Enfer ↬ ᵂᵒⁿᴷʸᵘⁿ

By Niniegom

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《 Alors c'est ça, la douleur ? Cette sensation est tout bonnement horrible. J'ai si mal, mon Dieu. Quand m'a... More

⛧ 𝐄𝐧𝐟𝐞𝐫 ⛧
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By Niniegom

    

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Assis sur la pierre chaude, entouré de roses épineuses et colorées, aux côtés du Prince, je l'observe.

    

Ses jambes sont écartées, et sa main frotte grossièrement son entre-jambe.

     

   

_ Wonho, susurre-t-il.

    

    

   

C'est la première fois qu'il veut faire ça ici.

    

Mais est-ce étonnant ?

   

Pas le moins du monde.

Surtout quand on le connaît.

   

   

Cette créature est infernale.

   

   

  

Soupirant, las, je me lève et m'apprête à m'agenouiller, quand il stoppe mon geste d'une main ferme sur mon avant-bras.

    

_ Assieds-toi.

     

Perdu, j'attends la suite avec stress.

    

_ Tu as l'air agacé, dis-moi donc ce qui se trame en ce moment dans la tête de mon ange, dit-il, tantôt de façon hautaine, tantôt timidement attendrissante.

_ Je ne pense à rien, Maître.

     

D'un sourire en coin, il me montre qu'il est tout sauf dupe.

Le coeur battant anormalement vite, j'essaye de réfléchir le plus vite possible, et surtout, le plus efficacement, à quoi dire de plausible.

    

   

C'est peut-être le bon moment.

   

Il faut que je profite de sa curiosité et de sa faiblesse pour tenter de faire avancer ma mission.

   

   

_ Crache ce que tu penses, tu ne risques rien, insiste-t-il. Je veux savoir ce que pense la personne qui me seconde et me suit comme mon ombre.

   

Cette phrase sonnerait presque de façon affectueuse.

  

_ Tu es ma suceuse personnelle, tu es en droit d'émettre un jugement sur moi, ricane-t-il, désobligeant. Vas-y, c'est un ordre, claque-t-il ensuite.

_ Les vulgarités ne sont pas nécessaires pour commencer, soufflé-je, nerveux et bizarrement excité. C'est déjà assez dégradant de vous sucer, comme vous le dites, alors essayer de ne pas m'humilier un peu plus, même si je suis certain que vous aimer ça, confié-je, en le regardant dans les yeux, les pupilles tremblantes.

    

Ses petits yeux malicieux sont plissés.

Il semble étonné, mais aussi impressionné.

Impressionné que je lui tienne pour ainsi dire tête.

    

Personne ne l'a encore fait à mon humble avis, et cela le surprend, l'irrite et l'excite certainement beaucoup.

     

_ Ce n'est pas indispensable, tu as raison, sourit-il, comme bon nombre de choses que nous faisons au quotidien. Pourtant, on les réitère.

     

Tu ne vas pas gagner petit chaton.

     

_ Puis-je continuer ? posé-je alors, le regard déterminé et assuré bloqué dans le sien, de plus en plus curieux et amusé.

    

D'un signe de main, il m'autorise à me libérer de tout ce qui est enfermé à l'intérieur de moi.

      

_ Je ne sais pas si on peut appeler ça un jugement, parce que c'est un mot que je trouve bien trop négatif, mais je suis triste, confié-je, cherchant les mots suivants avant même que les précédents ne soient prononcés. Votre vie me rend triste. Vous semblez lassé de tout. Lassé, parce qu'il n'y a rien à faire ici. Tout est détruit, brûlé, désert. Mais le monde là-haut, renferme bien plus de choses. Vous ne tentez pas de découvrir le monde des humains, alors qu'un tas de trésors s'y cachent.

      

Le sourire aux lèvres, plus léger, je me laisse divaguer, l'esprit ailleurs.

Alors que je fixe à présent la fontaine de sang face à moi, élégante et morbide, un pincement au coeur, je continue.

      

_ La Terre est vaste, et belle. Seuls les êtres humains ne le sont pas toujours. Les paysages sont si magnifiques, et si divers. J'ai de nombreuses fois eut le souffle coupé devant la beauté que peut offrir cette planète d'eau, soufflé-je, nostalgique.

    

Tandis que je regarde face à moi, je sens le regard de mon maître posé sur ma personne.

Il me sonde, m'ébouillante.

     

_ Vous allez parfois dans le monde des humains ? posé-je alors, distrait.

    

Ma vision périphérique m'indique qu'il hoche la tête.

      

_ Vous allez dans des bars à strip-tease quand c'est le cas, pas vrai ? demandé-je, sans réellement attendre de réponse. Pourtant, il y a bien d'autre choses à faire. Tant de choses à faire, répété-je, mélancolique. La luxure n'est pas tout. C'est une partie agréable de la vie, mais pas la seule.

     

Je me tourne alors, et plonge mes iris dans les siens. Il ne cille pas, et attend la suite de mon monologue.

       

_ Si on fait trop d'une seule et même chose, on s'en lasse. Regardez-vous, osé-je, comme si j'étais en droit de me permettre autant de franchise, vous êtes lassé du sexe, ne vous mentez pas, dis-je, d'un sourire attristé. Vous quémandez du sexe, encore et encore, alors que vous ne ressentez plus rien. Le plaisir a disparu, et l'habitude a pris sa place. C'est vraiment triste. Le sexe, c'est agréable, intense, apaisant. Vous vous ennuyez tellement, et vous ne voyez que par le péché, que votre seule alternative pour pallier à l'ennui, c'est d'utiliser votre pénis. Et en étant habitué à quelque chose qui est trop précieux pour en faire une habitude, vous en enlevez tout le meilleur, toutes les meilleures sensations. Vous avez l'éternité devant vous, alors apprenez la patience, et la douceur, conclus-je, d'un regard tendre.

        

Ses orbes profonds et plus noirs encore que son âme se cramponnent férocement aux miens, et le temps s'écoule ainsi, sans jamais vouloir s'arrêter.

Presque abasourdi, il finit par se reprendre, et me souffle enfin une phrase, d'une voix sombre et dominante.

       

_ Tu parles comme si tu avais déjà vécu tout ça. Qu'as-tu fait de ta vie ailée, ange déchu ?

     

Amusé, je lui réponds.

      

_ Je suis un protecteur, mon rôle est de venir en aide aux personnes en difficulté. J'ai aidé énormément d'être humain. Des drogués, des dépressifs, des malades mentaux, des meurtriers, soufflé-je, d'un sourire compatissant. Durant des centaines d'années, mon rôle a été de les rendre meilleurs, et j'ai toujours réussi, même si ce n'était parfois que partiellement. J'ai découvert le monde avec eux, et j'ai appris et vécu des choses qui m'ont été bénéfiques comme néfastes.

_ Parles-moi des choses néfastes, c'est plus amusant, dit-il, sadique.

      

Je déteste cette façon qu'il a de vouloir me rabaisser, comme pour se réconforter dans le fait qu'il est l'incarnation du mal.

    

    

Tes paroles ne me touchent pas.

    

Ne me touchent plus.

   

    

   

Je sais que je suis quelqu'un de bien.

   

   

On m'a jugé de manière injuste.

    

J'ai agi comme un humain, je n'ai fait de mal à personne, et pourtant, ma sentence a été la plus horrible de toutes.

   

   

Mais est-ce bien pour les bonnes fautes que j'ai été puni ?

   

   

_ Je suis tombé amoureux de la dernière personne que j'ai aidée, avoué-je, d'un sourire triste, en regardant à présent le sol. Après avoir péché, de nombreuses fois, aveuglé par l'amour, j'ai fini par lui avouer qui j'étais. Elle s'est enfuie, et brisé, à mon retour chez moi, considérant bien évidemment ma mission comme un échec, les hauts placés ont été mis au courant de tout, et j'ai été punis.

_ Alors c'est ça ce qu'ils appellent luxure ? conclut-il, simplement. Quel trou paumé, marmonne-t-il, en se levant pour rejoindre ce que j'imagine être la cuisine.

     

Souriant, le coeur douloureux, je le suis.

    

   

N'importe qui aurait pu mal interpréter ses paroles.

    

N'importe qui d'irréfléchi.

    

   

Parce qu'en vérité, ces paroles reflètent bien plus de choses qu'il n'y paraît.

   

C'est vrai après tout, pourquoi appeler luxure le fait de faire l'amour, encore et encore, à la personne qu'on aime et chérit chaque jour que Dieu fait ?

    

C'est ridicule.

   

    

Pourtant, faire l'amour, ou baiser, pour Dieu ça ne change pas énormément.

    

L'acte sexuel ne prend son sens que lorsqu'il s'agit de la volonté de procréer.

  

  

Or, j'avais l'intention de tout, sauf de ça, et pour les hauts placés du Paradis, ça n'est pas très bien passé.

Sans compter qu'un ange et un humain, ça n'est jamais très bien vu.

    

   

   

Et ça, mon chaton l'a pris en compte.

Il trouve ça inadmissible qu'on puisse voir mes actes comme un péché, alors que j'étais amoureux.

    

    

Qu'il le veuille ou non, il a fait preuve d'humanité, en me considérant comme innocent, et en approuvant le fait que l'amour existe et déroge à la règle.

   

Sans compter que pour une fois, il n'a pas remué le couteau dans la plaie sur tout ce que j'ai bien pu lui confier, et pour ça, je lui en suis extrêmement reconnaissant.

     

Je m'étais préparé à avoir mal, parce que le connaissant, je savais qu'il allait appuyer là où ça fait mal.

    

Mais je voulais à tout prix qu'il sache, qu'il me connaisse un peu mieux, pour ainsi me faire un peu plus confiance, de manière consciente ou non.

    

Je n'aurais jamais pensé qu'il puisse réagir ainsi.

   

   

Je suis satisfait et heureux.

   

   

Cette conversation que je voulais tant avoir avec lui n'aurait pu mieux se passer.

   

   

   

_ Va me chercher à bouffer et trois servantes, tu m'as ouvert les yeux, j'ai besoin de plus d'attention, ordonne-t-il, en continuant les mètres qui le séparaient de sa suite.

_ Je fais au plus vite, réponds-je, en le laissant entrer seul dans la chambre.

    

Debout, comme un idiot dans le couloir, je soupire bruyamment tout en me grattant rageusement la nuque.

    

Quel abruti de démon entêté !

    

    

Il le fait exprès, juste pour agir dans le sens contraire du mien, pour le simple plaisir de me donner tort.

    

Après mon discours, il aurait pu y réfléchir à tête reposée, et remettre sa vie lamentable en question, mais obnubilé par la dominance et la malice, il préfère se voiler la face et doubler les actions que je lui reproche.

    

    

Tout en soupirant d'agacement, je demande à Audrey de préparer un repas pour le Prince, sans oublier la cloche pour garder le plat chaud, et marche à pas rapide dans les nombreux couloirs me menant à lui une fois servi.

    

     

J'irai chercher ses servantes après. Qu'il mange sa nourriture chaude avant de se servir de son sexe de façon lasse et insipide.

    

     

Qu'est-ce qu'il m'agace, bon sang !

    

    

Perdu dans mes pensées, je ne fais pas attention à la personne qui passe à mes côtés, et alors que je pestais toujours autant contre un seul et même insecte, je me retrouve violemment projeté contre le sol.

    

L'assiette est cassée, et la nourriture totalement éparpillée sur le tapis rouge du couloir adjacent à la suite du Prince.

   

Ma poitrine me fait souffrir bien plus que mes genoux, je respire bien trop fort.

   

Ma tête va exploser, et sous le coup de l'adrénaline, je comprends que je suis blessé par la simple vision de ma main ensanglantée.

    

Je pense, d'après la vision floue que me projette le reflet dans la cloche argentée du plat gâché, que la fourchette posée sur le plateau à bien failli me transpercer la joue.

Par chance, elle m'a juste éraflé de très près.

    

Tétanisé, je capte enfin les paroles que la personne m'ayant fait tomber crache à mon égard.

    

Accroupi devant moi, il sourit de façon mauvaise, en répétant les paroles que je n'ai pas entendues.

     

_ Tu m'entends sous-merde ? Alors comme ça, on a remplacé les putes du Prince ? Dis-moi, ça fait quoi de se prendre une bite dans le cul ? T'aimes ça, hein ? Salope, rit-il, la tête penchée en arrière.

    

Toujours allongé sur le sol, appuyé sur les coudes, je sursaute une fois de plus lorsque je vois la personne devant moi se faire attraper la gorge et soulever, pour ensuite se faire plaquer contre le mur, les pieds dans le vide.

      

L'estomac se tordant douloureusement, j'observe le dos large et contracté de la personne qui ne me fait pas face.

Le démon qui m'a accueilli la première fois lorsque je suis arrivé sur ce désert de flamme semble réellement souffrir.

Il étouffe entre les doigts qui lui enserre la gorge. Il geint bruyamment, tout en faisant aller ses jambes dans le vide de manière désespérée.

     

L'esprit retrouvé, je pleure à chaudes larmes tout en hurlant au Prince d'une voix cassée d'arrêter et de le lâcher.

Alors que je le supplie encore une fois, il tourne la tête, la main toujours autour de l'autre, et bloque son regard dans le mien.

   

Ses yeux sont entièrement noirs, c'est vraiment très impressionnant.

   

Haineux, sa mâchoire est contractée, et malgré moi, malgré la peur qu'il me fait ressentir, je le regarde toujours.

    

Je me redresse difficilement, à quatre pattes, puis les fesses posées sur les mollets, et murmure.

    

      

_ Ne le tuez pas, s-s'il vous plaît.

    

    

De longues secondes suffisent pour le faire obéir, et dans un fracas assourdissant, le démon finit encastrer dans les pierres, à dix mètres de nous.

    

J'avais complètement oublié être le seul ici, avec les servantes, à ne plus avoir cette force herculéenne.

    

   

_ Profite de ta soirée démon, grogne le Prince, puissant, parce que demain, c'est ton jugement qui se tiendra en séance.

    

   

   

C'est le Prince des Enfers que j'ai là, devant moi.

   

Pas le petit chaton qui se dévoile chaque jour un peu plus à moi.

    

    

    

Sans crier gare, il entoure mon coude de sa poigne, et me tire brutalement jusqu'à sa chambre.

    

      

Je gémis sous la peur et la surprise, et geins un peu plus fort lorsqu'il ouvre le balcon, et me positionne face au paysage, son torse collant mon dos, et ses mains enserrant mes poignets, bloqués derrière mon dos.

    

J'essaye de me débattre, les yeux clos fortement et les grognements de mécontentement s'échappant de ma gorge instinctivement, mais rien n'y fait, je ne suis pas apte à me défaire de son emprise.

      

_ Regarde, gronde-t-il, hors de lui. Regarde où tu es ! Tu es en Enfer ici Wonho. Et je suis le Prince de ce royaume.

    

Mes poignets étouffent de plus en plus entre la force qu'il exerce sur moi, de façon un peu plus forte à chaque seconde écoulée.

      

Les larmes inondant mes joues, je le supplie d'arrêter, dans des murmures incompréhensibles.

    

   

_ Tu crois pouvoir me changer ? Tu crois qu'il y a du bon en moi ? crache-t-il, d'une voix aussi grave et effrayante que son père. Tu n'es plus rien ici, ange déchu. Et moi, je suis tout. Arrête de te prendre pour ce que tu n'es plus, parce que ça ne fonctionnera pas.

_ Lâchez-moi, p-par p-pitié, baragouiné-je, tremblant, les paupières plissées.

     

Il ne l'entend pas de cette oreille, et toujours fulminant, il me tire à l'intérieur, et me pousse avec force contre le canapé.

     

Je tombe sur ce dernier avec une puissance sans nom, et reste ainsi, en boule, semi-allongé dans ce sofa.

    

Un nouveau sursaut plus tard, et je comprends qu'il a quitté la chambre.

     

En larmes, je me reprends rapidement en main.

   

   

     

Tu as l'habitude de tout ça Wonho, tu sais que dans de grands moments de négativité comme celui-là, il faut relativiser.

    

Relativise, pense au positif.

     

Pense de manière optimiste, avant de finir réellement détruit de l'intérieur.

    

     

Que vient-il de se passer là, au juste ?

    

     

Comment et pourquoi on en est arrivé là ?

   

   

   

Non.

Pas ce genre de pensée.

   

Wonho, fais un effort !

   

   

_ Wonho ? crie pratiquement la voix d'une femme, essoufflée.

      

Entrant en trombe dans la chambre, elle s'agenouille devant moi, et relève mon visage noyé d'eau salée.

    

_ Que s'est-il passé ? demande-t-elle, affolée. Il t'a fait du mal ?

_ Non, réponds-je, très vite, b-bien sûr que non, il ne me ferait jamais d-de mal, confié-je, la voix tremblante.

   

   

La voilà, ma vision positive sur tout ce qui vient de se dérouler.

   

   

_ Dieu merci, soupire-t-elle. Mais bon, j'aurais aussi trouvé ça bizarre qu'il vienne me demander de te soigner, alors qu'il en était le fautif.

    

Le coeur battant encore trop vite, gonflé d'un sentiment nouveau, je souris malgré moi, tout en grimaçant d'un même mouvement, alors que mon infirmière passe un coton imbibé d'alcool contre ma joue.

    

Le visage inondé de larmes, je souris de bien-être.

   

    

_ Aïe ! geins-je, comme un enfant.

    

Elle sourit, timide, et me tapote l'autre joue quand le pansement sur la seconde est posé.

    

_ Il a dit quoi ? posé-je, curieux.

_ Va soigner Wonho, nettoie le couloir, et va lui chercher à manger, dit-elle, d'une voix qu'elle essaye de faire masculine. Va lui chercher à manger avant de nettoyer, conclut-elle, partant dans les aigus vers la fin.

    

    

Je sais de quoi mon coeur est gonflé.

   

   

   

Pourquoi essaye-t-il à ce point de me cacher sa vraie nature ?

   

A-t-il peur de me décevoir si je pense y arriver, pour au final être déçu en voyant que ce n'est pas le cas ?

   

A-t-il peur de me perdre ?

    

Veut-il à ce point gagner contre moi ?

    

A-t-il si peu confiance en lui ?

  

    

Il doit penser ne pas être à la hauteur.

   

   

Oui.

Il est effrayé.

  

  

Ce petit être que la vie a souillé avant même sa naissance, pense qu'il n'est doué que pour créer de la souffrance.

   

   

C'est ce qu'on lui a toujours appris.

   

Que le bien était dans le mal, que seul le mal arrivait à ses fins.

   

   

Il n'a rien de mauvais, seule son éducation et le temps passé ici l'ont rendu comme ça.

   

Ont essayé de le rendre comme ça.

   

Parce que malgré ce qu'on peut croire, ce qu'il veut croire, il a réussi à faire persister en lui quelque chose de bon.

    

     

Il aime lire, aime la nature, apprécie la beauté d'une fleur, et admet que l'amour existe.

   

Il est délicat, et je sais que tôt ou tard, il baissera les armes.

   

    

Et quelque chose me dit que ça ne va pas traîner.

     

     

Plus il réagit brusquement et violemment, plus il montre qu'il a peur de ces changements, et plus il contre-attaque, pour tenter de bloquer son évolution inconsciente.

    

    

    

_ Que s'est-il passé ? Tu as l'air d'avoir vécu quelque chose de traumatisant, et pourtant, en l'espace d'une seconde, tout semble avoir disparu, soupire-t-elle, perdue.

_ C'est à peu près ça, souris-je, timide et amusé.

_ Je ne suis pas un ange, je ne comprendrai sûrement jamais comment tu fais, souffle-t-elle, en se redressant.

_ Comment je fais quoi ?

_ Pour passer de la peur à la joie en une fraction de seconde. Pour arriver à être heureux ici, à rester positif, confie-t-elle, en s'asseyant face à moi, sur l'autre sofa.

    

Toujours en souriant, je la regarde, tout en frottant ma joue blessée inconsciemment.

    

_ Ne touche pas !

_ Tu es belle, soufflé-je. Merci infiniment.

    

Les sourcils froncés, elle se lève tout en pouffant, et reprend tout ce avec quoi elle est venue.

      

_ Je suis allée chercher ton repas avant de venir, tiens, mange, conclut-elle, en posant le plateau sur le meuble placé à côté du canapé.

    

Je me redresse en un quart de seconde, affolé, alors qu'elle s'approche à pas de loup, et appuie sur mes épaules pour me rasseoir.

      

_ Pas bouger !

_ Mais, je dois lui servir son repas.

_ Il est allé aux cuisines seul, pense à toi l'espace d'un instant, d'accord ?

_ Oh. D-d'accord.

_ Bien ! J'y vais, n'hésite jamais à venir me dire bonjour, dit-elle, en me faisant un signe timide de la main.

_ Promis, encore merci, dis-je, en répondant à son geste.

     

    

J'ai l'estomac bien trop noué, je ne vais jamais réussir à manger.

    

Si j'essaye, je suis certain de tout vomir dans la seconde.

    

    

Il faut que je le trouve, je veux le voir.

    

Il a sûrement mangé en coup de vent, si manger il a fait.

   

   

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