~Mon dieu, qu'est-ce qu'il me manque~
Je mets dans une pochette plastique les quelques CV que je compte déposer. Axel sera là d'une minute à l'autre et je compte bien être en avance pour ne pas que mes parents voient qu'un homme vient me chercher en voiture. Je n'ai pas envie de sentir le regard jugeant sur mon comportement.
Je décide donc d'attendre Axel au coin de la rue. Très vite, les minutes passent et j'attends toujours dehors. Axel n'a pas l'air de venir. Un mal de ventre que je ne connais pas s'installe. Je suis obligée de m'asseoir tellement la douleur est intense. Je m'oblige à respirer le plus lentement possible pour chercher à me détendre et au bout de quelques minutes la douleur s'estompe. Je regarde encore les environs, toujours personne. Je me redresse et décide de rentrer chez moi lorsqu'une voiture s'arrête à mon niveau. La vitre se baisse et je reconnais Axel qui se penche pour m'ouvrir.
— Excuse-moi du retard. J'ai eu un petit contre temps.
Sa petite tête qui me supplie de lui accorder sa chance a raison de lui. Je fronce les sourcils quelques secondes et prends une grande inspiration avant de rentrer dans la voiture. Axel me fait la bise en jouant avec mes cheveux. Je me force à lui rendre ce sourire pour cacher ma colère qui ne s'estompe pas.
— Ça fait une demi-heure que j'attends, dis-je d'une voix sèche.
— Je sais, je suis désolé. Mon prof m'a retenu après les cours parce que j'ai eu une petite altercation avec lui.
Je hausse les sourcils de surprise pendant que je boucle ma ceinture pendant. Il démarre.
— Ah bon, qu'est-ce que tu as fait ?
— Je n'adhérais pas du tout à ces idées, m'explique-t-il.
— Ah, tu es un petit rebelle toi.
— Le roi plus tôt.
Je rigole bêtement en sentant la colère s'évader. Je prends un grande inspiration similaire à un souffle de régénérescence.
— Alors, tu veux aller où ?
— Au centre commercial. Je voudrais postuler en tant que vendeuse.
— Aller, c'est parti, décrète-t-il en passant la troisième vitesse.
Tout le long du chemin, nous rigolons à gorge déployée. Il est très taquin et assez tactile. C'est peut-être une bonne chose, il prendra les devants au moins.
Axel se gare dans le grand parking et de là, commence la grande mission: postulation. Je dépose en tout au moins huit CV. Le magasin qui m'a le plus intéressé reste celui pour homme. Le gérant a eu l'air de beaucoup m'apprécier et c'était tout aussi réciproque. Axel, toujours à mes côtés, est un amour. Sous ses airs de Bad boy, se cache un homme très attachant. Parfois, il me fait des câlins par surprise sans que je m'y attende et c'est encore mieux. J'aime bien ce côté attentionné chez un homme et je crois que j'en grandement besoin en ce moment.
— Bon, je t'emmène au restaurant, c'est bon ? me propose-t-il plein d'entrain alors que nous sortons du dernier magasin.
Je suis surprise par son invitation. Agréablement surprise.
— Euh, aller. Pourquoi pas.
J'envoie un message à ma mère pour la prévenir et suis Axel qui commençait déjà à partir devant moi. Ça me fait du bien de passer du temps avec un autre mec qu'Evan. « Merde il ne faut pas que je repense à lui ». Je dois me concentrer sur Axel. Il est beau, gentil, attentionné, très à l'écoute et respectueux.
La nuit, le centre commercial est vraiment magnifique. Les lumières illuminent l'endroit le rendant presque romantique. La chaleur étant encore présente, l'ambiance est d'autant plus sympathique. « Tu vois Candice, tout est fait pour que tu sortes avec lui ».
Nous rentrons dans un petit restaurant très rustique et chaleureux. Une petite musique d'ambiance résonne ce qui rend l'atmosphère encore plus apaisante. Nous nous asseyons à une table dans un coin et commandons.
— Tu prends quoi ? je lui demande pour commencer une discussion.
— Je ne sais pas. Je pense une bonne pizza et toi ?
— Je vais tenter un plat de pâtes.
Il me sourit, l'air satisfait de ma réponse. Je prends la carafe d'eau et remplis les deux verres. Il me contemple jusqu'à ce que nos yeux se croisent. Lui, soutient son regard, moi, change de direction. Je suis mal à l'aise et un blanc majestueux s'installe entre nous. « Avec Evan, cela n'arrivais jamais ». . A croire que mon cerveau est formater sur Evan... Il faut à tout prix que je pense à autre chose. De la sorte, je dirige mon regard vers la fenêtre. Mes mains deviennent moites, je ne me sens pas très bien et je pense qu'il l'a senti puisqu'il prend la parole.
— Alors, parle-moi un peu toi, commence Axel. Tu as quelqu'un dans ta vie ?
Au moment où j'allais répondre, le serveur arrive avec nos deux plats. « C'est plutôt rapide comme service. ». J'attends qu'il reparte avant de prendre la parole. J'en avais profité pour réfléchir à ce que j'allais dire en vain, j'improvise.
— Si j'avais quelqu'un, je ne serais pas venu, et puis tu m'as déjà posé la question il me semble non?
— Tu as marqué un point, dit-il sur un air vaincu. Mais la dernière fois, je t'avais simplement demandé si tu étais en couple. Tu peux avoir quelqu'un en vue sans être en couple.
— Un point, je continue en souriant.
Je commence à prendre ma fourchette et la plante entre les pattes.
— Et toi alors je suppose que tu es célibataire et coureur de filles ?
— Bien analysé. Second et troisième point.
— Va falloir que tu en marques un peu, dis-je pour le taquiner.
J'essaie de cacher la déception qui s'est installée en moi. J'espérais sincèrement qu'il rechigne ce que j'ai dit, mais apparemment j'ai raison. Je suis encore tombé sur un deuxième Evan. Je me mords les lèvres. Evan, Evan, je n'en peux plus de ce prénom dans ma tête. Mon cerveau l'imagine directement torse nu avec son beau bronzage, ses muscles saillants, son sourire craquant et j'ai l'impression de sentir encore son parfum. « Mon dieu, qu'est-ce qu'il me manque ». Je dois m'avouer que je vais mettre un peu plus de temps que prévu pour oublier ce fameux été.
— Tu veux goûter ?
Le mot « goûter » me provoque un élan au creux de mon ventre. Je me souviens lors qu'Evan me le disait. Sa façon de prononcer ce mot me faisait littéralement craquer. Ce qui n'est pas le cas d'Axel « Candice, arrête. Tu es avec Axel, ne penses pas à lui. Au moins ce soir ! ». En plus de cela, Axel ne dit pas ce mot dans le même contexte. « Coquine ». Il me tend un morceau de pizza avec sa fourchette. Je hoche la tête en signe d'accord. Il continue donc à l'avancer vers ma bouche et lorsque je l'ouvre, il me fout littéralement le morceau de pizza dans le nez. Je le regarde avec des yeux ahuris cherchant un morceau de papier autour de moi.
— Second point, me dit-il en mangeant le bout de pizza devant moi.
— Je vais me venger! criais-je avec malice.
Nous finissons la soirée à se taquiner et il me ramène après chez moi. Avant que je ne sorte de la voiture, Axel me retient.
— Attends, tu te sauves comme ça ?
Je me retourne et lui souris. Il a raison, nous avons passé l'après midi ensemble, m'a offert le restaurant et moi je me barre comme une voleuse. Je me rassois en lui souriant, désolée.
— Tu viens à la soirée d'intégration ? me demande-t-il calmement.
— Euh, la quoi ?
— La soirée d'intégration. C'est vendredi soir à la fac. Je t'amène si tu veux.
Sa demande est si bien prononcée que même si je n'avais pas prévu d'y aller, je me sens obligée d'accepter. Je lui souris et hoche la tête en guise de réponse. Après cela, il s'approche de moi et mon cœur se met à battre sur un coup de stress. La tension redescend lorsque je comprends qu'il ne me fait qu'un bisou sur le front. Une marque de protection que j'apprécie tout particulièrement. Je lui fais mon plus grand sourire avant de sortir de la voiture.
Lorsque je referme la porte de ma chambre, derrière moi, je ne serais analyser mon état d'esprit. J'apprécie Axel, parce qu'il est respectueux. Je n'oublierais pas ce geste d'affection au lieu de m'embrasser sur la bouche comme l'aurait certainement fait la plupart des mecs. Il a beaucoup gagné dans mon estime. Mais je ne ressens pas autant de chose qu'avec Evan. Peut-être que ça va venir. Il faut simplement que j'attende.
A suivre...