🏙️
La porte d'entrée refermée, je rejoins mon colocataire, toujours assis à sa place, terminant lentement son café.
_ Merci de m'avoir fait rencontrer tes amis, lui dis-je, un sourire béat sur les lèvres, ils sont géniaux.
_ On s'est tous bien trouvé, conclut-il, en entourant mes hanches de ses bras, la joue posée contre mon ventre.
Mes doigts se glissent par automatisme dans sa chevelure douce et soyeuse, et je respire calmement, la poitrine gonflée de bonheur.
Je suis si bien.
Rien ne pourrait gâcher cet instant.
J'ai des amis géniaux, un colocataire parfait. Ma libido est comblée, et je me sens aimé. Que demander de plus ?
_ Seokkie, marmonne l'ourson accroché à moi.
_ Mmh ?
_ On peut partir maintenant ? pose-t-il, timide.
_ Partir ?
_ En vacances, développe-t-il, après un baiser adorable sur mon nombril, caché par mon t-shirt.
_ Oh, soufflé-je. Oui, bien sûr qu'on le peut, dis-je alors, heureux de cette demande.
Il penche ainsi la tête, et me sourit si amoureusement que mon coeur ne peut qu'en souffrir.
Ça fait si mal, tout en faisant du bien.
_ Tu veux aller où ? pose-t-il, enjoué.
_ Non, toi, tu veux aller où ? le questionné-je alors, en prenant son visage en coupe, pour déposer un baiser chaste et léger sur ses lèvres.
_ À la plage, sourit-il, rêveur. Là où il fait quarante degrés, mais où on n'étouffe pas.
_ Allons au Mexique, proposé-je, en pensant à la nourriture que Hyunwoo aime.
_ Tu sais toujours quoi dire pour me rendre heureux ! s'enquit-il, en soulevant mon t-shirt, pour embrasser mes abdos.
Tu ne mesures vraiment pas tes mots Son Hyunwoo.
Ni tes actes.
_ Je vais envoyer un mail pour dire qu'on ne travaille pas cette semaine, souris-je, dans un état mental déplorable.
_ Partons deux semaines Hoseok. Deux semaines, c'est le minimum, on en a bien besoin, souffle-t-il, en se décrochant de mon corps.
_ D'accord, pouffé-je. Va pour deux semaines.
_ Ça ira pour toi ? Ton travail ne te manquera pas trop ? s'amuse-t-il à demander, en se levant pour débarrasser la table.
_ La seule chose qui aurait pu me manquer, c'est mon collègue, souris-je, amusé.
Il me regarde durant de longues minutes, et finalement, bien trop troublé par ce regard, je me dirige vers la chambre, pour envoyer le mail.
Il me rejoint rapidement, et pose sa grande main chaude sur mon épaule pour y prendre appui.
_ Voilà, regardons pour les réservations maintenant, souris-je, anxieux pour une raison que j'ignore complètement.
_ Faisons-nous plaisir, marmonne-t-il, en s'accroupissant à mes côtés. Je veux un hôtel les pieds dans l'eau, et tout compris.
_ Monsieur rattrape le temps perdu ? plaisanté-je, en le regardant tendrement.
_ Je ne suis allé en vacances qu'au Japon et en Thaïlande. Il fait étouffant en Thaïlande. C'est horrible.
_ Faisons notre première fois en dehors de l'Asie ensemble dans ce cas, souris-je, amusé de le voir si enfantin.
_ Oui, faisons ça.
_ Tu en penses quoi de celui-là ?
_ Il est parfait ! dit-il, ébloui par les photos affichées à l'écran. C'est un cinq-étoiles ?
_ Oui, bien évidemment. Je ne cherche que du luxe pour satisfaire Monsieur, me moqué-je.
_ On va vraiment l'avoir cette lune de miel, répond-il simplement, le regard bloqué sur l'ordinateur.
_ Idiot, soufflé-je, en lui tapant l'avant-bras, les oreilles rougies. Bon, on a un vol ce soir, donc faudrait se bouger pour faire nos valises et- Oh mince ! Tu n'as pas beaucoup de vêtements avec toi, pas vrai ?
Il me fait un clin d'oeil amusé et quitte la chambre, pour y revenir avec une grosse valise.
Je ne l'ai même pas vu rentrer avec hier soir.
_ C'est parfait ! Tu avais tout prévu ! m'enquis-je, euphorique. Mettons-nous au travail !
Je tape dans mes mains, réellement heureux de tout ce qui se passait en si peu de temps, et me lève ensuite d'un bond, pour courir vers ma garde-robe.
La valise posée au-dessus de celle-ci est bien trop difficile d'accès.
_ Attends, souffle-t-il derrière moi, en se tendant de tout son long pour l'attraper.
_ Merci, souris-je, en posant mes lèvres sur les siennes durant quelques secondes, après m'être retourné.
Il pose la valise sur le sol, place avec une douceur impensable ses mains sur mes hanches, plonge ses iris dans les miens, les yeux rieurs, et m'embrasse à nouveau.
Nos lèvres se mouvent l'une contre l'autre, et ce baiser chaste m'offre dans le ventre ce que les gens comparent à des papillons.
Cette sensation est purement irréelle et enivrante à souhait.
Les yeux humides, je le regarde se détacher de moi, et partir avec la valise pour l'ouvrir sur le lit.
_ Tu viens ? suggère-t-il, en se retournant.
_ Oui, oui, j'arrive, souris-je, la respiration encore bien trop désordonnée.
Il va vraiment falloir qu'il se calme au niveau des démonstrations d'affection.
Ça devient vraiment trop pour moi.
_ J'ai peur d'oublier plein de trucs ! râlé-je, en faisant les allers-retours de la salle de bain à la chambre, en passant par le séjour.
_ Ça ira, on aura le principal, s'il manque quelque chose, on saura toujours l'acheter là-bas.
_ Mmh.
On dirait un vrai petit couple, c'est si excitant !
_ Tout est prêt ?
_ Oui, je pense bien !
_ Ok, ok, dit-il, en faisant rouler les deux valises en dehors de la chambre, faisons un dernier petit tour de l'appart, ensuite on ira manger un bout en ville, et on rejoindra l'aéroport directement.
_C'est vraiment étrange de n'être qu'un passager, soufflé-je, amusé et épuisé rien que d'y penser.
_ Ça fait une éternité que je n'ai plus pris l'avion comme ça, confie-t-il, en enfilant sa veste.
_ Ça fait tout bizarre ! Je veux déjà être arrivé !
_ Tu es aussi heureux que moi d'aller là-bas apparemment, ça me fait plaisir, répond-il à mon sourire par le sien.
_ On aurait été au Japon si j'avais voulu ? le taquiné-je.
_ On aurait trouvé un compromis, qui nous aurait satisfaits tous les deux, avoue-t-il, en attrapant mes mains des siennes. Mais tu n'es pas difficile, et j'aime ça, sourit-il, en embrassant ma joue, d'une manière douce et sage.
_ Tu sais comment parler aux hommes, pouffé-je.
Il rit avec moi, et c'est ainsi que notre lune de miel a commencé.
Voyage.
Je veux dire voyage.
Ou pas.
✈️
Assis dans l'avion, après avoir discuté quelques minutes avec les pilotes et hôtesses, nous avons enfin décollé.
La tête posée sur l'épaule de mon ami, je soupire encore et encore, râlant toutes les cinq minutes.
_ C'est tellement long ! Ça ne finira jamais ! soufflé-je, en posant rageusement mon crâne sur l'appui-tête.
_ Treize heures, c'est pas le pire qu'on ait pu faire, dit nonchalamment Hyunwoo, amusé de mon humeur enfantine.
_ Oui mais c'est vachement plus long quand on est juste passager ! On s'ennuie !
_ Repose-toi, regarde un film, grignote, tu peux faire plein de choses, suggère-t-il, en m'embrassant le front.
J'enlace son bras des miens, marmonne encore quelques paroles incohérentes, et repose ma tête sur son épaule.
_ Mets ce que tu veux, j'te suis, soufflé-je, résigné.
_ Ça marche, place-t-il simplement, en me tendant les écouteurs.
_ Seokkie, hey, bébé, souffle-t-il, en me secouant alors que j'émerge difficilement. On est arrivé Seok.
Je me redresse d'un bond, et regarde partout autour de moi, totalement émerveillé.
Je lui offre le sourire le plus énorme qu'il m'est possible de donner, et me lève, excité comme jamais.
_ Wow ! Il fait chaud ! m'écris-je, en posant les pieds sur le tarmac.
_ Mais le vent fait du bien, souffle mon collègue, les yeux fermés et la tête penchée en arrière.
Il avance ensuite le sourire aux lèvres, et je trottine jusqu'à lui pour rattraper mon retard.
Le ciel est d'un bleu époustouflant, et le décor est déjà paradisiaque, alors que nous ne sommes qu'à l'aéroport.
Trop intéressé par le paysage lointain, je sens la main de Hyunwoo se glisser brusquement dans la mienne.
_ Fais attention où tu vas, pouffe-t-il, en me tirant vers la droite, pour que j'évite de justesse un petit poteau.
Je ris à mon tour, le coeur battant bien trop vite, et fixe durant de longs instants nos mains toujours enlacées. Je souris comme un idiot, et bouge légèrement les doigts pour placer ma main plus confortablement dans la sienne. Il penche la tête, observe à son tour nos mains, et me regarde ensuite, un fin mais heureux sourire sur le visage.
Je ne vais pas survivre à ces vacances, j'en mettrais ma main à couper.
_ Une navette nous conduit directement à l'hôtel normalement, expliqué-je, en regardant les papiers imprimés plus tôt, pendant que Hyun récupère nos bagages. Ah, là-bas ! C'est le nom de notre hôtel que tient le chauffeur de ce bus !
Armés de nos tickets, nous avançons, et ce dernier regarde nos papiers avant de nous laisser entrer.
Une fois sur la route, j'observe émerveillé la vue qui s'offre à moi.
C'est impressionnant.
Le style d'architecture est si différent. C'est choquant de voir cette différence, et honnêtement, j'adore ce côté moins moderne, mais je sais que Séoul me manquerait si je vivais ici.
Pour des vacances, c'est vraiment l'idéal.
J'espère qu'on y reviendra.
Une fois sur place, je pense que ma bouche ne s'est plus jamais fermée jusqu'à l'arrivée dans notre chambre.
Et ça ne s'est pas amélioré une fois à l'intérieur.
Elle est gigantesque, chaleureuse, luxueuse. Le lit est géant et semble si confortable que même sans l'avoir testé, j'ai envie d'y rester toute ma vie.
Je dépose ma valise dans un coin plus loin, et saute dedans sans plus de cérémonie.
Je m'amuse à bouger les jambes et les bras dans tous les sens, comme on le ferait en temps normal dans la neige.
_ Il est parfait, m'écris-je, un sourire heureux aux lèvres. Hyunnie, viens essayer !
Je me pousse sur le côté, et le laisse sauter à son tour dedans. Il grogne de plaisir, et sourit comme un idiot.
_ On ne bougera pas de là, grommelle-t-il. Jamais.
_ Je me suis dit la même chose, ris-je, en observant mon collègue, les yeux clos.
À contrecœur, je quitte ce paradis moelleux et chaud, pour jeter un oeil à la vue de ce cocon éphémère.
_ Mon Dieu Hyunwoo ! Notre terrasse a les fondations sous l'eau, et on a même une échelle pour descendre dans la mer. On est vraiment coupé du monde, la maisonnette la plus proche est à une trentaine de mètres, dis-je, bouche bée.
_ Et regarde, souffle-t-il au creux de mon oreille, les bras autour de ma taille et son torse collé à mon dos. On a même la plage en dessous de nous si on veut.
_ Vingt-huit ans il a fallu qu'on attende pour vivre ça, marmonné-je, émerveillé. C'est à couper le souffle.
_ On a été idiot, mais rattrapons le temps perdu, d'accord ? conclut-il, en embrassant mon épaule, avant d'y remettre le menton.
_ Je n'attends que ça, avoué-je, la tête posée contre son épaule.
_ Tu veux commencer par quoi ?
_ Par mettre mon maillot et foncer dans l'eau, quelle question ! pouffé-je, en me détachant de lui pour courir vers ma valise.
_ Je n'aurais pas dit mieux, pouffe-t-il, en faisant de même.
🏝️