RANTBOOK de fally

By GemminyRcitdeScience

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J'explique ici un peu qui je suis, quel était le rapport aux fandoms il y a 20 ans, celui que j'ai avec les f... More

Introduction
Il y a 20 ans
Ma première fanfiction
Bienvenue à Silent Hill
Gemminy, mon bébé
Lequel de mes OC préférez-vous/détestez-vous ?
Lequel de mes OC je préfère/déteste
Les personnages des Chroniques/SnK sur FFXIV : Erwin #1
Les personnages des Chroniques/SnK sur FFXIV : Betti #1
Les personnages des Chroniques/SnK sur FFXIV : Clem #1
Les personnages des Chroniques/SnK sur FFXIV : Livaï #1
Les personnages des Chroniques/SnK sur FFXIV : Uri #1
Les personnages des Chroniques/SnK sur FFXIV : Ymir #1
Terra, ma princesse
Terra & Celes
Malou
En mode fantasy !
Team EruRi !!
Logos pour les Chroniques
Bon ben, on y est
Mes années 90
Jusqu'à aujourd'hui

Frustration et remise en question

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By GemminyRcitdeScience


Je suis restée longtemps sans retoucher à ma fanfiction bien aimée, mon petit trésor. Les années sont passées et beaucoup de choses me sont arrivées. Entre le décès de mon père (j'avais 17 ans), mon explosion en tant que prêtresse gothique dans le lycée que je fréquentais (André Malraux, à Montereau, pour ceux qui y sont, sachez que je compatis), le changement d'attitude des autres envers moi suite à ma métamorphose, mes premiers amours (pucelage perdu à 18 ans, j'ai été sage, hihi), mon univers mental avait quand même pas mal évolué. Ma façon de percevoir mes textes aussi. Le recul sur soi, tout ça. Même si j'ai toujours été une tête de mule de toute façon. Bornée parfois. Non, bornée sans aucun doute. En tout cas, pas influençable pour deux ronds, ce qui a sans doute contribué à ma mise à l'écart par les autres (quand on rejoint pas le troupeau des ados, on se fait jeter des pierres). Je tiens ça de mon père, les chiens ne font pas des chats, et si ça clashait si souvent entre nous, ce n'était pas un hasard. J'ai attendu quelques années avant de pleurer sur mon père. Comme si, après des années, je réalisais enfin qu'il n'était vraiment plus là. Je suis dure aux larmes. Toute ma vie je me suis refusée à pleurer en public afin de ne pas donner satisfaction à ceux qui me voulaient du mal. Difficile de se départir d'un réflexe d'auto-défense qui peut être si mal interprété...

Persuadée que ma fanfiction LoK avait encore du potentiel, je m'y suis recollée sans vraiment remettre en question ce que j'avais déjà écrit. Mais je manquai d'entrain. Beaucoup d'éléments que j'avais introduits (et qui, ceux-là, étaient ma totale création, non tirée du lore) me plaisaient toujours beaucoup mais d'autres choses me paraissaient bancales. Je voyais là où Kain et Raziel péchaient dans ce que je leur faisais faire ; sans compter que j'avais sans le vouloir créé une mythologie tout à fait différente de celle de LoK. Plus je relisais ça, et plus je me disais que c'était dommage... Quel dommage ? Je n'en étais pas encore sûre, mon premier problème était de finir mon histoire.

Essayant de raccrocher les bouts après des années d'interruption, je rédigeais un chapitre ici, un autre là, avec un style qui avait changé, une perception du lore différente de jadis (la saga LoK avait continué et trouvé un terme entretemps), tentant de rendre mon scénario plus sombre, plus épique, moins romantique-guimauve. J'y réussis en partie, j'atteignais les 10 chapitres. Le côté guimauve n'avait pas complètement disparu, mais la fin me donna l'occasion de m'entraîner à la narration de batailles épiques (ce qui allait bien me servir plus tard pour Gemminy). Ces passages-là rendaient assez bien, car j'avais commencé à utiliser ma méthode "cinématographique" pour décrire ce que je voyais (je l'utilise toujours dans les Chroniques pour écrire les scènes d'action). Cette amélioration de mon style me fit penser que cette fanfiction était quand même pas mal du tout, et je balayai d'un revers de main les éléments qui continuaient de me gêner. Je fis publier ma fanfiction sur le site personnel d'une amie du Royaume et ce moment fut décisif : je montrais enfin mon oeuvre à quelqu'un, à tous en fait quand je décidai de la publier sur fanfiction.net. Il faut du courage pour publier sur internet.

Il va sans dire que mes amis m'ont dit l'avoir trouvée bien, ou pas mal, mais elle est restée peu lue en général (le fandom LoK est de toute façon assez restreint, SnK est le seul sur lequel j'ai écrit que je peux qualifier de "populaire"). Cependant, je n'ai pas essuyé de commentaires méchants ou de critiques négatives dessus. Elle semblait laisser les gens indifférents et cela m'indifférait aussi. Je dessinais en parallèle les personnages de ma fanfiction (la plupart de mes dessins que vous pouvez voir sur Wattpad sont basés là-dessus), je me contentais de me dire que ce n'était pas grave, parce que moi je l'aimais et que ce n'était pas important si personne ne la lisait. Je ne l'avais de toute façon pas écrite pour la publier à l'origine. J'avais la sensation d'un devoir accompli, d'un défi relevé. J'approchais de mes 25 ans et j'étais encore dans le déni. Kain et Raziel venaient me trouver dans mes rêves et me montraient d'un doigt accusateur... Petit à petit, j'ai commencé a vraiment "lire" ma fanfiction au lieu de simplement l'écrire (et je pense que c'est un exercice que beaucoup d'auteurs de fanfics ne font pas). Et c'est là que j'ai commencé à la détester.

C'est dur d'entendre dire que votre môme est moche. C'est encore plus dur quand c'est vous qui le réalisez. C'est difficile à admettre. Cette fanfiction était mon premier enfant et je réalisais enfin qu'elle était mauvaise et que la satisfaction qu'elle m'avait apportée au début n'excusait pas tout. Non, le pire, c'était qu'elle n'était pas réellement mauvaise. Il y avait un scénario là-dedans, une mythologie intéressante, des OC intéressants (enfin, très peu), et même des éléments dont je me servirais plus tard (le langage lunaire de Gemminy est né dans cette première fanfiction). Mais le problème demeurait là, flagrant, comme un gros point noir sur le nez qui défigurait l'ensemble et le projet que j'avais initié au départ.

Ce n'était pas Legacy of Kain. C'était à peine un AU. En fait, ce n'était même pas une fanfiction. Les personnages étaient trop éloignés des originaux, trahis dans leur essence, dans ce qu'ils avaient de plus intéressants à raconter, le Nosgoth de ma saga favorite à peine reconnaissable, la trame générale trop niaise. J'avais joué avec ce lore sans vraiment le respecter. Et pourtant je ne racontais rien de particulièrement honteux dedans. C'était juste... autre chose que du LoK. Juste une trahison. J'avais l'impression de ne rien connaître de LoK, de ne pas être une "vraie fan" finalement, et cela faisait mal. En changeant quelques détails et les noms des personnages, je me rendis compte qu'on aurait pu obtenir une fiction originale à peu près potable, mais rien qui releva de mon intention première : écrire sur LoK, rendre hommage aux personnages, à l'univers, presque en faire la pub. Je me tenais, hagarde, face à cet avorton et je me disais "Ce n'était pas ce que je voulais. Je voulais écrire du LoK, pas inventer un autre lore".

J'ai graduellement perdu mon estime pour cette fanfiction. J'en voyais tous les défauts, les niaiseries de mon adolescence à peine contrebalancées par la maturité de mes 20 ans, les erreurs de narration, la caractérisation affreuse des personnages, et surtout, le plus frustrant, le potentiel original de mes propres ajouts. Ce texte me faisait presque angoisser devant tant de gâchis, je me disais que j'avais perdu mon temps à l'écrire (ce qui n'est pas tout à fait vrai, bien sûr, mais c'était mon ressenti de l'époque). Je décidai alors de la retirer de la toile (heureusement je ne l'avais que peu publiée), désirant passer à autre chose et me faisant une promesse solennelle.

Si je devais réécrire de la fanfiction, ce serait en respectant le canon. Plus question de revivre cette déception, cette angoisse de ne pas réussir à honorer le lore que j'aimais et sur lequel je passais du temps. Une fanfiction, c'est pas n'importe quoi, il faut respecter ce qu'on nous donne et s'empêcher de simplement faire mumuse avec. Si c'est pour tout inventer, autant écrire de l'original. Au moins, ce sera vraiment moi. Ma prochaine oeuvre allierait le plaisir d'écriture et la fidélité au lore d'origine. Mais y'en aurait-il une ?

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