HISTOIRE PROTÉGÉE PAR LES DROITS D'AUTEUR. TOUT PLAGIAT, REPRISE D'IDÉES SANS EN INFORMER L'AUTEUR, SERA SANCTIONNÉ PAR LA LOI ⚠️
- - - - - PDV Neyla - - - - -
Lorsque je papillonne des yeux, le soleil éclaire déjà une bonne partie de notre appartement. Je grommelle, tournant la tête vers le radio réveil. 10 heures seulement ?! Bordel, j'ai dormi 4 heures, pourquoi je me réveille ?!
Cannelle est couchée à mes pieds, profondément endormie, et la place à côté de moi, vide. Pas étonnant, j'ai demandé à la fin de notre service à Corentin de dormir sur le canapé. Je crois qu'il est allé boire encore une bière avec Ethan et ses amis, qui m'ont d'ailleurs demandé de les rejoindre, mais j'ai préféré décliner. Le sommeil, c'est sacré pour moi !
A peine me suis-je redressée dans le lit que mon bébé chat se carapate, faisant maintenant des allers retours dans tout l'appart.
Neyla : - Bordel, tu viens de te réveiller, comme se fait-il que t'as autant d'énergie ? Donne-moi ton secret Cannelle !
Je me prends un vent monumental, bien sûr, j'espérais quoi, un bonjour de sa part ? Je me traine difficilement hors de la couette, allant vers la salle de bain. J'essaye, je dis bien j'essaye, de cacher mes cernes. Un coup de mascara et d'eye-liner, et c'est bon. Côté crinière... Un petit chignon et ça sauve la vie !
Je ressors de la pièce et découvre mon fauve en train de gratter la porte d'entrée. Je fronce les sourcils.
Neyla : - C'est nouveau ça ? Depuis quand tu quémandes de sortir ?
Je grogne, ouvrant la porte d'entrée. Je repère un petit sac sur le paillasson, désert complet dans le couloir. J'attrape ce qui semble être un sachet de boulangerie. Une délicieuse odeur de viennoiserie me chatouille les narines.
Neyla : - Oh je comprends mieux. Cannelle, t'es un ventre sur pattes !
Je reclaque la porte, mon chat me sautant sur les mollets. Un mot se trouve dans le sac. Je le sors et fronce légèrement les sourcils en le lisant : "Tu es bien plus charmante avec le sourire. J'espère que ces croissants te feront plaisir princesse".
Je rougis comme une adolescente. Princesse ? Corentin ne m'a jamais appelée comme ça et je ne pense pas qu'il va commencer... Un admirateur secret ? Je m'installe à table, totalement ailleurs. Je ne crois pas avoir vu un beau mâle rôder dans les couloirs de la résidence... Qui donc peut savoir que j'habite ici ?
Je termine mon petit-déjeuner tardif en flânant sur les réseaux sociaux. Lorsque je débarrasse, je remarque que le plaid situé sur le canapé a été déplié et qu'un oreiller jonche sur l'accoudoir. Ah, Corentin a finalement dormi ici ? Mais il n'est certainement pas là ! Je n'ai pas le temps de me soucier d'autre chose que mon téléphone vibre. Une notification de la caméra de surveillance de Los Tres Cabezas. Étrange, un camé qui serait entré par effraction ? Une seule façon de le savoir, il faut que j'y aille !
Je m'habille simplement, débardeur, veste en cuir, jean troué aux genoux, bottines de motarde. Je remplis la gamelle de nourriture à Cannelle, vérifie que sa fontaine à eau est fonctionnelle, avant d'attraper mon casque et de filer. Je rejoins l'amour de ma vie, la poussant dans les tours tout en slalomant entre les voitures, rejoignant rapidement notre bar.
Lorsque je me gare, je remarque la voiture de Corentin. A tous les coups cet idiot a oublié de verrouiller la caméra en entrant, je viens de me faire peur pour rien ! Je m'étais déjà préparée à utiliser l'extincteur ! Quoi que ça pourrait sûrement lui remettre les pendules à l'heure s'il se prend un coup violent à la tête.
Je descends de ma moto, ôtant mon casque. Un sourire niais se peint sur mes lèvres lorsque je remarque cette merveilleuse Hayabusa qui attire mon regard à chaque fois que je la vois ! Je passe à côté d'elle, effleurant le carénage du bout des doigts. Je souris encore plus, avant de me diriger vers l'entrée. Je ne fais aucun bruit, retenant la porte.
Je fronce aussitôt les sourcils en voyant Corentin et Ethan, chacun d'un côté du bar, penché l'un vers l'autre en se parlant à voix basse. Le motard pousse un paquet sur le comptoir vers ce qui me sert de fiancé, sans le lâcher du regard.
Ethan : - Daryl a laissé quelques grammes de plus. Pour te... motiver, on va dire. Évite de nous refaire le même bordel que la dernière fois. C'est avec toi qu'on traite, pas ta gonzesse.
Corentin : - T'inquiètes mec, ça se reproduira pas. J'ai revu le planning avec ton frangin, ça ira, Neyla ne posera pas de questions.
Ethan : - Ah ça je m'en tape, c'est toi qui gères chez vous après. Je veux pas d'emmerdes, sinon on arrête tout, tu connais les règles de la maison.
Mes sourcils se froncent davantage. C'est une blague ? C'est quoi ce délire là ? Ce paquet... Ce serait de la drogue ?! Je suis pas née de la dernière pluie, et cet Ethan... Il a tout pour lui, mais jamais je l'aurais vu en vendeur !
Manque de bol, je lâche mes gants en cuir qui, comme par hasard, font un boucan monstre en tombant au sol. Les deux hommes tournent aussitôt la tête vers moi. Évidemment, à cette heure-ci, le bar est désert, il n'y a que nous !
Corentin : - Mais... Bae ?! Qu'est-ce que tu fous ici ?!
Visiblement, je n'étais pas attendue vu la tête que tire Corentin. Ethan, quant à lui... Il affiche un petit rictus en coin, comme s'il... Comme s'il était content de me voir ! Je récupère mes gants et marche jusqu'à eux sans me démonter.
Neyla : - Si tu ne voulais pas que je vienne, tu aurais dû désactiver la caméra, j'ai reçu une notification. C'est quoi ça ?
Je désigne le paquet sur le bar du menton. Coco s'en empare aussitôt en grognant.
Corentin : - Rien qui te concerne Neyla, ne sois pas si curieuse !
Neyla : - Tout ce qui touche ce bar me concerne, il m'appartient autant à toi qu'à moi !
Corentin : - Laisse, on a pas le temps de discuter de toute façon. Il faut qu'on fasse l'inventaire, ça tombe bien que tu sois là. Ma... Hum, Ethan, merci d'être passé, on se revoit bientôt.
Les deux hommes se serrent la main, Corentin allant disparaitre dans le bureau. Je grogne entre mes dents, ah si maintenant il commence à y avoir des cachoteries, ça va pas le faire ! J'esquisse un pas vers la gauche, mais Ethan se déplace soudainement face à moi. Je suis obligée de relever les yeux vers lui, il me dépasse d'une bonne tête.
Ethan : - Salut Neyla...
Neyla : - Euh, salut Ethan, je... Désolée pour cette entrée en la matière, je ne pensais pas déranger.
Ethan : - Tu dérangeais pas ma belle. J'allais partir de toute manière.
Je lui souris, avant que je ne le vois se pencher vers moi. Son parfum aux notes boisés assaille mes narines et je me surprends à fermer les yeux. Oula, je fais quoi là ?! Je sens sa respiration qui caresse légèrement mon oreille, avant que je n'entende sa voix suave me murmurer quelques mots.
Ethan : - J'espère que les croissants étaient bons...
J'ouvre net les yeux, remarquant qu'Ethan vient de se redresser. Il me décoche un clin d'œil avant de quitter le bar, sans que je ne puisse ajouter un mot de plus. Les croissants ?! C'était donc lui ! Et ce "princesse"... Putain il vient de me faire fondre en l'espace de cinq secondes !
Corentin : - Eh, tu fous quoi, tu prends racines ?
Je reprends mes esprits en me tapotant les joues qui sont devenues étrangement chaudes. Je me racle la gorge, avant d'aller déposer mes affaires dans le bureau. Je suis soudainement dévisagée par Coco.
Neyla : - Quoi ? J'ai un truc sur le visage ?
Corentin : - Parlons-en ouais. J'ai l'impression que t'as rougi. Il t'a dit quoi Ma... Ethan ?
J'arque un sourcil. Ça fait deux fois qu'il bute sur son nom.
Neyla : - Rien. Il m'a juste souhaité une bonne journée.
Corentin : - Et ça te met dans cet état, des mots comme ça ?!
Je vois ses poings qui se serrent, son corps se tendant.
Neyla : - Quoi, tu vas me frapper parce qu'un mec m'a adressé la parole ? Dans ce cas, tu vas pouvoir refaire le portrait à chaque client qui me passe commande !
Corentin : - Que... N'importe quoi Neyla, arrête , je vais pas... Putain ! Tu me gonfles déjà de bon matin !
Neyla : - Je vois, déjà irritable ! Démerdes-toi pour l'inventaire, moi je passe les commandes habituelles et de toute manière, des clients vont déjà venir pour le service de midi. Je t'annonce que tu te chargeras d'eux, j'ai un repas avec Lyse de prévu.
Corentin : - Génial, la copine qui accapare ma fiancée !
Neyla : - Ouais, je sais pas si t'as encore le privilège de m'appeler comme ça...
Corentin : - Quoi ?!
Je sors précipitamment de la pièce, ayant entendu la porte d'entrée. Heureusement pour moi, Bobby est là. Si je reste dans la salle, au moins je sais que Coco ne va ni me poser des questions, ni relever la main sur moi !
* * * * *
Les douze coups de midi sonnant, je quitte ma place au bar et récupère mon casque. Je découvre Ethan et ses amis discutant près de la moto du beau brun. Je souris comme une imbécile et enfile directement mon casque, au moins, je ne me ferais pas trahir par mes joues qui s'empourprent. Je ne m'arrête pas et file sur mon bébé, sentant clairement le regard des mecs sur moi.
Je démarre, me penchant sur mon bolide. Je lance un regard vers Ethan qui sourit en coin, un sourcil arqué. Tous ses potes lui tapent sur l'épaule, souriant. J'abaisse ma visière et ne fais pas plus attention que ça, avant de filer droit vers notre restaurant préféré à Lyse et moi : Chez Felipe.
Petit restaurant italien sympathique, le gérant est d'ailleurs particulièrement aimable avec sa fidèle clientèle. Je me gare sur une place devant le restaurant, lorsque j'entends une voix cristalline.
Lyse : - Chicaaaa !
J'ai à peine posé le pied sur le goudron qu'un petit corps frêle se jette contre moi.
Neyla : - Eh bien, je te manqué, ma petite poupée ?
Lyse : - Et comment !
Lyse attrape mon visage en coupe, me détaillant au millimètre près.
Neyla : - Hé, qu'est-ce qui te prend Lyse ?!
Lyse : - Je regarde si t'as pas d'hématomes, d'œdèmes ou autre conneries de ce genre.
Neyla : - Je suis pas une femme battue, calme-toi !
Lyse : - Ouais ben tu m'excuseras, une gifle, c'est souvent suivi d'autres trucs hein ! Allez, ramène ton petit cul, j'ai faim !
Elle me claque la fesse en gloussant nerveusement, avant de m'attirer jusqu'à l'intérieur. Nous prenons place à notre table habituelle, près de la baie vitrée, Felipe nous apportant les menus.
Felipe : - Ciao bella, vous êtes magnifiques, commé toujours !
Nous lui offrons notre plus beau sourire avant qu'il ne prenne congé. Je regarde le menu pour faire style, alors que je sais que je vais commander la même chose que les autres fois. Je relève vite les yeux de la carte lorsque je sens le regard pesant de mon amie sur moi.
Neyla : - Oui Lyse, des suggestions ?
J'entends simplement un grognement pour réponse, alors qu'elle repose le menu sur la table.
Neyla : - Bon OK, qu'est-ce qu'il y a ?
Lyse : - Je m'inquiète pour toi Neyla. T'as parlé à Corentin ?
Neyla : - Pas vraiment. On se croise de temps à autre, et au boulot, je l'évite.
Lyse : - Tant mieux ! Ce mec est nocif. T'aurais dû t'en rendre compte avant qu'il t'en foute une. Tu le mets quand à la porte ? Comme ça je récupère sa place dans l'appart !
Neyla : - On est proprios tous les deux, ça risque d'être compliqué bichette, tu sais. Mais je te remercie de t'inquiéter.
Lyse : - Tu me dis merci ? T'as pété un boulon sérieux, tu... Hé, y'a une nana près de ta moto, tu devrais regarder, elle... tague un truc au rouge à lèvres je crois !
Je me tourne aussitôt, apercevant en effet une gonzesse penchée sur ma bécane. Je m'excuse auprès de mon amie et me précipite dehors.
Neyla : - Eh oh, faut pas te gêner pétasse ! Ta tronche te suffit pas pour te maquiller ?!
La nana se retourne lentement, un sourire narquois sur le visage. Putain, je la reconnais, c'est la nana du bar, Taïlys !
Taïlys : - Salut blondie. Comme on se retrouve.. Je passais dans le coin, et puis... je t'ai vue... Étonnant hein !
Je fronce les sourcils. Elle me regarde de ses prunelles noires, refermant son tube de rouge à lèvres. Je remarque qu'elle a écrit un 'bitch' sur la carrosserie de ma moto !
Neyla : - La raclée devant le bar, ça t'a pas suffit ?!
Taïlys : - Pitié, un gamin de quatre ans frappe plus fort. Non, là, c'est juste une petite mise au point. T'étais pas censée me voir, mais... Reste à ta place blondie, reste loin de mon mec.
Neyla : - Ton mec ?
Taïlys : - Ouais, mon mec. Arrête de lui tourner autour !
Je n'ai pas le temps de répondre que j'entends toquer. Lyse s'excite contre la vitre, Felipe nous regardant en fronçant les sourcils. OK, visiblement je suis attendue ! Je me tourne vers la fille et la pointe du doigt.
Neyla : - T'as de la chance que je sois de bonne humeur là, je t'aurais refait bouffer le sol sinon. T'avises plus d'approcher ma bécane !
La voilà qui ricane, s'éloignant de moi.
Taïlys : - A jamais j'espère !
Neyla : - Petite peste !
Je décide de ne pas m'attarder plus longtemps. Je regarde ma moto, le rouge à lèvres devrait partir avec la pluie qui ne va pas tarder vu les nuages noirs dans le ciel. Je peste encore quelques secondes, avant d'aller retrouver ma meilleure amie qui, heureusement, est bien trop préoccupée par son ventre qui gargouille que pour me demander si je connais la gonzesse qui a approché ma bécane. Deux fois que je vois cette nana, elle m'inspire pas confiance du tout, et puis de qui elle parle, son mec... A part Corentin je ne fréquente personne !
* * * * *
Lyse et moi avons passé tout une heure à déblatérer sur le fait que je devrais déménager. J'ai décidé de laisser une autre chance à Corentin de me prouver qu'il n'est pas le connard que j'ai vu récemment. Ce qui n'a évidemment pas plu à mon amie...
De retour au bar sous la pluie, je me dépêche de me garer et de rentrer dans l'établissement. Clarisse me salue d'un clin d'œil alors que je suis dégoulinante. Bobby, fidèle à lui-même, vient enrouler un bras autour de mes épaules, les émanations de rhum qui s'échappent de sa bouche me prouvent qu'il a déjà bien consommé.
Bobby : - Oh, mais tu es toute trempée... C'est l'effet que je fais à toutes les femmes ça...
Je ne peux m'empêcher de rire et de tapoter son torse.
Neyla : - L'espoir fait vivre mon mignon !
Il se bidonne avec ses compatriotes, avant de me lâcher. Je constate que personne n'est derrière le bar, Coco devrait normalement être là ! Je m'avance jusqu'au bureau où la porte est entrouverte. Je m'apprête à entrer dans la pièce, lorsque la voix de mon fiancé parvient jusqu'à moi.
Corentin : - Tu fermes ta gueule, le prix a augmenté mais j'y peux rien, la came est fabriquée artisanalement, t'auras pas mieux ! Le cartel qui me la vend est le plus prisé de la ville, sans oublier le fournisseur : c'est El Demonio en personne, alors crois-moi qu'on se fout pas de ta gueule. Maintenant t'as le choix : ou tu paies, ou tu vas te trouver un autre fournisseur. J'ai pas que ça à foutre.