J'avais mal aux oreilles. Marcher encore et encore sur ce port était une mauvaise idée. Des années que je n'étais pas revenu ici. Pas depuis mes vacances sur ce paquebot de croisière avec ma famille.
Ces vacances avaient été les meilleures et les pires qui soient.
Les meilleures parce que j'avais découvert des tas de nouveaux paysages, que je pouvais regarder autrefois, qu'à travers mon écran d'ordinateur. Des images que d'autres personnes avaient prise lors de vacances aussi, ou de travail. Je devais me contenter seulement de les observer, sans ressentir tout ce qu'il pouvait se trouver là-bas, en dehors des jolies vues. J'y avais découvert des goûts et des saveurs, des sons plus exotiques les uns que les autres, qui me sortaient entièrement de mon train-train quotidien.
Mais ces vacances, aussi impressionnante qu'elles soient, aussi belles, aussi rafraîchissantes, avaient été les plus catastrophique que j'avais pu vivre.
Car à seulement deux portes de ma chambrette, il y avait un garçon de mon âge. Il s'appelait Neito Monoma. Et ce mec, était la pire ordure que j'avais pu croiser.
La semaine passée sur le bateau était devenue un enfer. Égoïste, fils à papa et j'en passe, j'avais rencontré le connard par excellence. Je l'avais détesté dès la première fois où mes yeux ont rencontré les siens. Et cette haine n'avait pas le moins du monde, baissé d'un cran sur les autres jours. Chaque paroles qu'il prononçait, chaque mot qui sortait de sa bouche, chaque regard qu'il lançait aux gens me donner l'envie de le frapper.
Alors je me demande pourquoi, une poignée d'année plus tard, alors je flânais sur le quai, et que je m'étais arrêté dans une brasserie, pourquoi avait-il fallu que mes yeux se posent sur les siens à nouveau. Je savais qu'il m'avait vu aussi. Sa tête s'était relevée et ses pupilles semblaient s'êtres mises à briller.
Je l'ai ignoré.
J'aurai pu faire demi-tour, l'ignorer entièrement et faire comme si je n'avais jamais poussé la porte de la bâtisse. J'aurai pu, mais je ne l'ai pas fait.
Je me suis assis dos à lui, à une table proche d'une fenêtre. Elle donnait une vue sur le port. Une serveuse est venue me donner le menu. J'ai parcourut les plats des yeux, cherchant ce qui me faisait le plus envie.
Je n'ai plus fait attention à Neito. Enfin, jusqu'à ce qu'il tire la chaise en face de la mienne et s'assoit dessus. J'ai relevé les yeux et l'ai dévisagé.
- Cette place est prise, ai-je dis.
C'était faux. Mais il n'avait aucun droit de s'asseoir en face de moi, comme s'il était un vieux pote que je n'avais pas vu depuis des années. Nous n'étions pas amis. Il ne dit rien.
Je me rappelle lors de cette croisière, le nombre de mot qu'il pouvait débiter à la seconde lorsqu'il crachait son venin sur quelqu'un. Je ne l'avais vu que très peu de fois aussi silencieux.
La serveuse revint à ma table après quelques minutes. Elle fronce les sourcils en remarquant que je ne suis plus seul mais ne fait aucun commentaire. Je passai commende et elle se tourna vers lui. Alors je pu distinguer au moins une fois le son de sa voix détestable. Il n'avait pas prit le plat le plus modeste de la carte. Pour rien au monde j'irai payer son repas.
Je sortis mon téléphone de ma poche, attendant que mon plat arrive, cherchant un moyen efficace de tuer le temps. Mais alors que je restais focalisé sur l'écran de mon appareil, une voix me sortie de mes pensées.
- Ça fait longtemps.
Je ne relevais pas les yeux. Je restais focalisé. Focalisé. Bien sûr.
- Je pensais pas te croiser ici, reprit-il. Je viens souvent mais je ne t'avais jamais vu. Enfin, pas après que le bateau est accosté la dernière fois.
J'eus soudainement l'envie de boire. Éteignant mon téléphone, je tendis la main vers la bouteille d'eau, qui avait été posée en même temps que ma commande qui fut prise. La serveuse avait été discrète mais bien pratique. Je n'aurai pas pensé à le lui demander.
- Je me souviens de ce voyage. C'était bien. À mes yeux du moins, tu ne donnais pas l'impression de passer un bon moment.
La bouteille pencha en avant, maintenue par ma main qui l'empêchait de tomber, et je regardai l'eau glisser dans mon verre. Celui-ci rempli, j'y trempait mes lèvres, impatient d'hydrater ma gorge sèche.
- Excepté le dernier jour.
Je recrachai le tout. Droit sur Neito. Je ne m'attendais pas à cela. Je sentis mes joues, si ce n'était pas mon visage dans son ensemble, rougir tandis qu'un flot de souvenir envahissait ma mémoire. Pourquoi il a parlé de cela ici ?
Je relevai les yeux vers lui pour la première fois. Il avait fermé les yeux, le visage trempé et l'air dégouté. Lentement, il s'empara de ma serviette, posée devant moi afin de s'essuyer un peu. Autour de nous, les gens nous regardaient, surpris et choqués.
- Qu'est-ce que tu veux ? lui demandais-je, la mâchoire serrée et les joues toujours aussi rouges et brûlantes.
- Que tu m'écoutes. C'est la première fois que je te croise ici et j'en saisis l'occasion. J'ai quelque chose à te dire.
- Eh bien tu sauras que je n'en ai rien à foutre-
- Je te dois des excuses.
Je m'arrêtai. J'essayais de ne pas penser à cette dernière journée de croisière et de me focaliser sur Neito. Je n'avais pas envie de l'écouter. Ses mots, sa voix, cela m'énervait. Mais il ne sembla pas s'en soucier et poursuivit :
- Je te dois des excuses. À toi et à ta famille. J'ai été qu'un sale petit con pendant ce voyage. Je vivais encore sous la dictature de ma mère et elle passait son temps à me coller aux basques. Lorsque j'ai remarqué qu'à quelques pas de ma chambre, il y avait la tienne, j'ai d'abord pensé à devenir ami avec toi. Mais ma mère m'a strictement interdit de faire quoique ce soit qui n'aille pas dans son sens. Je sais que cela n'excuse pas mon comportement, mes propos et le reste. Mais je tenais quand même à m'excuser. Sincèrement. Je ne me rendais pas compte du mal que je pouvais faire et s'il y a bien une personne à qui je regrettait de dire tout cela, c'est bien toi.
Je soufflai du nez. Je ne le croyais pas. Peut-être que ce qu'il me racontait était vrai. Mais je n'en avais rien à faire. Et avant qu'il n'ai pu ajouter quelque chose, je le coupais, sec et amère :
- Tu as insulté ma sœur de trisomique parce qu'elle avait des difficultés dans sa lecture.
- Je sais, je m'en souviens. Tu m'a frappé quand j'ai dis cela.
- Et si on ne m'avait pas stoppé, sache que je t'aurai bien buté.
Il soupire, je le fixe.
- C'est impardonnable, dit-il en baissant la tête. Je l'ai bien compris oui. Mais si je peux faire quelque chose pour me rattraper, n'importe quoi, je prends.
Je n'eut pas le temps de répondre ; la serveuse revenait une nouvelle fois, les bras chargés. Elle déposa nos assiettes sous notre nez en souriant. Elle nous souhaita un bon appétit avant de repartir. Ce n'est qu'à cet instant que je remarquai qu'elle avait intervertis nos plats. Gêné, je l'échangeais avec Neito. Je commençai à manger, ignorant à nouveau l'homme devant moi. Il ne disait plus rien non plus.
Le silence était devenu roi sur notre table. Seul les couverts en fer sur nos assiettes de porcelaine brisaient ce mutisme.
Et puis Neito parla à nouveau :
- J'aimerais comprendre... Je sais que tu me détestais. C'est sûrement encore le cas. Alors j'aimerais savoir ce à quoi tu as pensé lors de ce dernier jour de voyage. Qu'est-ce qui s'est passé dans ta tête, et dans la mienne, pour qu'on en vienne à coucher ensemble ?
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Bonjour, pitié faites-moi revenir deux semaines auparavant, où priez pour que je change d'académie in extremis, je veux pas retourner en cours... (༎ຶ ෴ ༎ຶ)
Cette fin est extrêmement frustrante, j'ai envie d'en écrire plus. Mais j'ai déjà pas mal de mot pour un simple One Shot, je veux pas que ce soit désagréable à la lecture. J'hésite beaucoup à en faire une petite micro fiction. Comme pour Médusa.
Demone_des_ombre J'espère que ce One Shot ne te fruste pas autant qu'à moi ! xD
Je me suis inspirée d'un de mes romans préféré. Je ship un couple qui ne sera sûrement jamais canon mais vu qu'on en entend pas parler pendant le 5ème tome baaaah ( ͡° ͜ʖ ͡°) héhé
Faut savoir que ça a été un peu fastidieux pour l'écrire, à part avec Shoto ou Denki, je ne vois pas Hitoshi avec grand monde ^^ mais je crois que je me suis trouvé un nouveau ship sympa :)
Des bisous, Koala.