Je me souviens, c'était un de ces nombreux soirs d'automne ou le vent soufflait. A la météo ce soir-là, ils avaient annoncé des vents plus fort que l'anormal. Du haut de mes six ans, je n'avais pas tout bien compris. Oui j'avais bien compris que le vent soufflerait plus fort mais je n'avais pas compris les impacts de ce dernier sur ma vie, celle des autres et sur tout le matériel. Je regardais par la fenêtre de la cuisine les arbres bouger qui, en cette saison, perdaient les feuilles. Je trouvais cela passionnant et admirais continuellement le mouvement de la vie en fonction des saisons. Maman, elle, s'en fichait un peu et n'apportait pas de réponse à mes questions, qui inévitablement la fatiguait.
Les arbres bougeaient donc plus que d'habitude. C'était pour moi la première fois que je voyais une tempête de mes propres yeux. Le vent balayait tout sur son passage, feuilles, brindilles et d'autres petites choses. Maman quant à elle était tranquillement installée dans le canapé à regarder son feuilleton du vendredi soir. Papa avait appelé un peu plus tôt dans la soirée pour avoir des nouvelles. Partis la veille en déplacement pour le travail, c'était donc maman et mes grands-parents qui s'occupaient de moi. Maman n'aimait pas qu'on la dérange pendant son feuilleton et regarder dehors m'occupait beaucoup en ce temps-là.
Et puis, tout c'est mis à basculer en peu de temps. Le vent devenait de plus en plus fort sans qu'à l'intérieur on ne ressentît quoi que ce soit. Je me souviens alors, avoir vu des choses de plus en plus gros voler dehors et je me mis à paniquer. "Maman, maman, regarde dehors. Il y a des gros trucs qui volent dehors!!" Mais la simple réponse que j'avais obtenue de sa part était un "Tu as sûrement mal vu ma chérie. Va dormir maintenant, j'arrive te voir à la pub."
Je montais les escaliers pour aller jusqu'à ma chambre, contrarier du peu d'intérêt de sa part. Je regardai encore dehors, pleins de choses volaient. Et puis le sol se mit à trembler. Je cria et appela maman. Je l'entendis vite monter les escaliers mais elle n'eut pas le temps d'arriver en haut qu'une autre secousse arriva. De ma chambre, je l'ai vit tomber. Les murs tremblaient et craquaient.
Du haut de mes six ans, je ne comprenais pas ce qui se passait et je ne compris pas pourquoi la maison c'était écrouler. Maman n'avait pas jugé bon de m'informer plus que ça de la situation et je ne serais jamais vraiment pourquoi cela ne l'a jamais inquiété. La maison c'est effondrer et maman n'a pas survécu, coincé entre les murs des escaliers. Je ne sais pas combien de temps ont mis les secours avant de venir, avant de nous trouver. Mais cela m'a paru interminable, blotti entre les murs, les gravas et les meubles.
Depuis, j'ai décidé de ne plus mettre cela au hasard, de comprendre le monde et l'environnement qui nous entoure. Je veux informer les gens sur les véritables dangers météorologiques, je veux qu'ils prennent conscience, eux aussi, qu'ils peuvent se protéger et protéger les leurs.