CHLOÉ, JE TE VEUX A MES COTÉS...

By BathemIsis

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A trente ans, Jordan quitte une vie de rêve comme client testeur d'hôtels de luxe, pour reprendre l'agence im... More

NOTE DE L'AUTEURE
PROLOGUE
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30
CHAPITRE 31
CHAPITRE 32
CHAPITRE 33
CHAPITRE 34
CHAPITRE 35
CHAPITRE 36
CHAPITRE 37
CHAPITRE 38
CHAPITRE 39
CHAPITRE 40
CHAPITRE 41
CHAPITRE 42
CHAPITRE 43
CHAPITRE 44
CHAPITRE 45
CHAPITRE 46
CHAPITRE 47
CHAPITRE 48
CHAPITRE 49
CHAPITRE 50
CHAPITRE 51
CHAPITRE 52
CHAPITRE 53
CHAPITRE 54
EPILOGUE

Chapitre 14

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By BathemIsis

CHLOÉ

J'ai passé une soirée fabuleuse avec Jordan hier. On apprend à se connaître, on se découvre et on prend du bon temps. Je n'ai pas cherché à le retenir pour qu'il dorme chez moi. Je ne suis pas encore prête à laisser un homme s'installer dans mon appartement. J'aime garder un peu de liberté et mon refuge.

Ce matin, j'ai revêtu un jean slim bleu, un chemisier cintré blanc et une veste en jean. J'ai attaché mes cheveux avec une pince, mis un trait d'eye-liner, un peu de gloss, une touche de parfum, et une paire de bottines noires. Les talons carrés de mes chaussures sont plus adaptés que les talons aiguilles de mes escarpins pour la visite des sites pour notre client réparateur moto.

J'ai à peine le temps de déposer mes affaires dans mon bureau que Jordan me presse pour partir en visite. Le client nous attend dans le hall. Il nous informe qu'il préfère prendre son véhicule. Je monte dans la voiture de Jordan et il démarre sans plus attendre vers le premier local. Je lui rappel les caractéristiques de cet entrepôt. A un feu rouge, il me regarde et pose la main sur ma cuisse.

- Je préférais la jupe d'hier, mais tu as raison tu seras plus à l'aise ainsi.

Je lui souris et il reporte son attention sur la route.

Les visites se passent bien et nous prennent toute la matinée. Le client nous informe qu'il réfléchit et qu'il nous tiendra au courant de sa décision. Nous le saluons et rentrons à l'agence, tout en échangeant nos impressions. Il aimerait que nous déjeunions ensemble, mais je lui dis que je dois garder mes habitudes de sortir avec mes collègues si l'on veut que notre relation reste secrète et que personne ne se pose de question. Il acquiesce et confirme que j'ai tout à fait raison.

- On se voit ce soir alors ? il insiste.

- Je ne peux pas ce soir. Je dois aller chez une copine pour répéter une dernière fois la danse que l'on doit faire au mariage d'Annabelle.

- Je vais finir par être jaloux de ta meilleure amie. Vivement que ce mariage soit passé.

- C'est bien aussi d'avoir des soirées en solitaire, on se voit déjà toute la journée. On a chacun nos amis et des activités à poursuivre, j'argumente.

- C'est vrai. Tu as raison.

Comme prévu, je déjeune avec mes collègues et passe l'après-midi à l'accueil pour la formation d'Ophélie et Andréa. Elles sont volontaires et apprennent rapidement. C'est un vrai plaisir de leur montrer les ficelles du métier.

A dix-neuf heure, je m'empresse de quitter l'agence. Une copine est passée me prendre en voiture et nous nous rendons ensemble chez Karine pour la dernière répétition avant notre représentation de samedi.

Notre hôte nous a préparé de quoi grignoter. On l'aide à pousser les meubles et enfin prenons position. On a un peu de mal à rester sérieuses et ça part vite dans du grand n'importe quoi. On n'arrête pas de rire. Tant bien que mal, au bout de deux heures, nous arrivons enfin à effectuer toute la chorégraphie correctement et d'une seule traite. Heureuses, satisfaites et un peu fatiguées, nous la répétons une dernière fois sans problème puis rentrons chacune chez soi.

Qu'est-ce que j'aime ces moments de folies et de déconnades avec mes copines. Je n'ai pas envie de faire une croix sur tout ça parce que je suis en couple avec Jordan. J'ai besoin de ces moments pour garder mon équilibre. J'ai besoin de cette liberté.

*

Ce matin, Jordan avait plusieurs entretiens avec des assistantes administratives, concernant le service d'aide aux démarches à la suite d'un déménagement, qu'il compte proposer à nos clients. Il a tenu ce que j'y assiste également pour avoir mon avis. Il arrive à me convaincre de déjeuner avec lui, prétextant poursuivre le débriefing des entretiens en même temps. Comme nous déjeunons dans une brasserie non loin de l'agence et que nos collègues pourraient nous surprendre, nous gardons une attitude strictement professionnelle. Bon il ne peut pas s'empêcher de faire quelques sous-entendus et s'amuse de me voir rougir.

Comme tous les après-midi, je suis à l'accueil avec les nouvelles. Jordan raccompagne un client jusqu'à l'entrée lorsqu'une grande femme brune, très élégante, très chic et visiblement riche, fait son apparition. Sans même nous prêter la moindre attention et encore moins nous saluer, elle se dirige immédiatement vers Jordan.

- Jordan chéri, dit-elle bien fort pour que tout le monde la remarque.

- Isabella ? Que fais-tu ici ? s'exclame-t-il visiblement embarrassé.

- Je te cherchais mi amor. J'ai besoin de toi.

- Suis-moi dans mon bureau, répond-il gêné.

Je reste muette de stupeur. Qui est cette femme ? Pourquoi l'appelle-t-elle « chéri » et « mi amor » ? Je suis complètement abasourdie.

- Je n'aurais jamais imaginé Jordan sortir avec ce genre de femme, commente Andréa.

- C'est clair. Elle est tellement surfaite, répond Ophélie en l'imitant.

Elles se mettent à rire, mais je n'ai pas du tout le cœur à rire avec elles. Je me sens tellement mal. Jordan est déjà en couple ? Je sors avec un mec qui a déjà une femme dans sa vie. Ils sont peut-être même mariés. Oh merde ! Je suis la maitresse d'un homme marié, mon dieu ! Je suis prise d'une violente nausée et m'empresse d'aller aux toilettes où je rends l'intégralité de mon déjeuner. Une fois que je me sens mieux, je me rince au lavabo et essuis les traces de mes larmes avant de retourner travailler.

Les filles s'inquiètent et je prends comme explication à mon malaise, l'excuse d'un plat mal digéré. Si seulement c'était ça ! C'est plutôt ma bêtise et ma crédulité qui me rendent malade. Oui, je me dégoûte d'avoir céder aux avances de Jordan et de m'être autant attachée à lui. Je ne suis qu'une pauvre conne, mais tout ça c'est bien fini. Il n'est pas question qu'il m'approche à moins d'un mètre désormais et tout ce qu'il pourra dire ou faire n'y changerons rien. Il m'a menti, s'est servi de moi, s'est amusé avec moi et bien maintenant nos rapports resteront strictement professionnels. Ça me déchire le cœur, mais ma colère est plus forte que ma déception.

Il me faut un peu de temps avant d'arriver à me replonger dans le travail et encore je n'y arrive pas complètement. Je ne cesse de penser à la façon dont cette Isabella le regardait et se déhanchait sensuelle en marchant vers lui. Et le regard de Jordan à la fois gêné et admiratif. Un frisson de dégoût me parcoure l'échine.

Lorsque je quitte l'agence à dix-neuf heure, ni Jordan, ni Isabella n'ont refait leur apparition. C'est le cœur lourd que je regagne mon appartement où je m'écroule en pleurs sur le canapé. Je le savais qu'il ne fallait pas que je lui accorde plus qu'une nuit et j'aurais dû m'en tenir à celle que j'ai complètement oublié. Ça m'aurait évité de tant souffrir.

Je pleure une bonne partie de la soirée et de la nuit. L'étau qui enserre mon cœur me fait tellement mal que j'ai de la peine à respirer. Je n'ai ni la force, ni le courage de me préparer à manger et je vais me coucher après avoir passé un long moment sous la douche.

J'ai dormi à peine trois heures et j'ai des cernes gigantesques. Je déroge à mon habitude et applique du fond de teint sur mon visage pour essayer de camoufler les ravages de ma nuit de larmes. J'attrape la première tenue qui me tombe sous la main, un jean et un chemisier parme et je chausse des escarpins noirs. Je maintien mes cheveux avec un pic en bois et vaporise tout de même un peu de parfum.

Tout en me préparant je songe à téléphoner pour dire que je suis malade et ne pas me rendre au travail. Je n'ai pas envie de voir Jordan et encore moins de travailler à ses côtés. Je me ravise et prend mon courage à deux mains. Après tout, c'était le risque en sortant avec mon patron. Je n'ai plus qu'à assumer et prendre sur moi pour faire mon travail correctement, comme je l'ai toujours fait.

J'arrive quelques minutes en retard car mon bus s'est retrouvé coincé dans un embouteillage. Ophélie m'informe que Jordan a laissé un message disant qu'il serait absent toute la journée. Je suis à la fois soulagée car je n'aurais pas à le voir et en même temps la pointe dans mon cœur s'enfonce un peu plus profondément. Il doit sûrement être retenu par Isabella.

Je ne peux m'empêcher de les imaginer en train de faire l'amour comme nous l'avons fait. Je ne sais pas pourquoi mon cerveau m'inflige cette torture. Plus j'essaye de chasser ces visions, plus elles reviennent en force comme pour me narguer et me punir pour ce que j'ai fait. J'ai envie de pleurer, mais je ne peux pas. Il faut que je me contienne et ne laisse rien paraître devant mes collègues.

J'assiste les filles à l'accueil et décharge Sonia de la saisie de quelques baux et annonces. Je fais en sorte d'être très occupée pour ne pas voir la journée passer et surtout pour m'éviter de cogiter.

Demain je ne travaille pas, c'est le mariage d'Annabelle. Ça va me faire du bien de m'éloigner pendant trois jours de l'agence et de Jordan. Cette fête tombe à point nommé. Ça me changera les idées et qui sait, je rencontrerais peut-être un beau célibataire avec qui m'amuser.

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