Contraintes :
※ 3 objets : arbalète, cotte de mailles, vernis à ongles
※ un lieu : un bâtiment abandonné ※ un personnage : grand-père ou grand-mère ⨁ BONUS : référence aux jeux vidéos "The Legend of Zelda" ⨁ Époque actuelle
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Elle avançait le long de la route boisée, tournant la tête à droite et à gauche, vérifiant l'absence de présence humaine. Il faisait tellement froid durant cette nuit de janvier, que son souffle se transforma en buée, et ses larmes perlèrent aux coins de ses yeux gelés. Malgré la température négative, le ciel était dégagé et les rayons de la Lune se reflétaient sur l'arbalète attachée dans son dos. Visible seulement quelques secondes, juste le temps pour sa cape de la recouvrir après le passage glacial du vent. Elle releva la tête, regarda une toute dernière fois les alentours, et se mit à courir tout en s'enfonçant sous la dense canopée. Sa lampe frontale remplaçait les rayons de la lune, bloqués par la cime des arbres. Elle entraperçut quelques animaux curieux, des petites créatures vertes que son grand-père nommait « korogu », et des fleurs s'épanouissant sous le faisceau de la source de lumière. Après quelques minutes de course, rythmées par de courts moments d'escalade et quelques glissades le long de parois, elle atteint son objectif : un bâtiment abandonné. Les rayons de l'astre nocturne arrivaient enfin à passer, et déversaient toutes leur luminescence sur la beauté envoûtante des fleurs sauvages recouvrant les murs du bâtiment. La nature avait repris ses droits. Les racines des arbres courraient jusqu'au toit, tout comme les feuilles de chênes et les ronces. Malgré sa destruction partielle, la petite maison en bois avait l'air solide, et ressemblait à celle que son grand-père lui décrivait dans ses histoires, comme étant son repère. Toute la famille le croyait fou, à cause de ses histoires à dormir debout, racontant ses aventures pour sauver un Royaume et une Princesse d'un démon acharné. Des larmes lui montèrent aux yeux à l'évocation de son grand-père bien aimé. Elle l'avait écoutée conter ses histoires, l'avait encouragée à les lui raconter. Elle se souvenait de son rire, et de sa voix grave et rocailleuse présente dans tous ses souvenirs d'enfant. Qu'est-ce qu'il pouvait lui manquer. Lui et son rire, lui et ses histoires loufoques, lui et ses habitudes. Des larmes lui montèrent aux yeux à l'évocation de ces souvenirs qui lui sont si chers. Elle descendit de la petite butte sur laquelle elle était perchée, et se rapprocha de la porte de la maison. Elle avait apprécié ses histoires toutes plus folles les unes que les autres, mais n'y avait pas cru. Mais lorsqu'elle avait retrouvé sa petite sœur dans le garage chez ses grand-parents, avec dans ses jolies mains aux ongles vernis une arbalète magnifique correspondant à la description faite de son grand-père, elle a alors décidé de tirer les choses au clair. Et pour ça, il n'y avait qu'un seul moyen : retrouvé les lieux dont il lui avait parlé si souvent. La petite maison, qui était maintenant abandonnée, était sensée abriter quelques affaires appartenant à son propriétaire. Elle prit une inspiration tremblante, et ouvrit doucement la porte grinçante. Les vaisseaux de sa lampe se réfléchirent, l'aveuglant momentanément. Elle sortit sa lampe de poche, et éteignit celle sur son front. Et lorsqu'elle dirigea la lumière vers l'intérieur de la cabane, les larmes qu'elle s'était efforcée de retenir coulèrent sans retenu le long de ses joues. Son grand-père n'était pas fou, pourquoi sinon y aurait-il une armure, tout comme il la lui avait décrite, se trouvant là, dans une petite maison perdue en forêt ? Elle se rapprocha de l'armure, touchant la cotte de mailles du bout de ses doigts tremblants. Bientôt, ses larmes se tarirent, et une pensée dérangeante apparue à la surface de son esprit. Son grand-père l'avait avertie de la venu d'un danger, un danger si grand que le monde tremblerait. Elle attrapa le pommeau de l'épée scintillante, sortit de la petite maison, et regarda autour d'elle, une détermination naissante s'emparant d'elle. C'était maintenant à elle, qu'incombait la protection de la Princesse. Son grand-père lui avait confié cette tâche. Et tout en caressant de ses rayons la puissante épée, la Lune, spectatrice silencieuse de la naissance d'une nouvelle épopée de légende, sembla sourire en voyant la résolution d'une si frêle créature. Une résolution qui représentera le seul espoir du Monde lorsque le Démon oublié refera surface en détruisant tout sur son passage ...