mariage d'amour
Partie 21
Je me fige, en proie à des tremblements convulsifs, lâchant mon sac qui fit se renverser toutes mes affaires. Sans que je ne les contrôle, mes larmes tombaient sur ma chemise fraichement repassée.
Qu'avais-je fait pour mériter cela ? Combien de gens avaient vu cela? Surtout qui avait fait cela ? Mina ? Abi ? Une des filles du groupe d'Ami ? Je restai immobile jusqu'à ce que la porte qui s'ouvrait me rappelai que je devais agir, vite, avant que toute la boite ne voit cela.
C'est en pleurant que je courus, que je descendais les escaliers pour tomber sur une des femmes de ménage qui montait au deuxième. Je lui expliquai en vitesse et c'est en courant qu'on monta toutes les deux pour effacer ce qui se trouvait en haut.
Femme de ménage : Mlle il ne faut pas pleurer, tu es une femme tu dois être forte. Tu verras pire dans ta vie et faut pas pleurer, regarde comment ta chemise est tachée.
Moi (pleurant toujours) : ...
Elle : C'est une fille qui a fait ça c'est sur et sois contente car dis-toi que c'est par jalousie.
Je priais pour que personne ne l'ait vu mais il ne fallait pas rêver. Depuis que je connais Momar ma vie a changé et je n'aime pas du tout la direction qu'elle prenait.
En ce moment, c'est contre lui que j'étais en colère. Je me sens humiliée mais encore plus quand je vis deux hommes d'un autre département passer et me regarder avec des yeux curieux car ils avaient eu le temps de lire. Quand elle finit, je la remerciai, essuyai mes larmes et prit le chemin du bureau. Je me recompose un visage avant de rentrer au cas où je trouverai Mina car elle était numéro une sur ma liste de suspects.
Je ne veux que personne remarque mon désarroi. J'ai passé plusieurs minutes devant la porte car les larmes ne cessaient de couler sans que je ne puisse les retenir. Je me calme enfin et pénètre dans le bureau pour ne voir personne parce que j'étais venue beaucoup plus tôt.
Celle qui a fait ça (la femme de ménage avait raison ça ne pouvait être qu'une femme) avait dû faire ça la veille, et tard, très tard, quand tout le monde était rentré.
Avec rage, je m'assis à mon bureau et me mit au travail pour essayer d'oublier. En vain. Je revoyais toujours les écritures rouges dans ma tête. Quand Mina arriva, y'avait déjà Badara et Ami et c'est avec un grand sourire qu'elle rentra.
Je commence à être sure que c'est elle qui a fait ça. J'aimerais tellement avoir des preuves pour aller chez Mr Niang ! Je décidai de l'oublier pour le début de la journée car j'avais mieux à faire. Avec Mr Niang, on avait décidé que nous rencontrerions Mr Ahmed Diop le lendemain et j'avais beaucoup a faire.
A la pause, je déjeunai avec Myriam afin de tout lui expliquer. Cette fois, j'avais vraiment besoin de parler à quelqu'un. Je lui dis tout ce qui s'était passé jusqu'à l'épisode de ce matin. Elle avait la bouche ouverte et ne touchait plus son plat.
Myriam : Wallah quand je te dépose tout à l'heure, je me gare pour la défoncer. Mais c'est une malade cette fille ! Le renvoi temporaire ça ne lui a pas suffi on dirait. Je pense qu'elle a des problèmes mentaux
Moi : Elle me déteste tout simplement. Tout ça c'est Momar, je n'aurais jamais dû le regarder avec des yeux autres que mon patron
Myriam : Mais cela ne se contrôle pas ce genre de choses toi aussi ! Pourquoi ne m'as-tu rien dit ? On se dit tout d'habitude ! Ça me vexe que tu m'aies cachée tout ça. J'aurais pu te conseiller et t'aider.
Moi : Tu avais tes propres problèmes je ne voulais surtout pas en rajouter je suis désolée
Myriam : Momar ce qu'il a fait c'est ignoble, c'est vraiment lâche et je suis d'accord fais le courir un peu qu'il apprenne sa leçon comme j'ai fait avec Aziz
Elle rigole
Myriam : Bon je n'ai pas si résisté que ça mais je te conseille de le faire courir un peu
Moi : Non ! Y'a pas tout ça. Je ne suis plus intéressée par lui
Elle : Plus intéressée ? Pas à moi stp
Moi : Je veux dire je ne veux plus retourner avec lui. Ce n'était pas une relation mais de la comédie.
Elle : Tu es en colere et je comprends surtout avec ce pd de Mansour mais je pense qu'il t'aime vraiment
Moi : Me dis même pas ce mot la stp. Oublies Momar une minute
Elle : Je ne sais pas pourquoi mais Abi je ne lui fais pas confiance du tout. Te confies pas trop à elle et pas fais pas trop l'amie non plus. N'oublies pas qu'elle ne peut pas t'aimer parce que tu lui as pris l'homme qu'elle voulait
Moi : Pourtant elle est gentille avec moi, je l'aime bien
Elle : Crois-moi, ce n'est qu'une façade carau fond elle te haie pour ce que tu lui as pris. Tu as toujours ete naive, donc je te previens. C'est impossible qu'elle t'aime. Je me demande si elle ne savait pas que tu étais toi aussi avec lui mais elle a voulu faire genre elle ne savait pas pour que tu laisses Momar.
Moi (choquée) : Comment ça ? Elle a pleuré et je peux t'assurer qu'elle était vraiment blessée
Elle : Certaines femmes sont des grandes comédiennes, pas besoin de diplôme. Je ne suis passuspicieuse, tu me connais, mais la Abi là, je a sens pas du tout. Ecoutes moi bien je vais t'expliquer à quoi elle joue. Enfin, c'est ma théorie et je suis sure...
Elle boit un peu puis repose sa boisson pendant que toute mon attention n' était que pour elle.
Elle : Abi a su je ne sais comment que toi aussi tu sortais avec Momar. Peut etre en lisant les messages dans le portable de Momar ou des rumeurs. Ami et sa bande ou même Mina ont du colporter des trucs sur toi et Momar, et elle en a eu vent. Donc elle a décidé de pas taper de crise a Momar mais plutôt de faire genre elle vous a remarqué au restaurant alors qu'elle le savait bien avant. Le destin a voulu que vous vous trouviez dans le même restau donc elle a eu un alibi. Tu me suis ?
Moi : Oui continues stp
Elle : Donc elle s'est dit qu'elle allait venir te questionner et faire la choquée alors qu'elle savait déjà. Soit le hasard a voulu que vous vous rencontriez dans le couloir soit quelqu'un de ton département qu'elle connait bien lui a dit que tu descendais dans son département a elle. Avait-elle l'air si choqué que ça quand tu lui as dit que toi aussi tu étais avec lui ? Penses-y
Elle pausa quand on vint débarrasser tandis que je réfléchissais, choquée de Myriam et de son analyse cette fois. Elle avait beaucoup de sens cette analyse même si je ne pouvais croire qu'Abi puisse être aussi calculatrice and manipulatrice.
Elle : Je continue. Donc cette fille elle a organisé cette confrontation pour foutre la merde et être sure que tu rompras avec Momar devant elle. Seulement elle ne savait pas que Momar allait dire devant toi que tu es celle qu'il veut. Mais tu sais c'est quoi sa motivation ? Etre copine avec toi comme ça elle est sure que tu ne repartiras plus avec Momar même si tu le voulais à cause d'elle.
Je repensai subitement au moment où elle m'a vue descendre de la voiture de Momar et me poser ces questions bizarres. Se pouvait-il que Myriam ait raison ?
Elle : C'est une fille qui m'a l'air très intelligente donc je te conseille de faire attention. Les écritures de ce matin, peut-être c'est elle qui en est l'auteur. En tout cas comment tu m'as expliquée c'est à ça que ça ressemble maintenant je peux me tromper aussi et j'espère que je me trompe sinon ça sera trop compliqué pour toi déjà que tu as Mina qui ne t'aime pas trop, tu en rajoutes Abi.
Moi : Le pire c'est que tout ca c'est à cause de Momar, ni ma personalité ni mon comportement
Elle : Laisses lui une chance de s'expliquer. Je ne pense pas qu'il te mente.
Moi : On y va stp je ne veux pas parler de lui. Tout ce qui m'arrive en ce moment c'est à cause de lui.
On remonte en voiture
Myriam : Et cet idiot de Mansour il t'a laissé finalement ?
Moi : Il m'a envoyé un message pour me dire qu'il voulait qu'on voulait qu'on soit amis. Par contre je vois Baba et je l'entends très souvent
Myriam : Baba d'Awa ?
C'est comme cela qu'on les appelait avant
Moi : Voilaaaaa je savais que j'avais oublié quelque chose.
Je lui raconte ce qu'Awa m'avait fait. Elle était tellement choquée qu'elle zigzagua légèrement sur la route. Je n'écrirais pas ici les insultes à son encontre mais Myriam n'arrêtait pas de la traiter de tous les noms.
Elle me dépose mais on reste au parking à papoter un peu plus. Je n'en ai jamais assez d'elle. Mon frère a vraiment bien choisi. Ça me fait tellement de bien d'être elle que j'avais presque oublié l'incident de ce matin.
Moi : Je ne vois ni Awa ni Mansour. Bilay ils se méritent tous les deux.
Myriam : Baba il a bien fait de l'avoir laissée cette maudite. J'ai eu trop d'infos pour le reste de l'année la ! T'inquiètes je ne dirais rien à ton frère. Mais tu vois Baba souvent ?
Moi : Rien qu'hier. Il est trop sympa franchement, a milles km de son frère
Myriam : Ah bon ? Et t'as eu tout le temps de remarquer tout cela ?
Moi : On discute souvent. Il est vraiment gentil je l'aime bien
Myriam : Humm ah bon
Moi : Quoi ?
Myriam : Rien rien. Allez files il est déjà 14h05
Je l'embrasse et descend de sa voiture. Le fait d'aller au travail ne me procure plus cette joie comme avant à cause de tout ce qui passe en ce moment.
Abi m'envoie un message pour me dire de la rencontrer alors que je faisais un rapport pour Mr Niang. Je laisse tout et descend, prétextant d'aller chercher de l'eau. On parle un peu puis elle change subitement de conversation
Abi : Momar c'est plus un homme pour nous, je ne sais pas ce que tu fais avec lui
Moi : On s'est vu par accident j'étais avec un ami quand je suis tombée sur lui
Abi : Et tu montes dans sa voiture ?
Elle éclate de rire d'un air faux
Moi : Il voulait me parler
Abi : Je pensais que tu n'avais rien à lui dire ? Apres tout ce qui s'est passé tu n'as toujours pas coupé les ponts avec lui ?
Moi : Si je l'ai fait...
J'avais comme l'impression de me justifier devant mes parents ou même mon frère. Je suis désolée mais je n'ai pas de compte à lui rendre. Elle m'a dit elle-même qu'elle me laissait avec Momar si je l'aimais n'est-ce pas ?
Ces paroles sont sorties de sa propre bouche ! Elle me regarde longuement sans rien dire quelques secondes, puis elle lance en remuant sa tête
Abi : Franchement je ne pourrais pas continuer cette amitié si tu repars avec Momar. Il te fera pire et tu n'auras que tes yeux pour pleurer. Je t'aurais prévenue.
Puis elle me plante et continue son chemin. Je remonte, confuse en me demandant si Myriam n'avait pas raison même si elle m'a raconté une histoire tout droit sorti d'un feuilleton.
Le lendemain, vendredi, Mr Diop (Ahmed) devait venir au bureau l'aprèm pour nous rencontrer donc Mr Niang m'avait demandé de tout organiser pour qu'il se sente à l'aise. Je suis allée réserver une des salles de réunion, commander des petits fours dans un restaurant, faire des copies des documents nécessaires, préparer une présentation pour Mr Diop encore sur nos produits. Tout était fin prêt pour notre client qui venait avec deux autres collaborateurs.
L'aprèm j'ai mangé un sandwich vite fait avant de courir dans la salle de réunion disposer les verres, les plats contenant les snacks, du thé et du café sous les regards jaloux de Mina et Ami.
Pour Mina, le fait d'être en charge de l'une des affaires les plus juteuses pour le département Marketing était ma vengeance. Pas d'insultes, ni de mots cruels mais juste lui montrer que moi je suis là pour travailler et avancer. Tout était prêt et Mr Niang avait un regard fier, comme un père devant son enfant.
Mr Niang: Bon boulot Mlle Wane
Moi: Merci Mr Niang
Mr Diop arriva et d'un air professionnel je l'installai dans la salle de réunion avec ses deux collaborateurs. Maintenant que je le regarde bien, je le trouve tout mignon et je suis sure qu'il n'a pas plus de 27 ans. Il est peut être rentré tôt dans le business familial à cause de son père.
Mr Niang arriva et prit les commandes pendant que je m'assis un peu plus loin. Comme Mr Niang voulait que je sois concentrée et participer avec lui, il avait besoin de quelqu'un d'autre pour prendre des notes et aussi participer au projet. Il me dit de choisir quelqu'un et c'est naturellement que j'appelai Badara devant une Mina furieuse et une Ami choquée.
Ce projet est très important non seulement pour cette boite mais cela implique aussi des voyages en Côte d'Ivoire, au Mali et au Ghana et nous l'avions tous compris. Badara me remercia d'un regard puis rentra prendre place.
Mr Diop (Ahmed bien sûr) posait des questions intelligentes et sensées, il n'était pas la juste parce qu'il était le fils du boss et c'est ce que j'avais cru au début, que c'était ces fils à papa à qui on donne les rênes alors qu'ils n'ont aucune compétence. Je l'ai jugé et je reconnais mon erreur car rien qu'à l'entendre parler on sait qu'il avait étudié le business.
Nos regards se croisaient souvent et je baissais immédiatement la tête, intimidée. A la fin, pendant que Mr Niang parlait avec les deux autres et que je débranchais les appareils branchés, il s'approcha de moi
Mr Diop 2 : De l'aide peut être ?
Moi (souriant): Non merci j'y arriverai
Mr Diop 2 : Mon père m'a dit de te saluer
Moi : Salut le de ma part aussi. Il est vraiment sympa
Mr Diop : Oui c'est...
Il ne put continuer car Mr Niang vint parler des détails du premier voyage. Rien que d'entendre que j'allais enfin visiter Abidjan me mit de bonne humeur. J'étais tellement contente et je n'y croyais pas que je voyagerais aussitôt arrivé. Merci mon Dieu ! Seul toi es capable !
Badara (en me prenant à part) : Ce n'est pas pour rien que je t'ai kiffé dès que t'es arrivée. Je le savais que t'étais différente d'elles toutes
Moi : C'est parce que t'es le meilleur ici. Abidjan tu te rends compte !
Badara : La dernière fois que j'y étais c'était en escale et j'étais tellement triste de ne pas être sorti.
Moi : Il faut qu'on visite à fond
Il me prend par l'épaule
Badara : Je te revaudrais ça.
Mr Niang, Badara et moi raccompagnions Mr Diop et ses collaborateurs. Avant de sortir, il me regarda puis sourit sans rien ajouter. Je souris instantanément pensant qu'il était un vrai gentleman. Mais nous savons toutes que c'est ainsi qu'ils commencent : Etant doux comme un agneau pour ensuite montrer leurs vrais visages.
Je rentrai à la maison, me disant que ma journée fut merveilleuse malgré ce que j'avais découvert le matin. Je passai le weekend chez Myriam et Aziz et j'avais fait exprès de laisser mon phone à la maison pour ne pas cédé a l'envie de décrocher les appels de Momar. Je sais que je suis faible donc je préféré ne pas tenter le diable.
Lundi matin, Badara et moi devions commencer à régler les détails du voyage donc la journée est passée rapidement. J'avais reçu plusieurs appels de Momar et Mansour que j'avais oublié que je devais rencontrer.
Le lendemain, je trouvai une dame assise a coté de Mina quand j'arrivai. Je la salue et vais m'asseoir à ma table les écouteurs aux oreilles. Tandis que je sortais mon bloc note, mes stylos et autres, je sentis subitement quelqu'un m'arracher les écouteurs des oreilles.
C'était la dame assise a coté de Mina. Mon cœur se mit à battre rapidement, pressentant que le cauchemar n'était pas terminé
Moi (en me frottant l'oreille) : Madame que faites-vous ? Ces quoi ces manières ?
Ca faisait mal et je ne comprenais pas ce qui se passait en plus.
Elle : C'est vous Zahra Wane ?
Moi : Oui et qui êtes-vous ? Vous m'avez fait mal à arracher mes écouteurs de la sorte !
Elle : Je suis venue exprès avant mon mari pour te parler et crois moi je ne vais pas me gêner pour te casser la gueule.
Je la regardais sans rien comprendre. Son mari c'est qui encore ? Mon cœur redoubla de ses battements. Je la regardais les sourcils froncés, avec un mauvais pressentiment, le sentiment que ce qui allait se passer maintenant était pire que les écritures que j'avais vu.
Elle : Tu le laisses tranquille okay ? Tu n'es qu'une gamine et tu as le courage de draguer le mari des gens. Ce sont des filles comme toi qui détruisez les familles.
Moi : Quel mari ? Madame, je...
Elle (aboyant) : Tu m'interromps encore et je te casse la gueule
Badara arriva au même moment
Badara : Ahh Madame...
Elle l'interrompit d'une main puis revint à moi
Elle (criant plus fort) : Tu couches avec mon mari et tu penses que je vais te laisser ? Petite salope sans éducation
Badara s'approcha et se mit entre nous. Avant meme qu'il ne parle, elle enchaina
Elle : Mr Niang tu le laisses ou et je vais voir tes parents leur dire ce que tu fais au travail.
La suite bientot
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