Les mysteres du Bois Willow

Oleh ManouFawuay

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« Ne pas franchir », « Danger » C'est ce qui est écrit sur chacun des écriteaux plaqués sur les barrières de... Lebih Banyak

Chapitre 1 - Les disparus de Crow Hill
Chapitre 3 - Lettre à Abril
Chapitre 4 - Virée nocturne
Chapitre 5 - Le secret de M.Perkins
Chapitre 6 - Philys, tu m'entends ?
Chapitre 7 - Whisper House
Chapitre 8 - Complices
Chapitre 9 - La fugue
Chapitre 10 - Les âmes perdues
Chapitre 11 - Dial l'énigmatique
Chapitre 12 - Un lugubre repère
Chapitre 13 - Le maléfice
Chapitre 14 - Rappel à l'ordre
Chapitre 15 - Un affreux dilemme
Chapitre 16 - L'effondrement
Chapitre 17 - Traquée
Chapitre 18 - La... fin ?
Chapitre 19 - Au bout du chemin
Chapitre 20 - L'interrogatoire
Chapitre 21 - Un brin de folie
Chapitre 22 - Au ralenti
Chapitre 23 - Première tentative
Chapitre 24 - Seconde tentative
Chapitre 25 - Un nouveau souffle
Chapitre 26 - Talisman

Chapitre 2 - Une journée "banale"

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Oleh ManouFawuay

          Le jour se lève sur Crow Hill. Une légère brise vient caresser le feuillage des arbres du Bois tandis que les rayons du soleil commencent déjà à éclairer le petit village. Quelques oiseaux sont posés sur les toits des maisons en pierre. Plusieurs cheminées émanent de la fumée en cette matinée printanière. C'est dans cette douce atmosphère que Haru sort de chez elle pour se rendre à l'épicerie de ses parents. Sur le court chemin qu'elle effectuait, elle regarda le Bois, ayant la pesante impression que quelque chose ou quelqu'un, la suit, la guette... Son visage se crispa lorsqu'elle cru revoir des yeux luisants dans l'ombre des grands arbres. Inquiète, la jeune femme pressa sa marche afin d'arriver plus vite à l'épicerie. Quand elle déverrouilla la porte d'entrée, un sourire réapparu sur son visage. Haru appréciait cet endroit.

          Sa main, douce et délicate, glissa sur le bois vernis du comptoir alors qu'elle s'avançait dans le petit magasin. Les quelques étagères présentes sont garnies de nourritures variées ainsi que divers articles. La vitrine quant à elle est surtout très fleurie : Des azalées, des lilas, des pensées et des tulipes ornent cette dernière. La lumière de l'aube envahit peu à peu l'épicerie, faisant ressortir toutes les belles couleurs présentes. Les murs sont d'un joli vert sapin, le parquet est d'un bois clair, les multiples articles sont des couleurs de l'arc-en-ciel et le teint de Haru est légèrement rosé. Ses cheveux sont tout aussi pâles que le sable blanc des grandes plages qu'on ne voyait qu'en photos à Crow Hill.

          Il est bientôt sept heures précise. Les premiers clients de la journée ne vont pas tarder à arriver, pensa Haru. En attendant, elle feuilletait le petit journal du village comme tous les matins. En tournant les pages, elle vit une photo du Bois Willow et fut vite intriguée. Elle commença à lire l'article du journal de façon à nourrir cette curiosité qui ne cesse de grandir chaque jour à propos des mystères que cache ces arbres sombres, à la fois imposants et sinistres. Sa lecture arrivait à peine au bout du premier paragraphe qu'un client entra dans l'épicerie. Il est sept heures.

« Bon matin et bienvenue monsieur » sourit-elle en le regardant de ses yeux d'un bleu semblable à deux magnifiques aigues-marines.

De suite après l'avoir salué, elle rua son regard sur le journal. Le client souriait, la saluant d'un mouvement de tête et s'avança vers les étagères du petit commerce. En poursuivant sa lecture, Haru découvrit que le maire du village avait renforcé les mesures pour que nulle ne s'aventure dans les Bois il y a de cela quelques jours. Elle fut assez étonnée, pensant que personne n'était assez stupide pour traverser les grillages de barbelés entourant le Bois. Elle plissait les yeux en lisant les lignes suivantes : D'après le maire, les personnes qui ont récemment disparues se seraient perdues dans les Bois et seraient probablement déjà mortes de froid à cause de la fraîcheur intense de la nuit. Haru avait du mal à y croire. Frustrée, elle reposa le journal sur le comptoir avant de regarder dehors, réfléchissant à tout ça. Dans la rue il y avait quelques passants déjà pressés tandis que l'on entendait les oiseaux chanter. Crow Hill a beau avoir une mauvaise réputation et le surnom de "village fantôme" c'est tout de même un lieu plein de charmes.

Après quelques minutes, le client présent revint avec des articles qu'il avait soigneusement disposés dans un petit sac cousu main.

— Excusez-moi de déranger vos songes mais je vais prendre ceci, dit-il en posant son sac sur le comptoir.

— Aucun soucis, répondit Haru en souriant, tout en prenant les articles pour en comptabiliser le coût.

— Il n'y a pas grand monde à cette heure, est-ce normal ?

— Oh oui, les samedis sont plutôt calmes à Crow Hill. Mais dites-moi... Vous n'êtes pas d'ici n'est-ce pas ? Je n'ai pas souvenir vous avoir déjà vu.

— C'est vrai. Je suis arrivé avant-hier dans cette petite région. Enchanté, Garett Perkins.

— Haru Blackbird, répondit-elle. Si ce n'est pas trop indiscret, puis-je savoir la raison de votre venue ? Il est rare d'avoir des touristes ou bien de nouveaux habitants dans le coin.

— Je suis journaliste. Il m'a été communiqué que cette région recèle de scoops !

— Je vois... elle sourit, replaçant les articles dans le sac

— Et vous ? Je suppose que vous habitez Crow Hill n'est-ce pas ?

— Perspicace, elle soupira. Cela vous fait un total de 20 pièces d'or.

L'homme sortit sa bourse de la poche de son veston brun pour payer.

— Et voici pour vous, dit-il en donnant le montant demandé. Heureux de vous avoir rencontré mademoiselle Blackbird, passez une bonne journée ma chère, ajouta-t-il en levant son chapeau en guise de salue avant de partir.

— Bonne journée à vous, monsieur Perkins, répondit Haru en encaissant la monnaie.

Elle posa ses coudes sur le comptoir. Encore un journaliste qui n'y connaît rien mais qui vient tout de même ici, pensa-elle en grimaçant. Plusieurs journalistes avaient en effet déjà fait un tour par Crow Hill pour tenter de se renseigner sur toutes les étrangetés qui s'y produisent mais les habitants du village, y compris Haru, savent que ces gens-là viennent pour se faire de l'argent. Ils ne sont pas de ce monde, cet univers. Eux, viennent des grandes villes à des kilomètres d'ici et c'est pourquoi ces fichus journalistes d'ailleurs ne tiennent pas plus d'une semaine dans ce village. Finalement, cela fit presque rire Haru de savoir qu'un autre nigaud allait essayer de percer les mystères du Bois Willow alors qu'elle se doute bien qu'il va fuir, comme tous les autres.

          Durant le reste de la matinée, peu de clients sont venus. Haru a compté un triste total d'une dizaine de clients en cinq heures qui ont rapporté 128 pièces d'or. Le père avait pris le relais pour tenir l'épicerie tandis que Haru était rentrée chez elle pour s'occuper de sa petite sœur, Philys. C'était comme ça presque tous les samedis, elle travaillait le matin et c'était ses parents qui travaillaient le reste de la journée : La mère effectuait des livraisons aux personnes éloignées du village alors que le père restait à l'épicerie. Elle, se rendait chez elle pour le déjeuner.

          Sur le chemin, elle évitait de regarder le Bois, cet endroit commençait à l'inquiéter. Dès qu'elle fut de retour à la maison, elle alla chercher Philys dans sa chambre pour qu'elles se mettent à table. Le bon repas qu'avait préparé leur mère dans la matinée émanait une odeur délicieuse. Les deux sœurs se servirent et commencèrent à manger en silence, comme souvent. Dehors, le temps se couvrait lentement, une averse est sur le point d'arriver. Haru regardait justement par la fenêtre, guettant cette météo. Philys quant à elle se régalait de la viande cuite à point accompagnée de légumes si parfaitement cuisinés. Cependant un détail perturba Haru lorsqu'elle redirigea ses yeux vers elle... Philys mangeait assez vite, comme si elle était pressée et qu'elle ne voulait donc pas s'attarder à manger convenablement. Elle n'agit normalement pas de cette manière... Du moins, ce n'est pas comme ça qu'elle a été éduquée.

— Philys ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as quelque chose de prévu après le déjeuner ?

— Non... C'est juste que, j'ai hâte qu'on joue, dit-elle avant de continuer son assiette.

— On... Avait prévu de jouer ensemble ? Oh... Philys je suis navrée, avec la semaine que j'ai eu à l'épicerie de papa et maman, j'avais totalement oublié... Tu ne m'en veux pas j'espère.

— Tu ne te souvenais plus qu'on en avait parlé le week-end dernier ? répondit Philys, perdant son doux sourire.

— Non, vraiment plus, désolée...

— Mais... Mais on va pas jouer du coup ? Tu m'avais promis ! Croix de bois croix de fer ! Tu peux pas changer ça ! C'est pas juste, c'est pas juste, c'est pas juste ! pleurnicha-t-elle en frappant de ses petites mains la table.

— Philys, ne t'énerve pas voyons... Tu sais bien que je fais beaucoup de choses en une semaine. C'est normal d'oublier un détail, c'est humain...

— M'en fiche ! T'avais promis ! Allez rien que dix minutes ! répondit-elle en croisant les bras.

— Bon, bon... C'est d'accord, je viendrai jouer avec toi après manger mais ça suffit les crises. Personne n'est parfait. Un jour, toi aussi tu oublieras des promesses.

Le repas repris son cours dans le silence. Philys semblait s'être calmée. Les deux sœurs se regardaient par moment, sans le montrer, Haru s'en veut de ne plus s'être souvenue qu'elle et Philys avaient prévu de faire un jeu dans le jardin. Il est vrai qu'avec tout ce qu'il se passe à Crow Hill en une semaine peut faire sortir certaines choses de l'esprit, comme une promesse sans grande importance entre deux sœurs et amies. Lorsqu'elles finirent leurs assiettes, Haru demanda à Philys de l'attendre car elle devait nettoyer les assiettes, couverts et verres du repas. Celle-ci hocha la tête et lui dit qu'elle l'attendra dans sa chambre. En faisant la vaisselle, la jeune femme cru de nouveau voir des yeux luisants dans le Bois en train l'observer. Sur le moment, l'assiette qu'elle essuyait lui échappa des mains, se brisant ainsi au sol. Elle se baissa rapidement pour en ramasser les nombreux éclats qui s'étaient répartis sur le carrelage ocre de la cuisine. Au moment d'approcher sa main pour ramasser les morceaux, un frisson lui parcouru le dos. Perturbée, elle récupéra tout de même les débris mais se coupa avec l'un d'entre eux. Une petite entaille laissait déjà plusieurs gouttes de sang glisser le long de sa paume. Elle jeta alors les morceaux de porcelaine à la poubelle et partit passer sa légère blessure à l'eau. Haru secoua la tête, sentant un nouveau frisson lui parcourir le dos. D'un coup, elle se retourna vivement afin de savoir qui ou bien qu'est-ce qui lui procure cette sensation désagréable. Il n'y avait rien. Elle se trouve être seule dans sa salle de bain. Son regard se dirigea naturellement vers la fenêtre qui donne sur le Bois Willow. Peu rassurée, elle tira d'un geste vif le rideau avant d'aller se procurer un bandage pour sa main.

          Un certain temps s'était passé entre la fin du repas et maintenant. Philys s'impatiente, elle tourne en rond dans sa chambre, ennuyée. Haru entra et s'excusa et sa sœur lui répondit que ce n'est pas grave. Ensemble, elles se rendirent dans le jardin. Philys était toute contente de pouvoir passer du temps de jeu avec Haru, qui elle n'était au départ pas très enthousiaste mais au final, ça lui allait. La fillette courut dans l'herbe, ses couettes blondes rebondissant à chacun de ses pas et sa jolie robe bleue dansait en ce rythme, puis elle s'arrêta au pied d'un chêne avant de regarder Haru.

— À toi de te cacher ! dit-elle en rigolant, sans avoir remarqué le tissu entourant la main de sa grande sœur.

— Me cacher ? Ok, alors c'est parti, compte jusqu'à cent en te couvrant la vue ! J'y vais de ce pas ! répondit Haru en souriant avant de s'éloigner.

— Oui ! Attention, je commence ! 1...2...3...4...

La jeune femme couru dans le jardin pour aller se cacher dans un petit buisson qui borde la maison. Le temps n'est certes pas très favorable à ce genre d'activité mais tant qu'il ne pleut pas, tout va bien.

« 99... 100 ! Cachée ou pas cachée, j'arrive ! »

La fillette commença à chercher Haru dans les petits endroits évidents comme la cabane de jardin, le mobilier d'extérieur, les arbres... Au loin, un coup de tonnerre se fit entendre. Haru sursauta mais elle tentait au mieux de garder son calme pour faire durer cette partie. Le vent se levait, faisant frémir les feuilles des arbres. Philys continue de chercher Haru en silence, à l'écoute du moindre bruit qui peut lui indiquer où est-ce qu'elle est cachée. Un second coup de tonnerre retentit, cette fois-ci plus proche. Haru émit un cri de peur et sortit de sa cachette.

— Trouvée ! s'exclama sa petite sœur en la pointant du doigt.

— Bien joué... Bien joué Philys, répondit Haru en se tenant la poitrine.

— Ça ne va pas ?

— Si si tout va bien, sourit Haru. C'est à ton tour d'aller te cacher maintenant ! Allez petite chipie, hors de ma vue, rigola-t-elle.

La jeune femme se plaça à côté du chêne et dit à haute voix : Attention, je compte jusqu'à cent ! C'est parti ! Philys rit avant de foncer se trouver une bonne cachette. Lorsque Haru fini de compter, elle se mit alors à la chercher. Elle fouilla d'abord la cabane de jardin, tout comme Philys l'avait fait avant de regarder les endroits plus subtiles qui pourraient servir de cachette. En balayant tout le jardin, Haru ne trouva pas Philys alors elle entra dans la maison, se disant que la petite a probablement triché pour gagner. Mais... même après avoir inspecté l'entièreté de la maison, rien. Elle est nulle part. Haru commença à sérieusement s'inquiéter et l'appela de toute sa voix pour lui dire que le jeu est fini, qu'elle a gagné et qu'il faut qu'elle revienne. Après maintes et maintes appels, rien. Philys ne revenait et ne répondait pas. Sa sœur ne perdit pas espoir et recommença à crier son nom : « Philys revient !!! » Elle était totalement paniquée. Et, alors qu'elle ne cessait d'épuiser sa voix, des coups de tonnerre résonnèrent de nouveau. Haru bondit de peur tandis qu'elle pleurait. L'orage se poursuivait et la pluie commençait à tomber, venant se déposer sur ses cheveux. Ses larmes se mélangent à l'averse et le ciel s'assombrit de plus en plus. Haru leva les yeux au ciel et cria : « Pourquoi, pourquoi elle ». Aucune réponse ne vint à elle jusqu'à ce que...

— Haru !

— Phi... Philys ?

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