(NDA pour ceux qui relisent : je ne veux AUCUN spoil dans les commentaires. Love youuuuu.)
Bella
— On va faire quoi maintenant ? me demanda Riley, ma colocataire, c'est bien beau d'avoir des diplômes, mais si l'on ne fait rien avec...
Cela faisait maintenant deux mois que nous étions enfin diplômés, après des années à bosser comme des dingues pour ces papiers.
Nous étions enfin libres de l'université et des heures de rédactions.
Une semaine, par contre, qu'on regardait des séries et des films d'horreur parce qu'on avait pris un congé au boulot.
— Je ne sais pas, peut-être que je vais repartir à Los Angeles.
J'avais quitté ma ville à l'âge de 18 ans, juste après le lycée, pour faire des études en sociologie, ici à Manhattan.
Pour faire plaisir à mes parents.
Je m'étais toujours dit que j'allais revenir juste après mon diplôme.
Sauf que, j'avais changé d'avis au dernier moment.
Je n'étais tout simplement pas encore prête.
— Moi je ne sais pas encore, me confia la rousse incertaine, je crois que je veux repartir en Irlande. Mais en même temps, je n'ai pas envie de quitter New York.
C'était exactement la même chose pour moi.
Cette impression de ne pas savoir m'angoissait, ne pas savoir ce que je voulais, ni même ce que je ne voulais pas.
— Je pense rester là encore quelques mois histoire d'économiser un peu plus pour le café que je veux ouvrir à Los Angeles.
Je ne voulais pas que mes parents me paient mon premier business, à vrai dire, je voulais être à cent pour cent détaché financièrement de mon père.
Et pour ça, il fallait que j'économise bien plus que ça.
— Tu veux que ça soit ton bébé, me dit-elle en souriant, je viendrais te rendre visite et boire dans ton café, à toi.
Je souriais.
Mes parents ne me laissaient jamais rien payer, ils ne savaient même pas que je travaillais à mi-temps dans un café.
Ma mère flipperait deux fois plus que d'habitude, et surtout, elle passerait le plus clair de son temps à m'analyser psychologiquement.
Je déteste son travail. Je n'ai pas besoin d'une psychologue pour m'expliquer pourquoi je veux être indépendante.
Mon père quant à lui, gagnait son argent grâce aux opportunités qu'il dénichait un peu partout à Los Angeles, son rôle de businessman lui allait à merveille, mais lui prenait tout son temps.
Riley me comprenait, elle qui avait une mère aussi occupée que mon père. D'ailleurs, c'était grâce à eux que nous nous étions connus...bien des années en arrière.
Nos deux parents travaillaient très souvent ensemble.
— Ma mère pense que je suis encore en première année, ça fait quatre ans que ça dure meuf. QUATRE ANS.
Je gloussai.
La mère de Riley ne s'intéressait pas vraiment aux études de sa fille, ni même à sa vie ici. Trop occupé à gérer ses affaires la rousse était libre comme l'air.
Et je l'enviais presque.
Moi, au contraire, je recevais des tonnes d'appels de ma mère chaque jour qui me demandait ce que je faisais, avec qui j'étais, que je ne rentre pas trop tard.
Même si elle était à des milliers de kilomètres loin de moi, c'était comme si elle habitait avec moi.
C'en était presque étouffant.
Plus jeune, mes parents étaient plutôt stricts avec moi, pas de petits copains, pas de fête, pas de sortie le soir...pas de sortie plus de deux fois dans la semaine.
Si j'étais sortie aujourd'hui, je ne pouvais pas sortir demain.
Quelle époque.
— Imagine tu vas revoir ton ex a Los Angeles ? Me demanda-t-elle malicieusement.
Mon cœur rata un battement dès l'instant où elle me rappela à lui et l'entente de ce mot qui ne le qualifiait pas, mais n'affichait que lui dans ma tête.
Ben. Benjamin. Jenkins.
— Je ne pense pas le revoir un jour, soufflai-je finalement en pliant mes vêtements.
— Mais t'aimerais ?
— Non.
Je ne veux pas le voir, il...non.
Je ne veux plus le revoir.
J'avais trop espéré le revoir. Le temps était passé et il n'était jamais revenu.
Comme disparu.
— T'es trop rancunière Isabella, râla-t-elle en levant les yeux au ciel.
— Je ne le suis pas assez ! Il a disparu comme ça, sans prévenir, lui rappelai-je l'histoire en fronçant les sourcils.
Je levai le regard vers elle, Riley arqua un sourcil et croisa les bras.
— Oui, mais peut-être qu'il avait des problèmes ? T'en sais rien ?
Oui. Mais même.
— Y a une chose que les vivants font et ça s'appelle la communication, même si on n'était pas ensemble, il y avait quelque chose Riley ! rétorquai-je le ton irrité, je le voulais et tout ce qu'il a réussi à faire c'est disparaitre du jour au lendemain !
Je la vis se laisser tomber sur le sol de ma chambre, exaspérée peut-être par ce que je lui disais, mais je comptais bien camper sur mes positions.
— T'es vraiment une tête de mule, lâcha-t-elle en regardant le plafond, peut-être qu'il est mort ?
— S'il était mort, son cousin m'en aurait informé.
Et ça, j'en suis convaincu.
— Ash ?
— Lui-même.
Au lycée, je n'étais pas proche d'Ash, il ne m'adressait que très rarement la parole, mais je savais qu'à cette période, il m'aurait dit que Ben avait quelque chose.
Chose qu'il n'avait pas faite.
Ash avait disparu lui aussi, deux jours après Ben.
— Je suis curieuse de voir la tête d'« Ash » maintenant, plus on grandit plus on devient beau, me dit-elle les yeux brillants, alors lui ça doit être un mannequin chez Calvin Klein !
Je gloussai, j'avais encore une photo d'Ash sur mon téléphone que Ben m'avait envoyé quand on se parlait avant, il dormait sur le canapé de sa chambre.
Riley était tombé raide dingue de cette photo de Scott et m'avait demandée de ne jamais la supprimer, mais il fallait se l'avouer, Ash était beau à se damner.
Sauf qu'à cette période, j'avais un gros faible pour les cheveux ébène et le sourire malicieux de son cousin.
— Je vais prendre une douche, déclara ma colocataire, on sort ce soir !
Je fronçai les sourcils d'incompréhension.
Je pensais qu'elle voulait qu'on se fasse une soirée film ?
— On n'avait pas prévu de rester ici ?
— Je n'aime pas rester trop longtemps à la maison, ça me déprime.
Je gloussai.
— Si un jour y a une pandémie et je suis forcé à rester cloîtrer ici, je ne saurais plus quoi faire au bout de deux jours.
— Regarder toutes les séries que tu as commencé et jamais terminé ? Faire des masques ?
Mes propositions ne l'intéressaient pas, je la vis lever les yeux au ciel ce qui me fit rire.
— Épargne-moi cette horrible pensée Bella, ce soir c'est resto' !
Elle quitta ma chambre, me laissant seule à trier mes vêtements.
Ce que je n'aimais pas lorsque je parlais de Ben, c'était qu'à chaque fois, toutes les pensées que j'enfouissais au fond de moi ressortaient taper contre la porte de mon esprit.
Pour me hanter de questions sans réponses, basées sur des espoirs et des excuses que j'avais nourris pendant des années à son égard afin de ne pas le détester.
« Mes pas rapides me guidèrent dans les couloirs de mon nouveau lycée, mes parents et moi avions déménagé pour les affaires de mon père ici, à Los Angeles.
C'était mon deuxième jour de cours.
Je ne m'étais pas encore adaptée aux gens de ma classe dans différents cours, mais je retrouvais pratiquement les mêmes têtes à chaque fois.
Deux filles super gentilles étaient venues me voir et faire connaissance avec moi afin de m'intégrer, mon premier déjeuner s'était passé avec elles.
Et aujourd'hui, j'espérais que mon deuxième jour allait se passer aussi paisiblement que le premier.
Même si je venais de faire dix minutes de retard parce que je m'étais perdu entre les couloirs.
Je poussai la porte de la classe, mon cœur battait à la chamade et j'étais essoufflée.
Mais une chance, le professeur de maths n'était pas encore là.
Les regards braqués sur moi, je me sentais oppressé par tous ces yeux qui ne quittaient pas mon visage rougis par la honte.
Les deux filles du premier jour me firent un signe de la main, et j'allais vers elles sans regarder les autres.
— On pensait que tu n'allais pas venir aujourd'hui, me confia l'une d'elles qui se prénommait Juliette.
— Je m'étais...perdue...dans les couloirs, parvenais-je à dire en essayant de reprendre mon souffle.
La seconde, Ginny, ria et me donna son numéro de téléphone afin de l'appeler la prochaine fois si je me perdais.
Ces filles étaient si bienveillantes.
Moi qui pensais que je n'allais pas réussir à me faire de nouveaux amis.
Je me sentais vraiment chanceuse de les avoir trouvés.
Je tournai la tête curieusement pour voir les gens de ma classe et aperçus deux têtes que je n'avais pas vues hier.
Je pensais au départ que c'était des nouveaux, mais les élèves qui les entouraient semblaient les connaître.
Les trois filles qui j'avais casé dans la catégorie de « filles populaires » dans ma tête bavaient littéralement sur l'un d'eux, le blond.
Ce dernier paraissait un peu trop froid et distant, il regardait son téléphone et passa sa main sur ses cheveux ébouriffés, je devais l'admettre, il était vraiment très beau.
De profil du moins.
Mon regard se posa sur l'autre garçon près du blond, il avait une peau mate et des cheveux très sombres.
..il était mignon.
Mon cœur palpita lorsque je remarquai qu'il me fixait tout autant que je le faisais.
Je tournai rapidement la tête et me concentrai sur les paroles des filles qui, justement, me parlaient des deux inconnus.
— Alors lui là-bas, c'est Asher, tout le monde l'appelle Ash. C'est le genre de mec très froid et il ne parle à personne sauf ses cousins et ses amis proches.
Le blond s'appelait Ash. Et comme je l'avais remarqué au début, il était très froid.
— Il joue dans le l'équipe de football américain du lycée aussi, rajouta Ginny, ce n'est pas un mec fréquentable, il fume beaucoup et se bat avec tous ceux qui le regarde mal où qui le cherche un peu trop.
— Il n'est jamais sorti officiellement avec une fille, il n'a que des plans cul. Comme la meuf à côté de lui...et toutes les autres. Il ne parle que très peu et il est assez hautain.
Ash était le profil type du mauvais garçon arrogant. Il était très beau physiquement, mais son comportement n'était pas l'un des plus exemplaires.
Il dégageait une aura glaciale et dangereuse qui me faisait tressaillir.
— L'autre c'est son cousin, Ben, je crois. Il fait des blagues...et c'est tout, je crois.
Je fronçai les sourcils, elles avaient les antécédents d'Ash, mais ne connaissait rien de ce Ben ?
— C'est tout ? Demandai-je en me tournant vers lui.
Il venait de détourner de regard, peut-être qu'il me fixait encore ? »
— Eh j'te parle, fit la voix de Riley en agitant sa main près de mon visage.
Je clignais rapidement des paupières en reprenant le contrôle de mon esprit qui s'était perdu à des kilomètres de mon corps.
— T'étais où ? me demanda-t-elle en souriant malicieusement.
— À Los Angeles.
Une lueur fit briller ses yeux suivis d'un regard pervers, je connais ce regard.
— Dans la chambre de b-
— NON ! criai-je en me bouchant les oreilles et fermant les yeux.
Je l'entendais rire et elle tentait de déboucher mes oreilles en criant :
— EST-CE QUE C'EST LE SOIR OU VOUS AVIEZ-
Je hurlai pour ne pas l'entendre terminer sa phrase et elle explosa de rire.
— Aller j'arrête, déclara-t-elle sortant.
Je soufflai et baissai mes mains, soudain, sa tête près du cadre de la porte apparut dans mon champ de vision et elle murmura :
— Couché ensemble ?
Je lui lançai un oreiller sur la tête et elle pouffa avant de m'annoncer :
— Ada nous demande chez elle.
Ada.
C'était notre voisine qui vivait au premier étage. 70 ans, veuve depuis l'année dernière et avait deux chiens absolument adorables.
— Un problème ?
La rousse me répondit en secouant négativement la tête avant de me dire :
— Elle est fatiguée et ne peut pas faire sortir ses chiens, habille-toi, on va faire un petit tour au parc.
J'acquiesçai et me levai du sol que j'occupai depuis presque une heure, mes fesses payaient le prix.
Je pris mes vêtements que j'enfilai rapidement avant de rejoindre Riley à la salle de bains.
Pendant que me colocataire se séchait les cheveux, je détachais les miens et me frottais le crâne, mes yeux se fermèrent et j'appréciai ce moment merveilleux d'enlever l'élastique de mes cheveux après l'avoir gardé depuis des heures.
— Prête ? me demanda-t-elle en éteignant le sèche-cheveux.
J'acquiesçai et la vis quitter la salle de bain pour se préparer dans sa chambre.
J'arrangeai ma veste et attendis ma colocataire qui arriva à l'entrée après presque quinze minutes, nous éteignîmes les lumières et quittâmes notre appartement.
Arrivé au premier étage, Riley sonna à la porte d'Ada. Cette dernière nous ouvrit avec ce même sourire chaleureux qu'elle avait au visage dès qu'elle nous croisait.
Elle était si bienveillante.
— Les filles ! s'enthousiasma notre voisine en nous laissant entrer, je suis vraiment désolé de vous déranger...
— Ne t'en fais pas Ada ça nous fait plaisir ! La rassura ma colocataire en la prenant dans ses bras.
Elle nous sourit et nous offrait ses délicieux cookies aux chocolats dont l'odeur était présente au troisième.
Nous habitions au sixième. Le bâtiment n'était pas très grand.
Et le bruit que faisait la ville était très difficile à supporter les premiers temps.
— Les voilà, elle nous tend les laisses des deux petits chiens, faites attention à vous !
Nous lui fîmes un dernier signe d'au revoir de la main et primes les deux Corgi Pembroke qui commençaient déjà à s'agiter pour sortir du bâtiment.
Il faisait gris, en même temps, on était en hiver.
Riley était frileuse au point de mettre un sweat par-dessus ses deux gros pulls, une écharpe et des Dr Marteens...et une énorme veste.
Quant à moi, je n'avais rien de plus qu'un sweat et une veste par-dessus. Mon jean ne réchauffait en rien mes jambes qui tremblaient déjà.
— Oh Josh m'appelle, déclara-t-elle en mettant son téléphone contre son oreille.
Josh était notre ami, nous nous étions rencontrés à l'université. C'était lui qui nous avait trouvé notre job au « Calum's Coffee », car il y travaillait avant.
— Josh vient de reporter notre soirée resto', soupira Riley, ce soir c'est masque coréen et tea time.
— Je suppose qu'il s'est disputé avec Aiden.
Elle acquiesça et je souriais, c'était notre rituel à chaque dispute.
Josh était gay et vivait avec son petit ami Aiden depuis bientôt un an, il était ensemble depuis bientôt trois ans. Lors de notre rencontre, Aiden et Josh n'étaient rien de plus que des amis. Mais les choses avaient évolué et ils faisaient fondre mon cœur à chaque fois.
Nous continuâmes à marcher avec les chiens tout en discutant, Riley me demanda de la prendre en photo devant l'immense building d'une des plus grandes entreprises des États-Unis.
La « Scott Holding company ».
Une entreprise familiale dirigée par l'un d'eux.
Des paparazzis étaient positionnés de l'autre côté de la rue, signe que Shawn Scott était là.
Ils attendaient que le jeune dirigeant quitte la tour lui poser toutes les questions possibles et inimaginables.
J'avais entendu à la télé qu'il avait pu acquérir d'autres parts de marché. Et qu'il s'était marié récemment au mannequin avec qui il était depuis quelques mois déjà.
C'était rapide, mais attendu.
J'imaginais que les paparazzis n'étaient pas ici pour parler des parts de marché.
— Shawn et sa femme feront de beaux bébés, me dit Riley qui trouvait le jeune dirigeant absolument magnifique.
— J'en suis certaine, tout le monde attendait leur mariage. Leurs photos étaient partout sur Instagram y a quelques semaines.
— J'ai vu ! s'exclama Riley, Shawn a mis le paquet dans sa fête, y avait presque toute sa famille.
J'acquiesçai, sa famille était grande et apparemment, ils n'étaient pas tous là.
D'ailleurs, j'avais déjà entendu ce nom quelque part avant de connaître cette entreprise.
Mais bon, le nom « Scott » n'était pas si rare.
Le seul nom que je retenais dans ma tête était celui de Ben.
Jenkins.
«Je te déteste tellement d'être parti sans rien dire.»
C'était l'unique phrase que j'aimerais lui dire si un jour je le croisais.
Il était parti sans aucune raison, comme s'il n'avait jamais existé. Sans se retourner une seule fois.
Sans aucun remords.
Comme si je ne valais rien pour lui.
Alors que je commençais tout juste à tomber amoureuse de lui.
« Je veux Ben Jenkins. Pas Asher. »
Cela reviendrait à mentir de dire que je l'avais oublié et que j'étais passé à autre chose, je n'avais rien fait de tout ça.
J'étais resté au même point. Et j'attendais qu'un jour peut-être, je le reverrais.
Mais il avait quitté ma vie comme s'il n'était jamais arrivé, comme si rien de tout ce qui s'était passé entre nous n'était arrivé.
Et je n'avais aucune raison qui justifiait sa disparition depuis maintenant quatre ans et demi.
Aucune.
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Re. Oui. Un nouveau chapitre. La même journée.
A ce rythme, je vais terminer plutôt que prévu...
Faites la connaissance de Bella Grace et son quotidien avec Riley...👀
A bientôt pour un nouveau chapitre !
Prenez soin de vous et restez chez vous ❤️
With love. S