Bart et moi nous regardons, étonnés, puis nous le remercions pour sa générosité.
A peine arrivés à la villa, je me laisse tomber sur le lit. J'ai envie de dormir. Je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit à cause de Bart mais surtout à cause de la machine. Ensuite on s'est beaucoup dépensé aujourd'hui, on a dansé, on a nagé, on a mangé... C'est fatiguant tout ça.
- Allez fainéante, on doit ranger nos affaires.
Rien que d'y penser ça me rend nostalgique. Et voilà, c'est fini. Je ne pensais pas que ça passerait aussi vite. Ce sont les meilleures vacances de toute ma vie, si seulement on pouvait rester ici rien que tous les deux à se balader nus dans la villa, visiter le pays, nager, bronzer, manger et encore manger puis boire des cocktails. Faire l'amour comme des bêtes, prendre des bains ensemble, s'embrasser jusqu'à ne plus pouvoir respirer... Je soupire de tristesse. Faire tous ces trucs à longueur de journée va me manquer. Bart saute sur le lit et se retrouve à quatre pattes, au-dessus de moi. Ses mains sont de part et d'autre de mon corps et sa tête au niveau de la mienne.
- Je n'aime pas te voir triste comme ça...
- Je ne suis pas triste, je suis nostalgique. Tout va vraiment me manquer ici.
- On reviendra, ne t'inquiète pas.
Je lui souris et il en profite pour me dire de ranger. Ce que je fais. Je me lève et tape des pieds pour lui montrer mon mécontentement. Je boude un peu en rangeant très lentement mes vêtements et en fixant Bart qui se retient de rire. D'un côté je suis contente de revoir Ilan, Will et Maya, j'ai l'impression que ça fait trois ans que nous ne nous sommes pas vus mais de l'autre, je me rappelle que je vais devoir rattraper tous les cours sur Will. Cela va me prendre un temps fou. Sans oublier que je vais retrouver les paparazzis, Stéphanie, le boulot...
L'endroit se vide de plus en plus, j'ai l'impression de revivre mon déménagement une seconde fois. Je vous jure ! En une semaine je me suis plus attachée à cette baraque qu'à la propre maison où j'ai grandis durant 21 ans.
- Je vais chercher Anna et Martin, ils sont devant l'hôtel.
Je hoche la tête et il part. Il revient quelques minutes après avec nos invités. Ils arrivent tout souriant et Anna secoue un petit sachet transparent remplis d'une substance verte.
- J'ai ramené de quoi s'amuser un peu.
- Ah oui, oui, oui !
Bart lui prend le sachet des mains et se dirige vers le petit belvédère où nous avons mangé à la saint-valentin. Nous le suivons et il commence à mettre ce qui ressemble à l'herbe de mon jardin coupé en minuscule morceaux sur un papier très fin.
- Qu'est-ce que c'est ?
Anna et Martin se regardent l'un et l'autre avant de se tourner vers Bart. Martin m'interroge :
- Tu ne sais pas ce que c'est ?
Bah non idiot ! Sinon je ne te poserais pas la question. C'est ce que je lui aurais répondu si j'avais de l'audace et si je n'étais pas aussi polie et timide. J'opte finalement pour une tout autre option et je secoue la tête. Bart me sourit gentiment avant de reprendre son activité.
- C'est de la beuh.
- De la beuh ?
- Oui, de la marijuana.
J'écarquille les yeux et reste quelques secondes sans rien faire. Je suis abasourdie. C'est de la drogue, de la drogue ! Ils sont malades ! Premièrement c'est hyper mauvais pour la santé et ensuite c'est illégal. Je sais que Bart en fume de temps en temps mais je ne me doutais pas que ça ressemblait à ça. Bart lève sa cigarette bizarre en l'air, fière de lui.
- Waouh ! Tu roules bien.
- Je sais, c'est l'un de mes nombreux talents.
Ils rient mais moi non. Ils peuvent se faire arrêter si quelqu'un les surprend.
- Vous savez que c'est illégal ?
Un blanc s'installe avant qu'ils éclatent de rire pendant un petit moment. Je ne sais pas comment réagir. Ils se moquent ouvertement de moi, ou c'est ce que j'ai dit qui les a fait rire ? Martin allume ce qu'il appelle « joint » et fume pendant que Bart en roule un autre puis le donne à Anna.
- Oui on sait mais ce n'est pas important ? Le plus important ce sont les effets.
Je les regarde faire sous le choc. Ils sont l'air hyper détendus alors qu'ils ne le devraient pas. Martin passe le joint à Anna qui le passe ensuite à Bart. Il tire et me souffle la fumée dessus. Je tousse et lui dis de dégager avant qu'il l'a redonne à Martin. Ca sent comme Bart quand il est rentré défoncé.
- Tu veux essayer Khlayne ?
- Non, elle ne veut pas.
Mais qu'est-ce qui lui prend ? Depuis quand il décide pour moi ? Je le regarde en fronçant les sourcils puis me penche vers Martin pour prendre le joint qu'il me tend mais Bart l'intercepte et le place entre ses magnifiques lèvres charnues.
- J'ai dit non. -je lui demande pourquoi- Parce que j'ai dit non c'est tout ! C'est mieux pour toi.
- Je fais ce que je veux, pourquoi tu aurais le droit et pas moi ?
- Mais tu es fatigante ma parole.
Je l'ignore et discute avec Anna et Martin. Bart essaie quelques fois de me parler mais je l'ignore. Il croit que je rigole mais il m'énerve. Je suis libre de faire ce que je veux, quand je veux.
Nous passons la journée à discuter, nous finissons par faire un petit bac tout en dînant. J'ai réussi à les faire rester jusqu'à tard car je ne voulais pas me retrouver seule avec Bart. Je décide de prendre une douche seule ! Je me fais mes soins quotidiens avec les produits que Bart m'a ramenés et me mets en pyjama. C'est une nuisette avec de la dentelle que j'ai acheté avec Maya qui s'est d'ailleurs prise la même. Elle est très jolie mais elle dévoile aussi surtout toutes mes formes. Une fois prête, je retourne dans la chambre où se trouve mon cher copain déjà tout propre et tout beau avec ses cheveux humides, allongé sur le lit, mon livre à la main. Je pose mes lunettes sur la table de nuit à côté de lui. Je sens son regard pesé sur moi mais il ne dit rien. Il observe chaque mouvement que je fais. Que ce soit m'attacher les cheveux ou marcher jusqu'à l'autre côté du lit. Je soulève le drap et m'allonge sans me couvrir pour qu'il admire bien ce qu'il va rater ce soir. Je passe mes bras sous le gros coussin et pose ma tête contre celui-ci. Je ferme les yeux et tente de dormir mais sa lumière me gêne. Comme je suis toujours « énervée » contre lui je ne dis rien. Je l'entends poser le livre sur la table et gigoter sur le lit. Je sens son souffle s'accorder avec le mien puis sa main caresser ma cuisse avant de remonter jusqu'à mes fesses. Je retire sa main et me remets dans ma position initiale. Il retient un rire. Je le sais puisque son visage est juste en face de mien. Je me redresse finalement, passe par-dessus lui pour récupérer mon livre et mes lunettes afin de me faire une petite lecture avant de dormir. J'allais faire le chemin inverse lorsque qu'il me bloque les hanches avec ses mains. Je me retrouve donc à califourchon sur lui. Je fais comme si de rien étais et remets mes lunettes.
- Pourquoi t'es énervée ?
- Je ne suis pas énervée...
- Oh, alors pourquoi t'es froide ? C'est parce que j'ai refusé que tu fumes? -je hoche la tête- C'est pour ton bien.
- Ce n'est pas à toi de décider de ce qui est bien pour moi ou non. Tu me traites comme une enfant. Je dois faire mes propres expériences, mes propres erreurs. Je suis libre de faire ce que je veux, ce n'est pas à toi de décider.
- Ok, excuse-moi. Je ne recommencerai plus. Tu me pardonnes ? -j'acquiesce- Bien, je peux te déshabiller maintenant ?
- Non, on doit se réveiller tôt demain puisque t'as une interview de dernière minute.
Je me décale et m'allonge, le dos contre la tête de lit puis ouvre mon livre. S'il croit que je vais le laisser gagner comme ça, il se met le doigt dans l'œil le petit. Moi aussi je peux être têtue quand je le veux. Bart sourit et me fixe pendant que je lis. Je déteste ça.
- Arrête Bart !
- Arrêter quoi ?
- De me regarder pendant que je lis !
- Je n'ai pas le droit de regarder ma bien aimée ? La prunelle de mes yeux, la bille de ma cartouche d'encre ? -je réponds que non- Allez c'est notre dernière nuit à Bali.
Il me prend mon livre des mains ainsi que mes lunettes et les pose sur la table de chevet. Je boude mais je change vite d'avis lorsqu'il dépose ses lèvres contre les miennes. Je déteste ne pas pouvoir lui résister. Mais j'aime qu'on fasse l'amour donc le choix est vite fait.