Journal d'un voyage

By Kra-Yk

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Dans un monde où règne magique et nouvelle technologie grandissante, le monde de Yrch'N est sur le point d'en... More

Chapitre 2
Chapitre 3

Chapitre 1

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By Kra-Yk

Je filais à vive allure dans les rues du Cap d'Ocre, sous le soleil de midi, sur le dos de mon Coureur, Mys. La grande cité portuaires'était développée tellement rapidement que ces rues en étaient devenues tentaculaires, un vrai labyrinthe pour les étrangers.Cependant la ville avait su garder son architecture orientale au fil des siècles. Je ne me lassais jamais d'observer les arabesques et les motifs colorés qui décoraient les bâtiments.

Mais là je n'avais pas le temps pour mes flâneries habituelles, je m'étais réveillé en retard pour l'événement le plus important de la planète. La toute première mission de colonisation spatiale. Le Dieu-Monde Yrch'N avait lancé un appel aux volontaires au moment de la fin de la construction de l'Horizon. Son message avait été retransmis dans le monde entier en grande partie grâce au réseau Vibes, un réseau regroupant la télévision et l'internet,recouvrant toutes les terres émergées. Son allocution était depuis diffusé quotidiennement.

Ce matin j'avais à peine eu le temps de mettre un pantalon ainsi que ma fidèle veste à capuche. J'avais quand même pensé à préparer mon paquetage la veille, des vêtements ainsi qu'à manger pour le trajet. Sans oublier ma fidèle épée, bien qu'elle aurait bien eu besoin de quelques réparations, mais sans argent c'était assez compliqué.

Les plumes et la fourrure de Mys volaient au vent. Les reflets argentés de sa fourrure appuyaient la touche azur de ses plumes. Il fallait que je traverse toute la ville pour atteindre la gare d'où partait le train spécialement affrété par le gouvernement de Sanctuary, la capitale planétaire. Je débouchais d'une ruelle sur le grand port directement relié au marché m'apportant des odeurs d'embruns,d'épices et autres plats cuisinés. Par delà le marché je pouvais apercevoir les grands immeubles de métal et de verre du centre-ville. Il ne me manquait plus que quelques rues à traverser avant d'arriver à destination.

Nous évitâmes les quelques commerçants, venant chercher leur marchandise sur les bateaux stationnés, ainsi que leurs clients. Je les entendais râler derrière moi, mais j'avais tellement l'habitude que maintenant je m'en fichais royalement. Les Wolkans, ou hommes-loup pour les autres races, n'étaient pas très appréciés,en particulier par les Septentrionaux, des hommes blancs, à cause d'une haine ancestrale que beaucoup avaient oubliée, ainsi que les Vulpens, les hommes-renard, que mon peuple avait réduits en esclavage il y a des siècles de cela. Même parmi les miens j'étais un paria, un Porte-Braise, un loup gris aux taches rousses et aux yeux noirs et iris d'ambre. Les légendes disaient qu'ils étaient victimes d'une malédiction et apportaient de grands malheurs, mais je n'y ai jamais cru. Maintenant je prends surtout ces histoires à la dérision.

J'arrivais enfin à la gare, entrant dans le bâtiment avec ma monture faisant fi de toutes les règles. Malheureusement c'était trop tard. J'eus à peine le temps de voir les wagons partir, lévitant au-dessus des rails. Je bondis et courus essayant vainement de rattraper mes rêves.Seulement impossible de rattraper une machine carburant à l'urbeïte. Depuis la découverte de ces cristaux de magie pure, la technologie connut un essor fulgurant. Avant elle reposait également sur la manipulation des énergies nous environnant, cependant l'utilisation prolongée épuisée très vite ses utilisateurs. Ces cristaux concentraient tellement de puissance qu'ils furent alors utilisés dans toute sorte de projets de grande envergure, comme l'Horizon, les trains reliant une bonne partie des grandes villes ou bien les dispositifs Citadelle protégeant les cités.

Cependant la population n'avait droit qu'à une infime partie des cristaux extraits. Le plus gros était réquisitionné par le gouvernement divin comme « effort de guerre » pour notre hypothétique futur combat contre les Léviathans et était donc destiné aux instances militaires et de protection de la population. Rares sont les compagnies privées à vendre des objets utilisant cette nouvelle technologie, des véhicules personnels ou des objets de communications pour la plupart.

Je quittai la gare. Mys siffla doucement et frotta son bec contre ma tête. Je lui rendis sa caresse.

- Ne t'inquiète pas, on arrivera à partir de cet endroit.

Une immense silhouette passa à vive allure à côté de nous et entra également dans le bâtiment. J'entendis cette personne râler puis ressortir aussi vite. Il s'agissait d'un Oriental, un homme qui semblait avoir mon âge, soit une vingtaine d'années. Sa peau semblait couverte d'or avec son teint sableux et ses reflets à lalumière, appuyant le bleu océan de ses yeux, dissimulés derrière ce qui ressemblait à des lunettes de soudure chromées qu'il releva sur son front. Une barbe naissante rejoignait des cheveux bruns frisés formant une sorte de chignon mélangeant des tresses et des mèches libres. Ses vêtements correspondaient au style oriental,un sarouel et un petit gilet très coloré avec quelques décorations par-ci par-là. Mais il me semblait plus petit que lorsqu'il était passé tout à l'heure.

- Ah ça me rassure de ne pas avoir été le seul à louper le train, me dit-il après m'avoir aperçu.

- Mouais, bienvenu dans le club, dis-je en continuant de caresser ma monture

Il ricana, sûrement nerveusement, puis son regard s'illumina en seportant sur Mys. Il s'approcha doucement, mais semblait surexcité comme un petit enfant.

- Un Coureur Vif-Azur... C'est la première fois que j'en vois un... Où l'as-tu eu ?

- Mys ? Je l'ai depuis que je suis tout petit.

- Je peux ?

- Euh... Bah oui bien sûr, Mys adore les caresses.

Ils'approcha encore plus et approcha une main de la tête de ma monture qui l'avança pour recevoir la tendresse attendue. Et en le voyant de plus près il me semblait avoir en effet rapetissé.

- Dis, tu n'étais pas plus grand ?

- Hein ? Il détourna les yeux de Mys pour me regarder, Ah si c'est que j'ai révoqué mon Coureur d'Obsidian

Attends,j'ai bien entendu « révoqué » ? Il sortit alors une pierre noire gravée d'une poche de son gilet sous mon regard surpris. Il prononça une incantation et lança la gemme. Elle se craquela laissant échapper une lumière qui m'éblouit. L'instant d'après, une magnifique monture d'un noir profond, brillant sous les rayons du soleil ,se trouvait devant moi.

- Je te présente Oly.

La créature siffla un son cristallin attirant l'attention de Mys qui la renifla. Il semblait bien l'apprécier, enfin ce n'était pas difficile, Mys aimait tout le monde. Je demandais à l'inconnu si je pouvais à mon tour caresser sa monture. Il acquiesça. Ses plumes étaient encore plus douces que celles de Mys, mais étaient étrangement froides. D'ailleurs elle était d'un stoïcisme incroyable, ne bronchant même pas lorsque je posai ma main sur elle pour la caresser.

- Ah au fait je ne me suis pas présenté, me lança l'Oriental de but en blanc, Je m'appelle Baal Sil, soixante septièmes dans l'ordre de succession au trône du Royaume des Dunes.

D'accord,j'avais donc affaire à un noble qui respectait l'étiquette. Bien que nous soyons loin de son royaume, qui se trouvait sur l'autre continent, j'ignorai s'il avait une quelconque autorité dans cette ville. Aussi m'écartais-je de sa monture, certains nobles m'auraient fait enfermer, ou pire, pour moins que ça. En y regardant plus attentivement, il est vrai que son gilet portait des armoiries.

- Oh pardon ... Désolé pour l'étiquette, c'est l'habitude avec ma famille, mais en vrai je trouve ça plutôt stupide.

Je me détendis un peu en entendant cela. C'était rare un membre d'une famille royale qui n'était pas à cheval sur le protocole, et encore plus chez les Orientaux qui étaient connus pour leur hiérarchie très organisée et codifiée.

- Dans ce cas je me présente également, moi c'est Kra Ys, Protégé de Noy.

Normalement j'aurais dû préciser qu'Ys était le nom de mon paternel, comme c'est la coutume. Mais ne l'ayant jamais connu je n'en voyais pas l'intérêt. Heureusement que Noy, la louve recueillant tous les démunis et parias, me parla de lui quand je l'avais questionné sinon j'aurais été dans l'ignorance toute la vie. En revanche je pris son prénom comme une sorte de nom de famille. Sur ces mots je repensais justement à Noy. Elle m'hébergeait depuis que j'étais tout petit dans son « orphelinat » et elle allait sûrement devoir le faire pendant encore un petit moment. Une occasion comme celle-ci ne se représenterait pas de sitôt.

- Bon je vais devoir te laisser, lui dis-je, Le train est parti, il ne sert plus à rien de rester.

- Mais... Il n'y en a pas d'autres ?

- Malheureusement pas avant que l'Horizon ait décollé vu que tous les transports ont été réquisitionnés.

- Oooh... répondit-il la déception dans la voix.

Je remontais donc sur Mys et commençai à repartir chez Noy.

- Attends ! cria-t-il, Je dois t'avouer que... c'est embarrassant on vient de se rencontrer, mais je viens juste d'arriver en ville et je n'avais pas du tout prévu de rater le train. Alors serait-il possible que tu m'héberges quelque temps ?

- Et bien... disons que je ne suis pas « chez moi », mais je ne pense pas que cela devrait gêner la propriétaire.

Il sourit et monta à son tour sur sa monture.

- Mais surtout, suis-moi si tu ne veux pas te perdre.

Sur ces mots nous partîmes dans la direction d'où j'étais venu.Cette fois-ci pas besoin de se presser, aussi nos montures marchaient tranquillement l'une à côté de l'autre quand l'espace de la rue le permettait. Mon esprit filait à toute allure, essayant de trouver un autre moyen pour rejoindre Sanctuary et l'Horizon. Malheureusement j'avais beau réfléchir je ne trouvais aucune solution. Le chemin direct, et le plus sur aussi, venait de partir quelques minutes plus tôt. Il existait en effet d'autres trajets possibles, mais bien plus dangereux, et avec mon équipement actuel je n'aurais pas tenu très longtemps.

Nous étions presque arrivés lorsqu'un marchand Septentrional corpulent, vêtu d'un tablier, me bloqua le passage. Son visage me disait quelque chose, mais sans plus. Je fis signe à mon compagnon de route de continuer et que je le rejoindrais plus tard.

- Alors, où vas-tu comme ça « mon loup » ? me lança-t-il avec un sourire en coin

« Mon loup » ? Et pourquoi ce sourire ? Franchement je n'arrivais pas à remettre son visage sur un nom, mais j'étais persuadé de le connaître. Trop de questions se bousculées dans ma tête, de plus sa réplique me laissa bouche bée.

- Alors on reste sans voix ? On ne se souvient pas de moi ou de son ardoise dans mon échoppe ?

- Ah mais oui ! Mais je t'ai déjà remboursé la semaine dernière.

- Oui, mais il manque les intérêts, me dit-il en montrant un sourire carnassier.

- Mais tu n'as jamais parlé d'intérêt. Alors je t'ai payé et on est quitte maintenant.

Sur ces mots, je dis à Mys de repartir. Mais à peine l'avais-je dépassé qu'il choppa l'une des brides de mon Coureur et nous tira vers lui. Mys commença à lui cracher dessus puis s'arrêta brutalement. Une boule d'énergie crépitait au bout de l'index de mon interlocuteur. Il avait l'intention de m'attaquer et il était trop prés pour que j'esquive ou tente une contre-attaque,il m'aurait tué avant que j'aie réussi à bouger le petit doigt.

- Les règles ont changé mon loup. Alors sois tu payes, soit ...

Il monta son index et plaça la sphère au niveau de ma tempe. Je serrais les dents, je ne pouvais absolument rien faire. J'entendais le crépitement de sa magie qui ne demandait qu'à être libérée et ainsi me tuer. Je lui jetais un regard noir quand soudain :

- Baisse-toi !

Sans réfléchir et par instinct de survie, je m'exécutai. Je m'étais jeté sur le cou de Mys lorsque je vis un trait de lumière frapper le marchand en pleine poitrine. Sa magie se dissipa et il tomba de tout son poids sur le sol. Baal s'approcha, le bras fumant de la quantité de magie déployée.

- Est-ce qu'il est ... ?

- Mort ? Non juste inconscient, j'ai rendu l'énergie stable pour la rendre solide et éviter que ma lance ne le transperce.

- Très bien, dans ce cas évitons de traîner dans le coin quand il reviendra à lui.

- Tu as raison, filons d'ici.

À peine quelque coin de rue plus loin, nous arrivâmes enfin à destination. Un petit complexe d'immeuble en pierre, vieillit parle temps, trônait au milieu d'une petite place. Une plaque aussi vieille que le bâtiment indiquait au-dessus de l'entrée « Refuge de Noy ». Cela faisait bizarre de revenir ici alors qu'il y a quelques heures je m'étais persuadé que c'était la dernière fois que je franchissais ces portes. Je descendis de Mys, car le montant de porte avait été construit de manière à empêcher tout cavalier d'entrer, empêchant quelconque attaque. J'entrais dans la bâtisse en poussant les battants de la double porte, bifurquant tout de suite sur la gauche vers les écuries aménagées.

J'entendis un bruit sourd derrière moi suivi d'un gémissement de douleur,comme si quelqu'un était rentré dans une vitre. Je me suis retourné aussitôt pour voir Baal à terre se frottant la tête, et Oly qui le regardait comme hébétés. Une fine paroi de magie,ondulante comme de l'eau, était apparue devant la porte.J'accourus, car j'avais oublié de le prévenir que le refuge était protégé par un champ de force ne laissant entrer que les personnes autorisées. Je ne l'avais vu en marche que très rarement.

- Attends je vais régler ça, lui dis-je

Noy m'avait montré comment manipuler le cristal d'urbeïte pour autoriser des personnes à entrer « au cas où » me disait-elle toujours avec un clin d'œil. Le panneau de contrôle de la barrière se trouvait derrière son portrait sur l'un des murs du hall. Je fis donc basculer la peinture dévoilant une plaque de métal dans laquelle était incrusté le cristal iridescent surplombé par plusieurs écrans montrant ce qui se trouvait à l'extérieur. Divers cercles magiques tournoyaient également plus ou moins vite. Les runes et glyphes se trouvant à l'intérieur donnaient de précieuses informations sur les personnes attendant d'être invitées. Normalement le système nous aurait empêché d'ouvrir la porte, mais étant l'un des résidents cette interdiction ne s'appliquait pas à moi. Je tendis le bras et plaça ma main au-dessus de l'urbeïte rayonnante, me concentrant pour manipuler la magie de la pierre. Un nouveau cercle, surplombant les autres, apparu entre le cristal et ma main, se remplissant également de runes et autres glyphes me montrant que je pouvais « communiquer » avec le système.

- Par ma protection, Baal Sil, je t'autorise à pénétrer en ces lieux, récitais-je en langue divine inférieure.

Le cercle disparut et la pierre perdit de son éclat en même temps que le mur magique se dissipait. L'Oriental me rejoignit au moment où je remettais la peinture en place. Mys était allé de lui-même dans son box et s'était déjà couché pour se reposer. Nous avançâmes sous une arche au bout du hall donnant sur une cour intérieure surplombée par de nombreux couloirs ouverts. Les colonnes décorées étaient recouvertes en grande partie par des plantes grimpantes aux grosses fleurs aux nuances de bleues. Une douce odeur emmenait de la cuisine commune aménagée dans un des murs. Je reçus soudainement un grand coup derrière la tête.

- Même pas un au revoir ! Et en plus tu oses louper ton destin ? Ne ment pas tu ne serais pas revenu sinon, cria une voix de femme.

Je me retournais assez vite pour bloquer le nouveau coup de canne de Noy. Une louve aux traits tirés par les années et les soucis qu'elle se faisait pour ses protégés, grands comme petits. Elle avait pourtant su garder sa beauté, en effet elle avait un joli pelage argenté soulignant ses yeux d'un bleu azur profond. Elle portait toujours de longues robes fluides épousant sa grande taille la faisant comme glisser sur le sol. J'allais commencer à me justifier lorsqu'elle remarqua Baal.

- Et en plus tu ne me présentes pas ? Je ne t'ai pas élevé comme ça, continua-t-elle.

- Si tu me laissais en placer une aussi.

Elle me lança un regard perçant me donnant l'impression que j'étais redevenu un enfant. Son regard revint alors sur l'invité. Elles'approcha de lui et l'examina de la tête au pied, utilisant même sa canne. Je voyais le regard gêné de l'Oriental, mais j'avais beau essayé d'intervenir, Noy me coupait toujours en sifflant ou me donnait un coup de canne dans les tibias.

- Je ne m'attendais pas à ça quand je t'avais dit que tu pouvais inviter qui tu voulais, me lança-t-elle le sourire en coin.

- Quoi ? Non, mais ce n'est pas du tout ce que tu crois.

- Ah, mais ne t'inquiètes pas cela ne me dérange pas, tu fais ce que tu veux.

- Je t'ai dit que non Noy.

- Bon d'accord. Dans ce cas vas me chercher une marmite je vais m'occuper de lui.

Elle se retourna vers Baal montrant toutes ses dents. Une expression de peur apparut sur son visage et chercha du soutien du regard.

- Ne le fait pas marcher Noy, lui dis-je, rappelle-toi qu'on n'en mange pas les jeudis.

Je souris à mon tour de toutes mes dents. Le regard de l'invité se détacha alors de moi et chercha une sortie tout autour de lui. Mais Noy et moi éclatâmes de rire ne pouvant plus nous retenir créant l'incrédulité de Baal.

- Ne t'inquiète pas mon petit, dit Noy en essuyant une larme de sa joue, c'est une blague entre nous.

- Ah d'accord... répondit Baal ne semblant pas plus rassurer que ça.

J'entendis alors des voix d'enfants arriver depuis une grande porte au fond de la cour. En effet une bonne vingtaine d'enfants et d'adolescent affluèrent, les plus jeunes se jetant dans mes bras. Il y avait de toutes les origines, des Humains, Vulpens et autre Lorgs. Je rendais les câlins qu'on me donnait répondant aux questions sur la raison de ma présence ici alors que j'aurais dû être loin d'ici maintenant. Notre « protectrice » parla alors avec Baal et en apprenant qui il était, elle fit une courbette maladroite,mais l'héritier du trône la releva aussitôt lui expliquant que cela lui importait peu. Je me rapprochais de Noy pour lui expliquer la situation de mon camarade d'infortune et lui demander s'il pouvait séjourner ici quelque temps, ce qu'elle accepta.

Je sentis qu'on tirait ma manche, il s'agissait d'Ylianor, une petite fille Lorg à la peau d'un rose cristallin. Ses cheveux bouclés contenant des cristaux roses brillaient comme des milliers d'étoiles avec les rayons du soleil. Je la pris dans mes bras,elle me serra fort avec ses quatre bras et me chuchota à l'oreille :

- Dis, c'est ton amoureux le monsieur ?

- Mais enfin non, arrêtez avec ça.

- En tout cas moi je l'aime bien.

Ylianor quitta alors mes bras et alla vers Baal. Elle lui chuchota à l'oreille et il sembla rougir à son tour. Avait-elle osé ?Aucune idée, mais elle partit en ricanant vers ses petits camarades.Il commençait à se faire tard et Noy annonça que le dîner aller être servi et demanda aux enfants d'aller prévenir les autres résidents et tapa sa canne sur le sol en pierre faisant apparaître de longues tables, des bancs et la vaisselle déjà mise en place.C'était une tradition ici, les repas se déroulaient dans la cour avec tous les résidents, même si certains décidaient quand même de manger dans leur habitation.

Nous aidâmes Noy et les quelques enfants assignés à la cuisine pour finir les préparatifs. Les différents résidents descendirent depuis l'escalier qui se trouvait dans un angle de la pièce. Je les entendais discuter de tout et de rien. Certains racontaient leur journée, d'autres des derniers potins ou encore de recettes qu'ils avaient vus dans les magazines ou la télévision. Nous commençâmes enfin à manger, les discussions continuant et se mélangeant les unes les autres. Baal me raconta alors son long trajet depuis sa ville, Dune. Je connaissais très peu la capitale de la Mer de dunes.

D'après lui, la ville était magnifique, mais très renfermer sur elle-même derrière ses grands murs datant apparemment d'avant l'arrivée des hommes. Le culte de leur roi comme un dieu vivant était le seul prôné en ville, les autres étaient peu connus de la population. La vie était également très politique. Leur royaume étant formé de milliers de clans, des petites guerres internes de territoire et autre complot étaient monnaie courante. C'était donc pour quitter ce climat qu'il avait fait ce long voyage avec des promesses d'une nouvelle vie à la clef.

Le repas se termina et la cour se vida petit à petit. Je montais ensuite à notre invité son petit appartement.

- Merci beaucoup de m'héberger.

- C'est normal on doit s'entraider. Si t'as besoin de quoi que ce soit je suis en bas pour aider, sinon viens frapper chez moi, numéro 413 au quatrième étage.

- Je n'hésiterai pas, me répondit-il avec le sourire

Lorsque sa porte se referma, je redescendis pour aider à faire la vaisselle,mais elle était déjà finie. J'emmenais donc le reste des enfants, qui courraient à droite et à gauche, dans leur dortoir pour les coucher. Ils étaient tellement fatigués qu'à peine avoir fermer la porte de leur chambre que j'entendis déjà ronfler. Noy, elle, était toujours dans la cour, mais les meubles avaient disparu ainsi que la vaisselle, remplacés par une petite table et une chaise sur laquelle elle se trouvait. Elle buvait du thé chaud dans lequel elle ajoutait toujours une fleur de « Brin de Mer », les fleurs bleues tapissant les murs de la cour. Elle allait toujours se coucher en dernière, au cas où quelqu'un avait besoin d'aide. Je lui donnais une bise sur le front avant de retourner dans mon appartement.



Il n'y avait pas grand-chose de spécial dans ma grande chambre. Un lit double calé contre un mur sur lequel étaient accrochés divers posters de groupes de musiques, de films ou des rares compagnies privées utilisant la technologie de l'urbeïte. Un bureau était placé sous une fenêtre ouverte faisant passer l'air frais de l'océan. Il était jonché de divers objets et autres livres. On pouvait entendre au loin le son diffus du vent s'engouffrant entre les immeubles, entraînant avec lui les échos de la vie nocturne des citadins, ponctués par le bruit sourd des pas des Walkers, des machines aux allures d'insectes faisant trois fois la taille d'un homme. Ils étaient utilisés par les Prétoriens comme drones pour protéger la population, formant une sorte de police au service de la divinité. Je laissais tomber mon paquetage près de l'entrée. Je rangeais mon épée sur son portoir accroché sur le mur. Il s'agissait d'une vieille arme sans garde dont la longue lame fine en fer noir montrait des traces d'usures sur les tranchants. Je me mis alors en caleçon pour me jeter sur le lit et prendre ma tablette afin de regarder encore une fois l'annonce du Dieu-Monde.  

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