En Quarantaine (Avec Toi)

By JuviaLockserFull

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Il savait qu'il n'aurait jamais du en parler. Il savait comment รงa allait se finir. Et pourtant il n'a pas pu... More

Jour -1
Jour 1

Jour -2

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By JuviaLockserFull

Quelle idée de merde.

Katsuki rage. Devant le miroir de sa salle de bain, les ongles enfoncés dans le rebord du lavabo, les dents serrées et le regard mauvais, Katsuki se demande ce qu'il est en train de faire. Pourquoi est-ce qu'il s'est lavé les dents, là, maintenant, en plein après-midi alors qu'il se les ai déjà brossé juste après le déjeuner ? Pourquoi est-ce qu'il a envie de passer une main dans ses cheveux, juste pour remettre une mèche à sa place — où plutôt la remettre en désordre — ? Et surtout, pourquoi est-ce qu'il hésite autant entre son haut bordeaux et son pull noir ?

« Crève ! Hurle-t-il en balançant sa brosse à cheveux à l'autre bout de la pièce. »

Quelle connerie.

Le plus jeune des Bakugo a fait une très grosse erreur. Il n'aurait jamais du ramener ce sujet. Il le savait. Il savait très bien que sa mère allait faire des siennes. Il savait très bien qu'elle ferait tout pour le mettre dans une situation inconfortable, tout pour pouvoir le faire chier autant que possible.

Cette vieille truie a bien réussi.

Sur le rebord de l'évier, son téléphone vibre. Ça ramène un peu Katsuki à la réalité, et il se rend compte que dans son excès d'énervement, il a explosé la brosse. Elle l'avait mérité. Le blond fixe ses notifications, et il n'a même pas besoin de regarder le contact pour savoir de qui il s'agit. Avec ses foutus smileys.

:D
Je suis à la gare, j'arrive dans vingt minutes!

Vingt minutes ? Qu'est-ce qu'il fait encore torse poil au milieu de sa salle de bain !? Quand il croise son regard paniqué dans le miroir, il fronce les sourcils jusqu'à en avoir mal et coach son reflet, qui lui retourne les insultes. Après cinq minutes d'échange très productif, il attrape son pull noir et range rapidement le bazar qu'il a laissé derrière lui.

Il vérifie une dernière fois que rien ne traîne dans sa chambre, puis dans le salon, dans la cuisine, dans la buanderie et même dans le garage. Sa garce de mère aurait très bien pu laisser un truc gênant volontairement. Il rajoute rapidement une ceinture autour de sa taille, il sent que son pantalon va le lâcher au pire moment. Lui aussi doit être de mèche avec la vieille.

Quand la sonnerie retentit dans toutes la maison, Katsuki fait bien en sorte d'être le premier en face de la porte. Hors de question que ce soient ses parents qui aillent lui ouvrir. La honte.

Katsuki respire un grand coup, puis tire la poignée. A dix mètres de lui, derrière le petit portillon, se tient tête d'ortie et son stupide sourire, et il tient sur ses épaules un sac de camping, et de sa main droite tire une grande valise. Il en a encore trop fait l'idiot.


///////

« Heureusement qu'on ne travaille pas à l'hôpital, fit remarquer son père. Les pauvres, ils sont débordés.

— Les gens sont idiots, bougonna Katsuki. Y'a rien de compliqué dans 'Restez chez vous.'

— Tu as encore école jusqu'à vendredi ! Hurla en retour Mitsuki, ne t'avise pas de sécher, sinon ça va très mal se passer pour toi, enfant ingrat.

— Je sais ! Pas la peine de me crier dessus ! — Un calme s'installa dans la pièce. Katsuki avait quelque chose à dire. C'était très clair. Les yeux de ses deux parents étaient rivés sur lui, ceux de sa mère prêts à tout analyser — Quoi ? Pourquoi vous me regardez comme ça ?

— Dis.

— Mais laisse moi manger ! Espèce de folle hystérique.

— Dis. Nous.

— Il n'y a absolument rien à... — Le morceau de viande qui aurait du finir dans son estomac retomba dans son assiette. Katsuki connaissait ce regard. Il était plus fort que tout. Et merde. — Eijiro... Y'a les parents de Eijiro qui travaillent à l'hôpital. Il va se retrouver tout seul pendant la quarantaine et...

— Il vient ici.

— Quoi ? Non je ne...

— Pas de discussion, jeune homme ! On fait face à une crise sanitaire grave, alors un peu de respect pour le corps médical. Il vient, un point c'est tout.

— Mais je...

— Mange ta viande. Il vient. »

\\\\\\\


« Kats'! Jsuis trop content ! »

Katsuki n'a pas le temps de réagir qu'Eijiro a déjà réussi à lui voler un bisou. Sur la bouche. Arrête de faire ça tout le temps ! En plus avec sa gueule d'ange et son air ravi, c'est impossible de lui en vouloir. Ça l'énerve. Il lui prend la valise de force et referme le portail derrière eux. La valise est moins lourde qu'elle en avait l'air.

Kirishima passe la porte d'entrée en premier, et comme Katsuki s'y attendait, sa mère lui saute dessus immédiatement. Elle tente de l'amadouer, la fourbe ! Et l'autre roux qui répond à ses provocations. Quelle manipulatrice ! Mais Katsuki voit clair dans son jeu. Il attrape le bras de son petit-ami et le guide jusqu'à sa chambre. Eijiro fait un sourire à sa mère ainsi qu'une poignée de main à son père, échange encore quelques mots et enfin seulement se décide à suivre le jeune Bakugo. Il est trop sociable ce rocher sur pattes.

« Toujours aussi cool tes parents ! s'écrie Eijiro en s'asseyant sur son lit après avoir posé son sac de tortue dans un coin de la chambre. Et toujours aussi propre votre maison. Ça m'impressionne vraiment. Chez nous, impossible de rester deux jours sans saleté. Une fois, on fait un grand ménage. Le lendemain c'était déjà n'importe quoi.

— Ta chambre me paraissait plutôt rangée... Katsuki s'assied en tailleurs pour ouvrir la valise du rouquin.

— J'avais rangé, pour toi, admet Kirishima en se grattant la nuque l'air gêné. Je sais que tu détestes la saleté.

— Ooh, trop mignon ! Bakugo se moque un grand sourire aux lèvres. Bon tu comptes m'aider ou rester comme un con à contempler le plafond ?

— Oh pardon ! »

Kirishima s'accroupit à côté de lui, et tous les deux sortent les affaires du carmin. Katsuki a fait de la place dans son armoire, et rien que le fait qu'il partage est un miracle. Quand il préparait sa chambre pour accueillir un autre habitant, il a bien fait attention à fermer les rideaux et sa porte à clef. Hors de question que sa mère le voit en train de faire ça. Il aurait eu le droit à des remarques pendant au moins un siècle. Elle a déjà suffisamment matière à le charrier comme ça.

Eijiro a vraiment pris tout et n'importe quoi. Pour six semaines, il a emmené trois paires de chaussures alors que le principe d'un confinement c'est de rester enfermé. Quel demeuré. Il a aussi emmené six tenues de sport, des pyjamas, une trousse de toilettes, ses affaires de cours... Et il y a aussi, au fond, deux boîtes emballées d'un joli papier doré. Bakugo se mord la lèvre. Il a ramené des cadeaux !

« Ah mince ! S'écrie Eijiro à côté de lui, c'était censé être une surprise. Y'en a un pour tes parents et un pour toi.

— Tu...

— Je sais ! Je n'étais pas obligé. Mais ça me faisait plaisir, et quand même, six semaines c'est beaucoup. »

Katsuki ne va pas dire 'merci'. Il n'a jamais rien demandé. Mais quand même, il admet que c'est gentil. Ou du moins, il se l'admet à lui même. Tête d'ortie a toujours son sourire plaqué aux lèvres, et il a envie de l'embrasser. Alors il fait. Il passe sa main gauche dans sa nuque malgré le petit "Que... ?" de surprise de son copain. Une fois que leurs visages son suffisamment proches, il s'autorise à vraiment sourire, et scelle leurs lèvres ensemble.

Ça explose, ça brille, ça fait des feux d'artifice dans tout l'être du blond. Les cheveux roux glissent aisément le long de ses doigts, alors que sa main libre vient tirer le col de son T-Shirt vers lui. Le souffle de Kirishima est brûlant contre sa langue, alors qu'il l'introduit dans sa bouche. C'est trop bon. Ça le surprend à chaque fois, à quel point ses dents sont aiguisées. Mais c'est putain de sexy. Il sait qu'à la moindre morsure, son corps est marqué de sa présence.

Sans trop savoir comment, il se retrouve le dos contre le parquet, chevauché par Eijiro qui est assis sur son ventre. C'est vrai que le bougre est plus musclé que lui. Adolescence tu n'as pas été juste avec tous. Pourquoi c'est Eiji qui a fait sa poussée de croissance en premier, et pas lui ? Vraiment injuste. Les cinq centimètres qui les séparent quand ils sont debout commencent à se faire ressentir, et l'autre n'a pas fini de grandir.

Quand Kirishima vient nicher son nez dans son cou, et butiner son épiderme de milliers de baisers, Katsuki laisse échapper un petit soupir de bonheur. Passer la quarantaine avec Kirishima, c'est vraiment un super truc. Mais ça aussi, sa fierté est trop puissante pour qu'il l'admette.

« L'avorton ! Crie sa mère depuis le rez de chaussé, vient m'aider à préparer à manger.

— J'arrive, mégère ! — Hurle-t-il en réponse. Kirishima fronce les sourcils, et Bakugo sait que c'est parce que le roux n'aime pas qu'il parle à sa mère ainsi. Katsuki roule des yeux et lui fait un rapide bisou sur la joue. "Y'a que pour toi que j'accepte de bien parler"— Je dois y aller.

— T'inquiètes, je viens aider aussi. »

Un sourire radiant lui est projeté au visage, plein de bonheur et d'excitation et de fierté et de plein d'autres choses qui n'appartiennent qu'à lui. Ils se lèvent tous les deux, et Kirishima en profite pour descendre un des paquets au salon. La séance roulage de pelle a carrément fait oublier à Katsuki qu'il y avait des cadeaux. Ça arrive à tous d'être distraits.


///////

« Mais voyons Kirishima... Il ne fallait pas ! Mitsuki se retourne vers son fils. Pourquoi il ramène un cadeau ? Tu pouvais pas lui dire que sa simple venue était un présent ?

— Mais bien sûr que je lui ai dit ! Mais cette tête d'ortie n'écoute jamais rien !

— Oh ! Parles un peu mieux à ton petit-ami que ça, jeune homme ! Kirishima merci c'est vraiment adorable.

— C'est vraiment rien ! — Eijiro semble beaucoup plus gêné par le trouble qu'il ne cause pas que par le comportement bipolaire de l'hystérique. Rien que pour ça, Katsuki sait que c'est le bon — J'espère que vous allez aimer, madame Bakugo. »

Mitsuki ne fait pas de commentaire, même s'ils savent très bien tous les trois que ça fait plus d'une centaine de fois qu'elle demande au roux de l'appeler par son prénom. Katsuki est très satisfait. Il ne faudrait pas que son copain soit trop proche de l'ennemi, non mais.

La femme déballe le cadeau, révélant une boîte d'infusions hyper célèbre de Kyoto. Les deux blonds fixent la boîte, puis Kirishima, puis la boîte. Le roux semble tout stressé, attendant avec impatience le verdict. Ce n'est que du thé, et Katsuki n'en raffole pas. Mais sa bouille est tellement adorable ! Il aurait pu lui offrir du papier toilettes qu'il aurait toujours fait bonne impression. De toutes façons le papier vient à manquer ses derniers temps.

« T'es adorable mon ange, Mitsuki prend Eijiro dans ses bras sans plus de cérémonie. Si seulement j'avais un enfant aussi poli — un regard foudroyant se perd en direction de Katsuki.

— Je suis heureux si ça vous plait ! Kirishima répond même à l'étreinte avant de se séparer. Vous aviez besoin d'aide pour le dîner ?

— Oh ! Oui ! Masu-chou ! La femme crie vers le salon. Tu peux faire à manger s'il te plaît ? J'aimerais me relaxer devant la télé avec un bon thé que le copain de Kat' a gentiment apporté.

— Ou... Oui bien sûr ! »

Katsuki lâche un 'tch' méprisant. Si un jour il se fait marcher comme ça sur les pieds, il promet que ça va très mal se terminer pour lui-même. Kirishima est toujours souriant, dévoilant parfois ses dents blanches et pointues. La préparation du repas se fait dans le calme, et la bonne odeur de bœuf et de nouilles réunit tout le monde autour de la table.


\\\\\\\


« Alors Kirishima ? Demande Mitsuki en le resservant, comment se déroulent les cours ?

— Super ! J'ai toujours un peu de mal avec l'écrit, alors heureusement que j'ai Kats' pour m'aider. Sinon je suis toujours en stage avec Fat Gum, mais pendant la quarantaine tous les élèves sont forcés de rester chez eux, malheureusement. J'aime vraiment bien !

— Tu seras un grand héros ! Affirme Masaru.

— Évidement ! Renchérit Mitsuki, tu es plein de cœur et ton sourire est vraiment contagieux. Tu donnes de la positivité à beaucoup de gens, et tu es très chaleureux. Pas comme un certain garçon à ma droite.

— Vous savez... — Katsuki s'apprêtait à renchérir mais Eijiro l'a coupé à temps. Il ne regarde plus personne, se contente de jouer avec ses pâtes. Katsuki connaît ce regard. Il est en train de repenser à une mauvaise période de sa vie. Il veut lui faire un câlin — Je n'ai pas toujours été courageux et brave, comme beaucoup le disent. Je ne le suis toujours pas, en fait. J'essaye, parce que je veux être un héros. Mais Katsuki, je l'admire vraiment. Il est intelligent, et malgré ce qu'on pourrait croire, il analyse toujours tout pour éviter le moindre faux pas. Et il réussit toujours à sauver tout le monde. Il est peut-être un peu moins délicat que d'autres — Je ne te permets pas ! — Mais c'est un vrai héros. »

Katsuki se retient de lancer un "Et toc!" cinglant à sa mère, et se concentre plutôt sur Eijiro en face de lui. Mon dieu qu'il est beau. Physiquement comme intérieurement. Toutes ces belles paroles, ça lui a retourné le cerveau ! Avant de trop disjoncter, le plus jeune des Bakugo redirige son regard vers son bol de pâtes. Merde, il rougit.


///////


« Aaah ! J'ai trop bien mangé ! S'exclame le carmin en s'étalant sur le matelas déposé à coté de son lit. »

Katsuki ne dit rien, encore un peu secoué par ses paroles. Il se change sans un mot en pyjama, dos à Kirishima qui fait qui-sait-quoi derrière. Son pyjama ne consiste qu'en un débardeur et un jogging, mais au moins c'est confortable. Quand il se retourne, il tombe nez à nez — presque littéralement — avec un roux qui lui tend un paquet doré. Son cadeau.

Pendant qu'Eijiro enfile à son tour un large T-Shirt et un short, Katsuki s'assied au bord de son lit et défait l'emballage. OK. Kirishima mérite vraiment un bisou.

« Ça te plaît ? Il demande toujours retourné, sûrement en train de chercher des chaussettes. »

Pour simple réponse, Katsuki fait pivoter ses épaules et le plaque contre l'armoire. Le sourire qui resplendit sur le visage de son petit-ami avant que leurs lèvres ne se rencontrent est inestimable, il est inconcevable. Et là encore, le cadeau, c'était pas grand chose. Juste une crème pour les mains, parce que le blond se plaint souvent que son Alter lui fait un mal de chien et qu'il a la peau sèche. Mais Kirishima s'en est souvenu. Katsuki le déclare officiellement meilleur petit ami. C'est ridicule ? C'est ridicule. C'est sa crème pour les mains, ça lui fait trop d'effet.

« Elle est aux orties, explique Kirishima entre deux baisers. Comme ça, tu te rappelleras qu'elle vient de moi.

— Comme si j'allais oublier.

— Je suis trop content d'être avec toi. »

Moi aussi.















Explications sur le pourquoi du comment :
Je m'ennuie, je vois personne, j'arrive pas à écrire autre chose va savoir pourquoi, et MHA me manque.
Kiri et Baku sont en première à UA, et comme j'ai pas lu les scans, y'a une grande possibilité d'incohérences. Si c'est le cas, s'il vous plaît faîtes en abstraction.
J'espère que ça vous plaira :)
Astrid

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