Bella
« — On se voit demain, me dit-il le ton neutre.
— Ben ! L'interpellai-je alors qu'il allait déjà tourner les talons.
Depuis notre dernier après-midi de révision, il était devenu bizarre...comme distant ?
Il me regardait par-dessus son épaule en arquant un sourcil. Son comportement avait changé et je ne comprenais pas pourquoi.
Il ne me disait rien.
— Tu...t'es sûre que ça va ?
On était près du stade où l'on avait l'habitude de se retrouver, mais cette fois-ci, il était froid.
On s'était revu pour qu'il me donne un cahier que j'avais laissé chez lui.
D'habitude, il me prenait dans ses bras à chaque fois qu'il devait partir. Et il me disait qu'on se parlerait plus tard.
Mais pas cette fois-ci.
Il avait dit « on se voit demain ». Et ça, ça changeait beaucoup de choses.
— Ouais pourquoi ?
Je secouai négativement la tête face à son ton désintéressé et lui souffla un « pour rien ».
Il ne cherchait même pas à connaitre la raison de ma question que je voyais déjà son corps s'éloigner de moi.
Me laissant seule ici.
Il n'était jamais froid avec moi. Maintenant, c'était comme si...j'avais fait quelque chose de mal. Peut-être que j'avais fait quelque chose qu'il l'avait déplu ? »
— Il ne t'a toujours pas répondu ? me demanda Riley en buvant son cappuccino fait maison.
Je secouai la tête, déçue.
Ça n'allait pas être si simple de parler de moi à Ben.
Hier soir, il avait vu mon message, mais n'y avait pas répondu. J'hésitais à relancer la discussion, car j'étais enfin arrivé à mon sujet. Et j'avais l'impression qu'il était en train de la fuir.
Je le déteste. Je le déteste ce con.
— Faut attendre. Peut-être qu'il va te répondre après, dans ce genre de situation...ce n'est pas facile de répondre aussi naturellement...
— Arrête de le défendre Riley, lui dis-je en verrouillant mon téléphone après avoir vérifié Instagram pour la centième fois.
Je croisai les bras sur la table et posai ma tête, abattu. Je ne savais plus quoi faire, et en même temps c'était comme si je regrettais de lui avoir parlé.
Ces sentiments étaient étranges. Peut-être que je n'aurais pas dû sortir le sujet aussi rapidement ?
— J'avais dit que c'était une mauvaise idée.
Elle souffla d'agacement face à mon rappel et répliqua :
— Pourquoi quand il s'agit de lui, tu es constamment pessimiste ! Regarde le bon côté des-
— Je ne peux regarder le bon côté des choses parce qu'il ne m'a jamais montré ce foutu bon côté ! m'exclamai-je irrité.
Elle se tut et me laissa faire descendre ma colère contre mon « ex » qui m'avait abandonné du jour au lendemain sans la moindre explication.
— Je crois qu'on devrait attendre qu'il réponde...
— J'ai besoin de sortir.
Je me levai de la chaise en soufflant d'agacement, Riley à mes trousses.
— Je peux venir avec toi ?
Elle me regardait me changer et je haussai les épaules. Elle ne me dérangeait pas.
Sauf si elle recommence à défendre l'indéfendable Benjamin Jenkins.
Je la vis prendre sa veste et enfiler ses chaussures, nous quittâmes l'appartement avant de dévaler les escaliers qui nous menèrent à l'extérieur.
Dehors, il faisait gris. Il allait pleuvoir. Mais ça ne me dérangeait pas. J'avais besoin de sortir. J'avais besoin d'air.
— Tu veux une « Friendrapy » ? me demanda-t-elle timidement en marchant à côté de moi.
Est-ce que j'en ai besoin ?
Une « friendrapy » était un concept créé par Riley qui consistait à me laisser parler pour me vider la tête et ensuite me conseiller objectivement sur ce que je devrais faire ou pas.
Et me poser les bonnes questions.
Comme une thérapeute.
Alors oui, j'en ai besoin.
Je hochai la tête et elle souriait. Sa main prit la mienne et m'emmena avec elle dans une partie du Central Park où nous avions l'habitude de nous perdre pendant la friendrapy.
On traînait des pieds sans savoir vraiment où aller. Juste marcher
— Alors...dis-moi ce qui se passe dans ta petite tête, commença ma colocataire.
J'inspirai profondément et fermai les yeux. Même moi je ne comprenais pas entièrement ce qui se passait dans ma tête, je n'arrivais pas à tout relier et garder une certaine stabilité depuis que je lui parlais.
Mais une chose était sûre. Je lui en voulais. Vraiment très fort.
— Je lui en veux tellement, murmurai-je finalement.
— On parle du « vu » ou en général ? M'interrogea Riley.
— Tout. Même après quatre ans et demi, il fuit mon prénom. Comme il l'avait fait la première fois. Son silence sur le sujet veut tout dire Riley.
Elle resta silencieuse en m'incitant à continuer. Cette situation, je l'avais déjà vécue.
Ces sentiments, je les connaissais.
« Cela faisait maintenant deux semaines qu'il évitait mon regard, qu'il évitait de discuter avec moi au téléphone.
Il ne m'appelait plus, ne m'envoyait plus de messages en premier, il me disait bonjour de loin.
Et repartait avec son groupe.
Comme si notre rapprochement n'était qu'une imagination que je m'étais créée en tête.
Il était reparti aussi vite qu'il était arrivé dans ma vie.
Sans même que je dise quoi que ce soit.
— Tu devrais lui poser la question Isabella.
Ginny, ma camarade de classe me conseillait de ne pas tout garder pour moi et mettre les choses au clair avec mon crush qui était devenu distant du jour au lendemain.
— Et puis de toute façon...il y a toujours Griffin...il est plus mignon je trouve...
Griffin.
Ou le mec qui me faisait du rentre-dedans. Peut-être que c'était la cause du silence de Ben ?
D'après mes deux amies, Ben paraissait assez jaloux quand ce mec s'approchait de moi.
Mais je ne l'avais jamais vu jaloux, au contraire.
C'était comme s'il s'en foutait.
Cependant, peu de temps après notre dernière entrevue chez lui, Griffin était devenu mon binôme en chimie.
Il m'avait fait beaucoup rire avec ses expériences ratées, et Ginny m'avait confié que Ben avait le visage décomposé en voyant la scène.
J'avais culpabilisé d'ailleurs. Même si on n'était pas ensemble officiellement.
J'agissais comme si c'était le cas.
Et le pire.
Je le ressentais.
— Je ne veux pas Griffin...je veux Ben.
Je jouais avec la nourriture de mon plateau à l'aide de ma fourchette, ma tête posée contre ma main.
Je ne savais plus quoi faire pour remettre les choses comme elles étaient. Comme impuissante face à ce qui se passait.
Je levai la tête mon cœur commençait à battre fort lorsque je l'aperçus et nos yeux se lièrent quelques secondes avant qu'il ne décide de détourner le regard.
Mes yeux restaient fixés sur son corps qui s'assit plus loin avec Ash, et ses deux autres cousins.
Kyle et Sam.
— Salut les filles ! Fit une voix derrière moi que je reconnus aussitôt.
La panique monta en moi instantanément.
Griffin.
Sa main passa autour de mes épaules, et la gêne me crispa les membres. Ben qui évitait mon regard depuis son arrivée venait de poser ses yeux sur le bras de Griffin.
Je le vis ralentir les mouvements de sa bouche qui mâchait sa nourriture, et son regard qui s'assombrissait arriva jusqu'au mien qui n'avait pas changé de direction une seconde.
Ah d'accord. Il fallait que Griffin soit là pour qu'il s'intéresse à moi ?
— Isabella...je me demandais...si t'as un cavalier pour le bal ? me demanda Griffin.
Je tournai la tête et lui sourit l'air désolé avant de lui répondre :
— Oui.
— C'est qui ? Tu ne veux pas être avec moi ? Je suis un très bon danseur !
Je ris doucement et rétorquai :
— Je n'aime pas danser et mon cavalier non plus. On préfère regarder les gens danser et discuter. »
Le bal. Je me rappelais de ce soir-là. Comment pourrais-je oublier ?
— Est-ce que tu penses qu'il t'a oublié ? me questionna Riley.
J'acquiesçai. Sans l'ombre d'un doute.
— Qui te fait dire ça ?
Mais alors que j'allais répondre, je fus stoppé par mon téléphone qui vibra à l'intérieur de ma poche. Rapidement, je le sortis et mon cœur fit un bond lorsque j'allumai l'écran.
De BenJenkins :
C'est qui ?
Ma respiration se coupa instantanément, mes yeux s'écarquillèrent et je sentis ma bouche s'entrouvrir.
C'est...qui ?
Ma gorge se noua en même temps que je relisais son message afin de l'assimiler. Ces mots s'ancraient dans mon cerveau, avec tout le reste de lui qui n'avait pas quitté une seule fois ma tête depuis ces quatre ans et demi.
Je lui montrais mon téléphone sans la regarder et lâchai doucement :
— Lui.
Mes yeux n'arrêtaient pas de relire le message, comme si mon cœur était à mes pieds à présent. J'aurais voulu ne jamais savoir qu'il m'avait oublié.
Riley m'arracha le téléphone des mains et le verrouilla.
— Ok attends pause, là c'est Riley qui parle, me dit-elle en se mettant face à moi, il ne va pas parler de la fille qu'il a aimée avec une inconnue tu penses bien ?!
Ses mots arrivaient comme dans un écho dans ma tête, je n'arrivais pas à me concentrer sur les paroles de Riley. Anéanti et déboussolé par son message.
Même si, je disais souvent qu'il m'avait sûrement oublié.
Peut-être pour en faire de même.
Jamais je ne voulais croire à mes propres paroles.
Mais je n'arrivais pas à digérer que ça soit vraiment le cas. Et qu'il l'écrive aussi facilement venait de m'achever.
Ma lèvre inférieure tremblait, j'allais craquer.
Il...il ne peut pas m'oublier. Pas lui...c'est un cauchemar.
Je sentis une larme glisser sur ma joue, nous étions à l'arrêt depuis son message qui m'avait cloué au sol.
Je voyais tous mes espoirs s'évaporer doucement, ne laissant plus que la réalité qui s'affichait sur l'écran de mon téléphone.
Riley essuya mes larmes avant de me prendre dans ses bras, et je m'effondrais.
Mes pires craintes venaient de se jouer sous mes yeux.
Celui dont je rêvais jour et nuit. Celui dont mon esprit ne pouvait se détacher même après tout ce qu'il avait fait.
Celui dont j'étais encore éperdument amoureuse même sous un amas de haine.
Celui-là m'avait oublié.
Ben Jenkins a oublié mon existence.
Mon Ben...m'avait littéralement effacé de sa mémoire.
« J'avançais vers le stade. J'avais demandé à Ben de me rejoindre là-bas pour qu'on puisse parler.
Je ne pouvais plus le voir aussi distant avec moi. J'étais tellement attaché à lui que je n'arrivais pas à le voir proche avec les autres et pas avec moi.
Alors que mes pas me guidaient vers l'endroit, je l'aperçus.
Mais pas seul.
Il y avait des filles avec lui. Et une fille dans ses bras.
Une fille qui venait de...l'embrasser.
Quoi ?
J'écarquillai les yeux et ma gorge se noua violemment en regardant cette scène que je ne croyais pas.
Ce n'était pas possible. Co-
Il ne pouvait pas faire ça. La jalousie avait pris possession de mon corps.
On ne s'était jamais embrassé, nous.
Je continuai mon chemin jusqu'à lui et il la repoussa en me voyant arriver sur le lieu où l'on s'était donné rendez-vous.
Elle sourit et s'éloigna de lui avec ses copines comme si rien ne s'était produit.
— Tu...tu as une...copine maintenant ? Lui demandai-je en ravalant les larmes qui menaçaient de couler en regardant les filles au loin.
Je ne devais pas lui montrer que ça me faisait quelque chose.
Il s'en foutait après tout.
— Euh...non. Elle veut juste prouver à ses copines qu'y avait un truc entre nous parce que j'ai accepté d'aller au bal avec elle.
Je haussai les sourcils et mon souffle se coupa et même temps que mon ventre qui se serra.
Il allait au bal avec...elle ?
— On...on ne devait pas aller ensemble ? Lui demandai-je le ton perdu.
— Ouais, mais j'avais oublié sur le coup. Et là je peux plus lui dire que c'est mort tu vois ? »
J'aurais dû.
J'aurais dû tout arrêté après la phrase qu'il m'avait dite des années en arrière avec son ton toujours si...désintéressé.
J'aurais dû tout...arrêter.
Pour ne plus souffrir. Ne plus souffrir.
Jamais.
— Ok tu sais quoi, laisse-moi lui poser les questions d'accord ? Je sais que tu ne pourras plus rien écrire.
Je la regardai et passai ma main sur mes joues en essuyant mes larmes.
— Je vais te prouver qu'il se souvient très bien de toi.
°°°°
Une heure plus tard.
À l'intérieur de ma baignoire, l'eau m'arrivait jusqu'au menton, et je regardais Riley assis par terre, mon téléphone en main.
Les sourcils froncés, le regard concentré. Elle était en train d'écrire à Ben.
À ma place.
Comme elle l'avait prévu.
Je fronçai les sourcils en l'entendant émettre un gloussement moqueur.
— Qu'est-ce que tu lui dis ? L'interrogeai-je curieusement.
Elle releva la tête vers moi et étira ses lèvres dans un sourire malicieux avant de me montrer l'écran.
— Je lui ai dit « t'es sure ? » il m'a dit « non » tu vois ?
Mes yeux s'ouvrirent soudainement. Il n'assumait pas son premier message. Il n'assumait jamais jusqu'au bout.
« La porte de chez moi sonnait. Et je me regardai une nouvelle fois dans le miroir, je soufflai une dernière fois en passant ma main sur ma robe.
Trois mois étaient passés depuis notre dernière discussion où il m'avait annoncé qu'il ne serait pas mon cavalier, car il avait « oublié ».
Deux mois que j'allais vers lui et qu'il était sans cesse froid et distant.
Avant d'abandonner.
Trois mois que je le voyais se taper des filles juste sous mon nez et ne pas considérer une seule seconde la possibilité qu'on pouvait mettre les choses au clair.
Pour que tout redevienne comme avant.
Deux mois que j'essayais d'attirer son attention en me rapprochant de Griffin. Mais qu'il ignorait complètement, plus occupé avec sa copine de la journée.
Maintenant. Il ne restait plus que quelques jours avant la fin de l'année.
Le bal de promo était dans quelques heures.
Et j'étais enfin prête.
— Isabella, chérie ! s'écria ma mère depuis le hall, c'est pour toi.
— J'arrive.
Je fermai les yeux et tentai de ne penser à rien d'autre que de me m'amuser.
Je pris mon sac à main et éteignit la lumière de ma chambre, mes talons claquaient contre les escaliers en bois, et je gardais l'équilibre du mieux que je pouvais.
Je détestais les talons.
J'aperçus Griffin, il portait un costume noir, les yeux pleins d'étoiles en me regardant descendre.
Ben devait être à sa place.
Ma mère émerveillée par le résultat me demanda de me mettre à côté de mon cavalier afin de prendre une photo. Gênant.
J'aurais voulu faire cette photo avec Ben.
Elle nous souhaita une bonne soirée et je l'informai que j'allais peut-être passer la nuit chez Ginny.
— Tu es super belle ! Me complimenta mon cavalier en m'ouvrant la portière de la voiture.
— Merci.
Il s'engouffra à l'intérieur de la voiture et démarra en direction du bal du lycée.
Pendant le trajet, nous étions silencieux. Ou du moins, je l'étais.
J'appréhendais cette soirée, voir Ben s'amuser autant, voir son bonheur de loin comme si je n'avais jamais existé.
Il avait le droit c'était vrai. Mais moi je ne pouvais pas m'amuser.
J'étais tombée amoureuse de ce garçon avant même que je le sache.
Et j'étais sur le point de me faire briser le cœur, comme les précédents mois. Où je le voyais vivre sa vie pleinement.
Sans aucun remords. Sans la moindre envie de venir me parler.
Comme si notre complicité d'avant n'avait jamais eu lieu.
— J'ai hâte d'être à la soirée, pas toi ? Me questionna Griffin.
— Si si, ça va être amusant.
Nous arrivâmes au parking du lycée plusieurs minutes après, Griffin gara à côté d'une voiture que je reconnus aussitôt.
Celle d'Ash. Le cousin de Ben.
Qui d'ailleurs était à l'intérieur de sa voiture. Et surtout, caché par une fille sur lui qui l'embrassait sauvagement.
— Y en a un qui s'amuse déjà, ria Griffin en sortant de la voiture.
J'ouvris la portière et il me prit par la main avant de me conduire à l'intérieur de la grande salle où se trouvait l'événement.
Je croisai mes copines et Griffin allait vers les siens. Ginny le regardait et secoua la tête, déçu.
— Ça devait être Ben pas lui.
— Je sais, mais c'est comme ça, haussai-je les épaules.
Comme si je n'étais pas consciente de la situation. Bien sûr que je l'étais.
Les élèves commençaient à se rassembler à l'intérieur de la salle de sport aménagé pour la soirée.
Il y avait des jeux de lumière partout, un coin punch et la piste de danse déjà remplis de lycéens.
De mon côté, mes yeux cherchaient du regard Ben.
S'il y avait Ash, alors Ben était sûrement là.
— Il est là...
Je me retournai en voyant l'entrée de la salle et mon cœur palpita, il était si beau. Je ne l'avais jamais vu avec un costume.
Il était parfait.
Et pendant toute la soirée, Griffin partait et revenait, ses amis avaient ramené de l'alcool pour « s'amuser » et il semblait être plus bourré à chaque fois qu'il revenait me voir.
Ben, lui était assis dans une des tables au loin, discutant avec une fille et me regardait furtivement par moment, alors que je n'avais pas détourné mes yeux de son visage une seule fois.
Et surtout, j'étais si jalouse de le voir avec sa cavalière.
Parce que cela devait être moi.
Et pas elle.
Je commençais à manquer d'air, il fallait que je sorte, la salle m'étouffait. Et leur complicité aussi.
Je quittai la salle et passais par les couloirs vides du lycée avant de trouver la sortie.
L'air frais me faisait un bien fou, mes oreilles sifflaient encore à cause de la musique à fond.
Il n'y avait personne dehors, la plupart étaient à l'intérieur de la salle, les autres se perdaient dans les couloirs. Quelques minutes plus tard, je percevais des pas derrière mon dos.
Curieuse, je me retournais et vis mon cavalier bourré.
Le sourire idiot, les joues rouges, il titubait. Il était vraiment bourré.
— Ça va tu...t'amuses ? me demanda-t-il en souriant un peu trop.
— Assez et toi ? T'es bourré, lui remarquai-je en le regardant essayer de se tenir droit face à moi.
— J'aimerais m'amuser encore plus...
Il me prit au dépourvu en posant ses mains sur ma taille et je le repoussai gentiment, il empestait l'alcool.
Ses mains ne voulaient pas me lâcher et je grimaçai.
— Griffin...tu peux me lâcher s'il te plait...
Mais sa force n'égalait pas la mienne et son haleine horrible se mélangeait à mon souffle. Me donnant la nausée.
Mes mains restèrent sur son torse en tentant tant bien que mal de repousser son corps un peu trop proche du mien et la panique monta en moi.
— S'il te plait...lâche-moi Griffin...
— Non Isabella j'ai trop attendu...
Il essayait de m'embrasser, mais j'inclinais la tête, mon cœur battait à la chamade, je voulais reculais.
Mais il me maintenait près de lui me forçant à hausser le ton et lui ordonner de me lâcher très sérieusement.
La panique commençait à prendre possession de mon corps tremblant.
Il n'y avait personne autour. Personne sauf nous.
Je ne savais pas jusqu'où il pouvait aller, et mes yeux se remplissaient de larmes rien que d'y penser.
Soudain, tout se passa si vite.
Si vite que je ne comprenais pas sur le moment ce qui venait de se produire.
Je criais de surprise à l'instant où des bras inconnus m'éloignèrent des mains de Griffin.
Je vis ce dernier à terre et le nez en sang, Ash le regardait en fronçant les sourcils et la mâchoire contractée tout en gardant son poing serré.
Il venait de lui mettre une droite.
Ash venait de me sauver de Griffin et ses ardeurs en lui donnant un seul coup de poing qui le mit à terre, je le vis bouger contre le sol en tenant fermement son nez cassé, gémissant de douleur.
Ben était là lui aussi, ses mains m'avaient éloigné du corps de celui qui voulait m'embrasser de force.
Toujours sous le choc, je me tournai vers Ben qui me dit très sérieusement :
— Fais attention à toi la prochaine fois.
Il détachait ses bras et s'éloignait sans me laisser le temps de lui répondre.
J'étais à présent seule avec Griffin encore par terre, je croyais même qu'il allait bientôt perdre connaissance si personne ne comptait lui venir en aide.
Et pendant ce temps, Ash allumait une cigarette silencieusement. Comme si de rien n'était.
Son air glacial et si détaché de la situation me faisait frissonner.
Il était toujours si impassible ?
Comme si le corps de Griffin encore au sol à cause de lui ne dérangeait pas du tout son moment avec sa cigarette.
Il regardait son cousin s'éloigner de nous et secouait la tête avant reporta son attention vers moi. Son regard perçant me détaillait sans un mot.
— Merci, lâchai-je encore déboussolée en regardant Griffin qui essayait de reprendre ses esprits.
Je voulais le frapper si fort moi aussi.
Connard. C'était une merde. Il me répugnait.
— Remercie-le lui, me dit-il en détournant le regard vers son cousin, je suis intervenu uniquement parce que je ne veux pas qu'il prenne des années de prison pour avoir tué un étudiant parce qu'il t'a touché »
Ce soir-là était gravé dans ma mémoire.
Parce que je me rappelais encore de chaque détail de la suite.
Et de la semaine qui avait suivi cette fameuse soirée.
Je peux le confirmer. Il n'assume jamais jusqu'au bout.
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J'allais poster à 13h mais la dernière saison de la Casa de papel a eu raison de moi...
Bref bref bref.
Ben toujours aussi con hein ça bouge pas. Et Bella me fait beaucoup beaucoup beaucoup de peine.
A très bientôt pour un nouveau chapitre !
Ps : au cas où vous ne me suivez pas sur Instagram faites le parce qu'on adore les teases en story (theblurredgirl)
Pps : je vais supprimer captive de Wattpad pour réécriture ! Ce dimanche à 00h
Prenez soin de vos adorables petites têtes ❤️
With love. S