Quelques jours après, les Bakugo avaient réussi à emménager dans un château abandonné depuis des lustres et l'ont requinqué en deux temps trois mouvements. Shoto restait dans son coin, souvent dans l'immense bibliothèque fraîche, avec des fois la compagnie de Katsuki, qui détestait l'idée que son petit frère soit seul.
Bien sûr, des cours de magie prirent place, avec comme professeur leur père et élèves ces fils.
Le cours d'aujourd'hui portait sur la magie circulaire, ou bien alchimie, permettant son apparition grâce à des cercles de transmutation. Shoto écoutait attentivement tandis que Katsuki essayait d'en tracer un.
À la fin du cours, le père écrivait sur des papiers tandis que Katsuki était partis se défouler dehors alors que Shouto le regardait par la fenêtre.
-Papa ?
Ce dernier leva la tête. Le garçon aux yeux vairons, lui ne bougea pas d'un pouce.
« Oui Shoto ? »
Le petit bicolore ne se retourna pas, et demanda :
-Pourquoi est-ce qu'on nous appelle « monstres » ? On pouvait pas avoir un autre nom plus... mélioratif ?
Le père regarda son fils, puis expliqua :
« C'est vrai, tu as raison. À la toute base, ce sont les humains qui nous ont donné ce nom. Tu peux le prendre comme une insulte et c'est normal, car dans un sens s'en ait une. Mais Shoto, connaît tu la vraie définition de ce mot ? »
Shoto baissa la tête et fit non.
« Un monstre est un individu ou une créature dont l'apparence, voire le comportement, surprend par son écart avec les normes d'une société. Dans le fond, ça signifie que nous avons notre propre manière de penser et que nous ne suivrons que nous et personne d'autre. Et ça, c'est très important. Car c'est en obéissant aveuglément aux ordres que l'on peut provoquer d'immenses catastrophes. »
Le jeune bicolore réfléchit aux phrases de son père, puis se retourna, avec un petit sourire sur le visage.
- Il fait beau dehors, n'est-ce pas?
Le loup-garou fût surpris : c'est la première fois qu'il voyait son fils sourire pour de vrai après avoir parlé de choses si triste, et il ne put s'empêcher d'être heureux pour lui.
« C'est exact, veux-tu sortir jouer avec Katsuki? »
Le jeune bicolore fit non de la tête, son sourire toujours présent. Il regarda de nouveau par la fenêtre.
-Un jour, je serai un héro. Je veux devenir le héro des monstres, un héros pour tous les enfants qui ont vécu les mêmes choses que moi. Je serai leur héros, leur espoir.
Le petit bicolore brandit son petit poing en l'air.
- Et j'utiliserai mes pouvoirs de monstre, car c'est ce qui me représente vraiment, même s'ils me font peur !
Le professeur ne savait pas quoi dire. D'habitude, son garçon restait discret et muet, préférant lire. Le voir s'exprimer ainsi lui fit comprendre que ce garçon avait besoin d'un espoir, alors il se concentre sur son futur, et non sur son passé. Il comprit que ce petit ira loin, mais ne pourra jamais être seul, au risque de retomber dans le désespoir.
« Tu as de très beau rêves Shoto. »
Le père se leva et se mis face à son fils, sous les yeux écarquillés de ce dernier.
« Alors réalise-les. Pour toutes les personnes qui en ont besoin, car elles ont sûrement besoin de toi. »
Le petit sourit, et regarda de nouveau vers la fenêtre.
- Finalement, je vais aller dehors. Il fait beau, alors il faut en profiter!
Le garçon au yeux vairons descendit du banc sur lequel il était et se dirigea vers la sortie allant rejoindre Katsuki.
Son père les regarda depuis l'entrée. Tôt ou tard, il saura que les hommes l'ayant abandonné le considère comme mort et ne reviendront jamais le chercher, mais s'ils le trouvent, ils le verront comme un monstre à éliminer immédiatement. Mais ça, même un professeur ne peut l'expliquer à son élève. C'est bien trop dur d'expliquer à un enfant l'horreur de leurs mondes, et surtout celui de la vérité, belle mais parfois trop cruelle.