Les Derniers Gardiens - I La...

De LeaaaMgt

19.5K 2.1K 407

Élya vit recluse avec sa petite sœur à Novendill, une presqu'île reliée au Royaume d'Aphebis sous l'autorité... Mais

♦️ Coming soon... ♦️
♦ Prologue
1 ♦ Douce est la brise
2 ♦ Fini la luxure
3 ♦ Préparatifs
4 ♦ Guide
5 ♦ Le Bal
6 ♦ Nocturne
7 ♦ Virus
8 ♦ Détestablement attirant
9 ♦ Au revoir
10 ♦ Le début d'un long périple
11 ♦ Le chant mortuaire
12 ♦ La fièvre
13 ♦ Vision
14 ♦ Adélaïde
16 ♦ Le Marionnettiste
17 ♦ Un jour meilleur
18 ♦ Le Duo
19 ♦ Le repère
20 ♦ La Première Etape
21 ♦ Deuxième Étape
22 ♦ Avis partagé
23 ♦ Troisième et Dernière Étape
24 ♦ À l'Aube du Chaos
25 ♦ Rouge écarlate
26 ♦ Le pouvoir du Rubis
27 ♦ Adramor
28 ♦️ Sentiments

15 ♦ La fuite

774 72 19
De LeaaaMgt

"Comme la proie des loups, elle courait pour sa survie."

ELYA


Lorsque la fièvre se dissipa, je me retrouvai dans une cage bien trop petite pour que je puisse rester debout. Mes mains entouraient les barreaux, mon cœur battait la chamade et je ne comprenais pas ce que je faisais là, seule, dans le noir. Je ne me souvenais de rien, comment étais-je arrivée ici ? Pourquoi ? Où étaient les Gardiens ? 

Je me souvenais simplement de l'attaque mais le reste était flou. J'avais pu voir le Nécromancien, je l'avais vu se poignarder, des gemmes décoraient son poignard. C'était comme si tous les indices de cette faible vision, me laissaient comprendre que le Nécromancien était autant lié aux gemmes que les Gardiens. 

— Y'a quelqu'un ? appelé-je. 

Ma voix sembla résonner en plusieurs échos. Le bruit de gouttes d'eau pesait dans la pièce, il faisait froid contrairement à la chaleur de l'extérieur et l'odeur d'humidité régnait en maître. 

— Te voilà enfin réveillée, entends-je. 

Des flambeaux s'enflammèrent et illuminèrent l'endroit. Nous étions dans ce qui ressemblait le plus à une ancienne école désaffectée, pourrie par l'humidité et les champignons, des cafards recouvraient le sol et la nature avait repris sa place, puisque des branches et racines traversaient les fondations.  

L'homme s'avança vers moi et s'accroupit devant ma cage. Sous sa capuche, je ne distinguais pas son visage. 

— J'ai besoin de toi, Guide, pour me livrer l'emplacement du Rubis. 

— Qui êtes-vous ? Où sont les...

— Les Gardiens ne viendront pas te sauver, m'interrompit-il. 

Il ouvrît la porte de la cage et recule de quelques pas. Il leva sa main, tordit ses doigts puis les pointa vers le sol, comme le ferait un marionnettiste jouant avec sa marionnette. Lorsqu'il bougea un doigt, je fus propulsée en avant. Je poussai un cri de surprise, puis ma jambe droite avança d'elle-même, me poussant à quitter ma cage. Mon cœur se mit à battre à tout rompre, j'ouvris grand les yeux et attrapai les rebords de la porte pour l'empêcher de jouer avec mon corps. 

— C'est une très mauvaise idée, ça... ma douce, grogna-t-il de sa voix sereine. 

Il utilisa son autre main et lorsqu'il bougea son index, le mien se tordit. Je jetai ma tête en arrière en poussant un cri de douleur. Mon doigt restait dans un axe contraire à sa physiologie et je sortis de ma cage malgré moi. Ma colonne vertébrale se déplia lentement et ma nuque devint raide. Je souhaitais lutter contre cette obscure magie, mais sa force était puissante. Il m'utilisait comme sa marionnette. J'avançai, contrainte, comme son jouet. 

Quand il baissa ses bras, je m'assis brusquement sur une chaise faiblement éclairée sous les flambeaux. Une petite table était installée juste à coté. Pas besoin de me ligoter, mes mains restaient crispées sur les accoudoirs, comme si j'étais collée au bois. Mes muscles étaient bandés, mes tendons me faisaient souffrir. 

Il tourna autour de ma chaise, dissimulant son visage, sa prestance était malsaine et son jeu, douloureux. 

— Si tu ne veux pas me dire où il se trouve...

— Je ne sais pas où il est ! grondai-je. 

Il posa ses mains sur le dossier de ma chaise et approcha son visage du mien. Je pus distinguer l'affreuse brûlure le défigurant, son œil gauche était presque fermé, sa peau fondue, ses lèvres gercées et ses iris brunes menaçantes. 

— Je sais que tu me mens petite sotte que tu es ! vociféra-t-il en postillonnant. 

Je grimaçai, sans possibilité de tourner la tête, puisqu'il contrôlait mes membres. 

— Si tu ne veux pas me le dire, je vais le chercher dans ta tête, reprit-il plus calmement. 

Il se posta derrière moi, pose deux doigt sur mes tempes. Je sentis une drôle de décharge électrique, une douleur vive me prit la tête, mes oreilles sifflèrent et des flashs passèrent devant mes yeux, de mon enfance à aujourd'hui, mélangé à mes visions. 

Pendant qu'il fouillait dans ma tête et réduisait en miettes mon cerveau, je m'efforçai de bouger mon bras droit. Je rassemblai toutes mes forces pour me mouvoir et enfin, je réussis à décrocher mon bras de l'accoudoir. De ma main tremblotante, je saisis à la hâte un ustensile posé sur la petite table. Je suppose qu'il comptait me torturer s'il ne trouvait pas la réponse dans mon esprit. D'un geste brusque, malgré la douleur, je plantai le scalpel dans son bras. 

Aussitôt, la pression qu'il exerçait sur mon corps et mon esprit se dissipa. Il poussa un cri et moi, je tombai sur mes genoux, le souffle coupé. Je n'avais pas le temps de m'apitoyer sur mon sort. Je me relevai à la hâte, titubai et courus dans les couloirs de l'école. 

— Reviens ici ! J'ai soigné ta fièvre ! entends-je dans un écho. 

Je m'enfermai dans une pièce et poussai une armoire contre la porte. Je pris quelques secondes pour reprendre mon souffle puis regardai autour de moi. L'école était en ruine, une partie du mur était écroulé et donnait sur l'extérieur. Je m'avançai vers celui-ci et eus un vertige en affrontant le vide. L'école devait se trouvait sur la montagne, sur une falaise. Le vent y était fort et le vide donnait sur une rivière aux courants violents, des arbres poussaient le long de la roche, des oiseaux volaient près de ceux-ci. Le soleil était sur le point de se coucher et moi, j'étais coincée dans une école abandonnée avec un sorcier complètement fou. 

Je me collai contre le mur juste à côté de l'ouverture et me laissai glisser contre celui-ci, ramenant mes jambes contre ma poitrine. J'étais coincée, et bientôt, il me trouverait. Comment contacter les Gardiens ? Comment se faire entendre ? Je pouvais sauter, mais je risquais de mourir sans réellement évaluer la hauteur. 

Je fermai les yeux, calmai peu à peu ma respiration. Lorsque je me concentrai, je pus voir les Gardiens. Ce fus flou et bref, mais je les vis grimper une montagne en haut de laquelle se trouvait un grand bâtiment délabré.

Je me relevai et sursautai lorsque j'entendis frapper contre la porte. Le sorcier tentait de l'enfoncer, je n'avais plus le choix, je devais sauter. 

Je m'avançai au bord du précipice, mes cheveux volaient avec le vent, mon souffle se coupait, mon cœur s'accélérait, mes membres s'engourdissaient. 

— Trouvez-moi... murmurai-je comme si les gardiens pouvaient m'entendre. 

Je reculai de quelques pas, pris mon élan, puis je sautai, sans réfléchir, pour ne pas changer d'avis. Je fermai les yeux, heurtée par le vent, je me cognai contre la branche d'un arbre, puis des feuilles me griffèrent la peau et enfin, je retins ma respiration lorsque j'entrai dans l'eau, complètement immergée. Je m'efforçai de regagner la surface, lorsque je hissai ma tête hors de l'eau, je pris une grande inspiration mais le courant m'emportait. Je ne cessai de me débattre, d'essayer d'attraper des racines ou toute autre chose me permettant de quitter cette eau déchaînée. Je buvais la tasse, manquais de me noyer. C'était un véritable calvaire. 

La tête sous l'eau, le souffle me manquant, mes forces m'abandonnant, je gardai mes bras hors du liquide violent, sentis les racines et les ronces écorcher mes paumes de mains puis enfin, quelqu'un saisit l'une d'elles fermement, puis mon bras et on me tira vers la berge. 

Lorsque je rouvris les yeux, Ezekiel me tenait la main, perché sua racine surélevée d'un arbre, couché sur le ventre et Alexius maintenait ses jambes pour l'empêcher de tomber. Il grimaça et me tira de toutes ses forces, je m'accrochai à ses bras et enfin, je pus m'agripper à la racine. Ils m'aidèrent à rejoindre la terre ferme, là où mes jambes devinrent molles et faibles. Je manquai de m'écrouler mais Ezekiel me retins de justesse. Aussitôt, il passa son bras sous mes jambes et l'autre dans mon dos pour me porter.

— Vous m'avez... vous m'avez trouvée... marmonnai-je. 

— Un orage approche, nous devrions nous abriter dans le bâtiment en haut de la falaise, proposa Adélaïde. 

J'étais à bout de force, j'avais manqué de me noyer, si bien que trouver mes mots devenait difficile. 

— Non... Eze... Ezekiel... 

Il avançait, concentré, pressé pour éviter l'orage. 

— Le sorcier... il est... là-bas...

Je ne pense pas qu'il avait entendu la fin de ma phrase. Je laissai mes yeux se fermer, la tête douloureuse, les membres épuisés. J'avais lutté contre sa magie, il avait farfouillé dans mon esprit, il avait utilisé mon corps comme une marionnette. J'avais réussi à le fuir. 

Mais nous retournions droit dans la gueule du loup. 

Continue lendo

Você também vai gostar

31 questions. De âme en peine

Mistério / Suspense

374K 28.5K 34
Ça fait 2 semaines que je l'ai séquestrée. Je lui ai donné le droit de me poser 31 questions. Ni une de plus, ni une de moins. Et je suis obligé d'y...
270K 30.9K 107
Aeria est une jeune noble à la beauté sans pareille. Elle a cependant constamment été vendue à des hommes pour que sa beauté profite également à ses...
44.7K 9.1K 78
Vous savez ce qu'on dit : jamais deux sans trois ! Quatre, Emy. QUATRE. C'est un tome quatre, même si à toi aussi, ça te semble complètement improbab...
694K 36.2K 82
WATTYS WINNER 2016 catégorie le choix de l'éditeur Meilleur classement: 1 categorie fantasy/ 1 vampire. Cover: de sera_nephew Tome 1 : Dans un monde...