A million dreams • Götze | Re...

By azra_128

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un départ soudain. une amitié qui s'abime. deux cœurs qui se débattent loin l'un de l'autre. la vie qui... More

Prologue
Personnages
Un ★ L'Adieu
Deux ★ Parle-moi
Trois ★ Tu vas me manquer
Quatre ★ Ton sourire
Cinq ★ Someone in the crowd
Six ★ The fool who dream
Sept ★ A million dreams
Huit ★ Cœur perdu
Neuf ★ N'importe quoi
Dix ★ Grave
Onze ★ L'amitié
Douze ★ Count on me
Treize ★ Et l'on n'y peut rien
Quatorze ★ Hit sale
Quinze ★ Kid
Seize ★ Le Téléfon
Dix-sept ★ Was für eine geile Zeit
Dix-huit ★ Eternal flame
Dix-neuf ★ Vivre ou survivre
Vingt ★ Cry
Vingt-et-un ★ L'ami intime
Vingt-deux ★ Karma girls
Vingt-trois ★ Les Etoiles Filantes
Vingt-quatre ★ Le Chemin
Vingt-six ★ Comme d'habitude
Vingt-sept ★ Boulevard of broken dreams
Vingt-huit ★ You'll never walk alone
Vingt-neuf ★ Lass mich nie mehr los
Trente ★ Laisse-moi t'aimer
Trente-et-un ★ Le Coup de soleil
Trente-deux ★ Rewrite the stars
Trente-trois ★ Hurt
Trente-quatre ★ Pizza Galaxie
Trente-cinq ★ Un samedi soir dans l'histoire
Trente-six ★ C'était salement romantique
Trente-sept ★ Aimer est plus fort que d'être aimé
Trente-huit ★ Toi et moi
Trente-neuf ★ La Promesse
Quarante ★ Soulève-moi
Quarante-et-un ★ Ces soirées là
Quarante-deux ★ Rude
Quarante-trois ★ Je te promets
Quarante-quatre ★ Hymne à l'amitié
Quarante-cinq ★ Voici les clés
Quarante-six ★ Putain de camion
Quarante-sept ★ Total eclipse of the heart
Quarante-huit ★ À la folie
Quarante-neuf ★ Tu es de ma famille
Cinquante ★ Il était une fois nous deux
Cinquante-et-un ★ Les planètes
Cinquante-deux ★ Hey Brothers
Cinquante-trois ★ Il est vraiment phénoménal
Cinquante-quatre ★ À toi
EPILOGUE • À vous jusqu'à la fin du monde

Vingt-cinq ★ Les Mots que l'on ne dit pas

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By azra_128

❝ Il y a des mots qui brûlent mes rêves
Tant d'interdits sur mes lèvres
Que je n'avoue pas

J'ai tant de plaisirs qui se taisent
Tant de désirs qui se plaisent
À rester sans voix

J'ai devant moi la vie que je n'ose pas
Au fond de moi l'envie que je laisse la
J'entends chanter dans mes nuits
Les mots que l'on ne dit pas 


dortmund, juillet 2015

─ Tu viendrais avec moi à la soirée du club ? 

Il joue négligemment avec une mèche rousse en même temps qu'il lui pose la question. Sa tête repose sur ses genoux alors qu'ils sont en train de regarder un film posé dans leur canapé. Et contre toute attente, elle se contente de rire. Il grommelle. 

─ C'était une question sérieuse.

─ Tu veux pas y aller avec quelqu'un d'autre.

─ J'ai personne et je préfère y aller avec toi que tout seul ou avec une fille que je connaitrais depuis cinq jours.

─ Tu pourrais y aller avec Mario. 

Un vague rire franchit ses lèvres. 

─ Très drôle. 

Les prunelles vertes brillent une seconde. Et le silence s'installe de nouveau alors que son regard ne quitte plus le dessin animé qui défile sur l'écran géant. Proposer à Rose d'habiter chez lui quelques mois plus tôt avait été l'une des meilleures décisions de sa vie. Elle le sortait de sa routine, il n'avait plus à souffrir de la solitude et cette situation était gagnant-gagnante. Ainsi, elle pouvait se concentrer sur ses études et son sport, sans avoir à travailler pour se financer à côté. Elle n'en serait donc que meilleure. Et puis, elle trainait suffisamment en sa compagnie auparavant pour qu'il sache que cette cohabitation ne pourrait que fonctionner.

─ Tiens, c'est pour toi. 

Un paquet est tendu. Ses doigts détachent habilement le nœud qui entoure la boite. Son regard se fige sous le choc. 

─ Elle te plait pas ?

─ Si si, mais c'est trop Marco.

─ Tu vas être ma cavalière, hors de question que tu te fasses détruire par la presse parce que tu viendrais en jean. 

Il la sent qui se tend en face de lui. 

─ Toi comme moi, on sait que ça arrivera dans tous les cas.

─ Non, parce que je serai là. Essaie-là au moins, si tu n'en veux pas, j'irai la ramener. 

─ Tu es magnifique. 

Elle voit le désir qui brille une seconde dans son regard, reste d'une vieille relation. 

─ Je ne sais pas Marco, on voit mes jambes.

─ Et elles sont magnifiques. 

Il lit le scepticisme sur son visage. Il la rapproche de lui. 

─ Tu devrais plutôt mettre un message à une de tes amies mannequins. Je n'ai rien à faire là-bas.

─ Ce n'est pas avec elles que je veux y aller, elles sont tout au plus des connaissances et tu es bien plus amusante et intéressante. - Il se met à rire. J'ai autre chose pour toi si tu acceptes de venir. Assieds-toi et ne bouge pas. 

Il remonte légèrement la robe, ses mains glissent sur la prothèse qu'il vient détacher comme il l'a déjà fait des dizaines de fois. Ses doigts s'attardent une seconde sur les cicatrices qu'ils effleurent. Quelques secondes plus tard, il reçoit une légère tape sur le bout de ses doigts .

─ N'y touche pas. 

Il les enlève rapidement, une petite moue sur le visage. 

─ Ferme les yeux. 

Il l'observe alors qu'elle le fait. Il récupère un carton un peu plus loin. Il l'ouvre et vient habilement fixer l'objet sur la jambe. Il en trace le contour doucement. Il dépose ses lèvres sur sa joue. Sa bouche se dirige vers son oreille. 

─ Tu peux ouvrir maintenant.

─ Tu n'aurais pas dû.

─ Entraine-toi à la dompter, tu viens avec moi à cette soirée dans trois semaines et n'essaye même pas de te défiler. En plus, mon agent et plein de potentiels sponsors seront là, je pourrai te les présenter.

─ Tu es malade, ça a dû te coûter cher.

─ Rien n'est trop cher quand il est question de ma parfaite colocataire. - Il lui attrape les mains et la relève doucement. - Ne bouge pas et souris. 

Il s'éloigne de quelques pas avant de la prendre en photo. 

─ Regarde-toi et ose me dire que tu ne seras pas parfaite à mes côtés. J'ai même un nœud papillon assorti. 

Il lui fait un sourire timide. Il craint déjà la réponse, parce qu'il la connaissait. Il savait à quel point elle pouvait se détester par passades. Se montrer ne poser jamais de souci quand elle était en compétition mais c'était beaucoup plus compliqué dans le privé. Ses iris tombent dans ceux émeraude brillant de larmes. Il sèche une larme de son pouce avant de la serrer légèrement contre lui. 

─ Merci Marco. 

Murmure dans le creux de son oreille. 

─ Je te laisse aller te changer. Mets un maillot de bain quand tu sortiras. 

Il quitte aussi les lieux, enfile son short de bain et revient dans la pièce. 

─ Tu me portes ? 

Il se contente de hocher la tête avant de récupérer le corps abimé.

─ Et tes amours ? 

Ils sont glissés dans son jacuzzi. Les bulles éclatent entre eux. Elle se contente de soupirer. 

─ Il s'est passé ce qui devait se passer, il ne me regarde même plus depuis qu'il sait. 

Il souffle, mécontent, l'attire à lui, sèche ses larmes. 

─ C'est un imbécile. Tu es parfaite. Tu n'as pas idée à quel point je pouvais te désirer.

─ C'est parce que tu as toujours eu un faible pour les rousses ça Marco. - Leurs rires résonnent dans la pièce. - Et toi ? Mario ? 

Une moue s'affiche immédiatement. Cela faisait bien longtemps qu'elle savait. Elle l'avait compris lorsqu'ils s'étaient téléphoné une fois en sa présence alors qu'ils étaient en train de se faire un goûter. Il se souvenait encore de son regard moqueur quand elle avait lancé à peine le téléphone redéposé. 'Ainsi donc tu as enfin réussi à tomber amoureux.' Et lui n'avait pu que rougir en réponse. 

─ Il n'y aura jamais rien avec Mario. Il est en couple et amoureux. J'aurais préféré ne jamais avoir de sentiments pour lui. 

Elle l'avait regardé avec un regard légèrement triste et inquiet. Evidemment qu'elle comprenait. La tête rousse se niche dans son cou. Il laisse ses doigts parcourir son dos. 

─ Je devais sortir ce soir, tu veux que je reste ici ? 

Il hoche négativement la tête. 

─ Non, sors, ça va aller. 

Oui, ça serait tellement plus simple s'il avait été capable de l'aimer comme il pouvait être amoureux de Mario. 

─ J'aurais préféré t'aimer. 

Elle rit en glissant ses doigts dans ses mèches. 

─ Non Marco, parce que de ce que j'ai pu entendre de certains de tes coéquipiers, il t'aime aussi. 

Le silence s'installe. La chaleur de l'eau les réchauffe et détend leurs muscles endoloris par les heures d'entrainement.

─ Erik te trouve très belle et il arrête pas de me parler de toi depuis le repas à la maison, s'il t'intéresse, je peux l'inviter à manger un soir.

─ Arrête de jouer les entremetteurs, j'avais rien à faire avec toi et j'ai rien à faire avec lui.

─ Deux sportifs de haut-niveau ont tout à faire ensemble. Alors, je l'invite la semaine prochaine ? 

Un haussement d'épaules lui répond. 

─ Si ça t'amuse.

T'étais plus motivée quand t'as littéralement passé toute la soirée à le bouffer du regard et ensuite à rire avec lui. 

Un coup s'abat sur son bras lui arrachant un rire tandis qu'elle se met à rougir. 

La ferme Marco, tu te souviens même pas de cette soirée, c'est Mats qui te l'a racontée je te rappelle. 

munich, juillet 2015

─ Ça va Mario t'as l'air bizarre ? 

Il sursaute alors que la voix de sa petite-amie retentit dans la pièce. Il éteint son téléphone, sortant du compte instagram du blond de Dortmund. Il n'était pas prêt à le voir accompagné de la rousse en photo lors d'une sortie publique. Son cœur se serre douloureusement à l'idée qu'il ne l'a pas mis au courant. Il n'aurait jamais dû apprendre une telle situation par une pauvre photo.

Pourquoi son meilleur ami ne lui disait-il rien sur sa vie privée ? Et qu'est-ce qu'il faisait avec cette inconnue ? Elle allait forcément lui vouloir du mal. L'idée que ça puisse être le cas l'abat une seconde. Il éjecte cette idée de son esprit, parce qu'elle était tout bonnement ridicule. Il avait tous les droits d'avoir lui aussi trouvé la perle rare, il aurait juste aimé qu'il lui annonce plutôt qu'il le comprendre à diverses conversations, photos et situations.

dortmund, août 2015

Les deux amis quittent la salle principale de la soirée se déroulant chez un ancien coéquipier du polonais. C'était Lewy qui le tirait à l'extérieur après lui avoir murmuré qu'il avait besoin de prendre l'air dans le creux de l'oreille. Alors il ne s'était même pas posé la question de ne pas l'accompagner le blond. Parce qu'il ne le voyait pas souvent et il comptait bien profiter le plus possible de sa présence à ses côtés. Y a la balustrade sur laquelle ils s'appuient, regardant le parc légèrement illuminé qui s'étale devant eux. Et puis Marco sent la main du brun qui glisse le long de ses fesses et il se décale. 

À quoi tu joues ? On est en public je te rappelle. 

Parce que cette histoire, cette aventure entre eux, elle ne devait pas se retrouver dans la presse. Jamais. C'était leur aventure. C'était leur secret. Autant que ça puisse leur plaire, ça n'appartenait qu'à eux. Mais il revient poser sa main, se rapproche nettement et il sent le souffle qui s'écrase quelques instants dans son cou avant qu'un murmure ne lui parvienne. 

Tu veux le rendre jaloux ? 

Léger hochement de la tête de la part de Marco. 

Alors embrasse-moi maintenant

Il tourne son regard vers son ainé, vers le meilleur ami, vers le confident, vers l'amant aussi. Celui auquel il fera toujours confiance pour ne pas le mettre dans une mauvaise posture. Parce qu'il comptait bien trop pour lui pour qu'il le fasse. Et il vient l'embrasser. Y a leurs corps qui se rapprochent naturellement. Ca met pas longtemps avant que le bruit d'une porte claquant fortement retentisse. Alors le polonais s'éloigne, un sourire presque victorieux sur le visage.

Plus la soirée avançait et moins Mario l'appréciait. Parce que Marco l'ignorait. Parce qu'il passait tout son temps avec Robert. Il aimait bien Robert mais pas aujourd'hui. Pas alors qu'il était sur la piste de danse avec Marco. Pas alors qu'il monopolisait Marco. Pas alors qu'il semblait lui glisser des mots doux. Pas alors que Marco ne regardait que lui alors que lui ne l'avait pas vu depuis des semaines également. Alors quand ils quittent la pièce, il les suit. Parce qu'il veut savoir. Il ne l'avait jamais cru quand il lui avait dit qu'ils couchaient ensemble, mais maintenant il commençait à se poser des questions. Depuis l'histoire de la chemise à vrai dire. 

Et ça le rendait fou. Ca le rendait fou de savoir que Marco était peut-être avec lui. De savoir qu'un homme le rendait potentiellement heureux, ça le brisait littéralement. Il les observe alors qu'ils semblent juste discuter en regardant le parc. La porte revient doucement se claquer dans un léger bruit. Le polonais se retourne et, pendant quelques secondes, il a l'impression qu'il le voit, même s'il est glissé dans l'ombre. 

Maintenant tout ce que voit le brun, c'est la main de leur ainé qui vient glisser sur les fesses du blond. Et Marco se décale. Il le savait, c'était juste pour le faire réagir. Ou bien Lewy était peut-être jaloux la fois précédente. Il voulait Marco et lui en voulait de l'avoir embrassé. Il le savait que jamais au grand jamais Marco ne pouvait coucher avec lui. 

Et pourtant, quelques secondes plus tard c'est son cœur qui implose quand les lèvres du blond se posent sur celles de son coéquipier. Parce que le baiser est assuré, parce que ça se voit que ce n'est pas le premier. Parce qu'il y a les mains qui reviennent jouer avec les fesses et que Marco ne dit rien, se rapprochant même de l'attaquant, comme si c'était normal. Parce que ça devait l'être. Il s'en va. Y a la porte qui claque derrière lui et il a les larmes qui lui brulent le regard. Il marche sans vraiment regarder où il va, les yeux embués. Il est arrêté lorsqu'il rentre dans le dos de quelqu'un qui se retourne pour lui faire face. 

 Mario ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ? 

Mats. 

Ri... Rien.

Il cherche à lui échapper mais c'était mal connaître l'autre. 

Pas si vite. 

Y a la main qui s'est refermée sur le poignet du bavarois, l'empêchant de quitter sa compagnie. 

Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Et me réponds pas rien, je vois bien que t'essaies de retenir tes larmes.

─ J'ai pas envie d'en parler.

Et il tire sur son bras pour se dégager de sa poigne, sans grand succès d'ailleurs. Le plus vieux souffle, ça n'allait encore pas être simple. 

─ Mario, me force pas à te faire parler !

─ C'est Marco et Rob... 

Il a les yeux qui se brouillent de larmes sans qu'il ne comprenne pourquoi il réagissait ainsi. Il aurait dû s'en moquer. Ils faisaient bien ce qu'ils voulaient après tout. Alors pourquoi ça lui faisait si mal ?

Quoi ? Il leur est arrivé quelque chose ? 

Panique dans la voix du défenseur. 

Ils... Ils étaient là... en train de s'embrasser...

─ Et ? Je vois pas où est le problème... 

Comment ne pas le voir, comment ne pas le connaître ce problème. 

C'est un problème ? 

Le faire réagir. Le forcer à comprendre. Parce que c'était maintenant ou jamais. 

Non...

Le défenseur se force à ne pas sourire. 

Alors pourquoi t'es dans cet état-là ? T'es amoureux de Lewy et il vient de te briser le cœur ? 

Le regard sombre tombe sur lui. Y a la colère qui brule dans le regard du milieu de terrain. 

Laisse-moi tranquille. 

📱
A Le polonais : Alerte alerte ! Mario a enfin réagi qu'il était amoureux de Marco !! ☺🔥

A Matsy : Vraiment ?

A Le polonais : Ouais, je l'ai trouvé en larmes 🙁😥 Une histoire de baiser avec toi apparemment... 😘😉

A Matsy : Et il t'a dit quoi ?

A Le polonais : Pas grand-chose mais bon, il se confie jamais trop, maintenant peut-être qu'il va enfin se poser les bonnes questions. 🧐

A Matsy : J'espère bien, je commençais sérieusement à en avoir marre qu'il joue les aveugles ! 🤔

A Le polonais : Tu savais qu'il était là ? 😯

A Matsy : A ton avis ? 🙃

.... Matsy est en train de répondre

.... Matsy est en train de répondre

A Matsy : Tu crois que j'aurais pris le risque d'embrasser Marco en public pour le fun ? Bien sûr que j'avais remarqué qu'il arrêtait pas de nous regarder avec un regard noir depuis le début de la soirée et qu'il nous avait suivis dehors. 😇

A Le polonais : Eh ben bien joué alors. 💪

❝ Il y a des silences qui font mal
Quand les sentiments se voilent
Des non-dits qui la serrent

Malgré les regards qui condamnent
Mes idéaux portent mon âme
Vers les mots qui espèrent

J'ai devant moi la vie que je n'ose pas
J'entends chanter dans mes nuits
Les mots que l'on ne dit pas 

munich, septembre 2015

Téléphone ouvert et le brun bugue sur la photo. Une photo de son blond aux côtés d'Erik. Leurs regards, leurs sourires, leur position, tout le dégoûte. Et puis il fait défiler quelques commentaires pour tomber sur celui laissé par Marco. Et il sent la colère qui monte doucement en lui. Celle qui remplace la tristesse. 

'Toujours là pour toi Durmiii 😘👬'

Il quitte l'application pour regarder les autres. Les photos des matchs, celles des entrainements. Celles où ils semblent proches. 

─ Qu'est-ce que tu fais ? 

Il laisse tomber son téléphone alors que sa compagne vient d'entrer dans la pièce. 

─ Je trainais juste sur les réseaux.

Elle jette un léger coup d'œil. 

─ Nostalgique ? 

Y a une lueur de légère moquerie dans son regard, mais elle n'ajoute rien. Elle sait qu'il aime toujours son ancien club, que ses amis sont là-bas alors elle n'est pas tellement étonnée. Il a un léger hochement de tête, un tout léger. Il ne veut pas qu'elle comprenne, parce qu'il ne sait pas lui-même ce qui lui arrive. Parce qu'il ne comprend pas pourquoi il pense sans cesse à lui alors qu'il est heureux dans ses bras. Il ne comprend pas pourquoi il s'énerve de le voir aux côtés de Lewy ou d'Erik alors qu'il a quelqu'un dans sa vie. Mais il ose poser la question à personne. Celle de savoir s'il était possible d'aimer deux personnes un peu trop en même temps. Parce qu'il a peur de la réponse. Ou parce qu'il la connaît déjà.


❝ J'entends les mots
Les mots que l'on ne dit pas
L'envie que l'on ne vit pas
La vie que l'on ose pas 

munich, septembre 2015

Marco, y a quoi entre Erik et toi ?

─ Pourquoi ?

─ J'en sais rien.

─ Alors pourquoi tu poses la question ? 

Le brun souffle. Ça l'énerve de le savoir proche des autres. 

Tu couches avec Lewy ? 

Il entend les reproches glissés dans la voix du brun. 

Ça ne te regarde pas que je sache. 

L'autre a un murmure grognon. 

Mais à quoi tu joues Marco ? Il est en couple je te rappelle.

─ Mario, mêle toi de tes affaires. 

La voix est sèche, elle claque dans l'air du soir alors qu'ils sont en soirée. Ils étaient sortis prendre l'air et la discussion était en train de déraper de l'avis du blond. Mais Mario ne s'en rendait pas compte. Pas alors qu'il avait le cœur blessé à l'imaginer dans les bras d'autres que lui. 

Non, tu vois pas que t'es en train de foutre la merde ? Rob est aussi mon ami, tout comme Anna. Et ils sont mariés, ma-riés ! 

Leçon de morale pour éviter de parler de la colère qu'il ressentait à l'imaginer avec Rob et Erik, quand il n'avait pas le courage de lui dire qu'il ne voulait pas qu'il soit proche d'eux parce qu'il avait envie d'être celui-là. Qu'il en rêvait parfois la nuit. Pourquoi est-ce qu'ils avaient tous droit à ses baisers et qu'il était le seul qui en était privé ? Il avait toujours été là pour lui, plus que tous les autres c'était lui qui les méritait. L'image de perfection de son meilleur ami s'était effrité en quelques mois et il ne comprenait pas. Marco n'avait jamais été avec personne et tout d'un coup, il était avec tout le monde. Tout le monde sauf lui-même apparemment.

─ Depuis quand t'es comme ça Marco ? Rob, Erik... Franchement, c'est tes coéquipiers. Et puis cette Rose. J'te comprends plus Woody. 

─ Mais je pensais que tu le savais Mario, j'suis pas joueur de foot. Non, je suis une pute. La pute du BVB. Lewy, Erik, Aubam, Mats. Y a que l'train et toi qui me sont pas passés dessus. 

Choc dans le visage de l'autre. Celui qui le croit naïvement et qui a le cœur qui s'effondre. 

Et tu comptes arrêter tes conneries à un moment ou te faire tout Dortmund ?

Marco aurait voulu lui hurler dessus. Lui dire qu'il était juste aveugle parce qu'il n'avait jamais voulu que lui depuis des mois, peut-être même des années. Lui dire d'ouvrir les yeux sur la situation, lui dire qu'il mourait d'envie de l'embrasser comme à l'anniversaire de Schmelle, qu'il ne pensait qu'à ça quand il le voyait en photo, à la télé ou en vrai. 

Mais il reste juste silencieux, le regard noir plongeant dans celui de l'autre. Parce que Mario n'a jamais eu le courage de lui poser toutes ses questions avant et qu'il agit comme si des rumeurs étaient une réalité. Depuis quand est-ce qu'il ne lui posait plus de questions ? Depuis quand est-ce qu'il pensait qu'il était comme ça ? Depuis quand ils n'arrivaient plus à parler des choses importantes de leurs vies respectives ? Mais il sait déjà la réponse. Sa peur de le perdre à cause de ses sentiments les a irrémédiablement éloignés. Parce qu'il ne pouvait plus réellement parler de lui avec son meilleur ami depuis des mois.

Et au milieu du regard empli de reproches, il ne veut pas voir la  jalousie qui transpire, celle qui aurait été évidente pour n'importe quel observateur extérieur et ce dès la première question posée. Parce qu'il aurait aimé que son brun soit plus clair et pas empli de jugements non fondés. Pourtant, Lewy aurait été là, il lui aurait dit que c'était le moment. Mais Marco avait trop rêvé et là encore il devait s'imaginer ce qu'il voulait au plus profond, un Mario jaloux tentant de lui faire maladroitement comprendre qu'il aurait aimé être à la place des autres. Mais c'était ridicule. Mario le jugeait juste pour sa mise en scène de vie trop volage et rien d'autre.

Alors Marco ne veut pas voir la vérité derrière les mots. Parce qu'il a peur. Peur de se briser. Peur que ça ne soit qu'une impression et de se faire rejeter par le brun. Parce qu'il préférait nettement vivre dans sa fantaisie à espérer un futur hypothétique que de le voir être brisé par celui qu'il aimait bien trop.

Parce que si Mario avait voulu, il n'avait qu'à demander et il lui aurait donné sans retour, même juste une nuit qui l'aurait laissé le cœur en miettes au petit jour. Parce qu'il y avait déjà le plus important qui lui appartenait, son cœur qui était littéralement en train de se briser en cet instant précis. Se briser à cause des reproches qu'il pouvait lire en lui. Se briser à cause de ce qu'il pensait de lui. Il le voyait comme un briseur de couple, comme un mec qui couchait à tout va. En fait il le testait parce qu'il voulait son cul, comme il devait s'imaginer que les autres l'avaient, et rien d'autre, quand il lui aurait donné son cœur. Après tout à aucun moment il ne lui avait demandé comment il allait ou s'il était heureux de la situation. Il n'avait parlé que de relations physiques, comme s'il n'avait que ça à offrir à tous. Et c'était peut-être de sa faute, parce que c'était le plan stupide de Lewy et qu'il avait été trop con pour le suivre. 

Alors il se raccroche à la provocation en réponse à la colère du brun. Mains qui viennent se poser sur les hanches de l'autre alors qu'il le pousse contre l'arbre derrière lui. Ils ont le visage à quelques centimètres l'un de l'autre. Le plus jeune est pétrifié par le contact et la proximité auxquels il ne s'attendait pas. Ses yeux se posent naturellement sur les lèvres fines et rosées qui lui font face. Il déglutit. Ça faisait des mois que Marco n'avait pas été aussi proche de lui. Et ce soir-là, le blond était beaucoup trop proche. 

─ Marco...

─ Laisse-toi aller Sunny, faut bien que t'y passes aussi si je veux me faire tout Dortmund.

Le brun retient son souffle. Il retient aussi ses larmes à vrai dire. Parce que Marco vient de balayer l'infime espoir qu'il pouvait avoir qu'il puisse avoir envie de lui en une phrase. Parce que Marco était devenu méchant alors qu'il était sa personne préférée sur Terre avant. Et puis, il n'était qu'une personne de plus dans sa quête étrange du moment. Il n'était personne. Lewy s'était trompé en disant que Marco était certainement intéressé un jour au détour d'une discussion. Il le voyait juste comme tous les autres gars, comme un potentiel mec avec qui il coucherait et qu'il jetterait par la suite. Et il ne l'avait même pas écouté quand il lui avait dit qu'il était en train de partir en vrille. Non, il voulait faire avec lui ce qu'il faisait avec tous les autres. Il ne le voyait pas comme une personne avec qui il voudrait plus parce qu'il compterait suffisamment dans sa vie pour ça. 

Tu feras attention ?

Le blond le regarde avec un air étonné. Il ne comprend pas ce que Mario veut lui dire. Est-ce... Est-ce que c'était une invitation ? Est-ce qu'il disait attention comme attention à pas lui faire de mal s'ils couchaient ensemble ? Ou à pas le blesser au cœur s'il lui offrait sur un plateau ? Il a les doigts qui passent des hanches aux joues. Qui viennent doucement encadrer son visage encore si enfantin par moment. Les doigts qui glissent quelques secondes dessus, en dessinant les contours. Le visage du brun se rapproche un peu, les lèvres se frôlent, le souffle traine sur son visage et les deux cœurs s'emballent. Le blond penche encore un peu plus la tête et ferme les yeux. Et il sait que celles de Mario sont à quelques millimètres seulement des siennes. 

Mario le regarde faire, il observe ses yeux fermés, son visage parfait, et il veut tellement qu'il dépose sa bouche sur la sienne. Et puis il repense au fait qu'il serait juste un plan-cul de plus dans le lit du blond s'il cédait maintenant. Que ça faisait des mois qu'il ne lui confiait rien et qu'il serait le dernier d'une liste qu'il ne pouvait même pas compter sur les doigts d'une main. Et il en souffre tellement. Alors il protège son cœur qu'il aurait nécessairement brisé lorsqu'il aurait eu ce qu'il voulait de lui.

Faudrait pas que t'attrapes une maladie à changer de partenaire tous les deux jours.

Ça claque dans l'air et immédiatement le visage du blond s'éloigne. Ils ont les cœurs qui sombrent en même temps. Parce qu'il y a une barrière qui venait d'être franchie. Celle où ils s'étaient faits mal réciproquement sans vouloir se l'avouer. Celle où les non-dits, les questions non posées, les rumeurs, le jeu et les mensonges étaient devenus trop importants pour les deux. Celle où ils avaient préféré prendre la fuite plutôt que de faire ce dont ils avaient tous les deux envie. Celle où pour la première fois et sur le sujet le plus important, ils n'avaient pas réussi à lire entre les lignes de l'autre, dans leurs traits blessés, dans leurs remarques froides, dans leurs sous-entendus présents, dans les gestes pourtant si doux et la chaleur lorsque les surnoms étaient murmurés, les mots qu'ils ne disaient pas par peur du rejet de l'autre.

T'essaies de me faire du mal ? Sois pas ridicule Mario, t'en seras jamais capable.

Et sur ces mots, Marco le laisse planté là, sur son arbre alors qu'il quitte le jardin. 

j'ai enfin réussi à réécrire ce chapitre. ce fut : long. je veux bien des retours dessus, je l'ai beaucoup retravaillé depuis la fois dernière mais je suis toujours aussi sceptique dessus même s'il me paraît quand même mieux que dans la version précédente. 

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