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_ Notre vol est annulé, râlé-je, assis dans le local des employés de l'aéroport de Singapour. Ils vont essayer de nous trouver un hôtel pour y passer la nuit, en attendant de nous mettre sur un autre vol susceptible de décoller. Normalement, il devrait y en avoir un demain, vendredi, pour nous, expliqué-je au Hyunwoo découragé et affalé sur sa chaise, un café à la main. Ils vont sûrement remplacer les pilotes prévus, par nous.
_ On vole depuis lundi, et c'est maintenant qu'il y a un problème ? geint-il, l'air boudeur.
_ C'est à cause de la météo, les autres jours ça allait, mais cette après-midi, le temps est beaucoup trop dangereux, renseigné-je, aussi démoralisé que mon collègue.
_ C'est vraiment énervant ça, grommelle l'hôtesse de l'air, tout en se remaquillant, j'avais quelque chose de prévu avec des amis. Peu importe, soupire-t-elle ensuite, on n'a pas le choix de toute manière. Hoseok oppa, si on n'a pas d'autre option que de partager nos chambres, sache que ça ne me dérange pas, pouffe-t-elle ridiculement.
Avant même qu'un soupir las ne s'échappe de mes lèvres, pour former ensuite un semblant de sourire sincère, Hyunwoo répond du tac au tac.
_ Lui non plus, étant donné qu'il est gay.
Yu-jin et moi nous retournons vers lui en même temps, choqués par ce que venait de dire le pilote, alors que lui joue nonchalamment avec sa cravate, comme si cette information était sans importance.
Mais à quoi joue-t-il ?
Ça ne me dérange pas vraiment qu'elle sache cette partie de ma vie privée, je le crie rarement sur tous les toits, mais je n'en ai pas honte pour autant.
Il n'empêche que c'est une annonce assez brusque et déstabilisante.
_ Pardon ? crache-t-elle, après avoir avalé la pilule. C'est une blague ? s'offusque-t-elle en me fixant de ses gros yeux accusateurs.
J'ai bien fait de ne jamais toucher quelqu'un comme elle.
Je m'en serais voulu toute ma vie.
Dégoûtant.
_ Non, réponds-je, d'un flegme légendaire, désolé.
Sa mine écoeurée s'accentue, et finalement, elle se tourne vers mon colocataire.
_ Et du coup, ça ne te dérange pas toi, de dormir avec un, hésite-t-elle, gênée de sa propre inhumanité.
_ Pour le bien de tout le monde, tu ferais mieux de ne pas terminer ta phrase, la coupe-t-il, d'un sérieux frigorifiant, avant de siroter à nouveau sa boisson chaude.
Les battements de mon coeur augmentant à vue d'oeil, j'observe, d'un regard fier et amusé, Hyunnie.
_ Tu n'es pas mieux que lui, dit-elle, cinglante, avant de quitter la pièce, d'une manière ridiculement théâtrale.
Hyun et moi nous regardons, et après quelques instants de silence, éclatons de rire.
Cette réaction est si extravagante, quelle la rend encore plus absurde.
_ On vous a trouvé une chambre au Marina Bay, signale un charmant jeune homme faisant partie du personnel à terre.
Nous le remercions gracieusement, et le suivons jusqu'au taxi prévu pour nous.
Il n'y a pas à dire, on est vraiment bien assuré dans notre métier.
Une fois arrivés sur place, nous observons de long en large le hall de cet hôtel transpirant la richesse, avant de finir par rejoindre notre chambre, complètement ébahis.
_ Wow, bavé-je, les yeux grands ouverts, en observant chaque centimètre de cette grande pièce. Je savais que les chambres ici étaient belles, mais alors là. Regarde la vue, elle est époustouflante ! m'écris-je en suggérant à Hyunwoo de me rejoindre par un geste de la main.
_ C'est très impressionnant, dit-il, le nez pratiquement collé à la vitre.
_ Ils ont dit qu'on pouvait commander dans la limite du raisonnable au room service, précisé-je, les yeux aimantés à cette baie vitrée.
_ De mieux en mieux, soupire heureux mon collègue. On se croirait en lune de miel, dit-il, l'air sérieux.
_ Arrête de me vendre autant de rêve Hyunnie, pouffé-je, l'estomac noué.
_ J'imagine la tête de cette idiote en ce moment. Elle doit nous imaginer faire bien des choses, crache-t-il dans le plus grand des calmes. Je ne pensais pas qu'elle serait aussi stupide.
_ Eh bien hyung, je ne te pensais pas si médisant, souris-je, malicieux.
_ Je n'aime pas qu'on fasse du mal à mes amis, se justifie-t-il, en se déshabillant près de sa valise pour enfiler quelque chose de plus confortable.
_ Ne t'inquiète pas, ça ne m'a rien fait du tout, souris-je, touché. Je m'aime, me respecte, et les personnes que je chéris m'acceptent tel que je suis. Je ne m'intéresse à rien d'autre, confié-je, en m'étalant sur l'un des lits jumeaux.
_ Tu as bien raison. Tu ne dois pas te sentir mal pour des gens qui n'en valent pas la peine, affirme-t-il, en s'allongeant à mes côtés. Pourquoi tu ris ? pose-t-il ensuite, les yeux plissés.
_ Tu fais toujours ça, je trouve ça adorable. Ça m'étonne beaucoup de toi, souris-je à pleine bouche.
_ Moi ? Adorable ? répète-t-il, perdu. Qu'est-ce que j'ai fait ?
_ Tu dors dans ma chambre, tu dors dans mon lit, même s'il y en a un à cinquante centimètres. C'est mignon, j'aime beaucoup, soufflé-je du nez, attendri et le coeur gonflé de bonheur.
_ Il y a assez de place pour nous deux, et puis j'aime ta chaleur et tes attentions, murmure-t-il, en se tournant vers moi.
_ Mes attentions ? marmonné-je, incompréhensif.
_ Tes bras autour de moi, tes doigts qui caressent la peau de mon dos, confie-t-il, les yeux clos et son avant-bras sous la tête, tes lèvres qui se posent dans mon cou. J'aime beaucoup que tu me chouchoutes ainsi.
_ Tu y prends vraiment goût, soufflé-je, plus que satisfait. Sauras-tu t'en passer une fois qu'on ne vivra plus ensemble ? osé-je, inquiet.
_ N'y pensons pas encore, clarifie-t-il rapidement. Profitons en attendant, soupire-t-il, apaisé.
Il est si beau.
Sans une seule once d'imperfection.
Si pure, si innocent, et tout le contraire à la fois.
_ Vraiment adorable, chuchoté-je, inconsciemment.
_ Arrête de dire ça ! s'écrie-t-il en me sautant dessus, les genoux de part et d'autre de mon buste, les doigts maîtrisant mes côtes par de désagréables chatouilles.
Je hurle ma souffrance et le supplie d'arrêter durant des instants que je qualifierais sans hésiter de très longs.
Les larmes perlent aux coins de mes yeux, et je tente, encore et encore, d'enlever ses mains de mon corps.
_ Stop, par pitié, réitéré-je ma demande, en secouant les jambes dans tous les sens, les mains accrochées à ses avant-bras, complètement mort de rire.
Finalement, comme une réponse à mes prières, il s'arrête enfin.
Il s'assied complètement sur mon bassin, et laisse la paume de ses mains appuyées sur mon torse, prenant appui sur celui-ci pour ne pas tomber en avant.
Essoufflé, je le regarde de longues secondes, la vue brouillée par mes précédentes larmes.
Ses prunelles plongent à son tour dans les miennes, et nous ne nous lâchons plus une seule seconde.
Il me brûle pratiquement, tant son regard est intense.
Ma respiration ne se calme pas, et je deviens gêné par la situation au fil des minutes qui s'écoulent.
Finalement, au bout d'un temps infini, après avoir détendu sa ride du lion, ses paupières se closent.
_ Hoseok, souffle-t-il, en ouvrant brusquement les yeux, pour enfoncer ses iris incandescents dans les miens. J'aimerais t'observer cette fois. S'il te plaît, fais-moi du bien.
Son regard déterminé me déstabilise bien plus que ses paroles, même si celles-ci sont gravées au plus profond de moi.
Les secondes s'enfuient à nouveau, me laissant le temps de me torturer l'esprit sur ce qui est bien ou non, et après un certain temps, je lui réponds.
_ D-d'accord, soufflé-je, encore incrédule.
Il soupire de soulagement, et attend que je fasse quelque chose, les mains crispées sur mon torse toujours en habit de travail.
_ C'est parti alors ? dis-je, plus en affirmation qu'en question.
Sans plus réfléchir à rien, je laisse mes actions et mon coeur me guider.
Avant qu'il ne trouve quelque chose à répondre, j'agrippe ses épaules, et le bascule pour inverser nos positions.
Mes genoux, posés maintenant entre ses jambes, s'écartent pour refermer ses cuisses, et pouvoir se placer de chaque côté de celles-ci.
Ses iris quémandeuses et stressées me fixent toujours autant, et me déstabilisent de plus en plus, mais j'essaye au maximum de ne pas paraître si faible devant lui.
Son sexe encore au repos niché au creux de mes fesses, je me tiens droit comme un i, et plonge mes prunelles dans les siennes, tout en me déshabillant avec lenteur et parcimonie.
Ses mains se posent inconsciemment contre mes cuisses, et souriant, je défais ma cravate, d'une manière je l'espère, sexy.
Le regard brûlant posé sur lui, j'essaye par mes gestes et sourires malicieux de me rendre le plus enviable possible.
Une fois la cravate desserrée et enlevée, j'enlève ma veste, tout en commençant de sulfureuses ondulations contre son bassin.
Ses doigts s'enfoncent un peu plus dans mes cuisses, et ce constat me fait sourire intérieurement.
Son regard me désarçonne bien trop.
Mais il semble assez réceptif, et ça me rassure, tout comme ça m'excite.
S'il n'avait pas aimé, j'aurais été tellement honteux que je me serais caché à vie sous le lit de cette magnifique chambre aux couleurs crème luxueuse.
Alors que je déboutonne mes boutons de manchette, avant de relever mes manches jusqu'aux coudes, je sens enfin quelque chose de plus dur sous mon cul.
Arrête de me regarder comme ça Hyun, j'ai changé d'avis.
Ça me donne envie de bien trop de choses. Des choses que tu ne pourrais pas me donner.
Pas encore.
À présent, tous les boutons de ma chemise blanche sont ouverts, laissant ainsi entrevoir la peau laiteuse de mon torse.
Mes frissons se dédoublent à l'infini, quand son regard se baisse enfin sur mon corps.
Il fixe mes pectoraux, mes abdos, mes cuisses, d'un oeil curieux et désireux.
La forte poigne qu'il exerce sur le haut de mes jambes me rend fou.
Je me sens pleinement dominé par ce simple geste.
C'est grisant, hypnotisant, excitant.
Je savais que le côté fort et viril de mon ami me rendrait chèvre en moins de deux, et je n'ai pas eu tort une seule seconde.
Soufflant pleinement pour tenter de me vider de toute cette tension, je finis par poser les mains sur sa poitrine.
_ Tu es prêt Hyunnie ? susurré-je, la tête penchée sur le côté, un air enfantin et pervers à la fois.
Alors qu'il hoche à peine la tête, mon visage se rapproche du sien, le fixant, la langue humidifiant mes lèvres, tout en avançant sensuellement jusqu'à lui, pour enfin quitter ses orbes profonds et désireux et partir à la quête du plaisir charnel.
Son souffle déjà bien désordonné me force à sourire, alors que mes dents titillent son lobe d'oreille.
Les mains fermement accrochées à ses pectoraux, je me délecte des soupirs d'aises de mon amant, tout en ondulant toujours aussi passionnellement contre lui.
Ma langue trace, encore et encore, des centaines de sillons de salive au creux de son cou.
Je mordille sa pomme d'Adam, tout en caressant ses abdos, la main glissée sous son t-shirt, et finis par descendre le visage jusqu'à ses clavicules, que je marque avec possession.
Je me suis retenu comme un forcené pour ne rien laisser transparaître sur son cou, mais ses clavicules n'y échapperont pas.
J'en ai marre de me contrôler pour tout.
Aujourd'hui, là, sous moi, il est mien, qu'il le veuille ou non.
Des dizaines de suçons grignotent sa peau, et avant même qu'il ne puisse répliquer, je retire enfin ce tissu gênant.
Le dos à peine reposé sur le matelas, je me couche à nouveau sur lui, et m'amuse à jouer avec ses petits bouts de chair rose, la langue appuyant avec une forte pression contre ceux-ci, tout en caressant timidement la bosse de son short gris.
La tête penchée vers moi, son regard rongé par la curiosité et l'envie, me scrute sans jamais me lâcher.
Nous sommes plongés l'un dans l'autre, à travers nos iris, et rien ni personne ne pourrait détacher ce lien qui vient de s'ancrer en nous.
Ses doigts plantés dans mes cuisses laisseront certainement des bleus, tant il use de sa force, mais pour rien au monde, je ne lui dirais de les enlever.
Finissant la langue enfoncée dans son nombril, les mains massant fermement ses cuisses, je me relève ensuite, debout à côté du lit, et tire avec brusquerie sur son short, enlevant d'un même mouvement son boxer.
Une fois le tout balancé dans la pièce, je défais avec une lenteur monstre ma boucle de ceinture, tout en le dévorant du regard.
Le sien me dévore tout autant, et alors que je baisse ma braguette, l'envie de bouffer littéralement ses lèvres me ronge les nerfs à petit feu.
Chemise ouverte, et boxer gris bien trop serrant autour de mon érection, je souris timidement face à son air insatiable, et enlève ma montre, pour la poser sur la table de nuit, avant de grimper à nouveau sur le lit, de manière féline et sexy.
Arrivé autour de ses hanches, je m'assieds sur lui avec un élan qui me permet de percuter son membre dur bien trop fort pour sa santé mentale.
Il grogne bestialement de plaisir, et se cramponne de nouveau à mes cuisses nues, alors que je reprends possession de ses tétons, tantôt de mes doigts d'un côté, tantôt de mes dents de l'autre.
La main libre de mon anatomie glisse sans plus tarder sur sa queue trempée, la caressant du bout des doigts, le bassin surélevé pour me faciliter la tâche.
Ses petits gémissements graves me font frissonner.
Il ne veut vraiment pas lâcher mon regard, c'est vraiment très étonnant et déboussolant.
À quoi pense-t-il ?
Pourquoi ne me touche-t-il pas ?
Tu n'oses pas, ou tu n'en as pas envie, Hyunwoo ?
S'il te plaît, fais-moi au moins comprendre ça, que je sache à quoi m'attendre.
J'ai l'air de t'exciter pourtant, alors pourquoi ?
Pourquoi bon sang, Son Hyunwoo ?
Mon érection se frotte outrageusement à sa cuisse, ma langue à ses abdos, et mes mains à son sexe.
Le corps brûlant sous moi n'est que danse du bassin et soupirs de plaisir.
J'aimerais graver l'expression de son visage à jamais dans ma mémoire. Je veux me repasser ça en boucle chaque matin en me levant, et chaque soir avant de m'endormir.
Je veux ne jamais oublier ces sons enivrants qui sortent de sa gorge, son corps transpirant sous moi, ses muscles bandés, ses demandes de le satisfaire si timides et innocentes.
Je le veux à jamais auprès de moi.
Les jambes écartées, je suçote ses cuisses avec acharnement et douceur, tout en le masturbant à vive allure.
Les tâches violettes se multiplient ici aussi, juste au creux de ses cuisses, au-dessus de son genou, et partout sur chaque centimètre de cette peau ferme et sensible.
Ses doigts fusionnent avec les mèches de ma chevelure couleur charbon.
Sa poitrine ne s'est jamais autant soulevée en si peu de temps.
Même après un marathon de deux heures, le sportif Son Hyunwoo n'est pas si essoufflé.
C'est grâce à mes doigts, à ma langue, à mes dents, que cet homme soupire de plaisir en ce jour.
Regardez le jouir sous mon corps musclé d'homme.
Regardez son sexe cracher son excitation, alors qu'il est masturbé par les mains de son collègue, la langue de ce dernier enfouie dans le creux de son aine.
Pas de fellation aujourd'hui Hyunnie.
Pour ça, il faudrait que tu me le demandes gentiment.
Le bassin incontrôlable, et les geignements rauques de plus en plus audibles, il finit par éjaculer, dans des spasmes violents et désordonnés.
Les yeux finalement détachés des miens, il fixe le plafond, la tête enfoncée dans le coussin, les mains posées sur le matelas, la respiration saccadée.
Après un dernier baiser sur chacune de ses cuisses, je me redresse, pose mes fesses sur mes mollets, les mains posées sur ses genoux, et l'observe reprendre peu à peu ses esprits.
Sa poigne m'agrippe le bras alors que j'allais sortir du lit.
Ses sourcils froncés sont adorables.
Je me retiens encore une fois de l'embrasser à pleine bouche.
Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter pareille torture ?
_ Tu fais quoi ? susurre-t-il sensuellement sans le vouloir.
_ Je vais à la douche, signalé-je en le regardant, un peu perdu.
_ Non, conclut-il, je ne veux pas que tu fasses ça là-bas. Tu fais déjà beaucoup trop pour moi, je peux au moins faire ça, propose-t-il.
Je n'imagine pas la peine que je dois lui inspirer.
Après tout, Hyunwoo reste l'être soucieux et altruiste.
_ Tu n'es sans doute pas prê- Ah ! hurlé-je de peur, quand il me maintient fortement les hanches, pour inverser nos positions.
Les jambes écartées et posées sur les siennes, j'enserre ses flancs de mes cuisses, le bassin fourmillant violemment.
Les mains posées à plat de chaque côté de ma tête, me surplombant de toute sa hauteur, les jambes bien calées sous moi, mon collègue en cet instant me torture bien trop le coeur.
Je suis à deux doigts de jouir, rien que par cette aura dominante qu'il exerce sur moi.
Seigneur, qu'est-ce que j'aime ça.
Je n'avais jamais vu un homme inspirer autant la virilité, l'autorité.
Fais de moi ce que tu veux Hyunwoo, je suis à toi.
Il se redresse après des minutes à m'observer, et écarte les pans de ma chemise, le regard léchant mon torse d'un désir insoupçonné jusque-là.
Il se réapproprie mon attention, et pose le coude gauche près de mon oreille, avant de glisser, avec une vitesse impressionnante, sa main dans mon boxer.
Ses doigts s'accrochent automatiquement à mon érection, et avant même que je ne puisse comprendre tout ce qui se passe, ses coups de poignet commencent déjà.
_ Ah ! Mon Dieu ! cris-je, le dos courbé et la tête enfoncée dans l'oreiller, les mains tantôt attachées à son bras gauche, tantôt au poignet du droit, pour tenter de calmer sa masturbation bien trop vulgaire et rapide.
_ C'est bon ? tente-t-il, en fixant ma bouche entrouverte.
_ T-très, gémis-je difficilement, les larmes perlant au coin des yeux.
Arrête de me regarder comme ça, par pitié.
On dirait que tu vas me dévorer jusqu'aux os, alors que tu arrives à peine à me toucher.
Mes cris de plaisir sont bien plus aigus et bruyants que les siens, mais ça ne dérange ni mon colocataire, ni moi-même.
Si ça peut l'exciter un minimum, alors autant même en faire de trop.
De toute manière, je n'arrive à rien contrôler.
Et j'aime ça.
D'un dernier coup de poignet brusque et ferme, je jouis ouvertement, les cuisses serrant son corps tel un étau, les doigts enfoncés dans ses bras.
Je n'ai jamais eu un tel orgasme. Jamais.
Je tremble et soupire de légers gémissements durant de longues secondes après mon éjaculation, la poitrine se soulevant bien trop rapidement.
Mon dos se repose contre le matelas, et je me force à ne pas fermer les yeux, pour continuer d'observer le regard de mon amant, noyé dans le mien.
Il semble heureux de m'avoir rendu service, et satisfait par les soins que j'ai dû lui prodiguer juste avant.
Il ne semble pas regretter, et ça me soulage énormément.
Les fesses posées sur le lit, il me sourit, timide, et pose avec nonchalances ses mains sur mes cuisses, dépliées et ouvertement posées sur le matelas.
_ On va la douche ? demande-t-il, d'un ton doux et calme.
_ Ensemble ? réponds-je, surpris et inquiet d'avoir mal compris.
_ Elle est très grande, autant en profiter, pouffe-t-il, en se levant.
Tu dis ça comme si on allait réellement en profiter.
Tu sais ce que signifie profiter d'une douche à deux, Hyunwoo ?
L'observant, debout à m'attendre, je mets du temps à réaliser ce qu'il venait bel et bien de me demander.
Impatient, le torse couvert de sperme, nu devant moi, il finit par me tendre la main, un sourire rassurant aux lèvres.
Fatigué de trop réfléchir, je me redresse et accepte la main qui m'est offerte.
Il la lâche une fois tout deux debout, et avance vers la salle de bain.
Regardez-moi ces fesses si bien formées.
Un appel à la luxure.
Une vue à damner un Saint.
_ C'est vrai qu'elle est très grande cette douche, remarqué-je, une fois l'eau coulant sur nos corps debout l'un face à l'autre.
_ Je te l'avais dit, pouffe-t-il, en se lavant grossièrement le corps avec du gel douche.
J'aurais préféré qu'elle soit plus petite pour une fois.
Que je puisse sentir ton corps bouillant contre le mien, dans un espace si confiné qu'on n'aurait pas pu bouger sans toucher l'autre.
Oui, pour une fois, j'aurais aimé une petite douche.
Je me lave à mon tour, tout en essayant de ne pas inutilement regarder son corps nu et trempé devant moi.
Concentration, concentration.
Par pitié !
Arrête de me reluquer comme ça si tu veux que je garde mon self-control intact, bon sang !
_ Ça doit être si frustrant pour toi. Je suis vraiment désolé, souffle-t-il, coupable, en se frottant les cheveux.
Prends-moi contre les parois de cette douche Hyun.
Je t'en supplie, baise-moi fort.
_ Ne t'inquiète pas. Pense à toi avant tout, souris-je, frottant une partie de ses cheveux mal rincés.
_ Je ne changerai jamais énormément tu sais. Et puis, tu es peut-être même pire que moi. Tu n'es pas assez égoïste Seokkie, avoue-t-il, les yeux fermés pour laisser l'eau couler abondamment sur son visage.
_ Je sais ça mieux que quiconque, soupiré-je, amusé qu'il le remarque. Mais je le vis bien pour l'instant. Laisse-moi prendre soin de toi le temps que tu sois ici, on verra par la suite, conclus-je, en sortant de la douche, un essuie autour de la taille.
_ Tu ne changeras jamais d'avis de toute façon, dit-il, en se séchant de manière bien trop sensuelle.
_ Tu as tout compris. Contente-toi de me suivre, souris-je, en sortant de la pièce.
_ On a la fin de journée et la soirée devant nous, intervient-il, en enfilant un jean et un pull. On va visiter un peu, même s'il neige ? propose-t-il.
_ C'est une très bonne idée ! m'exclamé-je, excité comme un enfant, pour une fois qu'on peut profiter d'une ville étrangère sans passer en coup de vent, dis-je, euphorique, en troquant mon training tout juste enfilé contre un jean. Tiens, tu as déjà voyagé en dehors du boulot ?
_ Non, pas vraiment, souffle-t-il, après réflexion, tout en ajustant la montre à son poignet. Je n'ai pas spécialement le temps, et durant mes congés, je profite pour me reposer. On part en général quelques jours à la côte, ou parfois même au Japon, parce que c'est joli et facile d'accès, conclut-il, avec une triste banalité, et toi ?
Tu n'étais pas obligé d'utiliser ce pronom Hyunwoo. Je sais déjà que tu as pratiquement vécu toute ta vie avec cette femme.
_ C'est à peu près pareil de mon côté, confié-je, attristé. Je suis quelqu'un de très casanier en dehors du travail, même s'il m'arrive de faire quelques city-trips avec mes amis, ce que je trouve très agréable. J'aimerais bien voyager un peu plus, même si les longs vols en avion m'énervent plus qu'autre chose, pouffé-je.
_ Un comble pour un pilote, rit-il, en entourant sa nuque d'une écharpe.
_ Mais non, pas spécialement. Je suis ta secrétaire après tout.
_ Ah oui, c'est vrai !
_ Allons-y, terminé-je alors, en le poussant gentiment vers la sortie, une écharpe me cachant la moitié du visage, profitons de ce climat froid et romantique, souris-je, en fermant la porte derrière moi.
_ Je te suis, sourit-il à son tour, en m'emboîtant le pas.
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