Les Héritiers de Sheyton

By Apo-logie

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En quête de vengeance, Lana veut intégrer une école de magie renommée pour se libérer de son douloureux passé... More

Introduction
Prologue (Corrigé)
Chapitre 1 (Corrigé)
Chapitre 2 (Corrigé)
Chapitre 3 (Corrigé)
Chapitre 4 (Corrigé)
Chapitre 6 (Corrigé)
Chapitre 7 (Corrigé)
Chapitre 8 (Corrigé)
Chapitre 9 (Corrigé)
Chapitre 10 (Corrigé)
Chapitre 11 (Corrigé)
Chapitre 12 (Corrigé)
Chapitre 13 (Corrigé)
Chapitre 14 (Corrigé)
Chapitre 15 (Corrigé)
Chapitre 16 (Corrigé)
Chapitre 17 (Corrigé)
Chapitre 18 (Corrigé)
Chapitre 19 (Corrigé)
Chapitre 20 (Corrigé)
Chapitre 21 (Corrigé)
Chapitre 22 (Corrigé)
Chapitre 23 (Corrigé)
Chapitre 24 (Corrigé)
Chapitre 25 (Corrigé)
Chapitre 26 (Corrigé)
Chapitre 27 (Corrigé)
Chapitre 28 (Corrigé)
Chapitre 29 (Corrigé)
Chapitre 30 (Corrigé)
Chapitre 31 (Corrigé)
Chapitre 32 (Corrigé)
Chapitre 33 (Corrigé)
Chapitre 34 (Corrigé)
Chapitre 35 (Corrigé)
Chapitre 36 (Corrigé)
Chapitre 37 (Corrigé)
Chapitre 38 (Corrigé)
Chapitre 39 (Corrigé)
Chapitre 40 (Corrigé)
Chapitre 41 (Corrigé)
Chapitre 42 (Corrigé)
Chapitre 43 (Corrigé)
Chapitre 44 (Corrigé)
Chapitre 45 (Corrigé)
Chapitre 46 (Corrigé)
Chapitre 47 (Corrigé)
Chapitre 48 (Corrigé)
Chapitre 49 (Corrigé)
Chapitre 50 (Corrigé)
Chapitre 51 (Corrigé)
Chapitre 52 (Corrigé)
Chapitre 53 (Corrigé)
Chapitre 54 (Corrigé)
Chapitre 55 (Corrigé)
Chapitre 56 (Corrigé)
Chapitre 57 (Corrigé)
Chapitre 58 (Corrigé)
Chapitre 59 (Corrigé)
Chapitre 60 (Corrigé)
Chapitre 61 (Corrigé)
Chapitre 62 (Corrigé)
Chapitre 63 (Corrigé)
Chapitre 64 (Corrigé)
Chapitre 65 (Corrigé)
Chapitre 66 (Corrigé)
Chapitre 67 (Corrigé)
Chapitre 68 (Corrigé)
Chapitre 69 (Corrigé)
Chapitre 70 (Corrigé)
Chapitre 71 (Corrigé)
Chapitre 72 (Corrigé)
Chapitre 73 (Corrigé)
Chapitre 74 (Corrigé)
Chapitre 75 (Corrigé)
Chapitre 76 (Corrigé)
Chapitre 77 (Corrigé)
Chapitre 78 (Corrigé)
Chapitre 79 (Corrigé)
Chapitre 80 (Corrigé)
Epilogue (Corrigé)

Chapitre 5 (Corrigé)

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By Apo-logie

Kal et Rudis sont deux personnages très déroutants. Cela fait quelques minutes qu'ils se tiennent devant nous, qu'ils instaurent un climat déjà hostile. Je relève certains paradoxes ceci dit. Ce sont les seuls professeurs qui nous tutoient et que nous sommes en retour autorisés à tutoyer. Ils adoptent une place particulière. Ils sont tous les deux jeunes et leurs cours occupent la majeure partie du temps de nos journées. Cette proximité instaurée par le tutoiement et leur jeunesse n'est qu'illusoire. Cela leur donne la possibilité, de toute évidence, de se permettre bien des libertés avec nous. Comme celle de nous humilier avec plus d'ampleur.

— Pour commencer, nous allons vous montrer ce que nous attendons de vous lors des duels. Pour ce faire, nous avons besoin d'un volontaire.

Kal balaie à nouveau la pièce du regard, attendant une réponse, mais aucun de nous ne se dévoue.

— Personne ? lance Kal d'une voix pleine de condescendance, en accordant un regard de déception à son collègue qui laisse échapper un ricanement de mépris à notre égard.

On baisse tous les yeux, évitant tout contact avec ceux de notre nouvel entraîneur tyrannique. Je sens mon cœur battre très fort dans ma poitrine. J'espère ne pas être choisie. Pas maintenant. Personne ne le souhaite.

— Que c'est décevant. Aucun enthousiasme, aucun esprit d'initiative. Nous attendons bien plus que cette attitude passive, renchérit Kal en marchant très lentement le long du groupe et en prenant un malin plaisir à faire durer le suspens.

C'en est presque insupportable.

— Vous n'arriverez à rien si vous n'avez pas un minimum de volonté. Dois-je déduire de votre silence que vous me laissez dans l'obligation de choisir moi-même ?

Pas de réponse, si ce n'est le bruit de nos cœurs qui s'emballent dans nos poitrines serrées par l'angoisse d'être désigné. Ses pas continuent de marteler le sol en résonnant dans l'immense gymnase. Il dévisage chacun de nous, même si on essaie de ne pas croiser son regard, puis je remarque au son de ses pas qu'il s'arrête, pas loin de moi.

— Pears, tonne-t-il.

Je sens Adam se crisper à côté de moi à l'entente de son nom. Il ne bouge pas. Il est pétrifié, comme si ses pieds étaient collés au sol, qu'une barrière invisible l'empêchait d'avancer. Une barrière que l'on nomme ici de toute évidence la peur.

— Vas-y Adam, chuchoté-je en le poussant discrètement.

Je sais que Kal l'a choisi pour le punir de son comportement d'hier. Il va se servir de la démonstration pour l'humilier devant tout le monde. C'est tellement prévisible. C'était lui ou moi. Je n'arrive même pas à ressentir le soulagement de ne pas avoir été désignée, tellement je me sens mal pour Adam. Je sais que plus il montrera ses peurs et ses faiblesses, plus Kal s'en servira contre lui pour le rabaisser. Il doit s'affirmer devant lui maintenant. Après, ce sera trop tard.

Très embarrassé, Adam fait un pas et tente de regarder Kal dans les yeux.

— Eh bien, Adam ? Tu as perdu ta langue ? lui lance Kal sur un ton tellement méprisant que je sens un élan d'indignation monter en moi.

Rudis ricane. Je sers les poings mais je reste silencieuse. Ils prennent vraiment plaisir à nous rabaisser, à nous afficher, et ça me rend hors de moi. Me prend l'envie d'aider mon camarade, mais je n'y suis pas invitée. Kal lui fait signe de prendre place en face de Rudis, sur un tapis que je trouve un peu trop rigide à mon goût pour amortir les chutes.

— À mon coup de sifflet, le combat commence. Ton but sera de faire tomber ton adversaire au sol et dans un second temps de l'immobiliser. La deuxième étape me paraît bien trop ambitieuse au vu de ta condition physique, j'attends surtout que la première soit franchie.

Adam hoche fébrilement la tête, paralysé par l'angoisse et la crainte, lui faisant signe qu'il a enregistré les consignes. C'est impossible qu'il réussisse face à un type aussi baraqué que Rudis. J'ai peur pour lui pendant quelques instants. Rudis retire son t-shirt, faisant apparaître un torse tout en muscles qui établit un contraste ridicule à côté de la carrure presque inexistante d'Adam.

— Oh oh...Ça rigole pas, me souffle Éria à l'oreille.

Adam frotte timidement ses mains pour s'échauffer et se met dans une position un peu trop de face. J'ai quelques bases en combat. J'ai suivi pas mal de cours ces dernières années, et même si je n'ai pas autant d'expérience que Kal ou Rudis, je vois déjà que la position de départ d'Adam est mauvaise. Il n'a pas d'expérience de combat. J'en viens alors à me demander comment il a pu être admis à l'ISEM. Je réfléchis le temps de quelques secondes et me vient rapidement une réponse. Son père a dû payer cher pour qu'il y rentre. Il est haut placé, il a des contacts. Il connaît sûrement le directeur.

Kal siffle, et Rudis attrape Adam avant de le projeter violemment au sol par une prise d'art martial exécutée à la perfection, martelée par un bruit sourd et terriblement angoissant au moment où le corps frêle du garçon heurte la surface ferme du tapis. Des cris de stupeur s'élèvent dans la salle. On s'attendait en effet à une certaine rapidité et habileté de la part de Rudis, mais pas à autant de brutalité. Cela ne ressemble pas à un entraînement, mais à un bizutage.

— Déjà ? Je te pensais un peu plus endurant, nargue Kal.

Rudis marche tout autour d'Adam, lui adressant un regard méprisant insupportable. Adam se relève tant bien que mal, sous les yeux amusés des deux entraîneurs qui se gonflent de prétention. Rabaisser d'une telle manière un élève est juste inacceptable. Mais apparemment, c'est comme ça que ça marche ici.

Très bien. C'est noté.

Kal siffle une deuxième fois, et Adam se retrouve de nouveau brutalement au sol, dans un cri incontrôlé de douleur qui nous glace à tous le sang. Rudis contemple sa victime avec une condescendance extrême. Un sourire malsain habille ses lèvres et commence à me mettre hors de moi. Mais ce qui m'énerve encore plus, c'est qu'Adam ne cherche pas à se défendre. Il est stoïque, les yeux collés au sol, n'osant pas toucher ne serait-ce qu'un millimètre le corps de guerrier de son adversaire. Il se relève encore plus difficilement que la première fois, en plaquant sa main sur sa tête qui vient de frapper brutalement le sol.

— Réveille-toi, fillette. Tu as perdu tes bras ? Pourquoi tu ne te défends pas ? le provoque Rudis.

Le « fillette » me crispe. Je n'apprécie définitivement pas ces façons de faire.

Adam ne répond pas. Je sens la honte habiller maintenant ses beaux yeux bleus angéliques. C'est vrai qu'il n'a rien d'un combattant : il est fin, peu de muscles, ses beaux yeux bleus surmontés de longs cils recourbés, une coiffure parfaitement établie. Il a plus l'aspect d'un jeune mannequin que d'un combattant.

Kal siffle une troisième fois.

Rudis lui flanque un violent coup de poing sur le torse, lui coupant instantanément la respiration. À terre, Adam laisse échapper un hurlement de douleur qui nous plonge tous dans un malaise encore plus intense. Adam essaie de dissimuler les larmes de douleur qui s'intensifient dans ses yeux.

— Relève-toi. Ce n'est pas fini, lui ordonne Kal d'une voix autoritaire

Sauf que cette fois-ci, Adam reste immobilisé au sol.

— Je ne peux pas. J'ai trop mal... peine à articuler le garçon.

À ma grande surprise, Rudis lui tend sa main et il la saisit. Sauf qu'au lieu de l'aider, il le projette au sol avec encore plus de vice et de brutalité.

— Tu crois que ton adversaire attendra que tu te reposes avant de poursuivre le combat ? Relève-toi et prouve que tu es un homme, parce que tout ce que je vois, c'est un enfant incapable ! s'exclame Kal en continuant de marcher en analysant méticuleusement la scène.

— J'ai trop mal... murmure Adam, une larme chaude coulant le long de sa joue.

— Relève-toi ! réitère l'entraîneur d'un ton presque agressif.

Kal ne veut pas que le combat s'arrête. Il veut que Rudis atteigne les limites d'Adam. Sauf que je m'aperçois qu'il est au bord de l'évanouissement. Il va l'achever s'il le frappe encore une fois. Adam se relève péniblement, en manquant de tomber. Je vois son regard se perdre petit à petit. Il est épuisé. Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines.

Au moment où Kal va siffler, je m'interpose sans vraiment réfléchir aux conséquences de mes actes.

— Stop ! Vous ne voyez pas qu'il n'est pas bien ?

Ma voix indignée résonne dans l'ensemble du gymnase, et les yeux se tournent subitement vers moi. Des chuchotements discrets s'élèvent et je vois Kal s'avancer vers moi. Ses yeux me dévisagent sévèrement. La foule fait un pas en arrière, me laissant seule, sur la première ligne. Kal se place juste devant moi, à quelques centimètres.

Je m'efforce à soutenir son regard. Je sens ma respiration se couper, je suis au bord de la crise cardiaque. Il fait deux têtes de plus que moi, et il est deux fois plus large que mon corps. Des muscles proéminents apparaissent distinctement à travers le tissu tendu de son t-shirt gris. D'un geste, il me broie de toute évidence en deux.

— Lana, c'est ça ? articule-t-il distinctement en m'adressant un regard prononcé de domination, en haussant un sourcil.

— C'est ça.

Droit dans les yeux. J'ai répondu la tête haute, en gardant mes mains dans le dos.

— Je peux savoir, Lana, de quel droit tu te permets d'interrompre le combat de ton camarade ?

Sa voix est calme mais menaçante, et son regard déstabilisant. J'ai l'impression qu'il me transperce rien qu'avec ses yeux. Je commence à me demander si j'ai réellement bien fait de prendre la parole.

— Il allait s'évanouir.

— Et tu penses que toi, une simple novice de même pas vingt ans, tu as le droit de donner ton avis face à tes professeurs qualifiés pour mener les entraînements comme bon leur semble ?

J'essaie de garder mon sang-froid. Il ne faut pas que je paraisse faible devant lui, sans pour autant lui manquer trop de respect.

— J'estime que c'est mon droit de faire remarquer à mes entraîneurs qu'un élève est au bord du malaise à force de recevoir des coups.

Kal ne répond pas tout de suite. Il est surpris que j'ose le contredire. Peu de personnes doivent essayer de le défier, encore moins une simple élève.

Il se met à tourner autour de moi, en m'analysant méticuleusement du regard. Je sens son corps me frôler quand il passe derrière moi, ce qui me fait légèrement trembler.

— Tu estimes que c'est ton droit, donc ?

Je déglutis. Le sentir passer juste à côté de moi me déstabilise considérablement. Je m'efforce de garder la tête droite pour conserver une certaine dignité, et fixe un point droit devant moi tout en articulant.

— C'est exact.

Puis, il vient se planter à nouveau devant moi, les yeux partiellement cachés par ses boucles noires.

— Très bien, Lana. Ta requête est retenue. Pears, va rejoindre tes camarades, déclare-t-il très calmement en se tournant vers Adam.

Son calme n'est pas bon signe. Bien au contraire. Je reste sur mes gardes, à continuer de fixer ce même point devant moi, le menton droit, avant de finalement faire demi-tour pour rejoindre les autres. Sauf que Kal me barre le passage. Il me défie de son regard dominant.

— Je n'ai t'ai pas dit de regagner ta place, il me semble.

Je me fige alors et hoche légèrement la tête.

— Ok.

Si j'avais pu rire jaune, je l'aurais fait. Mais je n'ose imaginer ce qu'il pourrait m'arriver si je m'octroyais le droit de rire devant lui. Kal se remet à marcher lentement autour de moi, tout en continuant de m'analyser.

— Prends sa place.

Mon cœur se soulève. Je me tourne subitement vers lui, en lui lançant un regard incrédule. Il me fait signe de m'avancer à mon tour vers Rudis. Il n'attend que ça : rabaisser le plus d'élèves au combat. Il pensait sûrement que j'allais répondre « Non ! », mais je suis prête à combattre à la place d'Adam. Je le contourne pour me diriger d'un pas décidé vers l'endroit où se tenait Adam.

— Sans aucun problème.

Je lui ai répondu à la limite de la désinvolture. Je me retourne brièvement vers Adam. Ce dernier me regarde avec des yeux écarquillés et apeurés. Rudis s'avance vers moi, analysant mes émotions de son regard silencieux. Je chasse mes pensées pour rester au maximum concentrée. Je sais qu'il finira par me faire tomber, mais je veux juste tenir le plus longtemps possible, et marquer le plus de coups avant qu'il me projette au sol. J'ai une certaine expérience dans l'art du combat, et je sais que je peux tenir au moins quelques secondes face à lui, malgré notre différence évidente de niveau.

Kal siffle.

Le combat commence, les coups s'enchaînent violemment mais je tiens bon. Je lui flanque alors un coup de poing au niveau du nez, et il exécute subitement un mouvement de recul, tout en levant un sourcil de surprise, comme s'il ne s'attendait pas à que je sache aussi bien combattre.

Des murmures s'élèvent dans la salle, et je défie mon adversaire du regard comme si je devais l'achever. Mais quelques secondes après, il reprend le combat, parvient à me maîtriser et finit par me balancer au sol après un certain temps de lutte. Je m'écrase alors, épuisée par ses coups violents et nombreux. Rudis est victorieux mais reste sans voix. Il a perdu son air arrogant, et de la surprise mêlée à de l'incompréhension habille maintenant ses yeux. Il continue de me toiser méticuleusement, d'un regard analysant.

Un sentiment de fierté me réchauffe un peu. Ma performance n'est pas extraordinaire, mais à première vue, bien meilleure que ce qu'ils attendaient. Kal plonge ses yeux dans les miens le temps d'un instant. Mon cœur se soulève face à la persistance de son regard, puis il rompt le contact pour le diriger sur les autres élèves.

— Dix minutes de pause. Après cela commence votre véritable entraînement, déclare-t-il avant de disparaître.

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