Je m'assoie, sur le banc des vestiaires, juste à côté de Scott à qui je viens de raconter tout ce qu'il s'est passé. Chez le vétérinaire. Pas ce qu'il s'est passé chez moi avec Gérard. C'est plus simple de gérer un problème à la fois. Et vu que j'en ai un bon millier, ça va prendre du temps je le sens.
- Il va falloir qu'on s'occupe de ça, dit il.
- On ne peut pas. Scott, c'est le Kanima. Il est imbattable.
- Nous deux on aurait une chance.
- On ne va pas essayer de se faire arracher la gorge d'accord ? Alors on va simplement éviter qu'il s'énerve...
Soudain il plaque sa main sur ma bouche, me forçant à me taire. Et je comprend aussitôt pourquoi lorsque je tend mes oreilles.
- Reste dans les buts ce soir Dany. N'en sors sous aucun prétexte, et si tu me vois venir vers toi, vas t'en. Tire toi. Et cours aussi vite que tu le peux.
Quelle est cette voix ? Celle de Jackson. Ce qui veut dire... qu'il va se passer quelque chose ce soir. Je ne sais pas ce que ça sera. Mais une chose est sûre, le Kanima va être de la partie.
Et d'après la tête de Scott, je ne suis pas la seule à être arrivée à cette conclusion.
- Bonjour.
La voix du prof résonnant dans le vestiaire me tire des pensées qui me torture l'esprit.
- Dans moins d'une heure, nos avions vont en rallier d'autres, venus du monde entier. Vous allez livrer le plus grand combat aérien de l'histoire de l'humanité.
Un sourire monte sur mes lèvres lorsque j'entends sa phrase qui n'a aucun sens.
- L'humanité. Un mot qui devrai prendre un sens nouveau pour nous aujourd'hui, dit il.
Mon frère passe devant nous, sans un regard dans la direction de Scott. Qui baisse aussitôt les yeux. Nos relations à tous les trois sont devenus assez... tendues. Principalement parce que moi je fais tout pour qu'ils ne se mêlent pas de mes affaires. Donc les deux m'en veulent. Mais j'étais obligée de dire ça à Scott.
- De quoi il parle ? lui demandé je en faisant allusion au coach.
- Tu me demandes ça tous les ans Seven, dit il moqueur.
- T'en sais rien non plus ?
Il hoche la tête avec un sourire. Bon, je pense que j'ai réussi à me faire pardonner un minimum pour l'avoir rejeté durant ce mois.
- Nous combattons pour notre droit de vivre ! s'écrie l'entraîneur.
Les joueurs lèvent leurs mains en l'air, applaudissant, criant.
En fait là, il est en train de nous sortir le discours dans "Independance day" si ma mémoire n'est pas trop nulle. J'hallucine. C'est pas vrai.
-... Mais comme le jour où le monde a déclaré d'une seule voix : "non, nous n'entrerons pas dans la nuit sans combattre."
- C'est le film préféré du coach, sort Scott à côté de moi en répondant à mon affirmation muette.
Je lui souris.
- Et il ne connaît pas de discours sportif ?
- Comme chaques années, non. Et puis là, je crois qu'il s'en tape un peu.
En gros, il nous fait un discours du film dans lequel des extraterrestres se préparent à attaquer la terre. Pour un match de crosse dans un lycée. En fait, je me rend compte que je me fais la même réflexion chaques années, mais j'oublie rapidement en général parce que c'est tellement nul que ça ne veut même pas entrer dans mon crâne.
- Aujourd'hui, nous célébrons le jour de notre independance.
Les joueurs se mettent à hurler, et j'en profite pour faire de même.
- Bravo coach...
La voix que j'entends, et qui arrête tout le monde, efface aussitôt le sourire qui avait commencé à s'inscrire sur mon visage.
- Bien parlé. J'aurai choisi un discours de plus grande portée historique, mais en tout cas, la passion y était.
Gérard. Notre cher proviseur...
- Je suis peut être arrivé ici récemment, ça n'empêche pas que je suis fier de compter dans mon établissement une équipe de gagnant.
Scott à côté de moi se tend aussi. On ne s'attendait ni l'un, ni l'autre à ce qu'il se mêle de ça. Enfin ceci dit, avec lui, fait s'attendre à tout.
- Je sais que vous allez vous défendre comme des chefs ce soir. Cela même avec seulement un seul capitaine à la tête de l'équipe.
Je fronce les sourcils lorsqu'il nous regarde Scott et moi.
- J'ajoute qu'en tant que proviseur, je n'en reste pas moins un supporter. Et je ne me contenterai pas de vous voir simplement battre vos adversaires. Je veux vous voir les massacrer.
Magnifique message caché grand père. Sérieusement ? Les massacrer. Le regard anxieux du brun à côté de moi confirme que je ne suis pas la seule à avoir entendu ce qu'il a dit.
Et merde...
- Tous sur le terrain ! s'écrie le coach. Et que ça saute !
Scott se lève et se précipite vers lui.
- Coach, j'ai pas le droit de jouer ? demande t'il.
Si c'est le cas, Jackson pourra faire ce qu'il veut sur le terrain. Sans que personne ne puisse l'en empêcher.
- C'est pas moi qui l'ai décidé, lui répond t'il avec un air coupable.
- Mais il faut qu'il joue, dis je en me plaçant à côté de Scott pour le soutenir.
- Il a pas la moyenne dans trois matières, la réussite scolaire avant tout.
- Coach. Non écoutez, fait t'il suppliant. Il faut que vous me laissiez jouer
- McCall. Non. Pas ce soir. C'est comme ça. Tu restes sur le banc.
C'est pas vrai... Magnifique. Je sens que cette soirée va être géniale, sans aucun sarcasmes... Enfin peut être un peu.
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Je suis assise à côté de mon frère qui, après la prestation de l'Argent, a décidé de ne pas m'en vouloir.
Il passe ses bras autour de mon ventre en me serrant contre lui.
- Votre père va venir ? nous questionne Scott.
- Ouais il est déjà là, dis je en désignant les gradins derrière moi.
Je suis sur le banc avec eux deux, attendant le début du match.
- T'as vu Allison ? fait Scott.
- Non, lui répondis je avant de regarder mon frère sur lequel je suis installée. T'as vu Derek ?
- Non plus désolé sœurette, je ne l'ai pas vu depuis un bon moment. Et vous avez vu Lydia ? nous questionne t'il curieux.
Je me mord la lèvre, espérant que la rouquine ne va pas se pointer. C'est sûrement celle qui s'est le mieux sortie des dernières épreuves, mais c'est aussi celle qui a le comportement le plus étrange.
- Tu sais ce qu'il se trame ? me demande mon frère avant que je ne réponde à son autre question.
Je souffle.
- Pas encore...
Scott a côté de moi regarde ses pieds avant de relever la tête vers moi.
- Ça va faire mal c'est ça ? fait mon frère lorsqu'il voit le regard qu'on échange.
Je ne répond pas, parce que la réponse est beaucoup trop évidente et que je n'ai pas hâte que ça se produise.
- Des hurlements, des gens qui courent dans tous les sens, du sang partout, des membres arrachés... C'est ça qui nous attend ?
Je le regarde dans les yeux en lâchant un soupir de désespoir. Ça va être une soirée cauchemardesque, je le sens déjà. Pas besoin d'une boule de cristal pour ça.
- Oui. Il y a des chances.
Je pose ma main sur son épaule, regardant Stiles qui a l'air... brisé... Je ne suis pas la seule à avoir été traumatisée par ce qu'il s'est passé.
- Seven...
Je le dévisage en posant ma main sur sa joue pour qu'il me dise ce qui le torture au point qu'il n'y ait plus une étincelle de joie dans son regard habituellement enjoué.
- L'autre soir j'ai vu notre... mon père se faire cogner par Matt. Moi j'étais là, par terre, à pas pouvoir bouger d'un pouce, c'était...
Je me mord la lèvre. Même si j'essaie de me concentrer uniquement sur lui, le fait qu'il ne me voit pas comme sa sœur, comme il vient de le montrer, ça... me brise le cœur.
Je fais du mieux que je peux pour enfouir ça au fin fond de mon esprit déjà assez torturé et redirige ma concentration vers lui. Vers ses problèmes.
- Je voudrais pouvoir me rendre utile, aider les autres... Vous... Toi, tout ce que tu peux faire et que tu fais pour nous, j'en suis incapable... Je peux pas...
- Eh Stiles, t'en fait pas, chuchoté je. T'en fais pas...
Je suis incapable de trouver les bons mots pour le réconforter. Vous savez, vous vous dites que quoi qu'il arrive, jamais la tristesse n'arrivera à gagner parce que vous savez comment réconforter les gens... Sauf que lorsqu'on est face à son frère qui doit porter un poid aussi énorme en étant humain, alors que nous, même loup, n'y arrivont pas, lorsqu'il vous dit toute la douleur qu'il ressent... Les mots restent bloqués, et ne veulent pas sortir...
Je suis incapable de lui remonter le moral.
- On va perdre, c'est tout, fait t'il.
Le match, comme la bataille contre le Kanima et les chasseurs.
- Mais qu'est ce que c'est que c'est conneries !?
On se tourne brusquement vers le prof que même moi n'avait pas senti arriver.
- Le match n'a même pas commencé. Allez, met ton casque Stilinski et va dans l'arène. Tu remplaces Greenberg, dit il a mon frère.
- Quoi? Qu'est ce qu'il a Greenberg ? demande t'il aussi surpris que Scott et moi.
- Euh qu'est ce qu'il a Greenberg, répète le coach en se moquant de lui. Il est nul. Et toi t'es nul. Mais un peu moins.
Je souris en voyant mon frère qui écarquille les yeux.
- Non c'est vrai ? J'ai le droit de jouer ? s'exclame t'il. Avec l'équipe ?
- Oui. A moins que tu ne préfères que j'envoie ta petite sœur se faire massacrer à ta place. Ceci dit je pense qu'elle serait bien plus forte.
Je hausse le sourcil, tout comme les deux garçons. Moi, me faire massacrer par des adolescents plus bête que des ânes ? C'est ça.
- Non c'est bon. Je lui laisse ma place, dis je en levant les mains au ciel comme pour me rendre.
- Stilinski dégage ! ordonne t'il à mon frère.
- Ok coach.
Il se lève aussitôt en attrapant son casque et sa crosse avant de se précipiter sur le terrain.
J'eclate de rire en voyant son expression heureuse d'être un joueur.
Jusqu'à ce que soudain, quelque chose efface aussitôt mon sourire.
- Seven ? Est ce que tu m'entends ? fait la voix de Gérard.
À côté de moi, Scott se tend aussi, sous le choc de la voix qui vient de parler.
On regarde tous les deux à l'autre bout du terrain... grand père chasseur qui nous regarde.
- Vous m'entendez tous les deux, j'en étais sûr. Mais je veux parler seulement à Seven. Écoute attentivement ma petite fille. Parce que c'est là que le match va devenir intéressant.
Génial. Pourquoi est ce que mon frère va jouer ? Je n'aurai jamais dû le laisser y aller en sachant ce qui va se passer... Jamais...
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- Je vais mettre en place un vrai compte à rebours Sevenial, fait Gérard en sortant un chronomètre de sa poche.
Ça sent le roussi à vingt kilomètres, cette soirée va très mal se terminer je le sens. Et vu comment Scott me compresse la main, je ne suis pas la seule imbécile tarée qui m'en rend compte.
- Je te donne jusqu'aux dernières secondes du match. Quand le tableau d'affichage indiquera qu'il reste trente secondes à jouer, si tu ne m'as pas livré Derek alors, j'ordonnerai à Jackson de tuer quelqu'un.
Je lance un regard au capitaine qui est sur le terrain, prêt à commencer le match. Il relève les yeux vers moi et me fixe, ses pupilles vides d'émotion.
- Alors dis moi qui va devoir mourir ce soir, continue le grand père en me faisant détourner les yeux de Whittemore. Ton père peut être ? Lui qui est si heureux de voir son fils enfin sur le terrain. Ou peut être madame McCall, qui a bravé tout les dangers simplement pour venir voir ce match.
Je regarde mon père et la mère de mon meilleur ami qui regarde le match, ignorant totalement ce que leur sort leur réserve.
- Où pourquoi pas cette petite rousse ? fait t'il en désignant Lydia qui s'assoie. Qui a miraculeusement survécu à la morsure d'un Alpha.
Je baisse les yeux en regardant mon poings serré aux griffes qui me transpercent la paume, comme à chaque fois qu'il me parle et me torture.
- Ou alors l'un de ces jeunes gens innocents, encore dans la fleur de l'âge, propose t'il moqueur.
Je regarde mon frère qui a un immense sourire aux lèvres, s'amusant avec sa crosse.
Il n'a pas intérêt de toucher à un seul cheveu de Stiles. Ou je jure sur mon existence que je lui arraché moi même la gorge en le démembrant très lentement pour le faire souffrir.
- Ou peut être devrai je soulager tout le monde d'un poid en tuant ce coach grotesque ?
J'essaie de calmer ma respiration et mes battements de cœur qui s'intensifient à cause de la rage. Ce serai malancontreux que je me transforme en plein milieu de tout le monde.
- La balle est dans votre camp les enfants. Seven, à toi de voir si tu acceptes de m'aider à neutraliser Derek. Et sache que si tu refuses, j'ordonnerai à Jackson d'arracher la tête d'un pauvre innocent au beau milieu de ce terrain. Et tout ceux qui te sont cher se retrouveront couverts de sang de la tête aux pieds.
Je respire de plus en plus fort, essayant de me contrôler malgré le feu qui brûle en moi. Quelle idée plus stupide que d'appeler un chasseur pour protéger tout le monde. J'aurai dû écouter Derek...
Le sifflement qui résonne dans le terrain annonce le début de l'Enfer.
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