Hey!
Comment allez-vous? J'espère du fond du cœur que vous et votre entourage allez bien, et que vous prenez soin de vous pendant cette période de déconfinement ❤️
Aujourd'hui, j'ai décidé de parler de santé mentale – si vous me suivez sur Instagram (@Justeviviana), vous savez que c'est un sujet que j'aborde régulièrement, tout simplement parce qu'il n'y a rien de honteux de parler de cela – au contraire, en parler aide à aller mieux!
Ce chapitre va aborder principalement:
• Ce que représente l'anxiété pour moi
• La surcharge sensorielle
• Mes solutions pour me sentir mieux
• Mes crises d'angoisse (comment je les reconnais, et comment je m'en sors)
Pour vous remettre en contexte, j'ai passé le confinement sans mes parents, en solo à Barcelone avec mon grand-frère, puisqu'on fait nos études ici – on n'a pas pu rentrer en France par un mélange de mauvais timing et mauvaises décisions, mais après tout, c'était difficile de prévoir que quelque chose qui devait durer deux semaines s'allonge sur trois mois.
Je suis de nature anxieuse, avec une tendance à réfléchir de trop, sur tout, tout le temps, et je suis de base sujette à l'insomnie, et comme beaucoup de monde pendant le confinement, ma santé mentale a pris un coup — au point où j'en suis arrivée à des crises d'angoisse et une surcharge sensorielle (qui est commune chez les personnes atteintes d'autisme, mais qui peut toucher n'importe qui faisant face à de l'anxiété).
Dans ce chapitre, je vais simplement tenter d'expliquer ce que j'ai ressenti pendant mes angoisses, et ce que j'ai fait pour essayer d'aller mieux, en espérant pouvoir aider ceux parmi vous qui en ont besoin :)
Gardez en tête que je suis loin d'être experte dans le sujet ou psychologue – tout ce que je raconte ici n'est que tiré de mes expériences personnelles, et les ressentis varient entre les personnes!
Il faut savoir que l'anxiété, contrairement au stress, n'a pas de cause clairement identifiable – c'est plutôt un sentiment global. Dans mon cas, ça a été causé par beaucoup de choses à la fois – énormément de travail pour l'université, être loin de mes parents, la situation avec le coronavirus en général, ne pas savoir quand j'allais pouvoir rentrer chez moi, le manque de sommeil, etc... ce qui a résulté en un état constant d'angoisse, d'agitation, de peur et, dans certains cas, à des crises.
Il y a des jours où je fais de la surcharge sensorielle (sensory overload en anglais, c'est le terme que j'utilise normalement et j'espère que c'est la bonne traduction en français), c'est à dire que dès que je me lève, tous mes sens sont hypersensibles. Ces jours là, la lumière me dérange, ainsi que les bruits forts, les vêtements serrés, les odeurs fortes... Et j'ai généralement envie de me rouler en boule dans mon lit. Si quelqu'un hausse la voix sur moi, je vais sûrement avoir envie de me recroqueviller et pleurer, par exemple.
C'est comme si tout était trop, trop, trop, et que votre cerveau ne savait pas comment gérer toutes les informations à la fois.
Pendant le confinement, j'ai passé ces journées-là dans des pulls larges et en short (les pulls larges me font sentir en sécurité), avec de la musique de pluie et piano dans les oreilles, dans une pièce avec peu de lumière. J'évite de devoir prendre de décision, je préfère ne pas parler et j'ai juste envie que la nuit arrive parce que tout est calme.
Plus généralement, pour faire face à mon anxiété pendant cette période compliquée, j'ai essayé et trouvé plusieurs méthodes:
• Certaines playlist.
J'ai mentionné avant de la musique de piano avec de la pluie (que j'écoute en ce moment même), mais j'ai également écouté principalement des chansons de BTS – c'est un groupe qui m'a déjà énormément aidé dans le passé, donc j'associe du réconfort à leur musique.
Je conseille cette vidéo! Clairement ma préférée pour se relaxer.
• Peindre
Contrairement à l'écriture, où je dois me concentrer sur mes mots, sur l'histoire, etc..., peindre me vide totalement l'esprit – j'ai particulièrement apprécié peindre des fleurs à l'aquarelle, je trouvais ça très relaxant.
• Dessiner sur ma peau à l'eyeliner waterproof.
Ça peut paraître bizarre, mais j'ai passé beaucoup de nuits d'insomnie à dessiner des fleurs sur mon avant-bras. J'aimais voir le contraste du dessin noir sur ma peau, et je trouvais ça comme... réconfortant, d'avoir un dessin semi-permanent sur ma peau, quand tout semblait flou autour de moi.
• Lire des fanfictions.
Encore une fois lié à BTS, mais lire des histoires avec eux en personnages m'offrait un sens de réconfort dont j'avais besoin – et, la plupart du temps, je lisais des histoires douces qui me réchauffaient le cœur.
Je n'ai jamais aimé la solitude, et le confinement avec mon grand-frère pour seule compagnie m'a fait sentir bien seule par moment, donc j'avais besoin de lire des choses mignonnes et peu compliquées.
• Faire du sport!
Le seul moment du confinement pendant lequel j'ai réellement eu une mentalité saine était quand je me suis mise à faire du sport (en intérieur) six fois par semaine, le matin. J'utilisais des vidéos sur Youtube, et honnêtement je me sentais super bien après.
Malheureusement les dernières semaines se sont corsées, avec mes cours en ligne entre 8h et 14h + tout mon travail, donc j'ai arrêté, et je l'ai ressenti.
• Méditer.
Une abonnée m'a partagé une application qui s'appelle Kardia, qui t'aide à te concentrer sur ta respiration pendant quelques minutes, et ça m'a énormément aidé, en particulier lorsque je sentais une montée d'angoisse arriver. C'est toujours un peu compliqué, au début, de rester concentrée sur sa respiration, mais au bout d'un moment ça va tout seul. Je recommande vivement l'application – j'ai personnellement acheté la version payante (vous avez le droit à dix jours d'essai gratuit lorsque vous l'installez), mais vous pouvez l'utiliser sans payer :)
• Appeler mes parents ou mes meilleures amies.
Entendre leurs voix, voir leurs visages à travers un écran, parler avec quelqu'un de familier autre que mon frère... Ça m'a fait beaucoup de bien. Je sais que ma mère a énormément souffert de la situation également, et c'était parfois elle qui m'appelait parce qu'elle n'allait pas bien et qu'elle avait besoin de parler. Beaucoup de mes tantes m'ont appelée à l'improviste, et ça me faisait toujours plaisir, de savoir qu'elles pensaient à moi.
• Ranger.
Vivre sans ses parents et avoir un emploi du temps surchargé (même en confinement, merci l'université), ça peut très rapidement résulter en un appartement bordélique (surtout en habitant avec mon frère, mon dieu...).
Lorsque je suis anxieuse, le désordre ne fait qu'empirer mon état, donc ranger les choses à fond peut m'aider à aller mieux – c'est comme si je faisais le tri dans mon cerveau en même temps. Un environnement sain est primordial pour une santé mentale saine!
Bien sûr, ces conseils ne vont pas fonctionner avec tout le monde. L'essentiel, c'est de trouver ce qui vous rassure le plus, ce qui vous offre une sensation de réconfort ou de calme – j'associe des choses positives avec BTS, mais vous pouvez très bien avoir la même chose avec d'autres artistes, un film, une chanson en particulier, un livre, etc... L'important pour moi a été de trouver un encrage, quelque chose auquel m'accrocher.
Je pense que c'est aussi important de se rendre compte qu'il n'y a pas de mal à aller mal. Je sais que je me suis sentie coupable, certains jours, parce que j'étais incapable de travailler de toute la journée alors que j'avais tant de choses à faire, et accepter et comprendre qu'il n'y avait rien de mal à cela, et que c'était important que j'écoute mon corps de temps en temps, m'a aidé à me sentir moins anxieuse.
On a traversé et on traverse encore une période très étrange et déstabilisante, et c'est important d'être moins dur envers soi-même. La situation nous affecte tous différemment, et certains d'entre-nous ont peut-être du mal à se concentrer, à travailler, à se motiver, etc... et ce n'est pas grave. Ce ne sont pas des temps normaux, donc on ne peut pas nous demander d'agir comme en temps normal.
Pour ce qui est de mes crises d'angoisse, je cherche encore ce qui pourra me calmer entièrement – la dernière que j'ai eu remonte à deux semaines et était le résultat de beaucoup trop de stress, quatre heures de sommeil, mon grand-père à l'hôpital (il va bien!) et des débats en direct pour l'université en vidéoconférence, et ça s'est fini roulée en boule dans mon lit, dans le noir, avec de la musique de pluie dans les oreilles, pendant trois heures.
Il m'a fallu 48h pour m'en remettre – si vous en avez déjà fait, vous savez que ça fatigue énormément, autant mentalement que physiquement.
Pour ceux qui m'ont demandé sur Instagram à quoi ressemble mes crises d'angoisse, (TRIGGER WARNING), je ne peux me concentrer sur rien d'autre que l'angoisse – c'est comme s'il n'y avait que ça qui existait, et je ne vois rien de positif —, j'ai du mal à respirer, le cœur qui bat trop vite, j'ai envie de pleurer, je tremble, je panique et j'ai très chaud ou froid.
Ça ne survient pas subitement, mais ça monte graduellement en moi – je peux la sentir arriver, et si je ne fais rien, ça déborde (pour la prévenir, la méditation est très efficace, mais inutile lorsque la crise d'angoisse a démarré, puisque je n'arrive plus à me concentrer et ça ne fait que me frustrer et stresser davantage).
Pourquoi j'en parle? Parce qu'il n'y a rien de honteux à cela. Ce n'est pas un signe de faiblesse ou quoique ce soit – ça arrive, à beaucoup de monde, et en parler peut aider les personnes qui en souffrent à se sentir plus à l'aise et à en parler davantage.
Sinon, pour ce qui est des insomnies – qui sont fréquentes chez moi, vous me connaissez –, j'ai fini par prendre les choses en main et je suis allée à la pharmacie acheter des pilules naturelles pour m'aider à m'endormir (c'est magique, je vous jure. Pour quelqu'un qui prend minimum deux heures à s'endormir, ça relève du miracle que ça m'endorme en trente minutes). Et je vous jure, dormir correctement règle déjà pas mal de problème.
Voilà voilà, je ne pense pas avoir grand chose à ajouter. J'espère du fond du cœur que ce chapitre a pu vous être utile ou vous a aidé à comprendre certaines choses. Si vous avez des questions — n'importe quoi, je suis ouverte! — n'hésitez surtout pas à les poser.
N'oubliez jamais, les choses finissent toujours par aller mieux, même lorsqu'on ne dirait pas. Croyez-moi, je parle par expérience. Il y a toujours une lumière au fond du couloir, même si vous avez du mal à la voir ❤️
Pour conclure sur ma situation actuelle, je suis toujours à Barcelone et cela fait presque cinq mois que je n'ai pas vu mes parents (on a une relation très forte, donc c'est compliqué pour moi). Notre vol pour rentrer à la maison lundi prochain, le premier juin, a été annulé il y a quelques jours, et ça a été un bordel sans nom d'essayer de trouver une solution. Pour l'instant, après avoir changé quatre fois de plan en deux jours à cause de problèmes qui surviennent de nulle part, nos parents sont censés venir nous récupérer à la frontière espagnole (8h de route rien que pour l'aller), et mon frère et moi allons nous rendre à la frontière en taxi, puis la traverser à pieds – ça sonne extrêmement douteux comme plan, mais on a appelé la police, les frontières, les ambassades, tout, et ça fonctionne.
Normalement.
On croise les doigts.
Bref! Sur ceux, je vous envoie beaucoup beaucoup d'amour et de courage pour la suite. Prenez soin de vous, vous êtes importants, et vous êtes aimés. ❤️
Viviana