Artistique

Por Ananas_Party

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Juvia est une artiste sensible et talentueuse. Jusqu'alors étudiante en classe de violoncelle au Conservatoir... Más

🌺 Chapitre 1 🌺
🌺 Chapitre 2 🌺
🌺 Chapitre 3 🌺
🌺 Chapitre 5 🌺

🌺 Chapitre 4 🌺

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Por Ananas_Party

Pdv Juvia :

Mes pieds me portaient tous seuls vers le grand portail de fer forgé. Mon esprit lui, était ailleurs.
Autour de moi le bruit ambiant montait crescendo, me confirmant que j'étais presque arrivée. Je levais lentement les yeux vers l'entrée de l'Université. Étrange sensation que celle d'être prise dans le tourbillon des corps autour de moi... Une marée humaine qui m'emportait vers le bâtiment de pierres rouges au bout de l'allée.
Inconsciemment mes mains agrippèrent les lanières de la boîte de mon violoncelle, nonchalamment posée sur mes épaules. Ma bouée dans la tempête.

Cela faisait maintenant deux semaines que mes cours avaient commencé. Je dois bien avouer que le rythme était plutôt intense. Entre les cours de violoncelle, de théorie, de composition, l'orchestre et mon travail au café, l'ennui n'avait pas sa place dans mon emploi du temps. Tant mieux, je pensais moins à lui....

Faux. Totalement faux.

Mes pensées toutes entières étaient tournées vers lui. Un moment d'égarement et me voilà emportée dans le bleu de ses yeux. Un bleu sombre, tempêtueux. Pourtant je ne l'avais pas revu... mais sans que je sache pourquoi, son souvenir me collait à la peau. Pourquoi m'avait-il regardé ce soir là ? Et toute cette colère en lui, pourquoi était-il si torturé ? Trop de questions sans réponses, le tourment de l'inconnu. Je soupirai et entrai dans le hall.

- Hey Juvia !

Je me retournai, cherchant dans la foule la voix qui m'appelait. Une main au loin semblait me faire signe et je dû me mettre sur la pointe des pieds pour tenter d'apercevoir quelque chose. Des cheveux longs, noirs ; une carrure imposante ; des piercings et un sourire joyeux : aucun doute possible, il s'agissait bien de Gajeel.

J'avais rencontré le jeune homme le premier jour de la rentrée, dans un échange comblé de maladresse lorsque j'avais compris qu'il était le fameux musicien qui donnait à Levy des airs de pivoine. Nous avions rapidement sympathisé. Et puis j'aimais bien son look de rockeur et son optimisme. Je pense que la phrase carpe diem avait été créée pour lui.

- Comment ça va Gajeel ?

- Merveilleusement bien ! déclara-t-il en accentuant chaque syllabe. Je ne pourrais pas aller mieux puisque j'ai un rendez-vous avec ma petite crevette. Je devrais peut-être lui écrire une chanson t'en penses quoi ?

Je riais à sa remarque. Sous ses airs d'ours mal léché, Gajeel cachait un grand cœur de sentimental. Cœur qui battait d'ailleurs très fort pour Levy .

- Ou alors je pourrais lui chanter Can't help falling in love d'Elvis Presley. Ce serait vraiment parfait ! Quoi que peut être un peu cliché. continua-t-il.

- Et si tu lui chantais Fields of Gold de Sting ? Ce serait plus subtile tu ne crois pas ?

Le jeune homme acquiesça d'un air sérieux : on ne rigolait pas avec ce genre de choses. Devenir la meilleure version de lui-même pour sa crevette était on ne peut plus important.

Je trouvais cette dévotion si touchante. L'amour était sans aucun doute l'un des plus beaux mystères de l'Univers. Deux êtres mêlant leurs souffles, leurs mains, leurs corps pour une danse avec la vie. Et le monde portait ces amants dans sa douceur, les berçait de la conviction qu'ils détenaient un secret. J'aimais à croire que moi aussi je découvrirais ce secret un jour. Mais pour l'instant je tournais en rond, malchanceuse au loto de l'amour.

La voix de Gajeel me ramena soudain à la réalité :

- Au fait Juvia, je sais pas si ça t'intéresse mais samedi je fais une soirée alors si ça te dit de venir t'es la bienvenue.

Une petite fête...
Des amis, de la musique, de l'alcool. Qu'est-ce que j'avais à y perdre ?

- Ho... et bien, pourquoi pas alors !

- Parfait t'auras qu'à y aller avec Lucy elle vient aussi normalement !

Alors qu'il partait vers son cours de guitare, je réalisai brutalement que Grey serait sûrement présent. Dans quoi m'étais-je encore fourrée ?

~~~

Le soleil déclinait lentement dans le ciel orangé et un parfum de nostalgie flottait dans l'air. Le parfum d'une fin d'été.

J'avançai lentement, souriant aux passants que je croisais. Il était presque 18 heures, ma journée était passée à une vitesse folle. Les gens sortaient du travail, pressés de rentrer chez eux. Au milieu de cette effervescence personne ne faisait attention à moi. Et pourtant je les observais tous méticuleusement : cette femme euphorique, ce vieillard près de l'arrêt de bus ou encore cet homme en costume ; tous renfermaient des secrets. Tous gardaient en eux le souvenir de douleurs passées. Tous cachaient au fond de leur cœur un fragment de bonheur. Tous étaient vivant.

Et pendant l'espace de quelques secondes, nos vies se rencontraient. Le hasard de l'Univers, le destin peut être mais j'aimais cette sensation. Le sentiment d'être une seule parmi des milliards et pourtant unique. L'impression divine que cet instant anodin avait peut-être changé ma vie. Et c'est ainsi que grisée de rêves et d'espoir, j'arrivai à mon appartement.

Plus tôt dans la soirée, j'avais reçu un message de Lucy pour me prévenir qu'elle rentrerait tard mais que Natsu devait passer récupérer quelque chose. Ne sachant vers quelle heure il arriverait, je décidai de me préparer un thé et de sortir mon violoncelle.

Le parfum du jasmin embauma la pièce et les cordes résonnèrent lorsque j'extirpai l'instrument de sa boîte. Mes doigts saisirent l'archet, tendant les crins comme par automatisme. Il est vrai qu'après plus de 16 ans à jouer, mon corps savait ce qu'il devait faire. Mes jambes étreignirent le bois, mes doigts replacèrent une mèche de cheveux derrière mon oreille et mon poignet accompagna le mouvement de mon bras, s'assouplissant délicatement. Pas besoin de réfléchir : le corps n'oublie jamais comment faire vibrer les notes.

Cependant, plongée dans ma transe, je n'entendis pas la porte s'ouvrir. Je n'entendis pas non plus les pas s'approchant de moi. En revanche je sentis le regard pesant dans mon dos.

L'atmosphère, ce souffle régulier. Cette impression de froid secouant tout mon être. Et cette odeur légèrement boisée de cèdre mélangé à la fraîcheur du citron....

C'était lui.

Cependant je ne voulais pas avoir à l'affronter. Je devais continuer de jouer, refusant d'infliger à mon cœur une nouvelle attaque.
Tendre crise de tachycardie...

Pdv Omniscient :

Dans un nuage de cheveux bleus, les doigts couraient, glissaient, dansaient sur le manche.

Jamais il n'oserait l'avouer, mais il la trouvait fascinante à ce moment-là. Grey aurait aimé capturer l'instant : l'image si pure, la lumière du crépuscule, le visage de Juvia, parfait. Vraiment cette séquence aurait été l'une des plus belle jamais créée.

Mais Grey ne se laissera pas aller, il ne gâchera pas tout pour la beauté d'une idée. Non lui ce qu'il veut, c'est la cerner. Découvrir tous ses secrets, même les plus sombres. Surtout les plus sombres. S'immiscer au plus profond de ses failles.

Alors il la fixe, de son regard incandescent, qui brûle tout sur son passage. Elle devra bien arrêter de jouer un jour, de toute façon la sarabande touche à sa fin.

La jeune femme agrémente la dernière note d'un vibrato serré, tendu. Ses yeux sont toujours clos. Peut-être que si elle ne les ouvre pas, il finira par partir ?

Grave erreur Juvia.

Elle sent le souffle de Grey dans son cou. Ses lèvres qui effleurent sa peau laiteuse, laissant une impression humide sur sa clavicule. Et puis un murmure :

- On se cache ?

Ho que oui.

- Non.

- Pourtant c'est ce que font les petites poupées dans ton genre quand elles ont peur...

- Peut-être... mais je ne suis plus une petite poupée.

Les paupières de la jeune femme se soulevèrent lentement. Non elle n'était pas une petite poupée. En revanche lui était sacrément torturé.

Juvia se retourna brusquement, le fixant droit dans les yeux :

- Pourquoi fais-tu tout ça ?

- Ça te dérange ? répliqua-il du tac au tac

- Réponds.

- Je sais que tu caches des choses derrière tes airs de gentille fille.

Le jeune homme rompit leur contact visuel pour se mettre à tourner autour d'elle, les mains croisées dans le dos. Il continua :

- Quels genres de secrets ? Traumatismes d'enfance ? Harcèlement scolaire ? Anxiété chronique ? Pulsions violentes ? Que renferme la si sereine Juvia Lockser derrière ses mots doux ?

- Et pourquoi voudrais-tu que je cache des secrets ? demanda-t-elle d'une petite voix.

Grey s'arrêta face à elle.

- Mais parce que personne n'est réellement aussi calme et bienveillant ma chère. Vois-tu, je déteste être berné. Et toi tu tentes de me faire croire que ton cœur ne porte que de l'amour ? C'est insensé. Je déteste ce qui est insensé.

Juvia le dévisageait, incrédule. Cet homme avait le don de la faire sentir si petite. Les paroles qu'il avait prononcées semblaient teintées de haine. Cependant elle devait être forte, voir au-delà des apparences. Cette colère le consumait, la vie l'avait tellement blessé qu'il n'était plus capable de comprendre l'amour.

- Ecorché vif...

- Quoi ?

- Tu es un écorché vif Grey et je ne sais pas pourquoi, mais je ressens ta douleur comme si c'était la mienne.

Elle ferma les yeux, reprenant son souffle.

- Je devrais t'oublier, te prier de sortir de ma vie, mais je ne peux pas. Je veux t'aider Grey. Laisse-moi t'aider.

Cette dernière phrase, Juvia l'avait chuchotée.

Peut-être était-il trop lâche ou trop perturbé, mais le jeune homme ne répondit pas. Il se contenta de saisir la veste de Natsu qu'il était venu récupérer à sa place et sans un mot de plus, sortit.

A vouloir trop jouer à la poupée, il s'était brûlé les doigts.

Et sans qu'il ne s'en aperçoive, quelque avait changé en lui ce soir là.

Un brin de douceur qui s'était infiltré dans son âme.

Pdv Juvia :

- Juviiii ! T'aurais pas vu mon mascara ?

Je secouai la tête, amusée par le manque consternant d'organisation de Lucy. Nous devions partir dans moins de 5 minutes, et elle était à peine douchée et habillée.

- Prends le mien. Lui crai-je depuis le salon où j'étais assise.

- Merciiiiii ! Tu sais je pense que Gajeel finira par me tuer à faire des soirées si souvent...

- T'es pas obligée d'accepter non ? demandai-je innocemment.

Sa tête passa à travers l'ouverture de la porte, laissant entrevoir son visage faussement choqué :

- Mais enfin Juvia ! On ne manque pas une occasion de faire la fête !

Je rigolai tandis qu'elle sortait de la salle de bain.

Cette soirée... J'avais peur de revoir Grey. Il fallait à tout prix que je l'évite si je ne voulais pas que la situation dégénère comme l'autre fois.

Respire Juvia. Tout va bien se passer.

Enfilant mes sandales et une bonne dose de courage, je suivis Lucy hors de l'appartement.

La première chose qui me frappa lorsque j'entrai dans l'appartement de Gajeel fut la musique. Pas de chanson d'amour bateau. Pas de basse intempestive vous éclatant les oreilles. Pas d'autotune à foison. Non, pas de ça chez un musicien. Plutôt du rock. Les Clash plus précisément, avec London Calling. Finalement cette soirée s'annonçai moins pire que je l'avais imaginé.

Je sentis la main d'Erza attraper mon poignet pour m'emmener danser. Au vu de l'odeur de son souffle, je pouvais facilement dire qu'elle n'en était pas à son premier verre. D'ailleurs elle me tendit un shot de vodka sans s'arrêter de danser. Le liquide coula dans ma gorge, brûla ma poitrine. Parfait.

Au loin j'aperçu une chevelure noire de jais...

Encore un shot.

Est-ce qu'il est toujours là ?

Tiens c'est du Nirvana maintenant. J'aime bien.

Est-ce qu'il me regarde ?

Ho, Levy et Gajeel dansent ensemble.

Encore un shot.

Après trois verres mes sens étaient inhibés. La musique contrôlait mes mouvements. Je transpirais et une des bretelles de ma petite robe bleue n'arrêtait pas de tomber. Je me sentais vibrer. Que c'était grisant la sensation de lâcher prise, s'oublier au rythme de la batterie. Je rêvais de me fondre dans le bruit des corps qui s'entrechoquent, rester dans cet abîme de non-sens. Encore cette foutue bretelle... ho et puis merde autant enlever la deuxième ça fera un bustier.

Autour de moi tout tournait : Gajeel et Levy s'embrassant, Erza remuant ses cheveux roux, Lucy criant après Natsu. Mon Dieu que j'avais chaud. Je criai les paroles de la chanson un peu plus fort, comme pour me redonner contenance.
Echec cuisant. Il me fallait de l'air.

Mes jambes prirent d'elles-mêmes l'initiative de m'emporter vers le balcon, sans oublier de me faire tanguer dangereusement.

Je pense qu'au fond, je savais qu'il serait là.

Grey...

Le regard dans le vide, portant sensuellement une cigarette à ses lèvres. Ou bien peut-être que c'était juste moi qui les trouvais sensuelles, ses lèvres... Question de point de vue je vous dis.

Mais voyez-vous, le problème quand on s'appelle Juvia Lockser et qu'on est une éponge à émotions, c'est que lorsqu'on lâche prise on devient vite émotive. Et quand je dis émotive c'est pas juste le petit élan d'affection joyeux envers ses amis.

Non, loin de là...

C'est les larmes, le souffle court, et un terrible besoin de réconfort. Les peurs qui refont surface, la porcelaine qui se fissure.
Habituellement je voulais juste donner de l'amour. Mais une fois sous l'emprise de l'alcool, je voulais être aimée. Bercée, réconfortée, câlinée, désirée.

Et le problème quand on s'appelle Juvia Lockser et qu'on est seule sur un balcon avec l'homme qui vous fait tourner la tête, c'est que vous allez le prendre dans vos bras.

Pdv Grey :

Des petites mains agrippèrent mon torse par derrière. Une tête se posa délicatement sur mon dos et je perçus la sensation humide des larmes sur mon t-shirt. Pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agissait : son parfum parlait pour elle. Sucré, suave, doux, électrisant.

Comme elle en fait.

J'aurais dû la détacher de moi, me moquer d'elle, lui dire que oui j'avais bien dit qu'elle n'était qu'une gamine fragile. Mais j'étais trop saoul pour mentir.

C'était étrange cette impression de calme lorsque je me retournai pour la prendre dans mes bras. J'étais bien, apaisé. Mieux que je ne l'avais été depuis des années. Et puis elle était belle avec ses petites épaules dénudées, ses joues rosies par le froid et sa bouche en cœur.
Juvia semblait frigorifiée.
Je ne voulais pas qu'elle ait froid. Alors je posai délicatement ma veste sur ses épaules.

Je crois que j'avais presque envie de poser mes lèvres sur les siennes, juste pour voir ce que ça ferait.
Après tout, j'avais juste à me rapprocher un peu... trois fois rien... juste un peu... encore un peu et-

- Putain Natsu va te faire enculer c'est clair ?!

- Mais Luuuce arrête tes conneries un peu !

Les cris me sortirent de ma rêverie. Devant moi se tenait une scène digne des plus grandes tragédies antiques. Mon meilleur ami complètement bourré qui riait face à une Lucy hors d'elle.

Putain mais qu'est-ce que je foutais ?!

Je repoussais Juvia d'un coup sec et partit sans un regard derrière moi. La cigarette s'écrasa sous mon pied tandis que j'attrapais Natsu par les épaules pour le ramener chez lui.

J'étais en rogne.

Rien n'était sous mon contrôle.

Tout partait en vrille.

La partie prenait un très mauvais tournant.

🌺 Holà 🌺

Est ce qu'il est tard ?
Oui.

Est ce que je suis débile d'écrire la nuit ?
Complètement.

Mais breeef passons outre ma logique sans faille, j'espère que ce chapitre vous aura plu.

Personnellement je n'arrive pas trop à savoir si je l'aime ou pas... J'avais envie d'alterner les points de vue un peu, j'espère que ça ne fait pas trop lourd à la lecture.

En tous cas merci de lire cette histoire ça me fait super plaisir !

Je vous donne du love, byyye 🌺

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