Participations au concours d'...

By madelydel

434 55 1

Chaque chapitre posté correspond à une participation au concours d'écriture du Discord de Tiboudouboudou. More

Je vois de la neige
Tokyo
La chanson de la mariée
A toi qui vis tant d'années plus tard
Uskoks tenez-vous fiers et braves
Maintenant je sais qui je suis
La première femme
Ana
Une marche, puis une autre, puis une autre
L'amour de ma vie
Je veux jouer Cyrano
L'affrontement final

Le genre de fille qu'on enchaîne

15 3 0
By madelydel


Sujet : Enquêteur privé de renom, un client fait appel à vous. Il vous confie une enquête qui n'a pas encore été résolue. Ni par la police, ni par d'autres enquêteurs. Confiant(e), vous acceptez cette mission. Quelle est-elle? Démêlerez-vous le vrai du faux? Le danger vous guette-t-il? À vous de résoudre votre enquête


Le genre de fille qu'on enchaine

« Tiens, c'est pour toi James. »
Le policier claqua le dossier sur le vieux bureau du détective nonchalamment enfoncé dans son fauteuil.
« C'est quoi ça p'tit ?, demanda-t-il en se penchant pour saisir la pochette de carton.
-Vol d'un collier en diamant. Chez les De Lattre.
-Et vous pouvez pas gérer ça tous seuls ? La maison tombe vraiment en ruine depuis qu'j'suis parti ou quoi ? »
Le jeune policier replaça nerveusement son képi et baissa les yeux.
« C'est pas ça... Regarde tu vas comprendre. »
James grimaça et ouvrit le dossier pour en parcourir rapidement les premières lignes. Son front se plissa rapidement et, après quelques secondes de flottement, il se laissa retomber contre le dossier de cuir du fauteuil. Il sembla soudain au jeune policier que son ancien collègue était épuisé, que les quelques rides de son front venaient de se creuser. Il laissa retomber le dossier sur le bureau dans un geste las et chuchota pour lui-même :
« Elle a recommencé... »
Un silence lourd tomba sur le petit bureau poussiéreux du détective privé. Le jeune lieutenant face à lui le laissa quelques instants emplir la pièce, se préparant à encaisser la rancune du détective, cette rancune qui aurait dû être dirigée contre une autre.
« Pourquoi tu m'apportes ça gamin ? »
Le jeune lieutenant se mordit la lèvre. Pourquoi faisait-il ça ? C'était une bonne question. Ca allait à l'encontre de toutes les procédures, de tous les ordres. Mais James... James avait été son mentor, son ami, jusqu'à sa suspension. Il estimait lui devoir bien ça.
« J'ai pensé..., commença-t-il.
-T'as pensé ?! Tu d'vrais p'têt arrêter, non ?! Ca a pas l'air de te réussir ! »
Le jeune homme en restant cloué sur place. James ne pouvait pas réagir avec mesure. Surtout pas à ça. Malgré tout il ne se laissa pas faire et rétorqua :
« Si t'en veux pas, j'peux l'reprendre. Il y a un tas de gars dans la brigade qui seront ravis de se charger de ça et de lui mettre enfin la main dessus. »
Le lourd poing du détective vint s'écraser sur la table et, malgré lui, le policier sentit ses épaules se raidir. James tendit un doigt menaçant vers lui et ordonna entre ses dents serrées :
« Pas un seul gars ne s'approchera d'elle. T'as pigé ? »
Le lieutenant sourit intérieurement :
« Personne n'est au courant. Je vais retenir le dossier au maximum, tu as quelques heures d'avance. -Ca suffira. »
Il n'ajouta rien d'autre et le bleu sut qu'il devait partir, alors il replaça sa casquette et quitta le bureau en silence, laissant son ancien supérieur à ses pensées qui devaient être bien houleuses.

Il laissa la fenêtre de sa chambre ouverte. Au cas où elle viendrait. Et il s'installa dans son canapé rapiécé pour savourer un bon scotch. Il tenta de ne pas penser, de faire le vide, de se concentrer sur la couleur ambrée et changeante de l'alcool qui ondulait dans son verre.

Le bois de la fenêtre craqua, il ne releva pas tout de suite les yeux, préférant attendre quelques secondes. Puis il posa son regard aiguisé sur le fauteuil face à lui. Et le spectacle habituel apparut.

Sa silhouette, jambes croisées, se découpait dans la pénombre de la nuit, la lumière des lampadaires à l'extérieur et celle de la lampe de chevet envoyant des ombres mouvantes sur sa peau à peine couverte d'une longue robe noire fendue qui sculptait chaque galbe de son corps. Son cou et son décolleté étincelaient. Sa voix chaude résonna dans le silence de l'appartement :
« Bonsoir inspecteur Coltrane. »
Il ne répondit pas tout de suite, laissant les mots et le ton de sa voix se faufiler jusqu'à son oreille, son cerveau et son cœur. Puis il finit par ouvrir la bouche :
« C'est James maintenant, seulement James. »
Elle sembla chasser sa réponse d'un revers de main :
« Pour moi ce sera toujours inspecteur Coltrane.
-Va dire ça à mes supérieurs.
-Ils ne savent pas ce qu'ils perdent ces imbéciles. Qu'est-ce qui s'est passé ? »
Qu'est-ce qui s'était passé ? Elle. Elle bien sûr. Voilà ce qui s'était passé. Ce qui avait ruiné sa carrière, toute sa vie. C'était Elle.
« Tu le sais très bien. »
Elle se leva et alla se servir un verre de whisky, il suivit sa démarche féline dans la pièce et l'effluve de son parfum. La bouteille tinta contre le verre.
« Je t'ai laissé filer une fois de trop, voilà ce qui s'est passé.
-Et donc ? C'est pour ça que tu m'as poursuivi cet après-midi ? J'étais occupée, tu as légèrement contrarié mon emploi du temps. »

S'il avait pu voir son visage à cet instant, il aurait peut-être compris l'importance capitale de cette phrase anodine. Mais, dos à lui, elle attendit que l'émotion soit passée, bien rangée et cadenacée dans son esprit, pour se retourner. Alors il ne put pas voir, et il ne comprit pas.

Lorsqu'elle passa près de lui il lui saisit le poignet. Elle ne recula pas, se contentant de planter son regard dans le sien. Ses yeux d'encre le brûlèrent.
« Tu essayais de refourguer le collier que tu as volé aux De Lattre ?
-Exactement !, répondit-elle en libérant sa main pour retourner s'asseoir. Mais maintenant que j'y réfléchis, je vais peut-être le garder... »
En disant cela elle caressa du bout des doigts la rivière de diamants qui ornait son décolleté et plongeait entre ses seins.
« Qu'en dis-tu ? Il me va bien non ? »
Il ne put pas répondre, trop occupé à admirer les doigts fins de la jeune femme caresser les pierres étincelantes sur sa peau. Trop occupé à se demander à quelle température était cette peau veloutée, cachée sous ces diamants volés.
« Tu dois me les donner., ordonna-t-il finalement. »
Elle sembla s'offusquer ? Surprise et choquée par une telle requête :
« Pardon ? Enfin tu n'y penses pas ! Ce n'est pas aux demoiselles d'offrir des diamants aux hommes ! »
Il réprima un sourire, tentant de rester sévère :
« Laisse-moi les rapporter. Et tout sera oublié pour cette fois. »
Elle laissa retomber sa tête en arrière quelques instants, ses longs cheveux platine recouvrant le dossier du fauteuil comme un tapis de soie.

Finalement elle reposa son verre, se leva de nouveau et marcha vers lui. Il ne bougea pas. Même s'il avait voulu, la démarche de la jeune femme l'immobilisait totalement. Ses jambes interminables la portèrent jusqu'à lui et elle vint s'asseoir sur ses genoux, les jambes de part et d'autre de lui. Elle approcha doucement ses lèvres de l'oreille du détective et susurra :
« Pour rien au monde je ne voudrais que tout soit oublié...
-Yullia...
-Oui ? »
Son petit sourire provocateur fut trop pour lui. Il perdit toute mesure et la saisit par les cuisses pour se lever et l'emporter avec elle. Un petit rire de surprise s'échappa de sa magnifique gorge alors qu'il y déposait un long baiser. Il résista à l'envie de la mordre mais resserra son étreinte sur son corps.

Elle retint un gémissement lorsque son corps retomba sur le matelas, il venait de l'y laisser tomber, sans pour autant desserrer ses bras d'elle, caressant ses cuisses et remontant le tissu de sa robe. Elle dénoua le lien qui retenait le tissu noir autour de son corps pour le laisser apparaître aux yeux de son amant. La braise qui s'alluma dans ses yeux lorsqu'il la découvrit, la redécouvrit, arracha un sourire triomphal à la jeune femme. Elle aimait tant comme il la regardait... Elle laissa glisser sa main dans ses cheveux courts et clot les paupières, se concentrant sur le contact délicieux de la langue de son inspecteur sur sa peau.

Allongé sous les draps il la regarda se lever, encore nue, et s'installer sur le rebord de la fenêtre. Elle alluma une cigarette et le rubis de la braise caressa son visage. Elle prenait son temps, elle n'avait pas peur. Il aurait pu décrocher son téléphone sur la table de chevet et appeler la police. Mais elle comme lui savaient qu'il ne le ferait pas. Il la menaça tout de même, pour la forme :
« Je pourrais appeler du renfort. Te faire arrêter tout de suite. »
Elle laissa son regard brumeux glisser jusqu'à lui et haussa les sourcils un instant :
« Oh non... Chéri ce serait d'un vulgaire ! Tu serais un véritable goujat !
-Toi tu es bien une allumeuse. »
Elle répondit à l'affront par un clin d'oeil aguicheur et porta la cigarette à ses lèvres d'un mouvement qui donna à James la chair de poule. Finalement elle reprit d'un ton détaché :
« Non décidément ce ne serait pas agréable. Tu sais bien que je ne suis pas le genre de fille qu'on enchaine. »
Il haussa un sourcil et elle eut un petit rire :
« Enfin sauf aux barreaux d'un lit bien sûr ! Mais ces choses-là ne durent pas toute la vie. »
Il se laissa aller à un doux sourire, presque attendri. Qu'elle était belle... Et même plus que ça, elle avait en elle ce quelque chose d'indescriptible, d'inexplicable, qui le rendait fou et qu'il n'avait jamais trouvé chez aucune autre. Etait-ce le crime qui la rendait ainsi ? Qui lui donnait cet air de créature brumeuse, qui n'apparaît que la nuit, à l'heure des songes, comme un mirage.

Il voulut lui dire... Une chose insensée. Il voulut lui dire de rester, de revenir s'allonger près de lui, de poser sa tête sur son torse et de le laisser caresser ses interminables cheveux jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Mais cette fille-là dormait-elle ? Dormait-elle comme les autres ? D'un sommeil profond où elle s'abandonnait totalement ? Probablement pas.

Alors il ne dit rien. Il se contenta de la regarder finir sa cigarette. La fumée qu'elle expirait s'envola par la fenêtre et disparut dans le ciel de New York pour se mêler aux nuages agglutinés qui bouchaient la vue vers les étoiles. Finalement elle écrasa son mégot sur le cadre de la fenêtre, comme chaque fois, la jeta du haut des 5 étages, enfila sa robe, la noua, passa une jambe par-dessus la rambarde... Et elle s'immobilisa. Juste l'espace d'un instant. Juste le temps de jeter un dernier regard à Coltrane. Juste le temps de lui sourire. Et puis elle disparut par l'escalier de secours.

Elle avait froid. Il faisait pourtant doux lorsqu'elle avait quitté Coltrane. L'inspecteur Coltrane. Non, James, juste James. A cause d'elle... Si elle mourrait, récupèrerait-il son emploi ? Une autre femme s'en serait consolé un peu. Pas elle. Elle avait trop froid pour trouver de bons côtés à sa situation désastreuse.

Agenouillée sur la pierre froide de la ruelle, entre les poubelles abandonnées là, les genoux dans une flaque d'eau croupie, elle se demanda qui la trouverait le lendemain et ce qu'il penserait d'elle. A quoi allait-elle ressembler une fois morte ? Le canon glacé du pistolet vint s'appuyer contre son front. Pourquoi allait-elle mourir ? Parce que les acheteurs du collier pensaient que c'était sa faute si un détective privé leur était tombé dessus alors qu'ils devaient faire la transaction ? Ils avaient raison après tout... Coltrane la poursuivait depuis des années, et elle, par orgueil, elle continuait de lui rendre visite quand l'envie l'en prenait. Comment avait-elle pu penser qu'elle s'en sortirait ? Pourtant elle n'aurait pas pensé avoir cette fin. Elle pensait plutôt finir en prison, le jour où James cesserait de la laisser fuir chaque fois, le jour où il finirait par se décider à appeler ces

satanés renforts pour lui passer les menottes, de vraies menottes cette fois.
Dans ce cas-là serait-il venu assister au procès ? Aurait-il témoigné pour elle ? Le juge

aurait-il été sensible au fait qu'elle soit une fantastique amante ? Probablement pas... Mais cette pensée la fit sourire malgré la sensation glaciale du canon de l'arme contre sa peau.

Elle pensa encore un peu à James, James Coltrane... Elle se laissa aller à se demander s'il saurait d'une façon ou d'une autre comment elle avait fini. S'il viendrait reconnaître son corps, s'il l'enterrerait dignement. Personne d'autre ne le ferait de toute manière. Elle n'avait que lui, il fallait bien qu'elle l'admette, à quelques instants de la mort. Et étrangement ça ne lui sembla pas si pathétique. Après tout, quitte à n'avoir qu'une personne capable de vous reconnaître, autant que ce soit un homme comme James Coltrane. Avec lui elle avait trouvé, sans doute pas l'amour, mais ses alentours au moins. Pour une femme comme elle, c'était plus qu'elle n'aurait pu espérer.

En fin de compte peut-être qu'elle n'avait pas rendu des visites clandestines à cet homme pendant toutes ces années uniquement pour savourer le moment où, chaque soir il la laissait partir, le moment où elle parvenait à lui faire oublier qu'elle était son ennemi. Peut-être que ce n'était pas par orgueil qu'elle revenait vers lui, chaque fois, malgré le danger. Peut-être l'avait-elle fait pour autre chose. Peut-être l'avait-elle fait justement pour tout l'inverse de ce qu'elle avait toujours pensé. Parce que l'instant où elle jetait un dernier regard vers lui avant d'enjamber la fenêtre, après tout, peut-être que ce n'était pas pour se délecter du fait qu'il la laisse partir, mais pour lui laisser une chance de la retenir justement.

Elle eut encore le temps de se demander ce que ça aurait pu être. Si quand elle lui avait lancé cet ultime regard pour la énième fois, il lui avait dit quelque chose. Quelque chose qui l'aurait fait rester. Elle aurait probablement de nouveau retiré sa robe, se serait allongé près de lui. Peut-être même aurait-elle posé la tête sur son torse et l'aurait-elle laissé caresser ses cheveux jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Se serait-elle endormie ? Comme ce devait être agréable de s'endormir en sécurité, de se laisser sombrer dans un sommeil profond où l'on s'abandonnerait totalement. Comme elle aurait aimé goûter à cela.

La balle du pistolet transperça son front pâle et une larme de sang coula de la plaie, scindant son visage en deux alors qu'elle s'effondrait dans la ruelle.

Continue Reading

You'll Also Like

318K 1.1K 44
🔞🔞🔞 warning sex!! you can cancel if you don't like it.This is only for the guys who have sensitive desire in sex.🔞🔞
27.3K 542 38
Short scenarios for your favorite characters! (Well the male characters at least) The characters included are Alastor, Angel Dust, Sir Pentious, Husk...
10.5K 151 16
Imagines abt notti,ddot,nd dd hopefully this is less cringe MIGHT be smut MIGHT maybe Cussing