— « Aller mesdames, on se dépêche » crie Madame Martinez dans le couloir.
Ashley m'aide pour enfiler la robe qu'elle a créé, la robe est dans une teinte de rose plutôt foncé avec un dégradé de noir sur le buste qui s'étend de quelques centimètres sur la jupe de la robe.
— « C'est toi qui créé toutes ces magnifiques robes ? » demandé-je.
— « Oui Madame » répond Ashley en remontant la fermeture éclair même pas visible à l'œil nu.
— « Tu as le temps de les imaginer et les faire avec tout ton travail ? »
— « Eh bien, en vérité, le travail que je fais le plus après vous aider, c'est de produire des robes »
— « Je ne suis pas la seule à faire ça, toutes servantes ce doit de créer les robes des candidates. Vous ne pouvez pas porter une marque de vêtements »
— « Pourquoi pas ? » demandé-je.
— « Les marques de vêtements ne sont pas 100 % naturel, sans compter les allergies que les candidates ont »
— « Par exemple, une candidate est allergique au coton, donc sa servante lui crée des robes sans cotons »
— « Ça doit être galère à faire »
— « J'ai de la chance moi, vous êtes allergique à rien et vous me laissez m'exprimer sur mes créations »
— « C'est normal si ça peut t'aider » dis-je en souriant.
Elle me sourit avant de changer de sujet.
— « Vous passerez dans les dernières candidates étant donné, que votre nom est bas dans la liste alphabétique du château »
— « Ça marche »
— « Bonjour mesdames ! » s'exclame Zack en entrant dans la chambre sans toquer.
— « Bonjour Zack » dis-je calmement.
Il se laisse tomber contre le matelas de mon lit. Il se redresse sur ses coudes et me regarde en arquant un sourcil.
— « Jolie robe »
— « Merci »
— « T'as l'air de bonne humeur, c'est bizarre »
Je vérifie que personne entre dans la chambre et lui adresse un doigt d'honneur en souriant. Il balance son pied en l'air pour cacher ses yeux de mon doigt.
— « Satan ! Sortez de son corps ! » crie t-il en balançant sa jambe de bas en haut.
Quelqu'un toque et ouvre la porte rapidement sans nous laisser le temps de répondre. Il a un uniforme de garde et à la peau assez bronzé, ses yeux... Il a les yeux bleu très clair.
— « Oh putain ses yeux » chuchote Zack.
— « Grave » dis-je en chuchotant.
— « Tout vas bien ? Je vous ai entendu crier » commence le garde avec une voix grave.
— « Excusez-les ils sont un peu excités » s'explique Ashley en coiffant mes cheveux.
— « Je comprends mieux, si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis devant la porte »
— « Comment ça ? » demande Zack en se redressant.
— « Vous n'êtes pas au courant ? » demande le garde en fronçant les sourcils.
— « Nous sommes pas sortie de la chambre depuis hier soir » lui expliqué-je.
— « Je comprends mieux alors. Une rumeur a été lancée comme quoi, le prince voyait une candidate tard le soir »
— « Une des candidates à été agressée celle qui était au centre des rumeurs a été battue par une autre candidate »
— « Quoi ?! » crions-nous tous les trois à l'unisson.
— « Rassurez-vous, la candidate blessée va bien, elle est à l'hôpital mais à une fracture du dos. Les deux sont donc éliminés de la compétition »
— « Depuis, la reine et le roi ont exigé de mettre un couvre-feu à partir de 21 heures et des gardes devant chaque chambre 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 »
— « Ce qui ne respecte pas le couvre-feu risque quoi ? » demande Zack.
— « Une exclusion de la compétition. Les majestés ont eu beaucoup de mal à empêcher les médias d'être au courant de cette histoire, donc le palais redouble de vigilance »
— « Mais n'ayez crainte Madame Johnson, je veille sur vous » dit-il avec un sourire qui se vaut rassurant malgré les nouvelles.
— « Au fait, j'oubliais, je m'appelle Mikaël » dit-il avec un sourire avant de refermer la porte.
— « Alexandre bouge-toi avant que je saute sur d'autres mecs » dit Zack en se laissant tomber contre le matelas en soupirant.
— « Il ne peut rien faire pour te voir ni te parler » dis-je en souriant.
— « J'aurai dû lui donner un téléphone avec mon numéro dedans au lieu de le mater »
— « Tu as des téléphones ? »
— « Ah mais oui ! Il se redresse sur le lit. Tu n'en as pas toi ! »
Je secoue négativement ma tête.
— « Je vais te chercher ça, je reviens »
Il se lève du lit et sort de la chambre sans dire un mot de plus. Ashley continue de me préparer avant qu'on sorte de la chambre toutes les deux.
Mikaël ferme la porte de la chambre et marche à côté de nous, le dos droit, les mains dans le dos.
— « Vous rigoliez pas quand vous disiez 24 heures sur 24 » dis-je en rigolant.
— « Je m'excuse si ma présence vous gêne, mais c'est un ordre des majestés. Et je vous en prie, tutoyez moi »
— « Je te taquine, et ça marche, tu peux me tutoyer aussi »
— « Bien Madame »
— « C'est Jenna, pas Madame » dis-je en rigolant.
Il sourit en continuant de marcher à côté de nous. Toutes les candidates ont un garde du corps à côté d'elles. Elles s'évitent comme si la peste régnait dans le château, j'espère que Cassie et Ha-Neul ne vont pas réagir pareil avec moi.
Nous arrivons dans la salle de réception où plusieurs candidates discutent entre elles, au moins, elles ne se font pas la guerre ici. Je tourne ma tête vers la droite et deux silhouettes crient mon prénom en me sautant dessus.
Je souris, puis caresse leurs dos en les laissant me prendre dans leurs bras.
— « J'ai cru que c'était toi qui étais à l'hôpital » dis Ha-Neul en retenant un sanglot.
Non, mais j'aurai pu y être si je n'étais pas vigilante.
Tyler et un autre garde à côté de lui s'approche de nous, plutôt vers Mikaël étant donné qu'ils discutent et rigolent ensemble.
— « Vous aussi vous avez des gardes du corps ? » demandé-je.
— « Oui, moi j'ai Tyler » m'explique Cassie.
— « Et moi j'ai un certain Min-ho » répond Ha-Neul.
— « Moi j'ai Mikaël »
— « Il faut être sacrément dingue pour faire ça à une candidate » dit Cassie en regardant les candidates autour de nous.
— « Oui, c'est clair » reprend Nana (surnom de Ha-Neul).
— « Vous êtes déjà passé avec le prince ? » demandé-je.
— « Moi non, je suis la dernière à cause de mon nom de famille » répond Cassie.
— « Moi oui, il m'a posé des questions puis on a commencé à parler de la Corée du Sud ensemble. Il était super attentif, ça m'a fais bizarre » avoue Nana.
— « Tu viens de Corée du Sud ? » demande Cassie.
— « Oui, j'ai grandie là-bas mais j'ai déménagé ici, ça va faire 3 ans que je suis en Californie »
— « Moi je suis 100 % américaine » dit Cassie en rigolant.
Ça, je veux bien y croire. Son physique est digne d'une actrice américaine de haut niveau.
— « Et toi tu viens d'où ? » demande Cassie en me regardant.
— « Mes grands-parents vivait au Portugal, mais ma mère à fuguée et c'est retrouver en Californie, c'est à ce moment qu'elle a rencontré mon père »
— « C'est trop mignon » dis Nana, les mains devant sa bouche.
Je lui souris gentiment. Les garçons se joignent petit à petit à nous. Ashley est partie depuis un bon moment déjà, elle m'a dit qu'elle devait travailler sur une robe qui lui prenait la tête.
— « Vous voulez toujours pas rentrer ? » demande Min-ho.
Min-ho est aussi asiatique, il a des traits de coréen du sud lui aussi, ils vont bien ensemble maintenant que je les regarde côte à côte.
— « Je peux rester encore quelques minutes avec mes amies ? » demande Nana.
Min-ho hoche la tête et reste le dos droit à côté de Nana.
— « Le palais est vraiment splendide » dis Mikaël en regardant les murs et le plafond.
— « Tu es nouveau ? » demandé-je en fronçant les sourcils.
— « Nous l'avons recruté, il a été recommandé par la garde-française pour notre palais. Intervient Tyler. Il est le meilleur garde de la promotion en France »
— « Il y en avait d'autres qui était beaucoup talentueux vous savez » nous informe Mikaël, gêné.
J'avais bien reconnu un accent français dans sa façon de parler notre langue.
— « C'est vrai que les français ne mangent que des baguettes et des pains aux chocolats ? » demandé-je intéresser.
— « Il ne faut pas croire ce qu'on raconte sur les Français, on mange de tout, vous savez » dit-il en rigolant.
— « Vous avez déjà été dans la Tour Eiffel ? » demandé-je avec des paillettes dans les yeux.
— « Je n'ai jamais été dedans, mais je l'ai déjà vu, oui »
— « J'aimerais tellement aller en France » dis-je en soupirant.
— « Dès que la sélection est terminée je peux vous y emmener si vous voulez »
— « Je peux venir aussi ? » demande Nana.
— « Bien sûr, mon appartement a beaucoup de chambres vides qui attendent des colocataires » dit-il en souriant.
Cassie ne dit pas un mot, elle ne lâche pas des yeux Mikaël, mais n'ouvre pas sa bouche pour autant. Serait-elle gêné ?
— « Tu as assez de place pour tout le monde ? » demandé-je en rigolant.
— « Ai-je mentionné que je n'avais pas qu'un simple appartement, mais bien une suite ? »
— « Non » dis-je en rigolant.
— « Vous pouvez tous venir sans problème avec vos amis » dit-il en souriant.
— « Ma mère se fera un plaisir de vous cuisiner des bons plats »
— « Mademoiselle Johnson, c'est à vous ! » cris un garde.
Merde, j'avais totalement oublié ce rendez-vous, j'étais tellement à fond dans cette discussion.
J'attrape le bout de ma robe et trottine dans la grande salle jusqu'à la porte et entre dedans. Le garde referme la porte derrière moi et manque de griffer ma robe de justesse avec la porte.
Je remets mes cheveux en place et lève la tête, le prince est assis sur une chaise au milieu de la pièce remplis de bureau, une chaise est devant lui.
J'attrape le bout de ma robe et me mets devant lui, je m'incline avant de m'asseoir sur la chaise devant lui. Ma robe cache ses pieds, j'attrape ma robe et la ramène sur les côtés pour ne pas le déranger.
— « Bien dormi ? » demande-t-il.
— « Très bien, et toi ? » dis-je avec un grand sourire.
— « Assez oui »
Je ventile mon visage avec mes mains. Il fait une chaleur à crever ici. Éric me regarde en arquant un sourcil, les bras croisés sur son torse, ses yeux toujours avec la même intensité déstabilisante.
— « On peut ouvrir les fenêtres ? Je meurs de chaud »
Le prince se lève, j'écarquille les yeux et pose mes mains sur ses épaules en le forçant à se rasseoir, je trottine jusqu'aux fenêtres et les ouvre moi-même.
Enfin les ouvre... Si la poignée était plus basse, j'aurais pu, c'est un royaume de géant ou quoi ? Je saute sur mes talons et essaye d'attraper la poignée.
Une présence chaude se fait sentir dans mon dos. Un bras passe à côté de ma tête et attrape la poignet sans difficulté, il ouvre le haut de la fenêtre, sûrement une sécurité pour éviter les suicides.
— « On va vraiment user de ces 5 minutes justes pour des fenêtres ? » demande-t-il, toujours derrière moi.
— « Tu veux parler de quoi ? »
— « Parle-moi de toi »
— « Il n'y a rien d'intéressant à dire sur moi »
— « Parle-moi de ta famille alors »
Je me retourne et laisse mon corps adossé contre le mur, Éric pose sa main plate contre le mur à côté de ma tête et me regarde dans les yeux.
— « J'ai une mère et un père rien de plus normal. J'ai un grand-frère et une petite sœur »
— « Comment s'appellent-ils ? »
— « Ma mère s'appelle Katherine, mon père Pierre. Mon grand-frère s'appelle Alexandre et ma petite sœur Agathe »
— « Mes parents ont 47 ans tous les deux. Mon frère a 23 ans, et Agathe a 6 ans »
— « Parle-moi d'eux »
— « Ma mère m'a forcé à participer à cette sélection. Mon père ne voulait pas, mais à fini par écouter ma mère, comme on dit, si maman dit oui, papa suit »
— « Pourquoi tu ne voulais pas participer ? »
— « Je trouvais ça un peu malsain, certes tu avais le choix de choisir celle que tu préfères, mais sur 50, imagine qu'aucune ne te plaise, tu aurais été insulter sur les réseaux »
— « Puis les femmes qui seront éliminés, vont-elles pas être complexées ou subir des insultes après être rentrées chez elles ? »
— « C'était l'une des raisons pour lesquelles je voulais rester au début. J'avais peur de voir le désespoir sur le visage de ma mère. Elle m'avait regardé avec un énorme sourire après que je sois sortie de la mairie »
— « Je m'en contre-fiche d'être la risée de mon village, même si je pense qu'au début ça me fera mal de recevoir autant d'insultes, ce que je veux c'est le bonheur de ma famille »
— « Vous n'êtes pas heureux ? » demande le prince, les sourcils froncés.
— « Heureux ? Je ne sais pas si on peut dire ça, on ne vit pas sur l'or, mais nous sommes pas démunie à ce point, même si des fois j'ai l'impression qu'on va finir à la rue, on finit toujours par se relever, avec je ne sais quel moyen »
— « Papa est tout le temps sur les routes pour livrer le lait de nos vaches. Maman court sans cesse derrière nous pour qu'on puisse traire les vaches à temps pour ne pas ralentir papa »
— « Avant que je vienne ici, maman et Alexandre était en dispute. Papa était parti faire une livraison ici, au château. Sauf que c'est 3 heures en calèche étant donné que nous avons pas les moyens d'avoir une voiture »
— « Nous avions peur qu'il ne revienne pas. Maman essayait de le cacher, mais c'était elle la plus inquiète. Elle s'en est prise à Alexandre, et Agathe s'est mise à pleurer à table »
— « Ça m'a briser le cœur de voir ma petite sœur pleurer alors que son deuxième prénom c'est « sourire ». Elle est tout le temps heureuse. Elle m'a même demandé pourquoi nous étions pauvres, pourquoi nous vivons comme ça, qu'avons nous fait pour mériter ça »
Une larme glisse sur ma joue que je m'empresse d'essuyer.
— « Elle n'a même pas eu un seul doudou depuis qu'elle est née, la seule peluche qu'elle a, c'est moi, et moi je suis partie »
— « Je vis dans des matelas confortables et dans le luxe, pendant que ma famille doit sûrement être en train de courir partout pour parvenir à leurs besoins. Je suis une méchante personne »
— « Votre majesté, les 5 minutes sont passée » intervient un garde qui vient de rentrer.
Éric me prend dans ses bras et tend son bras vers le garde en lui disant de faire patienter les prochaines candidates pendant quelques minutes. Le garde hoche la tête et referme la porte derrière lui.
Éric caresse mon dos en posant son menton contre ma tête. Je resserre mes bras autour de sa taille et pleure toutes les larmes de mon corps en faisant couler toute la pression que je retiens depuis mon arrivée.
— « Chou »
Je renifle et arrête mes sanglots pour l'écouter.
— « Tu n'es pas une mauvaise personne, au contraire. C'est admirable que tu sois venues juste pour secourir les besoins de ta famille »
— « Je suis sûr et certain que t'es parents pensent tout le temps à toi, et sont heureux que tu puisses enfin vivre comme tu le sens, tu n'as pas à te sentir coupable »
— « Je les ai abandonnés » dis-je avant de retomber dans un long sanglot.
Il retire son étreinte dans la mienne, me faisant sentir un froid et un manque dans mon corps. Il pose deux de ses doigts sous mon menton et me fait lever la tête.
Je ne dois pas être belle à voir, je sens mes yeux me brûler à forcer de pleurer et mon nez qui coule, ma respiration haletante.
— « Arrête de pleurer, sinon je vais me sentir coupable d'avoir fait pleurer une belle femme »
Je lui souris faiblement en essuyant mes larmes.
— « Bon c'est à mon tour-là ! » cris une candidate en entrant dans la salle.
Éric la regarde avec un sourcil levé. Je rigole timidement avant d'ajouter « bon courage » et de sortir de cette pièce devenue bien trop étouffante pour moi.
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Pour vous aider à imaginer la robe de Jenna ^^