The fallen world

De OsawYudan

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C'est dans un monde ravagé par ceux que l'on appelle désormais les infectés qu'Allison Baker va faire la renc... Mais

Préface
Part II
Adaptation vidéo

Part I

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De OsawYudan

J'étais à Vladivostok lorsque tout a commencé. Mon amie et moi avions pris quelques jours de repos loin de la frénésie de Tokyo. Je ne le savais pas encore mais Vladivostok allait s'avérer être l'une des villes les moins touchées par l'épidémie. L'Esprit du vent avait tourné en notre faveur. Du moins c'est ce que je pensais lorsque les premiers infectés devinrent incontrôlables. Ambre et moi avons eu la bonne idée de nous reclure plus loin dans les terres quand la folie rejoignit la ville et que les événements commencèrent réellement à échapper à tout contrôle. Nous restâmes dix jours coupées de tout contact. Aucune nouvelle de nos familles et amis. Un silence assourdissant pour seule compagnie. Au bout du dixième jour, un groupe de jeunes londoniens se présenta à nous et nous annonça la fin d'une ère. Mon cœur hurla à l'agonie mais ma bouche n'émit aucun son. Les morts nous encerclaient et nous dûmes apprendre à nous cacher, nous entraider, survivre loin de toute civilisation. Mais par-dessus tout surtout, nous dûmes apprendre à tuer. Après six mois dans ce nouveau monde, nous avions réussi à créer quelque chose qui ressemblait à une famille. Elle était bien différente de celle que nous avions perdu, mais elle était notre petit bout de paradis. Toutefois, la réalité nous rattrapa lors d'une nuit d'hiver aussi froide que la mort elle-même. L'un des nôtres s'était fait écorcher par une infectée alors qu'il patrouillait quelques jours plus tôt. L'effroi et le déni l'avaient poussé à garder le silence et faire comme si de rien n'était. Malheureusement, cette nuit-là ce ne fut plus ces émotions qui animaient ses sens, mais bien l'odeur de la chair. Il s'était jeté sur sa propre sœur pendant qu'elle dormait et lui avait arraché la gorge. Son hurlement de douleur résonnait encore dans ma tête chaque nuit. Il avait attiré des dizaines de rôdeurs et avait poussé le reste du groupe à se séparer. Ambre et moi nous étions enfuies vers le nord avec deux couteaux mal aiguisés pour unique arme. Le plan était simple, si un événement comme celui-ci devait se produire, il nous fallait rejoindre le bastion de résistance le plus proche. Il était situé à Sokcho, une ville la province de Gangwon en Corée du Sud. Avant que le monde soit complétement dévasté, les média et les radios avaient diffusé une liste de villes dans lesquelles se rendre afin d'être pris en charge et protégé. Plusieurs mois s'étaient écoulés depuis et rien n'indiquait que ces endroits existaient toujours mais nous ne pouvions risquer de rester au même endroit plus de quelques jours. À deux nous étions trop exposées, trop faibles. Nous réussîmes à trouver une voiture en état de marche et prîmes la route pendant 6 heures avant d'être bloquées par des dizaines de voitures abandonnées. L'air était glacial et la faim commençait à nous prendre aux tripes si bien que nous décidâmes de chercher des vivres dans la première supérette que nous croisâmes. Les inscriptions des panneaux indiquaient que nous avions passé la frontière nord-coréenne. L'endroit était désert et silencieux. Un frisson s'était glissé sous ma peau alors que je bourrais un sac de fortune avec des vivres dont je ne connaissais rien. Le cri de mon amie confirma la désagréable intuition qui s'était emparée de moi. Ce que je vis en la rejoignant me pétrifia. Ce n'était pas un infecté comme les autres. Il était plus grand, plus massif et une étincelle de vie semblait luire dans son regard. Terrifiée, mon premier réflex fut de tirer mon amie loin de cette chose et de courir le plus loin possible. Mais l'infecté se révéla également bien plus rapide que ses congénères. Il nous rattrapa sans difficulté et nous projeta à plusieurs mètres sans effort. Alors qu'il se dirigeait vers mon amie, une boule se forma dans mon ventre. La mort était un démon qui m'avait toujours hanté, mais je savais que je ne pourrais vivre seule dans un monde comme celui-ci. J'aspirais l'air à pleins poumon tandis que je ramassais mon couteau abîmé. Dans un dernier souffle, je couru dans la direction de l'infecté, me jeta sur son dos et lui asséna un unique coup dans son crâne. Un hurlement inhumain s'échappa de sa gorge mais il ne mourut pas sur l'instant. Mes pieds eurent juste le temps de toucher le sol qu'il m'asséna un coup de griffe qui transperça la peau de ma joue. L'infecté s'effondra à mes pieds la seconde suivante. Je n'avais pas encore réalisé encore ce qu'il venait de se produire lorsque mes yeux tombèrent dans ceux de mon amie. Un désarroi immense se lisait sur son visage et des larmes se mirent à inonder ses joues. J'effleurai ma peau de mes doigts et découvris avec horreur le liquide rouge qui les avait recouvert. J'étais infectée. Il ne me restait désormais que quelques jours à vivre. Des larmes coulèrent sur mes joues tandis que je fermais les yeux pour me calmer.

- Pars.

Mon amie écarquilla les yeux mais je l'empêcha de riposter.

- Je vais mourir. Mais toi, tu peux vivre. Va à Sokcho Ambre. Et vis.

Sa voix était brisée lorsqu'elle me hurla dessus en me secouant.

- Ce sont mes dernières volontés. – Parvins-je à articuler entre deux sanglots.

C'était égoïste de ma part de lui demander une telle chose mais je ne supporterais pas de la voir dépérir à cause de moi. Je voulais qu'elle vive. Qu'elle rejoigne nos amis londoniens à Sokcho et qu'elle réapprenne à être heureuse. Qu'elle ait cette chance que je n'aurais pas. Après ce qui me sembla une éternité, je réussis à convaincre mon amie de me laisser et de partir. Je la pris une dernière fois dans mes bras et lui répéta un nombre incalculable de fois à quel point je l'aimais même si au fond de moi je savais que ce ne serait jamais assez. Puis je la regardai s'éloigner, le vent fouettant mon visage avec intensité. Une fois sa silhouette disparue dans l'horizon, je partis à mon tour. L'endroit risquait fortement d'être investi par plusieurs infectés après tout le bruit provoqué par l'altercation. J'entrepris une ballade discrète dans les rues calmes de la petite ville dans laquelle je me trouvais. Vivre mes derniers jours dans cette endroit paisible calma quelque peu les battements affolés de mon cœur. Mes yeux scrutèrent le ciel tandis que je réalisais avoir tué une chose qui n'avait rien d'un infecté ordinaire. Peu importait désormais. Toutes mes pensées se dirigèrent vers mes parents, ma famille, mes amis. J'allais bientôt les rejoindre et, même si cette idée me terrifiait, je voulais croire que ma fin ne serait que le commencement d'une belle histoire. Les heures défilèrent avec une lenteur infinie, chaque seconde me rapprochant un peu plus d'un destin funeste. Du moins, c'est ce que je croyais. Aucun symptôme n'apparut les jours qui suivirent. Au bout du quatrième, je me décidais à me remettre en route l'esprit confus. À défaut d'être morte, j'aurais déjà dû être brulante de fièvre et sujette à diverses hallucinations. Pourtant mon corps ne portait comme séquelle de mon altercation que la marque sur ma joue. Était-ce un miracle ? Un coup de chance ? L'infecté n'était-il pas contagieux ? Ou étais-je simplement immunisée ? Peut-être n'aurais-je jamais la réponse. J'avais réussi à trouver une carte en moyen état sur un vieux panneau d'affichage et me fiais à mon intuition sur la route à suivre. Après environ cinq heures de marche, je décidais de m'arrêter dans ce qui ressemblait à une station-service afin de me désaltérer. Je n'avais pas fait de rencontre infortune et espérais qu'il en était de même pour mon amie. Si mes calculs étaient exacts, il ne lui restait qu'environ 5 jours de marche avant d'arriver à destination. Je n'avais aucun moyen de la contacter pour l'informer que j'étais toujours vivante mais je ferai tout pour la retrouver. Alors que j'inspectais les lieux afin de m'assurer que j'étais seule, j'entendis plusieurs coups de feu à l'ouest de ma position. L'adrénaline s'empara de mon corps et je partis dans la direction opposée. Je n'avais aucune idée de l'auteur de ces coups mais sa bêtise le mènerait à sa perte. Alors que je me déplaçais telle une ombre dans la forêt en bordure de la route, un craquement attira mon attention. D'instinct, je fis volte-face, le cœur battant et prête à me jeter sur mon potentiel assaillant. Rien. Probablement un petit animal qui rôdait. Je poursuivis ma route avec l'effrayante sensation d'être observée. Trois heures s'écoulèrent avant que mon corps ne cède sous le poids de la fatigue. Je ne me sentais pas en sécurité dans cet endroit et l'idée de dormir au milieu des bois me coutait. Mais je n'avais pas le choix. J'attendis tout de même de trouver un abri assez discret. La nuit fut courte et polaire. Mon ensemble noir, mes boots usées et ma parka suffisaient à peine à me tenir vivante mais ce fut la faim qui me réveilla. Je ne pouvais emporter que peu de vivres dans mon sac et il ne me restait déjà presque plus rien. J'avalai un casse-croûte et me remis en route. Ce n'est qu'au bout de trois heures que j'aperçus enfin ce qui ressemblait à une ville. J'entrepris ma traversée avec beaucoup de précautions. La ville paraissait déserte mais je dû tout de même éviter plusieurs infectés. Rien n'était plus dangereux que de traverser une ville seul. Je parvins tout de même à suivre ma route sans trop de difficulté. Lorsqu'un magasin m'apparut je décidais de faire une pause et de me réapprovisionner. Celui-ci était investi de quelques infectés que je parvins à tuer sans bruit grâce à un surin trouvé dans la précédente ville. Mais tandis que je remplissais mon sac, j'entendis le bruit d'une porte qui s'ouvre derrière moi. Je ne sentis pas mes muscles se tendre, ma respiration se couper ni même ma mâchoire se contracter. Je m'apprêtais à partir en courant quand une voix masculine vrilla mes sens.

- Toi.

L'homme parlait en coréen. Après tous ces mois sans pratique je ne pensais pas être toujours capable de comprendre cette langue et encore moins de la parler mais le cerveau pouvait s'avérer étonnamment surprenant en période de crise. Je me retournais enfin et fut incroyablement surprise de constater que je connaissais le visage en face de moi. Il s'agissait de la célébrité internationale Kim Seok Jin. Quelle était la probabilité de croiser une telle personne dans un contexte aussi dramatique ? Dans une autre réalité, j'aurais probablement été investie d'une joie immense rien qu'à l'idée d'être dans la même pièce que lui. Mais désormais seules deux émotions emplissaient mes journées, la tristesse et la peur.

- Donne-moi ça.

Il venait de désigner de la tête la barre chocolaté entre mes mains. Sans réfléchir je la lui lançais avant de me diriger vers la sortie, mon sac sur le dos.

- Attends !

- Quoi ?

- Tu n'es pas coréenne... Tu me comprends ?

- Oui.

Lorsque Jin se planta devant moi, je constatais l'arme qu'il tenait entre ses mains. Nous nous jaugeâmes alors pendant plusieurs secondes. Je ne pus m'empêcher d'apprécier les traits de son visage sérieux. Ses cheveux violacés et l'éraflure sur sa joue gauche le rendaient incroyablement séduisant. Il était vêtu d'une chemise marron quelque peu ensanglantée et d'un jean noir. Je pris soudain conscience que mon regard fixait ses lèvres pulpeuses depuis plusieurs secondes.

- Je vais à Sokcho. – Tentais-je alors afin de briser la glace.

Je ne pouvais pas me permettre de ressentir de l'attirance alors que mon seul et unique but était de retrouver les rares personnes qui m'étaient chères. Jin me détailla encore quelques secondes avant de répondre.

- Nous aussi.

- Nous ?

- Suis-moi.

Il m'effleura légèrement alors qu'il se dirigeait vers la porte dans mon dos, ce qui intensifia les battements de mon cœur malgré moi. Le souffle court, je décidais de le suivre. Après tout, rien n'était plus dangereux que de traverser une ville seul.

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