupin.

- Si, ça l'a été et ça l'est encore, mais on en reparlera plus tard, tranche-t-elle avant de consulter son étrange montre à son poignet ; le temps presse, si on n'agit pas maintenant, on ne pourra plus rien faire.

- De quoi vous voulez parler ?

- De Blondinette, me lance Fred avant de passer un bras sur mes épaules. Tu as une sale gueule, Gred.

- Mélody doit être bien pire, répondis-je.

- J'en ai bien peur, affirme Daniel. Crevette ?

Bien qu'elle lui lance un regard exaspéré, et que Fred et moi pouffons légèrement de rire, Éléona nous dit :

- Remus, tu pars avec Daniel et Arthur pour récupérer les Artefacts de Mélody. Avec un peu de chance, vous les retrouverez dans le bureau de Fudge. Celui-ci en sort dans deux minutes trois, ce qui vous laisse une marge de dix minutes cinquante. De notre côté, vu notre vitesse, je dirais huit minutes de marche pour arriver à la cellule de Mélody, mais comme George est épuisé, on ne disposera que de neuf minutes cinquante-cinq, exactement le même temps pour vous pour nous retrouver à cent mètres d'ici, si je ne me trompe pas.

- Tu te trompes pas, simplement, tu ne prévois pas les imprévus, fait remarquer Remus.

- Une minute, comment vous pouvez être autant certaine ? demandai-je, perplexe, les sourcils froncés.

- Tu oublies que c'est la tante de Blanche-Neige, commente Fred.

Je lui accorde un point.

- On va dire que je prévois toutes les possibilités, répond vaguement Éléona en donnant son Double-Anneau étrange à Daniel.

Il l'enfile à ses doigts en hochant de la tête, parlant du regard avec elle.

- Allons-y, dit Lupin.

Il brandit sa baguette magique et ouvre la porte silencieusement. On se glisse dans les couloirs au même moment que Daniel lance avec un sourire entendu :

- À dans dix minutes.

... avant de créer le même genre de portail que Éléona plus tôt, mais cette fois-ci d'une couleur orange doré, et d'y disparaitre avec Remus et Papa. Je me demande comment ils font leur truc du cercle du destin, mais en tout cas, c'est impressionnant.

- Comment vous nous avez retrouvé ? demandai-je alors qu'on marche aussi vite qu'on peut. Et pourquoi Professeur Lupin était avec vous ? Pourquoi vous n'êtes pas venus plus tôt nous chercher ?

- Tu crois que c'est l'envie qui nous manquait ? rétorque Fred.

- Comme on te l'a expliqué, Fudge a réussi à créer un dôme autour du ministère de la Magie, et plus particulièrement dans les souterrains, répond Éléona. Je ne suis... disons... plus la bienvenue ici depuis deux ans.

- Depuis que vous avez aidé Monsieur Black à sortir d'Azkaban ?

- Exactement.

Mais d'un regard échangé avec Fred, on convient de la même chose : Éléona vient de nous mentir. C'est même la première fois que je remarque que Mélody et elle sont de très mauvaises menteuses. Mais voyant que c'est un sujet sensible, on n'insiste pas plus et bientôt, c'est à dire après au moins une dizaine de minutes, nous arrivons devant une porte où l'encadrement est entouré par une lumière scintillante de couleur bleue. Je comprends pourquoi lorsque Éléona dit :

- Si mon sort fonctionne bien, c'est ici que doit se trouver Mélody.

- Vous avez lancé un sort ? demandai-je.

- Dès qu'on est sortis dans le couloir, j'ai utilisé mon Double-Anneau pour localiser son énergie qui est transmise par la bague que lui a donné Kingsley. C'est pour ça que vous avez cette lumière bleue autour.

Au même moment, des pas arrivent vers nous. Éléona commence à brandir sur ses poings fermés deux sortes de boucliers transparents à lumière bleue scintillante, nous mettant Fred et moi derrière elle, mais se calme aussitôt lorsqu'on voit qu'il s'agit de Papa, Daniel et professeur Lupin.

- Ne t'en fais pas, Léo, ce n'est que nous, dit ce dernier.

- Heureusement, souffle Éléona avant de faire disparaitre ses boucliers bizarres. Vous les avez ?

- Seulement son collier, répond Daniel.

- Ne me dis pas qu'ils les ont détruit ?

Elle semble soudain énervée - chose très rare.

- Comme les tiens une fois que tu t'es enrôlée au ministère, soupire Daniel, visiblement aussi agacé qu'elle.

- Décidemment, ils resteront les mêmes.

Elle remet son Double-Anneau à ses doigts et Papa lance un sort au cadenas en fer de la cellule qui ne comporte aucun barreau, seulement des murs, et la porte s'ouvre dans un grincement sombre. On est aussitôt frappés par la fraicheur de la température sitôt glaciale.

- Putain, qu'est-ce qu'ils lui ont fait ? jurai-je une fois entré.

La totalité de la pièce est recouverte de givre et de glace. Le plafond l'est encore plus à cause des stalagmites énormes qui en pendent, et le sol, n'en parlons même pas, je failli plusieurs fois me casser la figure. Et c'est là qu'on a tous, sauf Éléona et Daniel, un hoquet de surprise, et que mon cœur rate un battement.
Mélody se tient figée sur place, à genoux, les poings serrés vers nous, les avants-bras dégagés, la tête levée et l'expression faciale de quelqu'un qui hurlerait de rage et de douleur. Elle est elle aussi recouverte de verglas qui donne l'illusion qu'elle n'est plus qu'une statue de glace, auxquelles les joues sont striées de larmes congelées. Il n'y a qu'une lueur rouge qui brille au collier qui pend à son cou, comme si que c'était son seul point vital ou quelque chose dans le genre.

- Par Merlin... souffle Papa et Lupin.

Je commence à vouloir me précipiter vers ma Belle, rongé d'angoisse, mais Daniel m'en empêche en m'attrapant par le bras.

- Non ! dit-il.

- Mais on ne peut pas !...

- Ce serait trop dangereux pour toi, répond Éléona.

- En tout cas pour l'instant, appuie Daniel.

Il m'adresse un regard qui me persuade d'attendre, et Éléona s'avance doucement vers Mélody en s'agenouillant devant elle, les larmes aux yeux.

- Qu'est-ce qui a bien pu se passer ? demande Remus.

- Le collier que lui a donné Daniel... Il ne l'a pas recouvert de glace pour que nous l'empêchions de la sauver, il l'a fait pour la protéger.

- La protéger de qui ? Du ministère ? D'ombrage ? dis-je aussitôt.

- Ou de Fudge, suppose Fred.

- Il a dû se passer quelque chose qui a fait déborder son émotionnel, continu Éléona. Une trop grande émotion peut influencer la magie d'un Artefact, qui se doit alors de la protéger. Si quelqu'un la toucherait, il serait aussitôt réduit en tas de poussières.

- À ce point-là ? blêmit Fred.

On s'échange un regard tous les deux. C'est clair que, en dehors de ses compétences de magie et expertise de combats impressionnantes, le don de Mélody donne parfois des frissons.
Éléona ne répond pas et se contente, d'un geste lent et doux, minutieux et protecteur, d'accrocher le collier de Mélody au cou de cette dernière. Aussitôt, comme si que le Collier a aspiré la fraicheur, tout le verglas disparait alors que la glace recouvrant Mélody se met à craquer. Ses yeux se révulsent et elle manque de s'effondrer sur le sol si Éléona ne l'avait pas rattrapé avec une douceur maternelle.

- Voilà ce qui m'inquiétait, dit-elle.

Bientôt, nous voici tous agenouillés autour d'elle et mon inquiétude n'a jamais été plus grande qu'avant maintenant : lorsque Éléona m'affirme que je peux maintenant la prendre dans mes bras, je suis choquée par la fraicheur de ma Belle. Elle semble si frêle, si fragile, si épuisée, que je ne peux qu'être rempli d'une colère noire.

- Ses enfoirés vont me le payer ! dis-je.

- On sera deux à leur botter le cul ! approuve Fred, qui est autant énervé que moi qu'on fasse du mal à Mélody (bien que lui, comme pour Amy, c'est seulement parce que c'est comme sa petite protégée).

- Vous attendrez, je suis le premier sur la liste, nous lance Daniel.

Ça doit être plus important pour lui, car il s'agit de sa fille adoptive, pas de n'importe qui.

- Sauf qu'on ne peut pas faire ça comme ça, intervient Éléona. Arthur aurait trop de problèmes, sinon, et pour l'instant, je préfère que nous y allions tout de suite avant que...

Mais à peine a-t-elle dit ces mots qu'on entend des pas courir dans le couloir.

- Comment ça, il n'est pas dans sa cellule ?

- Merde, c'est Fudge ! jurai-je.

- S'il a réussi à s'enfuir, il a dû la rejoindre.

- Dolores Ombrage, comprend Papa, bien qu'il soit particulièrement étonné.

- Vite, ils ne vont pas tarder, ajoute Lupin.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Éléona agite ses mains et créé à nouveau le même portail que tout à l'heure, lorsqu'ils sont arrivés dans ma cellule. Je passe un bras sous les genoux de Love, l'autre autour de son dos, et suis stupéfait en sentant qu'elle est bien plus légère qu'avant. Mais je ne m'en préoccupe pas sur le moment et traverse le portail avec les autres.

TIN.TIN.TIIIIINNNNNNNNNN !!! Et ils sont enfin sortis de ce merdier avec le ministère de la Magie (pour l'instant). Et cette scène avec le portail... Mamamia, j'espère que vous avez bien vu la référence, parce que ça va être important pour la fin du tome 8 ça ! (mdr, vous en n'êtes qu'au tome 5 !)

N'hésitez pas à lâcher une p'tite étoile si ça vous a plu (comme les commentaires, j'adore :D ), ça aide à savoir si ça vous plait :)

BYE MES POTTERHEADS

L'Auteure

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