Un Amour Inattendu

Από AlyEmKara

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Alors que les compétitions approchent, Aidan, un cavalier de 25 ans spécialisé dans le CSO, fait la rencontre... Περισσότερα

Une rencontre étrange
Secret
Les yeux, reflet de l'âme
Une collocation difficile
Émouvantes retrouvailles
Révélation
Péripéties
Silence radio
Perturbation
Oups !
Le premier pas
Tempête
Attente
L'hôpital
Petit récapitulatif
Un instant précieux
Nouveau départ
Une relation se forme
Mise au point
La première fois
Une nouvelle étape
Une belle journée
De nouveaux horizons
L'énoncé d'un passé
La naissance d'une famille
Un challenge à sa taille
Un retour en force
Plus qu'un choix
Abimé
Le coming out
Un vœu
Montre-moi la voie
Qualifiés
Réflexion
Départ
Chute
Examens...
Confidences
The Burning Place
Les derniers jours
Fatidique Journée
Post-opératoire
Lumière
*****ANNONCE HORS SERIE*****
Un réveil choquant
Enfin chez soi
Récompense
L'Orphelinat
La demande
Le commencement
Epilogue

La majorité !

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Από AlyEmKara


Pdv Samuel

Après avoir passé la journée à nous détendre, j'ai décidé de me concentrer sur mes révisions. Aidan m'a assuré que tout allait s'arranger. Je ne sais pas pourquoi il paraissait si sûr de lui, mais je préfère faire confiance et il faut que je bosse. Pour l'examen pratique je suis tranquille, mais la théorie et moi ça fait deux.

Je continue de parcourir le livre des yeux, pas vraiment concentré, quand le portable d'Aidan se met à sonner sur la table, annonçant un message. Rongé par la curiosité, je finis par ouvrir le contenu, en sachant que mon petit-ami est toujours sous la douche.

« Tout est réglé ! Appelle-moi quand tu peux. »

Mais de quoi parle Jerry dans ce texto ? J'ai bien envie de fouiner un peu plus mais j'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir. Je pose précipitamment le portable sur la table et fais mine d'être très appliqué dans mes révisions, quand Aidan arrive à ma hauteur.

Ce dernier baisse le visage vers moi, et me susurre à l'oreille :

- Tu as appris des choses intéressantes ?

- Heu, à vrai dire, l'anatomie du cheval est assez barbante, je n'aime pas faire du par cœur et...

- Je pensais plutôt à ta mission d'espionnage dans mon téléphone, dit-il sur un ton taquin.

Je vire au cramoisi en cachant mon visage derrière le livre. Merde, merde, merde !

- Pardon, j'étais trop tenté quand j'ai vu que le texto venait de Jerry...

Aidan s'assombrit un court instant, avant de regarder lui-même le message.

- Bon, comme tu as pu le voir, il faut que je l'appelle. Je te laisse bosser tranquille. Je vais dehors, reprend-il.

- Tu ne veux pas répondre devant moi ? Demandé-je suspicieux.

- Aux dernières nouvelles, j'ai encore le droit d'avoir une vie privée, rétorque-t-il un peu trop durement à mon gout.

- Jusqu'à présent tu ne m'as jamais rien caché !

- Écoute... Tu n'as pas à t'inquiéter. Concentre-toi plutôt sur tes révisions.

Il ne me laisse pas le temps de répondre et quitte déjà l'appartement. Je marmonne quelques jurons en m'enfonçant dans ma chaise. Je n'aime pas ça, pas du tout ! À ce moment-là, Kaneki, qu'on surnomme maintenant Kan, saute sur mes genoux et ronronne bruyamment en se frottant contre mon torse.

Il s'est habitué si facilement à son nouvel habitat que cela a étonné Lyla quand je l'ai eu au téléphone il y a quelques jours. Cette dernière a promis de venir bientôt à la maison pour passer des vacances. J'ai bien envie de la revoir. J'apprécie son caractère joyeux et honnête.

Je continue de caresser mon chaton, tout en récitant les différentes parties du cheval, tel un robot, pendant encore une bonne demi-heure, avant qu'Aidan ne rentre enfin à la maison. Je l'ignore royalement, en fixant mon attention sur Kan, alors qu'en vérité je suis le moindre de ses mouvements du coin de l'œil.

Il va directement dans la cuisine, prend une bière et en boit une grande gorgée, avant de diriger son regard vers le mien. Pourquoi ma conscience m'hurle-t-elle qu'il me cache quelque chose ?

- Tu comptes vraiment me faire la gueule ? Demande-t-il.

- Tu n'es pas comme d'habitude...

Mon petit-ami souffle avec exagération en passant sa main dans ses cheveux.

- Mon père m'a donné tes dates d'examens, pour le galop.

- Ah... Et c'est quand ?

- La pratique le 9 juin à 14h et la théorie le 10 à 8h.

- Le jour de mon anniversaire, sérieux ? On aura les notes de suite ?

- Oui, un des amis à mon père fait partie des correcteurs. Il donnera tes résultats à Jerry dès qu'il les aura, en fin de journée, je pense.

- Pfff... J'en ai marre de réviser ! Tu me fais plus bosser que mes parents quand j'étais au lycée ! Me plaigné-je.

- Au plus vite tu auras tous tes galops, au plus vite tu pourras grimper dans les catégories pour qu'on puisse concourir ensemble, rétorque-t-il le plus simplement du monde.

- Mais, mais, mais !! Je n'aurai jamais mes chances contre toi !

- Détrompe-toi, je suis sûr que tu deviendras un adversaire digne de ce nom, et j'ai hâte de t'avoir pour rival, rétorque Aidan avec un sourire absolument adorable.

Comment voulez-vous que je reste énervé contre lui ?!

Pendant encore une heure, il m'aide à réviser en m'interrogeant sur tout le programme. Même si l'ambiance s'est détendue, je garde dans un coin de l'esprit qu'il a quelque chose derrière la tête. Je n'ai d'ailleurs toujours pas de nouvelles de mon père, est-ce que ça aurait un lien ?


Pdv Aidan

Gérer les révisions de Sam et les préparatifs sont une grosse prise de tête. Le plus dur est de ne rien lui dire. Il me connait bien et il s'est bien rendu compte que je n'agissais pas comme d'habitude. Si seulement Jerry arrêtait de m'envoyer des messages et de m'appeler toutes les cinq minutes aussi ! Quand nous terminons de revoir la théorie, Sam s'affale sur la table et marmonne :

- Je suis crevé, tu es le pire professeur au monde !

- Alors je vais t'annoncer une bonne nouvelle, commencé-je.

Samy relève le visage vers moi, soudainement très intéressé.

- Plus de révisions, c'est terminé ! Lancé-je avec un grand sourire.

- Attends, quand tu veux dire plus de révisions, tu veux dire plus du tout ?!

- Exact ! Mon père m'a toujours préparé aux examens de cette façon. Quelques jours avant de passer les tests, il me laisse tranquille, faire ce dont j'ai envie, pour me détendre et me reposer.

- Ok, Jerry est génial !

Je me lève, et nous sers à tout les deux des boissons fraiches, pendant qu'il prend grand plaisir à ranger tous les bouquins d'équitation sur les étagères, en jubilant. Nous nous installons dans le canapé, et allumons la télé pour mater un film, tout en caressant Kan qui s'est allongé entre nous.

Les deux jours suivants, nous passons nos matinées au haras, à nous occuper de nos chevaux respectifs, je ne lui pose pas une seule fois des questions pour le galop. Nous vivons simplement de bons moments entre nous. Le midi, nous déjeunons avec mes parents, nous discutons des prochaines compétitions, des potentiels rivaux de cette année, mais aussi de nouveaux événements que ma mère voudrait organiser au haras, pour rapporter plus d'argent. L'après-midi, Sam et moi faisons des balades à cheval, la chaleur de l'été s'étant installée, nous nous baignons dans la rivière, jouons avec Joyce et Panther.

Tout est bon pour que Sam puisse sourire, sans penser un seul instant aux examens, ou à son père. Le soir venu, nous rentrons chez nous, et nous faisons l'amour passionnément, embrasant chaque pièce de l'appartement. Ce n'est que lorsque Samuel tombe de sommeil, que je le laisse dans notre lit pour retourner dans le salon. Je passe une bonne heure au téléphone avec mon père, qui me raconte l'avancée des préparatifs de l'anniversaire de Samuel, qu'il organise avec Patrick.

Il se serait repris en main, et serait déterminé à montrer à son fils qu'il l'accepte comme il est. Je dois avouer que cela me rend très curieux, et j'ai hâte d'y être. J'espère seulement que Sam ne m'en voudra pas de m'être mêlé de cette histoire, mais j'ai autant envie que lui que son père accepte notre relation. Au plus j'y pense, au plus je me rends compte que cela me tient particulièrement à cœur.

Enfin, comme chaque soir depuis presque dix jours, je suis obligé d'avaler une double dose d'anti-migraineux. D'après Jerry, le stress, la chaleur, et toutes les perturbations potentielles peuvent être sources de maux de tête. Bien sûr, il ne sait pas que je prends autant de médicaments, mais il reste inquiet. Il a réclamé que je retourne voir le neurologue, mais la priorité est Samuel. Je m'occuperai de ça plus tard, ce n'est pas important.

Le 9 juin, Sam réussit avec brio sa pratique avec Panther. Les jurys sont conquis. La plupart d'entre eux ont déjà entendu parler de lui, de par son entrée remarquable dans la saison. Mon compagnon est ravi de recevoir ainsi des compliments, ce qui le met à l'aise. À l'occasion des examens, Clément nous rend visite, avec des élèves de son haras qui passent les épreuves en même temps que Samy. Pendant que ce dernier discute avec d'autres jeunes cavaliers, je parle avec mon ami.

- Comment ça va avec Sasha ?

- Comme d'habitude, tout va bien, tant qu'elle reste la meilleure, éructe-t-il.

Je sais bien qu'il est triste de son attitude, je n'oublierai jamais cet aveu qu'il m'a fait, deux ans auparavant. Totalement bourré, il s'était confié, m'avait raconté son amour pour la cavalière. Mais le lendemain il était victime d'un black-out, j'ai fait mine de rien. Je connais suffisamment Clément pour savoir qu'il ne voudrait pas que j'en parle. Alors j'attends patiemment qu'il se confesse à nouveau, sobre de préférence.

- Et Samuel et toi ? Tout se passe bien ?

- Entre nous oui, mais malheureusement son père a appris notre relation, indirectement grâce à Sasha, et jusqu'à présent il était totalement contre. Il se trouve que demain, nous fêtons les 18 ans de Sam, et il aurait décidé de lui donner son accord à cette occasion.

- Alors il doit être content !

- Il n'est pas au courant, Jerry et moi avons organisé ça, sans lui en parler. D'abord parce qu'on nous n'étions pas certains que son père se rende compte de son erreur, et puis aussi pour qu'il lui fasse des excuses en face.

- Si on m'avait dit ça... Rétorque mon ami en levant les yeux au ciel.

- Quoi donc ?

- Que le grand tombeur, Aidan Bakker, s'enticherait à ce point de quelqu'un, et surtout d'un gars. Je l'aurais envoyé en asile, ricane-t-il.

- Il m'arrive d'en rire moi aussi, répondis-je. L'homme de maintenant n'a absolument rien avoir avec celui d'il y a 6 mois...

- Eh mec ! M'interpelle Clément. Le Aidan d'aujourd'hui est clairement plus joyeux que l'ancien, c'est tout ce qui compte !

- Merci mon pote ! Au fait, si tu veux venir demain à l'anniversaire, tu es le bienvenu.

- Ça sera avec plaisir alors !

C'est à ce moment-là que Samuel nous rejoint, et nous parlons rapidement de toute autre chose pour camoufler notre embarras. La journée se termine sans encombre, mais je sens mon petit-ami tendu. Le hic, c'est que je ne saurais déterminer si cela vient du stress de l'examen théorique, ou de son anniversaire.


Pdv Samuel

Je suis allongé entre les jambes d'Aidan. Nous regardons un film populaire en caressant un chaton ronronnant, étalé de tout son long, contre le torse de mon petit-ami. Minuit sonne, annonçant le début des pires vingt-quatre heures de ma vie.

Je me crispe légèrement, mais une main vient se poser sur le haut de mon crâne pour me décoiffer vigoureusement. Je lève le visage, Aidan m'offre mine joyeuse, avant de se reconcentrer sur le film. Il n'a pas compris ? J'aurais aimé qu'il me le souhaite immédiatement...

- Quoi ?! Mais la fin est nulle !

Mince je n'ai pas suivi !

- Ça aurait pu être pire, commenté-je.

- Toi, tu étais encore perdu dans tes pensées ! Rit-il.

- Peut-être...

- C'est pas grave. Allons-nous coucher. Demain tu dois être en forme pour ton écrit, continue-t-il en se levant.

Je le mate pendant qu'il s'étire devant moi, tandis que Kan râle en allant s'allonger plus loin. Aidan se tourne vers moi, et me tend la main.

- On y va ?

Je la prends, et le suis docilement, malgré une petite pointe au cœur. Il n'aurait quand même pas oublié ? Impossible...

Le lendemain, je suis réveillé par une odeur sucrée qui me pousse à me redresser subitement dans le lit. La place d'Aidan est vide. Je me précipite dans le salon, où la vision qui s'offre à moi me provoque mille frissons. La cuisine est en désordre, un vrai champ de bataille, mais au milieu se tient l'homme que j'aime, un plateau à la main et armé de son plus beau sourire.

Habillé du tablier rose bonbon de ma mère, il s'avance et me présente avec fierté, le petit-déjeuner spécial fête.

- Très cher, pour ce jour particulier qu'est votre anniversaire, je vous ai concocté, non sans mal, votre péché mignon, sous conseil de votre mère, une douzaine de macarons à la clémentine ! Dit-il en s'inclinant légèrement comme dans un grand restaurant.

Je tremble de tout mon être, le cœur au bord des lèvres.

- Pose le plateau, murmuré-je.

Aidan s'exécute, moins confiant, et s'approche ensuite avec précaution.

- Samy ?

Je lui saute dans les bras en l'embrassant, provoquant notre chute à tous les deux. Aidy a les bons réflexes pour nous empêcher de percuter le sol, alors qu'il me rend mon baiser avec un doux sourire.

- Que me vaut tant d'ardeur dès le matin ? Demande-t-il quand nos lèvres se décrochent.

- Je croyais que tu avais oublié...

- Si un jour j'oublie ton anniversaire, mets-moi une belle tarte, chuchote-t-il en me prenant dans ses bras.

Je me love contre lui, seul endroit au monde où je me sens en sécurité. Je respire à pleins poumons l'odeur de son parfum, viril et envoutant, en fermant les yeux.

- Je ne pensais pas que tu demanderais conseil à ma mère, dis-je en gloussant. Elle t'a prêté le tablier aussi, non ?

- Ouais, avec son livre de recettes. Je suis allé lui demander si quelque chose pouvait te faire particulièrement plaisir pour aujourd'hui, et elle m'a parlé des macarons.

- Merci... Je t'aime Aidy.

- Aidy ?

- Heu... C'est un surnom que je te donne parfois, dans ma tête.

Contre toute attente, il se met à rire, en resserrant ses bras autour de moi.

- Ça me plait, que tu es aies un surnom unique pour moi. Je ne veux que personne d'autre que toi m'appelle comme ça.

Je me colle davantage à lui, empoignant son pull dans son dos.

- Joyeux anniversaire, Samy, susurre-t-il en m'embrassant le crâne.

Le petit-déjeuner est excellent. Contre toute attente, les macarons préparés avec soin par Aidan sont un régal, bien que cela soit la première fois qu'il en fasse. Je me sens chouchouté, mon petit-ami fait tout son possible pour m'occuper, et je le laisse m'entrainer, en ignorant ce poids qui continue de peser dans mon cœur, quand je ne vois aucun message arrivé sur mon téléphone.

Nous nous dépêchons de terminer et de ranger la maison, avant d'aller au haras, où nous sommes accueillis par la mère d'Aidan qui me serre dans ses bras au point de m'étouffer.

- Joyeux anniversaire mon petit Samuel, me répète-t-elle plusieurs fois en m'embrassant bruyamment la joue.

- Merci Sophie, répondis-je tout sourire.

Jerry nous rejoint, en pleine conversation téléphonique, mais raccroche en marchant vers nous. Ça lui arrive souvent ces derniers temps. Il passe beaucoup de temps au téléphone, mais y met fin dès que nous approchons. Il se passe quelque chose avec Aidan ? À son tour, Jerry me prend dans ses bras, et me souhaite un bon anniversaire.

- Enfin la majorité ! C'est la liberté mon garçon. Mais attention, liberté rime avec responsabilité, ne l'oublies pas, dit le père d'Aidan.

- Je m'en souviendrai. Où se passe l'examen ?

- Nous avons une salle de classe à l'étage. Les surveillants terminent de tout préparer. Toi et les autres élèves pourrez entrer dans quelques minutes.

- Ok...

Je ne dois pas stresser, je ne dois pas stresser... Mais je suis interrompu dans ma concentration par mon téléphone qui sonne. En voyant l'origine de l'appel, je décroche fébrilement.

- Allo ?

- Joyeux anniversaire mon chéri !

- Merci maman, dis-je en retenant mes larmes.

- On ne te dérange pas longtemps, je sais que tu vas entrer en examen, je te passe tes sœurs quelques instants.

Je prends une immense inspiration, à l'exact moment où Aidan pose sa main chaude contre mon dos et me murmure :

- Respire...

- Grand frère, entendis-je dans le combiné.

- Coucou les filles ! Dis-je en me forçant à sourire.

- Joyeux anniversaire, disent-elles en chœur.

- Merci mes anges...

- On t'a fait des cadeaux, dit Saphyr.

- Et on va te préparer un gâteau, renchérit Ruby.

- Quand est-ce que tu arrives ?! Demandent-elles.

Je peine à respirer, mon cœur fait une embardée tandis qu'une des petites chuchote :

- Est-ce que tu pleures grand frère ?

Je ne le sentais même pas. Pourquoi les entendre est-il si douloureux ? Je me hais devant ma propre faiblesse. Je bloque mes poumons et réponds.

- Non ma chérie, je ne pleure pas. Merci infiniment pour vos cadeaux. Je viendrai dès que possible, je vous le promets. Je dois vous laisser, je vous aime fort ! Ne l'oubliez pas, votre frère sera toujours là pour vous.

Je raccroche, incapable de dire un mot de plus, avant de glisser sur les genoux, soutenu par Aidan, qui reste silencieux.

- Est-ce que ça va ? Demande Sophie en s'approchant.

- On arrive, dit Aidan dans mon dos, comme pour la stopper.

Je tente de refréner les vagues de larmes qui m'assaillent. Je veux voir ma famille, prendre dans mes bras mes petites sœurs. Pourquoi fallait-il que mon père soit un connard pareil ? Je laisse sortir ma frustration, ma rage, dans un cri à briser les âmes, tandis qu'Aidan me serre davantage dans ses bras, en se crispant de tout son être, comme s'il ressentait toute la douleur que j'exprime.

Je ne suis plus qu'une boule tremblotante et perdue. Aidan m'aide à me lever, et me tend un mouchoir. Je m'essuie, tente de retrouver un visage normal, malgré mes yeux bouffis et mes joues rouges. Mon petit-ami ne me quitte pas d'une semelle, et me soutient, sentant que je pourrais m'effondrer à chaque instant.

Ensemble, nous rentrons à la maison, grimpons les escaliers, pour nous retrouver devant la salle d'examens.

- Je pourrais peut-être le passer un autre jour... chouiné-je.

- Non ! Dis avec énergie mon compagnon. Tu peux le faire, tu en as la force ! Nous le savons tous. Alors crois en toi !

Aidan s'éloigne d'un pas, et me considère un instant. Je relève avec difficulté les yeux vers lui, et il rompt la distance qui nous sépare en m'embrassant avec douceur.

- Tu vas y arriver, et je serai là quand tu sortiras.

Sur ces mots, Aidan fait demi-tour et descend les escaliers, tandis que je prends le peu de courage qu'il me reste et entre dans la salle de test.


Pdv Aidan

Mais bordel ! Je leur avais bien précisé de ne pas le joindre avant qu'on les voie ! Rageusement, je rappelle Judith en descendant les escaliers.

- Je suis désolée, dit-elle immédiatement en décrochant. Les jumelles réclamaient tellement leur frère que j'ai craqué, mais elles m'ont dit qu'il avait pleuré au téléphone.

- Il s'est effondré... rétorqué-je en m'asseyant sur la première marche. J'ai bien cru qu'il n'arriverait pas à aller passer son écrit.

- Je suis vraiment navrée.

- Ce qui est fait est fait, dans combien de temps serez-vous là ?

- On part tout de suite. Comptez vingt minutes !

- On va commencer en vous attendant, dépêchez-vous, son examen se termine dans deux heures !

Les invités débarquent au fur et à mesure, et nous aident à tout préparer. Les minutes passent bien trop rapidement. Quand Judith, Patrick et leurs filles arrivent, nous redoublons d'efforts pour que tout soit prêt à temps. Mon père reste constamment avec celui de Sam, qui ne sait pas où se mettre, ni quoi faire. Il ressemble à un lion en cage, et Jerry, au vu de son expression, commence à s'inquiéter de son état. Je décide d'intervenir.

- Que se passe-t-il ?

- Et si jamais il me rejette ?! S'écrit à cet instant Patrick. J'ai été odieux !

- Vous êtes son père, dis-je posément en me mettant face à lui. Oui vous lui avez fait de mal, mais rien au monde ne lui fera plus plaisir que de se réconcilier avec vous. Vous devriez aller dehors, proposé-je. Il y a un pré un peu plus loin, où sont Joyce ma jument, et Panther, l'étalon de votre fils. Respirer le grand air vous fera grand bien.

Le père de Samy acquiesce d'un discret signe de tête et quitte la maison. Jerry et moi retournons aux préparatifs.


Pdv Patrick

Je m'avance vers la barrière. Je reconnais immédiatement Joyce, grâce aux vidéos. J'en conclus donc que le noir est Panther, le cheval de Sam. Il est magnifique... Ce dernier se tourne vers moi en m'entendant approcher.

Jusqu'à récemment, je pensais que l'équitation était une activité féminine... Mais je dois avouer que je me trompais lourdement, là-dessus aussi. Voir la compétition d'Aidan à la télé, son aisance, et sa performance m'ont montré que c'est bien plus classe que je ne le croyais. Le cheval s'approche doucement et hennit à quelques mètres de moi, comme pour me saluer.

- Heu... Salut, je suis le père de Samuel.

L'étalon redresse sa grande tête vers moi, je pourrais presque penser qu'il est étonné.

- Ouais, j'aurais dû venir faire ta connaissance bien plus tôt. Mais ne vaut-il pas mieux tard que jamais ? Lui dis-je, en tendant le bras vers lui.

Panther s'approche encore, et renifle le dos de ma main, avant de frotter ses naseaux dessus. Je lui caresse l'encolure, découvrant pour la première fois la sensation de douceur de la robe d'un cheval sous mes doigts. Sa crinière brille avec les reflets du soleil, glisse entre mes phalanges.

Je redresse mon visage vers ses yeux, et je n'y vois pas seulement un animal, mais une âme, bien réelle, et bien plus intelligente que ce que l'on pourrait croire. Mais, plus que tout, j'ai le sentiment de percevoir le même éclat que dans les yeux de mon fils.

- Chéri ? Entendis-je derrière moi.

Je me retourne vers Judith, qui semble assez méfiante devant le grand animal, que je continue de caresser. J'invite ma femme à me rejoindre.

- Viens, que je te présente Panther, le destrier de notre fils.

Ma compagne sourit doucement, et accroche ses doigts aux miens.

- Panther, voici Judith, la maman de Samuel.

Celle-ci tend avec précaution la main vers la tête du cheval, et le touche du bout des doigts.

- C'est encore plus impressionnant de près, dit-elle.

- Je suis d'accord, mais il est gentil, la rassuré-je.

Bientôt, la jument d'Aidan nous rejoint également, et nous restons, ma femme et moi, à les caresser pendant un long moment.


Pdv Samuel

L'examen était plus facile que je le pensais. J'ai terminé assez vite le questionnaire, ce qui m'a permis d'avoir davantage de temps pour remplir les deux schémas. Finalement, je m'en suis bien mieux sorti que ce que j'espérais. Malgré mon état émotionnel, j'ai réussi à me focaliser sur ma feuille.

Me voilà maintenant en train d'attendre la fin de l'examen. Il ne reste qu'une dizaine de minutes. Je tapote sur la table, en observant du coin de l'œil les autres élèves. Certains avaient fini avant moi, tandis que d'autres sont encore en train d'écrire, se pressant avec le stress de ne pas finir à temps.

Par moment, j'entends des bruits provenant du rez-de-chaussée, et l'examinateur prend à chaque fois un drôle d'air, à mi-chemin entre l'inquiétude et la curiosité. Puis il me regarde et m'adresse un sourire bienveillant.

J'ai l'impression que lui aussi souhaite que cela se termine, étant donné qu'il consulte sa montre toutes les trente secondes. Le grabuge continue également en bas, attisant mon impatience. Mais qu'est-ce qu'ils sont en train de foutre ? Personnellement, je n'ai qu'une envie, rentrer à la maison, et dormir pour que mon anniversaire se termine le plus vite possible. J'ai compris par le silence de mon père qu'il m'avait laissé tomber. Je pensais qu'il voulait changer, mais ce n'était que du blabla. Je n'aurais pas dû espérer un réel changement.

Quand l'examinateur nous autorise enfin à quitter la salle, je prends le temps de m'étirer sur ma chaise, et je sors en sifflotant, fier de moi. Je m'attends à voir Aidan, mais il n'y a personne. Je commence à descendre les marches quand je me rends compte que la pièce d'en bas est étrangement sombre.

Je continue, tandis que le silence règne.

- Aidan ? Tu es là ? J'aimerais rentrer maintenant que...

- SURPRISE !!!

Les lumières s'allument toutes en même temps, m'aveuglent, alors que tout un tas de personnes m'accueillent dans le salon, avec des serpentins, des chapeaux et une grande banderole me souhaitant un joyeux anniversaire ! Merde !

Je suis tellement étonné que je ne sais pas quoi dire, et je cache ma bouche, qui reste grande ouverte, avec mes mains. Aidan se tient au milieu, et me sourit de toutes ses dents, avant que son regard se baisse, pour me laisser découvrir mes petites sœurs, qui s'accrochent à ses jambes, tout en m'observant, hésitantes. Je me mets à genoux, et tends les bras vers elles. Les jumelles me foncent alors dessus, pour mon plus grand bonheur.

Elles me font des tas de bisous, crient de joie et parlent toutes les deux à la fois. Je ne comprends rien de ce qu'elles me disent, mais je profite simplement de leur présence, en les serrant contre moi. J'observe en même temps les invités, qui se servent à boire et continuent d'apporter de la nourriture.

En plus de Jerry et Sophie, il y a Lyla avec deux copines à elle du refuge, Clément, Mindy et Derek, et quelques autres cavaliers dont les élèves de l'examen. Par contre, pas la moindre trace de mes parents. Ils ne doivent pas être loin, je sais que mon père n'aurait pas laissé ma mère venir seule.

Quand Sophie appelle les petites pour leur donner des chips, elles me quittent en courant. Je me sens légèrement abandonné, mais leur bonne humeur me remonte le moral. Les gens viennent alors tour à tour me saluer, me prendre dans leurs bras. Je ne sais plus où donner de la tête, mais je suis heureux qu'Aidan est préparé tout ça pour moi.

Ce dernier me rejoint enfin, tandis que je suis en train de papoter avec Mindy et Derek.

- Vous permettez que je vous l'emprunte ? Demande-t-il avec un clin d'œil.

- Mais bien sûr, rétorque Mindy. Nous, nous allons nous chercher à boire. À plus tard Sam !

Mon petit-ami m'attrape, et m'embrasse tendrement dans le cou, avant de s'éloigner légèrement et de passer son bras sur mes épaules.

- Alors ça te plait ?

- Oui merci beaucoup ! Quand as-tu eu le temps de préparer tout ça ? Demandé-je.

Aidan m'observe, étonné.

- À vrai dire, ce n'est pas moi qui en aie eu l'idée. J'ai aidé, comme tout le monde. Mais... viens avec moi.

Mon petit-ami me prend par la main, et m'entraine vers l'extérieur. Il nous dirige vers le pré où sont Joyce et Panther. C'est à ce moment-là que j'aperçois mes parents, collés l'un à l'autre, en train de caresser nos animaux. Aidan les appelle, et ils se retournent vers nous.

Instantanément, ma mère se précipite vers moi, et me serre dans ses bras.

- Oh mon chéri, je te souhaite un merveilleux anniversaire ! Pourvu que tu sois heureux, en équitation, et en amour. C'est tout ce que je veux pour mon petit garçon.

- Je ne suis plus un enfant maman, lui dis-je en lui rendant son câlin.

- Tu seras toujours mon bébé.

Elle recule d'un pas, et prends mon visage en coupe pour m'embrasser chaque joue, avant de s'adresser à Aidan.

- Peux-tu me raccompagner, s'il te plait ? Votre haras est grand, je crains de me perdre.

- Bien sûr ! Répond-il. On se retrouve plus tard Samy ?

- D'accord.

Aidan et ma mère s'éloignent en direction du chalet, tandis que j'observe mon père, resté à la barrière à flatter Panther. Je vois déjà à sa posture qu'il est tendu. Je ne sais pas vraiment quoi faire. Je m'approche au ralenti, et quand je suis bientôt à sa portée, mon étalon quitte mon père pour trotter vers moi. Je l'accueille avec un sourire, et lui gratte la zone derrière les oreilles comme il aime tant, tandis qu'il appuie sa tête sur mon épaule en hennissant de bonheur.

- Comment tu vas mon grand, hein ? Moi aussi je suis content de te voir, lui dis-je en l'embrassant.

Pendant ce temps, mon père s'approche doucement, comme s'il tentait de toucher un animal sauvage. Je n'ose même pas le regarder.

- Salut fiston...

- Bonjour.

- Heu... La fête te plait ?

- Je ne m'y attendais pas...

- Jerry et moi avons essayé de faire au mieux, avec le peu de temps que nous avions.

- C'est vous qui avez tout préparé ?!

- Ouais... En fait, Jerry est passé me voir à la maison. Il m'a aidé, à comprendre, et à me remettre dans le droit chemin.

Mon cœur bat la chamade, j'en viens même à espérer. Je reste totalement silencieux. J'essaye de demeurer stoïque, malgré mon souffle rapide.

- Samuel, je suis désolé. Jerry m'a fait voir ton orientation sous un autre angle, et maintenant je réalise qu'il n'y a qu'une chose qui compte, ton bonheur. D'après ce que j'ai compris, tu es vraiment heureux avec Aidan. Vous vivez pleinement, vous êtes amoureux, et vous n'avez pas peur du regard des autres. Samy... Je suis fier de toi, de ton courage. Tous les hommes qui sont comme vous, n'ont pas la force d'assumer, mais vous oui. Et toi, tu en as d'autant plus, quand on pense que... Que ton propre père n'acceptait pas votre relation. Beaucoup auraient renoncé à leur amour, mais pas toi.

Il fait une pause de quelques secondes avant de reprendre.

- Tu es devenu un adulte, sans que je ne m'en rende compte, sans mon soutien. J'espère que tu me pardonneras, parce que j'ai été horrible avec toi, mais je te promets que je vais me rattraper à partir de maintenant...

Je ne le laisse pas finir, et le prends dans mes bras. J'ai besoin que mon père me serre contre lui, pour être sûr que ce n'est pas un rêve. Il est d'abord surpris, avant qu'il ne réponde à mon étreinte. Les yeux me piquent, mais plus de tristesse, uniquement de joie. Je retrouve mon papa...


Pdv Aidan

Pendant que Samuel discute avec son père, Judith, ma mère et moi sortons les cadeaux pour les installer au milieu du salon, sur un tapis circulaire afin qu'il ne voie que ça en rentrant. Tout le monde a rapporté un petit quelque chose. Pour ma part, j'ai prévu deux cadeaux. Je n'aurais jamais imaginé offrir ce genre de présent, mais je ne me voile plus la face. Je serais prêt à tout pour lui. Heureusement que ma mère m'a aidé à choisir, et elle le trouve fort symbolique et unique.

- J'espère que tout se passe bien, s'inquiète Judith.

- Patrick a retenu la leçon, rassure Jerry, et il a bien compris qu'il pourrait perdre définitivement son fils, s'il ne réagissait pas. Tout ira bien.

- Le gâteau est prêt, nous informe Lyla, qui revient de la cuisine avec ma mère.

Judith et Sophie ont opté pour un fraisier, Samuel étant un fan de fruit. Bien sûr, il y a un grand plateau avec un assortiment de macarons, pas seulement à la clémentine. J'ai envie de gouter à tout, mais nous avons décidé de patienter jusqu'au retour de Patrick et Samuel pour commencer à manger les desserts. En attendant, nous piochons dans les apéritifs, même si cela devient long.

- Ils arrivent ! S'écrie soudainement l'une des jumelles, avant qu'elle et sa sœur se précipitent dehors.

Je regarde par la fenêtre, et suis soulagé de les voir bras dessus, bras dessous. Je fais un signe positif de la main à nos familles qui se réjouissent, juste avant qu'ils n'entrent.

Il me suffit d'une seconde pour constater que Samuel a encore versé des larmes, mais son sourire radieux m'indique que cette fois, c'était pour des bonnes raisons !

Par la suite, nous portons un toast à la majorité de mon petit-ami, avant qu'il ne souffle ses bougies. Nous découpons le gâteau, et servons tout le monde. Ce n'est qu'une fois que nous avons terminé que nous décidons de mettre fin au supplice de Sam qui lorgne sur les cadeaux depuis son arrivée.

Clément, Mindy et Derek se sont cotisés et lui ont pris une superbe selle de grande qualité. Patrick et Judith lui ont offert une tenue complète pour les compétitions également, tandis que ses sœurs lui ont fait des dessins et des sculptures en argiles. Mes parents et Lyla lui ont fait une belle enveloppe avec un bon pour une journée de sport extrême pour deux. Il faudra donc qu'on choisisse une activité.

Enfin, il se saisit du dernier paquet, le mien comme de par hasard. Il déchire le papier et observe l'écrin du bijoutier. Il me sonde des yeux, à la recherche du moindre indice. Il ouvre la boite, et découvre son pendentif, en forme de plume blanche au bout noir. J'ai pris soin de le faire faire en or blanc et il me regarde avec des étoiles dans les iris. Pourvu qu'il lui plaise !

- Retourne-le, lui conseillé-je.

Il s'exécute et ses yeux s'arrondissent comme des billes, puis il se lève pour venir m'embrasser. J'essaye d'écourter le baiser devant son père, mais il me rattrape et m'embrasse encore.

- Merci infiniment !

Je sors alors mon pendentif de sous mon tee-shirt, qui est une plume noire avec la pointe blanche, en lui dégainant un clin d'œil complice.

- Il te plait vraiment ? Lui demandé-je.

- Oui, beaucoup !

- Qu'est-ce qu'il y a derrière ? S'interroge Judith en prenant la boite.

- Regarde la maman, propose son fils.

Sa mère sort le pendentif de son écrin et le fait tourner.

- 17.03.2018 ?

- C'est la date de notre rencontre, précisé-je à tout le monde.

Les visages se réjouissent, tandis que la séance d'ouverture des cadeaux se termine. Soudain, Jerry réclame notre attention, et nous nous concentrons tous sur lui.

- Je voulais simplement vous dire merci, d'avoir tous pris la peine de venir, malgré que nous vous ayons prévenus si tard ! C'est une fête magnifique, et, cerise sur le gâteau, l'un de mes amis vient de m'annoncer que notre cher Sam a réussi ses examens, et décroche ainsi le galop 4 !

Nous portons un nouveau toast à sa réussite ! Que de bonnes nouvelles aujourd'hui ! Enfin, nous lançons la musique, pour faire la fête tout l'après-midi.

- Nous nous sommes bien amusés, dis-je à Clément pendant que nous nettoyons un peu le salon.

- C'est clair, la fête était géniale, et c'est vraiment cool que Sam se soit réconcilié avec son père, ça ne pouvait pas mieux tomber !

Samuel est d'ailleurs en train de leur dire au revoir devant la maison. Nous leur laissons un peu d'intimité. C'est le début de soirée, et les petites commençaient à être fatiguées après avoir cavalé de partout toute la journée.

Tout le monde est parti, et seul Clément est resté pour donner un coup de main au rangement. Lyla voulait aider aussi, mais nous avons insisté pour qu'elle rentre à l'hôtel, étant donné qu'elle a fait la route tôt ce matin depuis Pyam, pour être là à l'heure.

Sam nous rejoint finalement, toujours en pleine forme. La fête l'a requinqué. Je sens qu'il va être inépuisable ce soir. Ce n'est peut-être pas bon pour moi d'ailleurs...

- Est-ce que vous avez besoin d'aide ? Demande-t-il.

- Nous venons de terminer, répondis-je.

- Les restes sont au frais, et tout est rangé, alors vous pouvez rentrer, ajoute Jerry en se séchant les mains avec un torchon.

- Dans ce cas, moi, j'y vais ! je suis crevé, annonce Clément.

Nous le saluons, et il quitte à son tour le haras. J'espère qu'il fera attention au volant. Après quoi, nous disons au revoir, nous aussi, à mes parents.

- Rentrez bien, nous dit ma mère. Soyez prudent et reposez-vous.

Ainsi, nous quittons le chalet et rentrons à la maison.

À peine arrivés, nous nous affalons tous les deux dans le canapé, tandis que Kaneki nous rejoint en miaulant et se couche sur Samuel pour avoir sa dose de caresses.

- C'était une journée de folie, dit-il radieux.

- Putain c'est clair !

- Merci encore pour le collier, je l'adore. Je ne l'enlèverai jamais !

- Tu as intérêt, dis-je en riant. J'en ferai de même avec le mien.

- On va se coucher ? Propose alors Samuel.

Je prends une grande inspiration et me lance :

- Est-ce que tu peux attendre quelques minutes, que je te donne le signal pour me rejoindre ?

- Heu ouais, d'accord.

Je le laisse et file dans la chambre. Je ferme la porte, et contemple le lit. Mon Dieu, je vais vraiment faire ça ? Je prends mon courage à deux mains, et me déshabille entièrement avant de m'allonger sur le matelas. Je n'ai jamais été du genre pudique. Pourtant, là, tout de suite, je me sens très gêné, alors que j'appelle Sam pour le prévenir qu'il peut me rejoindre.

Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre sur mon petit-ami, qui me scrute avec des yeux agrandis de stupeur.

- Je peux savoir pourquoi tu m'accueilles en tenue d'Adam ? demande-t-il en me matant effrontément.

- Eh bien... Disons que c'est ton deuxième cadeau.

- Qu'est-ce qu'est mon deuxième cadeau, exactement ?

- Moi.


Pdv Samuel

Il n'est pas en train de me faire comprendre ce que je crois qu'il veut me faire comprendre quand même ?!

- Est-ce que tu veux dire que... Que... Bégayé-je.

- Si, tu as parfaitement compris.

Ok, je ne sais pas qui a donné de l'argent à mon ange gardien pour me faire passer la meilleure journée de ma vie, mais je lui en serai reconnaissant A JAMAIS !

Tout doucement, je retire, moi aussi, mes vêtements, laissant le loisir à Aidan de voir les conséquences de ce qu'il vient de me dire sur mon corps. Enfin je le rejoins sur le lit, et le surplombe pour l'embrasser avec passion. Nos langues s'entremêlent dans une danse fiévreuse.

Il n'a ma jamais laissé le dominé, et ce soir, il s'offre à moi. Rien que d'y penser, mon membre émet une pulsation qui me fait mal, tant j'en ai envie. Nous continuons de nous embrasser, alors que mes mains parcourent son corps sculpté dans le marbre, pour s'arrêter sur son sexe, que je commence à stimuler du bout des doigts.

Les gémissements qu'il laisse échapper entre chaque baiser me rendent fou. Je voudrais prendre possession de lui tout de suite, mais je sais que je dois faire preuve de patience, qu'il n'a jamais fait ça. C'est un nouveau pas, qui est plus qu'important. Je dois faire en sorte qu'il est envie de recommencer, encore et encore, comme j'ai tant envie de le faire.

Il est grand temps que je lui rende chaque coup de reins qu'il m'a donné jusqu'à présent. Pendant que je lui embrasse le cou, et que l'une de mes mains s'occupe de son pénis, l'autre descend plus bas, pour titiller cette nouvelle zone que je n'ai jamais pu approcher jusqu'à présent.

Je m'arrache à lui quelques instants, le laissant reprendre sa respiration et sort la bouteille de lubrifiant. Mais, avant qu'il ne retrouve son calme, je prends son membre dans ma bouche, ce qui lui fait émettre un grondement sourd de plaisir. Je m'occupe de lui, il est enfin à ma merci.

Je me sers un peu de gel, et je commence à le préparer. Il se raidit, mais j'accélère mes mouvements avec mes lèvres pour le distraire. Je continue, de plus en plus vite, de plus en plus profondément. Je le sens se contracter en moi et autour de mes doigts. Mais je me retire, le laissant haletant.

Je vois à ses yeux qu'il meurt d'envie de me prendre, mais cette fois, c'est moi qui me mets en place, et alors que je me saisis de son sexe et entame des va-et-vient frénétiques, je le pénètre par-derrière, ce qui le fait jouir une première fois en grondant mon nom.

Alors que l'orgasme fait encore son effet, j'en profite pour m'enfoncer entièrement. Quand son regard rencontre le mien, je recommence à bouger, et son gémissement rauque finit de m'achever. J'accélère en rythme avec ses mouvements de bassin. À chaque fois qu'il en demande plus, je prends de la vitesse. Mes gestes sont toujours plus amples, et ses cris plus poussés par le plaisir.

Et, c'est quand il murmure plus fort mon nom, que ma dernière barrière saute et que je lui fais l'amour avec toute la passion dévorante qui me possède. Nous jouissons ensemble, avant qu'il ne se laisse tomber contre le matelas.

J'en veux encore... Je m'approche de lui, et l'embrasse avec fougue. Il me répond, aussi affamé que moi. Je lui tire légèrement les cheveux, comme il aime me le faire. J'ai envie qu'il me prenne entre ses lèvres.

J'attrape son visage, et le fais descendre pour lui faire comprendre. Il se saisit alors de mon pénis et l'enfonce entièrement dans sa bouche. Je siffle entre mes dents et mets mes mains sur sa tête pour lui imposer mon rythme. Je le regarde faire, et le voir ainsi me procure des ondes de plaisir proches du paradis.

Je l'attrape et le ramène vers moi pour l'embrasser, tandis que mes mains se baladent sur son corps avec envie. Je suis dévoré par le désir, au plus j'en ai, et au plus j'en veux.

Je le fais basculer sur le côté, et avant qu'il ne puisse réagir, je le pénètre à nouveau. Cette fois je suis moins doux, le prenant avec force et ardeur, car j'ai compris que c'était ce qu'il voulait. J'attrape l'une de ses jambes et la soulève, pour pouvoir y aller encore plus profondément.

Il n'y a pas de sensation meilleure, que celle de faire qu'un avec son amant, que cela soit lui ou moi. La passion est toute aussi puissante, et enivrante.

Lorsque nous jouissons encore une fois tout le deux, je le relâche, commençant à fatiguer. Mais c'est alors qu'Aidan vient sur moi, et embrasse mon nombril, avant de remonter le long de mon abdomen en le parsemant de baisers pour se retrouver à hauteur de mon visage.

- C'est à ton tour maintenant, Sam. Je veux que toi aussi, tu ressentes ça, dit-il d'un ton aguicheur.

- Je l'ai bien senti jusqu'à présent, le nargué-je.

- Oh, je suis bien sûr que tu n'en auras jamais assez.

- Je ne dirais jamais le contraire, terminé-je en m'accrochant à son cou.

Aidan prend alors possession de mes lèvres, comme si nos vies en dépendaient. C'est ainsi que nous refaisons l'amour encore une fois, ensemble, en partageant notre passion à chaque coup de reins. Une manière bien particulière, certes, mais tout autant satisfaisante.

Quand nous sommes enfin rassasiés, Aidan me prend dans ses bras et nous nous endormons en cuillère tous les deux. Je ne pouvais pas rêver meilleure fête d'anniversaire. Vive la majorité !


*************************

Voilà un nouveau chapitre publié ! J'espère que cela continue de vous plaire et vous souhaite une bonne semaine ! A très vite ! Des bisousssss

Συνέχεια Ανάγνωσης

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